Discussion:Opération Stösser

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J'ai reçu à propos de cette offensive un témoignage oral d'un ancien "para" ayant participé à cette opération. Les dates, les motivations et les causes de l'échec de cette opération ne coïncident pas avec celles données dans cet article. Je vous livre l'entièreté du témoignage.

"Ernest DANDRIFOSSE, para ? Né à Xhoffraix le 26 juillet 1923, il est incorporé, le 14 février 1942, dans la Wehrmacht. Il a 19 ans. Après une instruction, il est envoyé sur le front russe, dans la FLAG (DCA allemande). Il y reste deux ans et demi. Lors de la retraite, il est près de Danzig à Stendaz, pour un repos permanent. Nous sommes le 4 octobre 1944. Ensuite, il est transféré à Carteleen, aux Pays-Bas, près de Bocholt. Et du 6 au 14 décembre, il s’entraîne à manier la 14-6-42 lourde. Une permission lui est accordée, mais aussitôt supprimée, car les Américains occupaient le village de Xhoffraix. Ernest l’ignorait, et est très déçu qu’on lui refuse sa permission. Le 14 décembre, on fait appel aux moins de 23 ans pour effectuer un entraînement de 6 semaines de paras à Paderborn. C’est à 200 km du front, et il s’y présente. Il y arrive le 15 décembre à 3 heures du matin. Il est versé dans la 6ème para commandée par le lieutenant-colonel Friedrich von der Heydte. Pour toute instruction, il apprend à se harnacher, à sauter d’une chaise et à se dégager. Le même jour vers 9 h du soir, il arrive sur la piste d’envol où 103 Junker B52 sont prêts au décollage, et embarque. Par avion, montent le pilote, plus 18 hommes par appareil : un lieutenant, deux sous-officiers, trois mitrailleurs, trois « Navettenführer » et 9 gamins appartenant au « Volksturm » et portant les munitions. « C’est un exercice », dit-on. Les avions décollent. Après un certain temps, ils sont pris dans un tir de la DCA entre Düssoldorf et Aix-la-Chapelle. Un avion est abattu, l’escadrille se disloque. C’est la panique. Le lieutenant révèle alors la mission secrète, qui doit être effectuée sans radio. Les gamins pleurent. Le lieutenant est le déposeur, on ouvre la porte, un sous-officier saute, ensuite le chef de groupe, et c’est au tour d’Ernest, la M6 en bandoulière, 400 balles autour du cou. Il a la trouille, on le pousse dehors, il croit sa dernière heure venue. Le vent souffle à 50 km/h, en quelques secondes il est au sol, il est traîné par son parachute sur 20 mètre avant d’arriver à se dégager. Il est vivant ! Il regarde sa montre, il est 23 h 15, le 15 décembre 1944. L’odeur, la nature lui rappelle la fagne, une fusée jaillit, signe de ralliement. Se déplacer en fagne en plein jour est un fameux effort, la peur aidant il arrive à réaliser l’exploit de le faire de nuit ! Ils se retrouvent à 5 : trois adultes et deux gamins. Ils ne reverront jamais les autres. Le Navettenführer possède une carte et une boussole. En cas d’échec, la consigne était de se replier vers le nord-est. Ils eurent de la chance, en pataugeant dans les marécages, de découvrir une sorte de piste, puis un bois, enfin une route, une signalisation : « Roetgen : 3 km ». Il était à 20 km de chez lui, dans l’Hertogenwald, et s’y rendre, déserter, était impossible. Après une marche pénible, vers 4 h du matin, le 16 décembre, ils furent interceptés par les Feldgendarmes et conduits à Aix-la-Chapelle. A 5 h 30, la bataille des Ardennes se déclenchait. Von der Heydte, avec 30 hommes, avait réussi à atterrir au Drèlô, tout près de leur objectif. Leur vraie mission était de bloquer les renforts, prendre à revers la 9e division d’infanterie américaine, mais surtout de s’emparer des dépôts américains de Sourbrodt, disposés le long de la route Mont Rigi à Robertville, qui traverse une partie des fagnes, et enfin faire la jonction avec Sepp Dietrich, qui avait impérativement besoin des réserves de carburant alliées pour poursuivre son avance. Au lieu de cela, après avoir passé 8 jours camouflés en fagne, dans le froid et la neige, ils se replièrent sur Montjoie et furent faits prisonniers. Ernest fut viré dans une unité de lance-grenades, et fut fait prisonnier à Remagen." Ernest Dandrifosse est aujourd'hui décédé. Il a transmis ce témoignage à un ancien camarade d'enfance, devenu par après facteur à Sourbrodt. Aujourd'hui pensionné, ce facteur m'a remis le témoignage d'Ernest Dandrifosse, dans le cadre d'une promenade guidée sur le site de cette opération. --91.86.184.91 (d) 19 novembre 2011 à 13:41 (CET)[répondre]