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Discussion:Musée de la guerre des Boers

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Muséographie post-apartheid[modifier le code]

@Fritz Joubert : Je trouverais intéressant de montrer à quel point la muséographie a évolué depuis la fin de l'apartheid (ou peut-être un peu avant, je ne sais pas). On part d'un musée entièrement consacré aux victimes boers et qui joue un rôle important dans le nationalisme afrikaner durant la majeure partie du vingtième siècle, puis qui évolue fortement. Un musée qui commence par rédiger un tout petit fascicule de 9 pages en 1999 sur les victimes non blanches, puis qui inaugure en 2015 un jardin du souvenir et qui dans un rapport officiel de 2019-2020, dit avoir pour mission de "incorporer tous les aspects de la guerre des Boers ainsi que de toutes les communautés impliquées ou impactées."

A mon sens, on part d'un musée "communautaire" et assez idéologique à un musée qui reflète bien davantage un travail historiographique scientifique, (plus ?) détaché de politiques identitaires. (C'est mon impression personnelle à ce stade, je n'ai pas encore fait des lectures à ce sujet).

Bref, j'aimerais bien qu'on mentionne à , même brièvement, le jardin du souvenir et la statue du cavalier arrière dans cette section. En ce qui concerne la section "monuments", je trouve vraiment bien qu'ils apparaissent dans l'ordre chronologique, comme vous l'avez fait. Peut-être que l'on pourrait ajouter des sous-section comme "des années 10 aux années 30" / "le temps de l'apartheid"/ "à partir de 1994". Qu'en pensez-vous ?

En ce qui concerne la statue du "Bittereinder, réalisée en 1994, c'est assez étonnant, non ? 1994, fin officielle du régime d'apartheid et le musée de Bloemfontein trouve judicieux de réaliser une statue de ce style. Je me demande si la presse de l'époque a commenté cette réalisation. Je ne suis probablement pas neutre sur la question, mais j'y vois la volonté de faire passer la thèse selon laquelle les combattants afrikaners sont avant tout des victimes de l'impérialisme britannique, au moment même où la population afrikaner voit son récit identitaire de peuple victime fortement menacé par celui, majoritaire, de la population noire, qui voit à l'opposé, la population afrikaner comme étant avant tout un peuple ayant exercé sur elle une oppression déshumanisante. Bref, je pense que je vais un peu creuser cet aspect, pour voir comment et si les sources font état de la réception de cette statue.

Comme d'habitude, je trouve toujours très intéressant de collaborer avec vous sur des articles. Je ne vais pas le redire à chaque fois, alors dites-vous que c'est valable pour toute l'année 2022! Braveheidi (discuter) 4 février 2022 à 17:20 (CET)[répondre]

@Braveheidi : Je vais commencer par la fin. La statue du Bittereinder a été inaugurée en 1994 (j'ai mis quelques liens à la fin de mon message) mais la commande datait d'avant. Ce n'est pas étonnant. En 1994 il n'y a pas eu de révolution ni de chasse aux sorcières dans les institutions dont certaines avaient anticipé et s'étaient déjà ouvertes aux autres groupes de population. Une statue du Président Swart a été ainsi inaugurée en 1994 à l'université du Free State (même si elle a été retirée en 2016 à la suite de dégradations commises par les EFF). C'est pour cela que je ne crois pas que l'année 1994 soit une date pertinente à distinguer (NB : l'apartheid est une période économique, sociale et juridique débutée en 1948 qui a pris officiellement fin en 1991 lors de l'abolition des dernières lois d'apartheid. L'année 1994 est celle de l'application pour la première fois du suffrage universel lors d'élections nationales qui marque la fin de la domination politique des Blancs débutée en 1652 et concrétisée nationalement en 1910).
Le musée est géré par un conseil d'administration autonome et relève du département des arts et de la culture. Ses membres sont nommés pour 3 ans. J'ai survolé plusieurs rapports annuels trouvés sur internet et l'évolution du musée est ancienne (au milieu des années 2000, ils évoquaient l'évolution vers une plus grande prise en compte de toutes les populations impactées par la guerre des Boers. L'idée était aussi d'axer d'avantage sur les horreurs de la guerre et qu'il faut toujours privilégier la négociation). Le musée s'enrichit continuellement de nouvelles sculptures, l'une des dernières étant celle de l'ancien Président de l'Orange Free State. Donc pour le Bittereinder, je ne trouve rien de surprenant et je pense que cela n'a pas choqué à l'époque de son inauguration car c'était au sein d'un musée, pas sur une place publique en centre-ville (Nelson Mandela a assisté et prononcé un discours lors de l'inauguration de la statue de Danie Theron au Fort Schanskop à Pretoria en 2002). En 1994, le CA du musée de la guerre des républiques boers n'avait certainement pas changé. Ca reste un musée des Boers consacré à une guerre qu'on disait de blancs. Quand je lis les noms du Staff en 2019, ils sont majoritairement à consonance afrikaans, en particulier pour les postes de direction les plus importants (Pretorius, Pisani, Swanepoel, van Zyl). Certes, il y des noms à consonance non afrikaans au Conseil (présentés en alternance avec les Afrikaans) mais je ne sais pas quel est leur rôle et poids réel au sein de l'institution (certaines institutions, je ne dis pas que c'est le cas ici, ont été dé-blanchies mais en pratique, ce sont parfois juste des postes en doublon et non exécutifs pour être dans les clous de la politique d’affirmative action). Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas eu de révolutions dans ce musée (il faudrait faire une comparaison avec le Conseil et le staff du Ditsong Museum qui gère maintenant plus ou moins bien les musées de Pretoria).
Je trouve que la muséographie, son évolution, est une catégorie de l'histoire du musée. Même la récente. J'ai visité ce musée une fois il y a longtemps. Mis à part les monuments et les expositions temporaires, je ne suis pas arrivé à trouver de grosses différences (le nombre de salles de l'exposition permanente reste limité à 7 et une seule est consacrée spécifiquement aux populations civiles noires et coloureds - salle Solomon Plaatje, les autres étant répartis sur d'autres thématiques liées à la guerre, aux Boers militaires et civils et aux britanniques et à leurs alliés). Ca reste un musée consacré à la guerre anglo-Boers, aux différents acteurs et contingents militaires blancs mais il prend aujourd'hui d'avantage en compte les conséquences sur toutes les populations civiles mais aussi la faune et la flore.
La statuaire était assez limitée jusqu'aux années 80. Ca a commencé en fait par le Vroue Monument (donc avant la construction du musée). Et il y a eu les tombes. Puis les stèles et plaques (à différentes dates, avant ou après 1994), les statues de Danie de Jager dans les années 80 et 90. Les plaques commémorant le centenaire de la paix de Vereeniging en 2002. Distinguer donc avant ou après 1994 comme je l'ai dit plus haut ne me semble pas pertinent. La chronologie démontre à elle seule une prise en compte progressive et plus inclusive de toutes les victimes de la guerre, en particulier les civils, notamment avec le Bethulie monument (2010), le jardin du souvenir inauguré en 2015 alors qu'avant, il s'agissait majoritairement de rendre hommage aux combattants (mur aux morts des commandos de 2012 et les diverses plaques concernant les volontaires étrangers) y compris la statue de l'adieu à l'épouse. Vous noterez que la statue du Combattant arrière est effectivement la première statue montrant une personne de couleur mais le personnage n'apparait pas comme un cavalier (cela a une signification en termes de statutaire équestre). Il tient la bride d'un cheval qui est a priori celui du combattant boer. On voit quand même assez bien cette évolution prenant en compte d'avantage tous les civils et en particulier les enfants.
Il faut bien noter que ce musée important n'a cependant pas l'importance identitaire du voortrekker monument de Pretoria, voire du Taal Monument de Paarl, dans le nationalisme afrikaner. Il date d'avant. Je ne connais pas ce fascicule de 1999 sur les victimes non blanches, principalement selon de ce que j'en avais retenu, des victimes collatérales liées aux Boers (le rapport entre les Boers et les autres populations africaines a toujours été complexe : beaucoup d'Africains les ont accompagné, y compris durant le grand trek, et durant des combats, même à Blood River contre les Zoulous).
Musée "communautaire", pas tout à fait dans le sens où il s'intéressait aux combattants étrangers et aux anglais. Certes avec un biais. Idéologique, oui dans le sens que le musée a toujours été un musée contre le colonialisme britannique mais là aussi présenté du point de vue des républiques boers (cela n'a pas changé depuis 1994) mais maintenant il prend en compte d'avantage l'impact de ce colonialisme et de cette guerre (le paradigme du musée) sur les autres populations civiles. Le fait que les Afrikaners des républiques boers (qui sont considérés normalement comme des Africains et des sud-africains à part entière même si blancs) aient été aussi des victimes du colonialisme britannique n'est pas remis en question par une quelconque majorité d'historiens ou d'officiels sud-africains (c'est même mentionné dans l'un des rapports du CA sur la vision du Musée concernant la dénonciation du colonialisme en général et du colonialisme britannique en particulier). Certes, certains remettent en cause la présence des Blancs tout court depuis 1652 mais ca c'est autre chose. Il doit y avoir quelque part un historique détaillé de ce musée mais je ne l'ai pas trouvé.Fritz Joubert (discuter) 4 février 2022 à 20:34 (CET)[répondre]
Un lien utile pour commencer sur les dates des monuments.
Des infos aussi intéressantes sur les monuments, plaques et les nouvelles stèles blanches et noires (la FAK est une organisation culturelle afrikaner mais elle est assez précise et dispose d'une très large base de données sur la culture afrikaans).