Discussion:Jean-François Lescuyer
Cet article est indexé par les projets Haute-Marne, Histoire de la zoologie et de la botanique et Ornithologie.
Les projets ont pour but d’enrichir le contenu de Wikipédia en aidant à la coordination du travail des contributeurs. Vous pouvez modifier directement cet article ou visiter les pages de projets pour prendre conseil ou consulter la liste des tâches et des objectifs.
Avancement | Importance | pour le projet | |
---|---|---|---|
Ébauche | Faible | Haute-Marne (discussion • critères • liste • stats • hist. • comité • stats vues) | |
Histoire de la zoologie et de la botanique (discussion • critères • liste • stats • hist. • comité • stats vues) | |||
Ornithologie (discussion • critères • liste • stats • hist. • comité • stats vues) |
- Sources :Jean-François Lescuyer, publication du musée municipal de Saint-Dizier, d'après les notes de Jean-Pierre Monnier.
- Biographie : Jean-François Lescuyer est fils et petit-fils de notaire. Il est l’aîné d’une famille de deux garçons et naît le 7 janvier 1820 dans la commune de Charmont dans la Marne.
Il semble grandir sans histoire entre les vertes collines de Charmont et la propriété de son grand-père maternel Guillemin, à Nettancourt dans la Meuse. Il se décrit lui-même comme un enfant à l’allure pacifique et à l’œil timide. Il commence ses études au collège de Châlons, puis fait son droit à Aix-en-Provence, où les médecins l’envoient pour sa santé. D’après la tradition orale familiale, il est tuberculeux. Ce séjour en Provence le confirme. La chaleur du climat est à l’époque recommandée pour ce genre d’infection. Au cours de ses études, il développe un goût certain pour la synthèse. Le 28 juin 1848, il se marie à Saint-Dizier avec Cécile-Pauline Guillaume, fille du notaire Guillaume, membre du Conseil Municipal de la ville. De cette union, naissent deux enfants : un garçon Paul en 1850 qui meurt à l’âge de 36 ans sans héritier, et une fille en 1855 morte à l’âge de 13 ans. Avec eux s’éteint la branche de Jean-François Lescuyer. Sa santé n’est pas meilleure que celle de ses enfants. Il n’est pas doté d’une forte constitution. Peu de temps après son mariage, alors qu’il doit succéder à son beau-père, il en est empêché par une grave maladie dûe probablement à un excès de travail. Il lui est conseillé de fuir le cabinet, de s’engager dans une vie active, de se livrer aux exercices pédestres de la promenade et de la chasse. Les revenus des terres familiales lui permettent en effet de se consacrer à un travail non lucratif. Jean-François Lescuyer chasse donc, et puisque la chasse est un devoir de santé, il s’y applique comme un devoir. Mais son naturel sérieux et son esprit méthodique le reprennent. Dès sa santé retrouvée, au lieu d’abattre chaque jour quelques pièces de gibier ou de volaille, il préfère s’enrichir l’esprit en observant. Il choisit alors comme objet d’étude les oiseaux. Par goût, par choix, par une vocation qui prendra désormais tous ses instants, Lescuyer se consacrera donc à l’ornithologie. L’étude des oiseaux, l’ornithologie, voici ce qui remplira la vie de l’ex-notaire, et non seulement sa vie, mais celle de sa famille et de ses proches, ainsi qu’elle contribuera à encombrer sa maison par l’élaboration d’un magnifique cabinet d’histoire naturelle ; maison qui se trouve aujourd’hui en contrebas de notre musée, cette maison autrefois appelé la maison Mougeot, au numéro 19. Pour anecdote, son frère cadet réside au numéro 17, l’actuel musée. Sa vie se trouve alors considérablement modifiée. Levé avant le jour pour surprendre les oiseaux à leur réveil, rôdant au crépuscule. Après le repas du soir en famille, il fait semblant de se mettre au lit de bonne heure. Dès qu’il entend son épouse dormir dans la chambre voisine, il s’esquive subitement et part. Jean-François Lescuyer avoue tranquillement dans ses mémoires que si sa famille connaissait seule l’emploi de son temps et l’objet de ses travaux, elle n’est pas pour autant informée de tous ses déplacements. Serait-ce pour éviter des reproches de son épouse ! Pourtant Madame Lescuyer comprend la mission qu’il s’est donné, et collabore par moments selon ses forces à certains de ses travaux. Son équipement est simple : un carnet de poche sur lequel il inscrit des observations très détaillées. Au printemps un compas, un mètre, une petite balance et un diapason pour l’étude des nids et du chant, muni quelques fois d’une arme pour donner le change. Les habitants de la ville ont imaginé plus d’une fois notre homme partir à l’affût en pareil équipage. S’il fait l’objet de critiques de la part de ses voisins, les autres le croyant timide le taxent d’original. La vérité est que notre homme fait de la chasse un prétexte à la promenade. Et pendant près de 20 ans il est le premier au marché à la recherche de spécimens rares d’oiseaux. Des amis chasseurs ou ornithologues des départements voisins lui confient des spécimens et lui font part de leurs observations. Ses propres fermiers lui font aussi part d’observations. Ses proches l’aident même dans ses recherches, en particulier dans la détermination des espèces des oiseaux. Petit à petit, Lescuyer monte un cabinet d’histoire naturelle. On ne sait pas où est situé ce cabinet. Dans la tour néo-gothique à l’angle du jardin des remparts, on peut voir à l’étage ses panneaux de plusieurs mètres de haut où sont consignées les observations, les analyses, nomenclatures, classifications d’espèces, chants, nids, périodes de nidification, poids des parties principales des spécimens, ... Il est possible qu’une partie de cette collection soit installée dans cette tour, mais certainement pas en entier. En effet, elle comprend en 1883, 500 oiseaux empaillés, 170 nids, 1500 à 2000 œufs, 120 squelettes, 1000 flacons avec le contenu d’estomacs d’oiseaux, 108 diapasons reproduisant le chant des oiseaux. Les oiseaux étaient dans de grandes armoires vitrées ; certaines encore en service au musée. La collection comprend alors à peu près tous les oiseaux de la vallée de la Marne. Pour faciliter les études comparatives, on y adjoint des oiseaux étrangers, quelques mammifères, poissons, reptiles, crustacés, insectes et 200 papillons aujourd’hui disparus. Les oiseaux sont préparés et montés par Petit, un taxidermiste à Paris. Les oiseaux sont à l’époque étiquetés en blanc pour les sédentaires, en bleu pour les migrateurs. Une courte note indique le lieu et le jour où l’animal a été tué, son sexe et son âge approximatif. Les nids ont été choisis pour leur originalité ou leur exemplarité. Il n’y a pas un nid pour chaque oiseau. Les œufs sont rangés en longs tiroirs, avec plusieurs types par espèces afin de bien observer les variations de décors par spécimens. Les squelettes sont là pour bien connaître la statique et le vol des oiseaux. Ils sont accompagnés de différentes parties de l’animal : becs, têtes, pattes, ailes, … Les viscères sont inventoriés, pour déterminer le contenu des estomacs des oiseaux, en vue d’une recherche du régime alimentaire des oiseaux. Lescuyer veut connaître de lui-même la vie et les moeurs des oiseaux avant de contrôler ses observations dans les livres classiques de références. En 1883, son biographe ne voit pas chez lui de bibliothèque consacrée à l’ornithologie. La bibliothèque reléguée au second étage de sa maison ne contient que des livres de droit. Il ne parcoure même pas ses ouvrages d’histoire naturelle, souvent préoccupé par ses propres parutions, et des lectures toujours ajournées par la maladie. Mais voyons dans ce récit biographique une volonté de Lescuyer d’affirmer ses compétences autodidactes. Mais notons qu’il est membre de nombres de sociétés (18 sociétés ou académies), en reçoit leurs bulletins et qu’il se tient très informé des nouveautés dans les domaines des sciences naturelles. Lescuyer intervient à de nombreux Congrès scientifiques, rédige de nombreuses parutions (16 ouvrages entre 1874 et 1885) dans lesquels il milite pour la protection des oiseaux et réfléchit à l’enseignement ornithologique dans les enseignements en agriculture. Des correspondances s’échangent en France, Autriche, Allemagne, Etats-Unis et Canada. De nombreux journaux proclament ses idées. Il reçoit même les encouragements du Jardin des Plantes et du Jardin d’Acclimatation. 13 médailles et décorations confirment son zèle et sa finesse scientifique. Lescuyer est dans la transmission. Dès que lui est donné l’occasion, il montre sa collection à des fin pédagogiques et d’enseignement. Cette longue expérience, toujours basée sur de nombreuses observations, reste, après un siècle, encore une référence sérieuse pour l’amateur des oiseaux. Lescuyer est aussi un homme de foi. Profondément ému par les beautés de la nature, il ne peut s’empêcher d’y voir la main de Dieu. Pour tout ce qui l’émerveille, il rend grâce au créateur génial de ces subtils équilibres écologiques. Son premier ouvrage, « les Oiseaux dans les Harmonies de la Nature » révèle sa conception du monde, créé par une intelligence supérieure dans un esprit d’ordre. Membre de cercles catholiques bragards qui ont pour but le dévouement de la classe ouvrière, Lescuyer œuvre dans le comité, section enseignement, avec des professeurs du Collège et de bénévoles, permettant d’offrir aux ouvriers une culture accessible sous forme de cours du soir et de conférences. Ils veulent restaurer un ordre social, chrétien, appuyée sur l’Eglise, gouvernée par le roi ou la noblesse, reposant sur l’organisation des métiers en corporations groupant ouvriers et patrons. Il semble vouloir l’instruction de tous, le développement des qualités morales, par une connaissance plus approfondie des droits et des devoirs. Ce travail intensif a raison de la santé de Lescuyer. Malade, il est contraint de réduire son activité, il garde l’espoir que son fils reprendra ses travaux. La mort de ce dernier en 1886 l’atteint très sérieusement. Et une dernière épreuve lui est réservée : il devient aveugle. Dès lors il ne vit plus que de souvenirs. Il s’éteint le 26 septembre 1887.
- Article du projet Haute-Marne d'avancement ébauche
- Article du projet Haute-Marne d'importance faible
- Article du projet Histoire de la zoologie et de la botanique d'avancement ébauche
- Article du projet Histoire de la zoologie et de la botanique d'importance faible
- Article du projet Ornithologie d'avancement ébauche
- Article du projet Ornithologie d'importance faible