Voir la source de Communs

{{À sourcer|date=décembre 2018}}
{{Confusion|texte=Ne doit pas être confondu avec la notion de [[bien commun]] en philosophie ou la notion de [[biens communs]] en économie.}}
[[Fichier:Port de Saint-Goustan Auray 2016 Bibliothèque partagée et gratuite (commun) 2.jpg|thumb|Exemple de bibliothèque partagée libre et gratuite, construite par les élèves d'un lycée pour y entreposer des livres librement apportés et librement empruntés (ici en 2016 sur le [[Port de Saint-Goustan]], à [[Auray]] dans le [[Morbihan]]).]]
Les '''communs''' sont des ressources partagées, gérées et [[maintenance|maintenues]] collectivement par une communauté ; celle-ci établit des règles dans le but de préserver et pérenniser ces ressources<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Les communs – Une introduction à la notion de communs|url=http://lescommuns.org/|site=lescommuns.org|consulté le=2021-04-13}}</ref> tout en fournissant aux membres de cette communauté la possibilité et le droit de les utiliser, voire, si la communauté le décide, en octroyant ce droit à tous. Ces ressources peuvent être naturelles (une forêt, une rivière), matérielles (une machine-outil, une maison, une centrale électrique) ou immatérielles ([[Patrimoine informationnel commun|une connaissance]], un logiciel).

Les communs impliquent que la [[propriété]] n'est pas conçue comme une appropriation ou une [[privatisation]] mais comme un [[Droit d'usage|usage]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les communs, quelles définitions, quels enjeux ?|url=https://www.canal-u.tv/video/universite_toulouse_ii_le_mirail/les_communs_quelles_definitions_quels_enjeux_genevieve_azam.13502|site=canal-u.tv|consulté le=2017-11-04}}</ref>, ce qui rejoint la notion de ''possession'' de [[Pierre-Joseph Proudhon|Proudhon]] dans ''[[Qu'est-ce que la propriété ?]]''. Hors de la [[propriété publique]] et de la [[propriété privée]], les communs forment une troisième voie. [[Elinor Ostrom]] a obtenu un [[Prix Nobel d’économie]] pour ses travaux sur les [[biens communs]]. Elle parle de [[Faisceau de droit|faisceaux de droits]] pour caractériser la propriété commune<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Fabienne|nom1=Orsi|titre=Elinor Ostrom et les faisceaux de droits : l’ouverture d’un nouvel espace pour penser la propriété commune|périodique=Revue de la régulation. Capitalisme, institutions, pouvoirs|numéro=14|date=2013-12-12|issn=1957-7796|lire en ligne=https://regulation.revues.org/10471|consulté le=2017-06-11}}</ref>.

Selon [[Benjamin  Coriat]], il ne faut pas confondre un « commun » avec un « [[Biens communs|bien commun]] ». Un bien commun est quelque chose qui appartient à tous mais qui n'est pas forcément géré comme un commun ; ainsi, {{citation|[…] l’atmosphère appartient à tous. C’est un « bien commun », mais pour autant ce n’est pas un commun. Car, malgré les quelques réglementations mises en place, il n’y a pas de gouvernance permettant de gérer les effets de serre et les émissions de {{fchim|CO|2}}}}<ref>[https://books.google.fr/books?id=zSRzCQAAQBAJ&pg=PT16&lpg=PT16&dq=%C2%ABCommoners+de+tous+les+pays,+unissez-vous+!%C2%BB&source=bl&ots=ODROamj_Ar&sig=B_r4nvAYAAhMnmxnAC4F34I2p00&hl=fr&sa=X&ei=h9-OVc_oDsvvUuHNrtgL&ved=0CDQQ6AEwAw#v=onepage&q=%C2%ABCommoners%20de%20tous%20les%20pays%2C%20unissez-vous%20!%C2%BB&f=false Le retour des communs, la crise de l'idéologie propriétaire, sous la direction de Benjamin Coriat],  [[Les Liens qui Libèrent|LLL]].</ref>.

== Histoire ==
Le [[droit romain]] conceptualisa les ''[[res nullius]]'' ou ''res extra patrimonio'', objets juridiques extérieurs aux biens patrimoniaux, parmi lesquels se trouvaient les ''[[res publicae]]'' (le domaine public, tels les fleuves navigables) et les ''[[Res communis|res communes]]'' (littéralement les « biens [ou choses] communes » : ce qui appartient à tous, ce que nul ne peut s'attribuer au détriment d'autrui, tels les rivages, les mers, les océans...)<ref>HUMBERT, Michel, « Choses (Droit romain) » dans ''Dictionnaire de l'Antiquité'', {{p.|480}}, PUF, Paris, 2011.</ref>.

On retrouve ce terme juridique romain dans la notion anglaise traditionnelle de la « terre commune » (''{{Langue|en|common lands}}'', en anglais) de laquelle dérive le terme « communs » (''{{Langue|en|commons}}''). Cependant, si les ''common lands'' étaient probablement possédées collectivement par une entité légale, la couronne ou une personne seule, ils étaient soumis à différentes règles de gestion et d'usage concernant par exemple le [[pâturage]], la [[chasse]], la coupe de bois, de branchages, la collecte de résine, etc.

Le terme « communs » dans la [[théorie économique]] moderne en est venu à désigner une ressource naturelle ou culturelle accessible à tous les membres d'une société : air, eau, terres habitables...

L'échec dit de la {{Citation|[[tragédie des communs]]}} est une [[métaphore]] qui s'est répandue aux débuts des sciences économiques, au {{s-|XVIII}}. Les premiers écrivains et scientifiques économistes soutenaient que la Révolution Agricole Britannique et les lois de la réforme agraire étaient en faveur d'une propriété unifiée de la terre. Ils tentèrent de se débarrasser des droits d'usage traditionnels des commoners et utilisèrent la tragédie des communs qui se trouva être une métaphore adaptée. Ils citèrent entre autres la polémique d'Aristote contre la Polis de Platon dans le sens où "la propriété de tout le monde n'est la propriété de personne" et respectivement "le bien le plus partagé est le moins gardé". Le conflit autour de la dissolution des communs traditionnels a joué un rôle clé sur l'aménagement du paysage et les modèles de propriété et d'utilisation coopérative des terres<ref>{{Ouvrage|langue = anglais|auteur1 = Joachim Radkau, John Wiley & Sons|titre = The end of the commons as a watershed' The Age of Ecology|éditeur = |année = 03.04.2014|pages totales = p. 15 ff|isbn = |lire en ligne = }}</ref>.

Plus tard, d'autres économistes, et notamment [[Elinor Ostrom]] en travaillant sur la théorie de l'action collective et la gestion des biens communs et des biens publics (matériels ou immatériels), et dans le cadre de la « [[nouvelle économie institutionnelle]] », ont montré qu'en réalité depuis la préhistoire de par le monde, de nombreux groupes humains ont réussi à développer des systèmes de gestion collective de ressources pas, peu, difficilement, lentement ou coûteusement renouvelables (terres cultivables, ressources en gibier, en poissons, en bois, et en eau potable ou d'irrigation notamment). Elinor Ostrom a été en 2009, la première femme à recevoir le « prix Nobel » d'économie (avec Oliver Williamson) « pour son analyse de la gouvernance économique, et en particulier, des biens communs »<ref>[http://nobelprize.org/nobel_prizes/economics/laureates/2009/press.html Communiqué de presse] de l'[[Académie royale des sciences de Suède]], 12 octobre 2009.</ref>{{,}}<ref name="LMI">[http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-creative-commons-se-felicite-du-prix-nobel-d-economie-elinor-ostrom-29273.html «Creative Commons se félicite du prix Nobel d'économie, Elinor Ostrom»] d'Emmanuelle Delsol sur ''Le Monde Informatique'' le 13 octobre 2009</ref>. La notion de communs a été remise au goût du jour par cette  économiste américaine nobélisée. Elle a montré que pour certaines ressources le meilleur gage de préservation était une gestion partagée et négociée. Ce mode de gestion se révèle parfois plus efficace que la propriété privée ou publique par exemple lorsqu'il s'agit de l'eau ou des semences.  En effet la pensée des communs est très opératoire pour réfléchir à la préservation des ressources environnementales mais aussi des connaissances numérisées. Deux domaines où la question de la propriété ne s'avère pas pertinente.

En 2015, [[Silvia Federici]] développe, sur la base de ses travaux sur les communs autochtones et sa vision critique & politique des communs, une définition en {{nobr|8 points}}<ref>{{Article|auteur1=Silvia Federici|prénom1=Silvia|champ libre=Cet article est traduit en français dans l'ouvrage "Réenchanter le monde : le féminisme et la politique des communs" de Silvia Federici, publié aux éditions Entremonde, coll. Rupture n°29, seconde partie chapitre 10, p.261-273, |ISBN=978-2-940426-63-8|titre=Re-enchanting the World: Technology, the Body, and the Construction of the Commons|traduction titre=Réenchanter le monde : techniques, corps et construction des communs|titre original={{langue|en|Re-enchanting the World: Technology, the Body, and the Construction of the Commons}}|périodique=The Anomie of the Earth - Philosophy, Politics, and Autonomy in Europe and the Americas|langue périodique=anglais|éditeur=Duke University Press|mois=mai|année=2015|date=mai 2015|isbn=978-0-8223-5893-0|lire en ligne=https://www.dukeupress.edu/the-anomie-of-the-earth|accès url=payant|pages=202-214|extrait=}}</ref> :

# "espaces autonomes, cherchant à dépasser les divisions & à créer les conditions nécessaires à l'autogestion
# existence d'une propriété collective, sous la forme de ressources naturelles ou sociales partagées, accessibles à tou.te.s sans aucun distinction, mais qui ne peuvent être vendues
# ne sont pas des choses mais des relations sociales, une mise en commun, des liens de solidarité
# fonctionnent sur la base de règles établies qui stipulent comment utiliser & préserver la richesse commune, les droits & les devoirs des communeur.euse.s
# ne peuvent exister sans communauté
# s'établissent sur la coopération sociale, les relations de réciprocité et la responsabilité à l'égard de la reproduction de la ressource partagée
# se structurent autour de prises de décisions collectives, pouvoir de base découlant de compétences attestées, ainsi que sur la rotation des fonctions de pouvoir
# perspective qui encourage l'intérêt commun dans tous les aspects de la vie & de l'action publique"

En France, la [[Crise économique liée à la pandémie de Covid-19]] met à l'ordre du jour une société où les "communs" pourraient être d'ordre constitutionnel.
Une [[proposition de loi|proposition]] de [[loi constitutionnelle]], dite {{Citation|Construire le monde d'après}}, présentée par la sénatrice [[Nicole Bonnefoy]] {{Citation|visant, face à la crise actuelle à construire le monde d’après fondé sur la préservation des biens communs}} a été discutée<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Proposition de loi Construire le monde d'après - Communications diverses - -Mme Nicole BONNEFOY, auteure de la proposition de loi constitutionnelle |url=http://videos.senat.fr/video.1888749_5fd21d38f0030.seance-publique-du-10-decembre-2020-apres-midi?timecode=7223080 |site=videos.senat.fr |consulté le=2020-12-14}}</ref> au Sénat le 10 décembre dernier 2020<ref>{{Lien web |titre=proposition de loi constitutionnelle visant, face à la crise actuelle à construire le monde d'après fondé sur la préservation des biens communs |url=https://www.senat.fr/leg/ppl19-419.html |site=www.senat.fr |consulté le=2020-12-14}}</ref>.

== Classification ==

=== Les communs physiques ===

==== Communs de l'eau ====

Les usages de l'eau sont généralement organisés comme des communs<ref>{{chapitre| numéro d'édition = 2e édition mise à jour| éditeur = PUF| isbn = 978-2-13-081768-0| nom1 = Cornu| prénom1 = Marie| nom2 = Orsi| prénom2 = Fabienne| nom3 = Rochfeld| prénom3 = Judith| nom4 = Bosc| prénom4 = Yannick| nom5 = Coriat| prénom5 = Benjamin| nom6 = Dusollier| prénom6 = Séverine| nom7 = Chardeaux| prénom7 = Marie-Alice| titre ouvrage = Dictionnaire des biens communs| titre chapitre = Eau (approche juridique)| lieu = Paris| collection = Quadrige| date = 2021}}</ref>. Dans un récent article pour les ''Cahiers d'Histoire de la Révolution française''<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Jean-Loup|nom1=Kastler|titre=Aux sources médiévales et révolutionnaires du « républicanisme montagnard » des Lumières (1767-1788)|périodique=La Révolution française. Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française|numéro=25|date=2023-11-28|issn=2105-2557|doi=10.4000/lrf.8159|lire en ligne=https://journals.openedition.org/lrf/8159|consulté le=2023-12-15}}</ref>, l'historien Jean-Loup Kastler a pu démontrer l'importance de la défense des "communs de l'eau" dans la mobilisation révolutionnaire en Dauphiné à la fin du XVIIIe siècle. Sa démarche s'inspire directement des travaux de Peter Linebaugh pour l'espace anglo-saxon et plus particulièrement de son ouvrage relatif à la Magna Carta<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Peter Linebaugh|titre=The Magna Carta Manifesto: Liberties and Commons for All|lieu=Berkeley|éditeur=University of California Press|année=2008|isbn=0520260007}}</ref> qu'il compare au statut delphinal.

Au {{s|XIX}} en France, la conceptualisation des systèmes d'[[irrigation]] comme des ''ressources naturelles'' par les [[Corps des ponts et chaussées|ingénieurs des Ponts et Chaussées]] s'est faite contre la gestion en commun de ces systèmes par leurs usagers au sein des [[association syndicale|associations syndicales]]<ref>{{article| doi = 10.3917/eh.050.0019| issn = 1161-2770| volume = 50| numéro = 1| pages = 19–35| nom = Ingold| prénom = Alice| titre = Les sociétés d'irrigation : bien commun et action collective| journal = Entreprises et histoire| consulté le = 2023-11-23| date = 2008| url = https://www.cairn.info/revue-entreprises-et-histoire-2008-1-page-19.htm}}</ref>{{,}}<ref>{{article| volume = n° 487| numéro = étude 32| nom = Grimonprez| prénom = Benoît| titre = Usages agricoles de l'eau : l'apologie juridique des communs| journal = Revue de droit rural| consulté le = 2023-11-23| date = 2020-11| url = https://hal.science/hal-02556408}}</ref>.

==== Communs forestiers et paysagers ====
{{Voir|Forêt usagère|Forêt communautaire}}

Les bois peuvent être gérés en communs par leurs habitants ou usagers<ref>{{ouvrage| numéro d'édition = 2e édition mise à jour| éditeur = PUF| isbn = 978-2-13-081768-0| nom1 = Cornu| prénom1 = Marie| nom2 = Orsi| prénom2 = Fabienne| nom3 = Rochfeld| prénom3 = Judith| nom4 = Bosc| prénom4 = Yannick| nom5 = Coriat| prénom5 = Benjamin| nom6 = Dusollier| prénom6 = Séverine| nom7 = Fromageau| prénom7 = Jérôme| titre = Dictionnaire des biens communs| chapter = Forêt| lieu = Paris| collection = Quadrige| date = 2021}}</ref>.

Chez les paysans européens du second millénaire, les usages et la gestion des bois en communs ont existé comme compromis avec les seigneurs féodaux, puis ont connu des évolutions vers plus d'autonomie lors des révolutions nationales, avant d'être progressivement démantelés par les transformations capitalistes des sociétés européennes<ref>{{article| doi = 10.3917/pour.246.0149| issn = 0245-9442| volume = 246| numéro = 2| pages = 149–158| nom1 = Lenglet| prénom1 = Jonathan| nom2 = Kebir| prénom2 = Leïla| nom3 = Barles| prénom3 = Rita| titre = Ni lieux ni biens : quand les communs s’invitent dans la transition des territoires forestiers| journal = Pour| consulté le = 2023-11-23| date = 2023| url = https://www.cairn.info/revue-pour-2023-2-page-149.htm}}</ref>{{,}}<ref>{{article| doi = 10.3917/rz.015.0150| issn = 2101-4787| volume = 15| numéro = 1| pages = 150–155| nom1 = Pandelle| prénom1 = Laura| nom2 = Lochard| prénom2 = Anna| nom3 = Klein| prénom3 = Antoine| nom4 = Léo| titre = Que reste-t-il des communs forestiers…. … et des luttes pour les défendre ?| journal = Z : Revue itinérante d’enquête et de critique sociale| consulté le = 2023-11-23| date = 2022| url = https://www.cairn.info/revue-z-2022-1-page-150.htm}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage| éditeur = Cairn; Paris| isbn = 978-2-35872-139-4| nom = Bensaïd| prénom = Daniel| titre = Les dépossédés: Karl Marx, les voleurs de bois et le droit des pauvres| lieu = Paris| collection = Hors collection| consulté le = 2023-10-24| date = 2021| url=https://www.cairn.info/les-depossedes--9782913372672.htm}}</ref>.

Au Brésil, les [[Quilombo (esclavage)|quilombo]]s gèrent leurs forêts de manière commune<ref>{{article| nom=Raimbert| prénom=Céline| titre=Quilombos ou l'affirmation de la diversité territoriale au Brésil. Une réflexion autour de la durabilité rurale et de l'action collective territorialisée| périodique=[[Université Sorbonne-Paris-Cité]] (thèse)| date=2016| lire en ligne=https://theses.hal.science/tel-01545098}}.</ref>. Au Cameroun, le modèle des forêts communautaires répond aussi au concept des communs forestiers<ref>{{article| périodique=[[Université Bordeaux-Montaigne]] (thèse)| nom=Ngoumou Mbarga| prénom=Hubert| titre=L'action collective locale et la gestion des forêts communautaires : cas des communautés rurales de Djoum au Sud Cameroun| consulté le=2023-11-23| date=2014-04-02| lire en ligne=https://www.theses.fr/2014BOR30012}}.</ref>.

Certaines critiques dénoncent que les pouvoirs internationaux déclarent les forêts tropicales comme des patrimoines communs de l'humanité: il ne s'agirait là pas de communs populaires mais d'une continuation de l'extraction coloniale du bois<ref>{{article| doi = 10.4000/ethiquepublique.2999| issn = 1488-0946| numéro = vol. 19, n° 2| nom = Ngono| prénom = Fernande Abanda| titre = La forêt, un patrimoine commun de l’humanité ? Réflexion sur les conflits de représentations de la forêt à l’aune de sa patrimonialisation| journal = Éthique publique. Revue internationale d’éthique sociétale et gouvernementale| consulté le = 2023-11-23| date = 2017-11-20| url = https://journals.openedition.org/ethiquepublique/2999}}</ref>{{,}}<ref>{{chapitre| éditeur = Karthala| isbn = 978-2-8111-2564-6| pages = 123–133| nom = Karsenty| prénom = Alain| titre ouvrage = Les communs, aujourd'hui !| titre chapitre = 6. Les forêts tropicales, des communs ?Les différentes dimensions d’un dualisme ressources-services et la possibilité de nouveaux communs forestiers africains| lieu = Paris| collection = Hommes et sociétés| consulté le = 2023-11-23| date = 2019| url = https://www.cairn.info/les-communs-aujourd-hui--9782811125646-p-123.htm}}</ref>.

Outre les bois, d'autres aspects des terres peuvent être mis en communs, ce qu'on peut appeler des {{Citation|communs paysagers}}<ref>{{article| doi = 10.4000/paysage.11668| issn = 1969-6124| numéro = 10| nom1 = Nadaï| prénom1 = Alain| nom2 = Labussière| prénom2 = Olivier| titre = Communs paysagers et devenirs éoliens opposés| journal = Projets de paysage. Revue scientifique sur la conception et l’aménagement de l’espace| consulté le = 2023-11-23| date = 2014-08-31| url = https://journals.openedition.org/paysage/11668}}</ref>. Ainsi, le pâturage de montagne peut être organisé comme un commun<ref>{{ouvrage| nom1 = Lazaro| prénom1 = Lucie| nom2 = Eychenne| prénom2 = Corinne| titre = Adaptabilité et vulnérabilité des droits d'usage sur les estives pyrénéennes : nouvelles logiques d'action et nouveaux enjeux sur les communs pastoraux| consulté le = 2023-11-23| date = 2017-02| url = https://hal.science/hal-01627126}}</ref>.

==== Communs négatifs ====
Parmi les communs environnementaux et en plus des communs évoqués par Elinor Ostrom comme les cours d'eau, les forêts, les pâturages, les zones humides, on peut considérer des communs dits négatifs. Selon le chercheur Alexandre Monnin<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=HAL |titre=CV HAL : CV Alexandre Monnin |url=https://cv.archives-ouvertes.fr/alexandre-monnin |site=cv.archives-ouvertes.fr |consulté le=2021-06-23}}</ref> on peut appliquer la notion de communs négatifs à la gestion des centrales nucléaires abandonnées<ref>{{Lien web|langue=fr |titre= Le Zéro Déchet et l’émergence des « Communs négatifs »|url=https://scinfolex.com/2018/06/10/le-zero-dechet-et-lemergence-des-communs-negatifs/|site=scinfolex.com|date=10/06/2018|consulté le=13 juillet 2018}}</ref>. Cette notion serait apparue à la suite de l'[[accident nucléaire de Fukushima]]<ref>{{Lien web|langue=fr |titre=Fukushima et ses invisibles|url=https://lundi.am/Fukushima-ses-invisibles|site=Lundi Matin|date=23/04/2018|consulté le=13 juillet 2018}}</ref>.

La notion de commun négatif se rapproche de celle de ''communs latents'' de [[Anna Tsing]]<ref>{{chapitre| éditeur = Érès| isbn = 978-2-7492-7449-2| pages = 89–127| nom = Cary| prénom = Paul| titre ouvrage = Pour une sociologie enfin écologique| titre chapitre = 3. Le commun au défi de l’écologie| lieu = Toulouse| collection = Sociologie économique| consulté le = 2023-11-23| date = 2022| url = https://www.cairn.info/pour-une-sociologie-enfin-ecologique--9782749274492-p-89.htm|passage=§ 49}}</ref>

==== Communs urbains ====
D'après Daniela Festa dans un article en licence [[Creative Commons|creative commons]] paru dans ''[[Géoconfluences]]'', les communs urbains désignent les biens ou services, publics ou privés, dont le « caractère commun dépend des fonctions qu'ils peuvent remplir socialement »<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Daniela Festa|auteur2=Mélanie Dulong de Rosnay|auteur3=Diego Miralles Buil|titre=Notion à la une : les communs|périodique=Géoconfluences|date=25 juin 2018|issn=2492-7775|lire en ligne=http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/notion-a-la-une/communs|pages=}}</ref>. Il peut s'agir aussi bien de parcs, de friches, de places publiques, de services urbains, des logements sociaux ou du traitement des déchets. On peut aussi parler de reconstitution de biens communs quand il s'agit de récréer des expériences de partage du passé comme le partage d'un four à bois ou « via les réseaux alimentaires alternatifs comme les potagers collectifs »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les jardins potagers, sont-ils des biens communs ?|url=http://www.iteco.be/revue-antipodes/les-biens-communs/article/les-jardins-potagers-sont-ils-des-biens-communs|site=www.iteco.be|consulté le=2019-03-10}}</ref>. Un exemple de communs urbains est le [[Bâtiment 7|Bâtiment 7 de Pointe-Saint-Charles au Québec]]<ref>{{Lien web|langue=fr-ca|nom1=ICI.Radio-Canada.ca|prénom1=Zone Société-|titre=Un centre autogéré, le bâtiment 7, ouvre ses portes à Pointe-Saint-Charles|url=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1086859/batiment-7-reve-fou-autogestion-pointe-saint-charles|site=Radio-Canada.ca|consulté le=2020-04-06}}</ref>.

Contrairement à la théorie économique sur l'accès des ressources dites rivales de Elinor Ostrom, les communs urbains se caractérisent par l'absence de [[Rivalité (économie)|rivalité]] et un accroissement de la [[valeur (économie)]] par l'intensité de son utilisation<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Daniela |nom1=Festa |titre=Les communs urbains. L’invention du commun |périodique=Tracés. Revue de Sciences humaines |numéro=#16 |date=2016-10-01 |issn=1763-0061 |doi=10.4000/traces.6636 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/traces/6636 |consulté le=2020-04-06 |pages=233–256 }}</ref>. Les communs urbains respectent les principes de base des communs<ref>{{Ouvrage|auteur1=|prénom1=Yves-Marie|nom1=Abraham|titre=Guérir du mal de l'infini : produire moins, partager plus, décider ensemble|éditeur=[[Écosociété]]|collection=Polémos|date=5 novembre 2019|pages totales=280|isbn=978-2-89719-470-3|isbn2=2-89719-470-7|oclc=1112671195|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1112671195|consulté le=2020-04-26}}</ref>. Ils partagent également les mêmes contradictions que les autres communs mais de manière "hyper concentrées" en raison de la centralité de la ville dans les dynamiques d'accumulation et de dépossession propres au [[néolibéralisme]] et de la densité intrinsèque qui multiplie les interactions , la production de valeur, les relations de conflits et de coalition entre les sujets<ref>{{Article |langue=en |auteur1=David Harvey et al. |prénom1=Meric |titre=Rebel Cities: From the Right to the City to the Urban Revolution", Verso, 2012 |périodique=article |date=2012 |isbn=978-1-84467-882-2 |lire en ligne=https://www.academia.edu/5536321/Harvey_D_2012_Rebel_Cities_From_the_Right_to_the_City_to_the_Urban_Revolution._PDF_Reviewed_by_Thanos_Andritsos_Harokopio_University |consulté le=2020-04-06 |pages= }}</ref>. La spécificité des communs urbains réside également dans le fait qu'ils sont une solution au conflit d'usage de l'espace urbain<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=jonathan Durand et al.|titre=LES COMMUNS URBAINS : REGARDS CROISÉS SUR MONTRÉAL ET BARCELONE|passage=page 7|lieu=canada|éditeur=CITIES|date=2019|pages totales=64|isbn=978-2-925000-03-7|lire en ligne=http://cities-ess.org/wp-content/uploads/2019/04/CITIES_fiche-communs-toutes-1.pdf}}</ref>.

Par ailleurs, le caractère commun n'est pas toujours défini et stable en raison des différents intérêts qui se coalisent dans l'usage et la prise en charge des communs et des communautés, qui se superposent mutuellement au fur et à mesure de leur implication dans les communs. Par exemple, les jardins collectifs sont un lieu de production alimentaire pour les uns mais un lieu de socialisation ou de communication pour d'autres<ref>{{Lien web|titre=Communs urbains — Remix Biens Communs|url=https://wiki.remixthecommons.org/index.php/Communs_urbains|site=wiki.remixthecommons.org|consulté le=2020-04-26}}</ref>. Des exemples de communs alimentaire sont fournis par l'association Vergers urbain<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=démarche – Vergers Urbains |url=http://vergersurbains.org/demarche/ |consulté le=2022-10-31}}</ref>.

==== Communs de la santé ====

Les biens de la santé sont généralement des communs<ref>{{article| doi = 10.3917/etu.4259.0057| issn = 0014-1941| volume = Avril| numéro = 4| pages = 57–66| nom = Moine-Dupuis| prénom = Isabelle| titre = Les biens de santé sont-ils privés ou communs ?| journal = Études| consulté le = 2023-11-23| date = 2019| url = https://www.cairn.info/revue-etudes-2019-4-page-57.htm}}</ref>{{,}}<ref>{{article| issn = 0242-6056| titre = La santé, bien marchand ou bien commun ?| périodique = La Croix| consulté le = 2023-11-23| date = 2020-06-16| url = https://www.la-croix.com/Debats/Forum-et-debats/sante-bien-marchand-bien-commun-2020-06-16-1201099991}}</ref>. Ainsi, les [[Substance active (médicament)|principes actifs]] des [[Médicament|médicaments]] sont des biens communs<ref>{{article| doi = 10.4000/developpementdurable.5303| issn = 1772-9971| numéro = Dossier 10| nom = Moine-Dupuis| prénom = Isabelle| titre = Santé et biens communs : un regard de juriste.| journal = Développement durable et territoires. Économie, géographie, politique, droit, sociologie| consulté le = 2023-11-23| date = 2008-03-07| url = https://journals.openedition.org/developpementdurable/5303}}</ref>.

Par ailleurs, les produits du corps humain comme le sang, la moelle osseuse, le lait, le sperme, les cornées, les os, la peau et les organes sont hors du commerce et sont généralement gérés par leurs usagers dans l'intérêt du bien commun<ref>{{article| doi = 10.4000/crdf.548| issn = 1634-8842| numéro = 15| pages = 55–64| nom = Catto| prénom = Marie-Xavière| titre = Des éléments du corps humain disponibles pour l’industrie pharmaceutique ?| journal = Cahiers de la recherche sur les droits fondamentaux| consulté le = 2023-11-23| date = 2017-11-01| url = https://journals.openedition.org/crdf/548#tocto3n2}}</ref>.

Dans les hôpitaux français, l'implication des acteurs de terrain dans la gestion des financements rapprocherait le système hospitalier d'un commun<ref>{{article| doi = 10.3917/cca.203.0015| issn = 1262-2788| volume = 20| numéro = 3| pages = 15–41| nom1 = Angelé-Halgand| prénom1 = Nathalie| nom2 = Garrot| prénom2 = Thierry| titre = Les biens communs à l'hôpital : De la « T2A » à la tarification au cycle de soins| journal = Comptabilité Contrôle Audit| consulté le = 2023-11-23| date = 2014| url = https://www.cairn.info/revue-comptabilite-controle-audit-2014-3-page-15.htm}}</ref>.

=== Les communs immatériels ===
==== Communs de la connaissance ====
'''La connaissance : diffusion et développement.'''

Les communs n'évoquent pas que des biens matériels, mais se réfèrent également aux biens immatériels. La connaissance est l’action, le fait de comprendre, de connaître les propriétés, les caractéristiques, les traits spécifiques de quelque chose<ref>Définition du Larousse <nowiki>https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/connaissance/18273</nowiki></ref>. L’une des caractéristiques de la connaissance, qui incite à la considérer comme un commun est son caractère additif. Hervé Le [[Hervé Le Crosnier|Crosnier]], chercheur en Sciences de l’information et de la communication (SIC), nous dit en ce sens : « la valeur même d’une connaissance dépend de la façon dont elle est reprise, utilisée, améliorée, adaptée et sert ''in fine'' de support à la création de nouvelles connaissances. »<ref>{{Article |langue=Francais |auteur1=LE CROSNIER Hervé |titre=" Communs de la connaissance : de quoi parlons-nous ? " |périodique=Bibliothèques et communs de la connaissance, Revue de l’ABF, n°76 |date=octobre 2014 |lire en ligne= |pages=8 }}</ref> [[Valérie Peugeot]] confirme qu’il résulte des communs un bénéfice pour le savoir car « le savoir humain grandit par accumulation, par sédimentation, de façon incrémentale et il n’est de connaissance qui ne soit nourrie des découvertes et idées des générations précédentes »<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=|titre=« Les communs de la connaissance au service de sociétés créatives » in Communs des savoirs  et bibliothèques|passage=17-25|lieu=Paris|éditeur=éditions du cercle et de la librairie|date=2017|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Déjà Montaigne dans ses ''Essais sur l’éducation'' valorisait cette appropriation subjective des connaissances qui contribue à en faire éclore des nouvelles : « Les abeilles pilotent deçà delà les fleurs, mais elles en font après le miel, qui est tout leur ; ce n’est plus thym ni marjolaine : ainsi les pièces empruntées d’autrui, il les transformera et confondra, pour en faire un ouvrage tout sien, à savoir son jugement. Son institution, son travail et étude ne vise qu’à le former »<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Montaigne|titre=Les essais,|passage=Livre 26, chapitre 1,|lieu=Paris|éditeur=Robert Laffont|date=2019|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.

La question des communs de la connaissance ne se résume donc pas uniquement à l'accès aux ressources, mais à leur '''libre diffusion''' et '''leur développement permanent.'''

Les communs de la connaissance sont à rapprocher de ce que Philippe [[Philippe Aigrain|Aigrain]] nomme les communs informationnels. Le terme « information » fait allusion à la nature immatérielle du bien en question (par contraste avec les biens communs physiques) mais le terme « connaissance » insiste davantage sur les processus intellectuel et collectif.

'''Le rôle du numérique.'''
{{article détaillé|Commun numérique de connaissance}}
Cette accumulation des savoirs visant leur appropriation et leur développement s’est grandement développée avec '''l’avènement du numérique.''' « Le numérique a été le vecteur de la construction de communs de la connaissance, ou communs immatériels »<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=PEUGEOT Valérie|titre="Les communs de la connaissance au service de sociétés créatives"  in « communs des savoirs  et bibliothèques»,|lieu=Paris|éditeur=éditions du cercle et de la librairie|date=2017|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.

Les outils techniques et de création permettent aujourd’hui non seulement une diffusion et le partage de connaissance, mais également de coordonner et de mettre en action coopérativement des individus pour produire ses savoirs. L’un des communs de la connaissance les plus connus du grand public reste à ce jour Wikipedia.

Il devient alors possible de penser les communs de la connaissance à l’échelle du monde selon Hervé  Le Crosnier. L’en- commun définit par l’historien Achille [[Achille Mbembe|Mbembé]] est perçu comme une dynamique collective qui transcende la ressource (le «bien» lui-même) en un commun rendu possible à l’échelle du monde,  la numérisation fluidifiant non seulement le transfert du savoir lui-même (rôle traditionnel de l’école) mais également le support de ce savoir (livre, enregistrement sonore ou vidéo, et de plus en plus documents électroniques).

'''Les [[Mouvement des enclosures|enclosures]].''' 

Limiter la circulation des connaissances paraît comme le démontre Hervé Le Crosnier, contraire à l’intérêt général car priverait alors l’émergence de nouvelles connaissances. L’exemple de la médecine est criant. Ne pas laisser circuler le savoir médical ou les médicaments, pourrait alors freiner la recherche et empêcher l’amélioration du bien-être mondial.

Cependant, si le numérique a facilité techniquement cette mise en commun des connaissances, la nature des savoirs et des cultures est complexe et vient compliquer cette action.

Le savoir possède à la fois le caractère d’un « bien public » au sens économique (l’usage par l’un ne diminue en rien celui de l’autre), mais possède également la spécificité d’un bien qu’on ne peut pas ôter à une personne (on ne peut pas me retirer ce que je sais). Il est également bardé de droits de propriété. Là où il y a communs il y a souvent « enclosure ». Les communs de la connaissance renvoient aux questions de droit d’auteur, d’accès au document et à l’information. La naissance des [[Licence Creative Commons|licences Creative Commons]] permet de régler le problème de droit d'usage. Ces licences vont au-delà des règles juridiques, elles symbolisent également la volonté de construire un espace de partage.

En définitive introduire les communs sur les connaissances permet de penser autrement les problématiques de diffusion et d'appropriation qui ont été bousculées par l'avènement du web et la numérisation des données.

Les communs ne sont pas seulement des ressources, c'est un mode de gouvernance qui s'organise selon un triptyque qui englobe :

- les ressources elles-mêmes,

- la communauté qui les gère

- les règles de gestion édictées.

Pour élaborer ces règles, les membres de la communauté concernée doivent faire entendre leurs arguments individuels, les confronter et trouver des points de consensus. Les communs de la connaissance impliquent la participation active des acteurs, ils relient individu et collectif, développement individuel et pouvoir d’agir collectif.

Dans la construction des communs de la connaissance, l’école à son rôle à jouer, c’est ce dont nous parle l’ouvrage de Marion Carbillet et Hélène Mulot<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=CARBILLET Marion, MULOT Hélène|titre=A l’école du partage, les communs dans l’enseignement|éditeur=C&F éditions|date=avril 2019|isbn=|lire en ligne=}}</ref>.

== Système organisationnel ==
{{Section à sourcer|date=janvier 2018}}

Du point de vue de l'organisation sociale un commun est un [[système ouvert]]. Il nécessite la mise en place de mécanismes spécifiques pour faciliter la contribution des personnes qui auraient envie de contribuer envers le commun (appelées alors contributeur/rices), et penser les règles et la gouvernance pour rendre le commun résilient (et donc la ressource pérenne). Fortement liées aux valeurs, les règles et la flexibilité autour du commun se définissent ensemble de façon progressive<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Patrick |nom1=Bresnihan |prénom2=Michael |nom2=Byrne |titre=Escape into the City: Everyday Practices of Commoning and the Production of Urban Space in Dublin |périodique=Antipode |volume=47 |numéro=1 |date=2015 |issn=1467-8330 |doi=10.1111/anti.12105 |lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/anti.12105 |consulté le=2020-04-22 |pages=36–54 }}</ref>. 

=== Territorial ===
Une ressource territoriale est un système qui contient plusieurs ressources qui forment un tout. Cela fait donc davantage sens de gérer ces ressources ensemble.

Exemples :
* Une forêt (arbres, fleurs, plantes, champignons, animaux...)
* Un lac (végétation, eau, animaux...)
* Un lotissement de maisons

=== Ressource ===
Elle se veut la plus ouverte possible.

C'est-à-dire que sa gestion est transparente et commune en vue de :
* Favoriser la contribution de tous
* Faire en sorte que la ressource ne soit pas accaparée par un groupe d'individus
* Favoriser sa duplication

=== Les modèles contributifs ===

==== Couple contribution/rétribution ====
La résilience d'un commun provient avant tout de l'activité de sa communauté, quand quelqu'un agit et produit de la richesse envers un commun, cette action est appelée « contribution », c'est la base de la relation de la communauté envers le commun. Pour mettre en place un système efficace de contribution, il faut faire en sorte que la ressource soit partagée, accessible et appropriable par le plus grand nombre. L'important est d'avoir une ressource ouverte.

Quand une personne crée de la richesse vers un commun (contribution) on peut mettre des mécanismes de « rétribution » au sein de ce dernier. C'est-à-dire un échange de richesse du commun vers la personne ; ça peut être de la nourriture, de l'argent, un service, etc. Les rétributions sont particulièrement importantes lorsque les membres de la communauté ne sont pas les utilisateurs direct du commun dont ils prennent soin. Lorsque les contributeurs sont bénéficiaires directs de la valeur offerte par le commun, ils peuvent décider de contribuer sans rétribution directe au titre des avantages qu'ils tirent de la ressource. Par exemple, Wikipédia ne rétribue pas ses rédacteur/rices directement, mais quand on donne du temps pour ajouter des données sur la plateforme, nous pouvons nous-mêmes par ailleurs profiter de la richesse accumulée dans cette dernière, et si personne ne donnait de son temps cela ne serait pas possible. Donc ici la rétribution de chaque contributeur est d'avoir une encyclopédie complète, gratuite et libre. En libérant la connaissance, cela nous permet aussi d'utiliser la connaissance libérée par les autres.

==== Couple usage/réciprocité ====
Celles et ceux qui accèdent au commun ne sont pas forcément des contributeurs. La communauté qui prend soin de la ressource peut mettre en place des systèmes de réciprocités<ref>{{Lien web |langue=en |titre=[Cadre de réciprocité] NOM DU PORTEUR (NOM DU PROJET) - CodiMD |url=https://pad.lamyne.org/jLttokSVQgWDjSv2UwhcGg# |site=pad.lamyne.org |consulté le=2020-11-17}}</ref> vis-à-vis de la ressource dans l'optique d'assurer sa pérennité. Ainsi des acteurs marchands qui souhaitent exploiter le commun dans le cadre de leurs activités marchandes peuvent proposer des réciprocités à la ressource en échange de cet usage et ainsi s'inscrire dans un bon entretien de la ressource, sans participer directement à son entretien ou son développement.

==== Les modèles contributifs ====
Ces pratiques de travail, de collaboration et d'échanges sont appelées [[Économie contributive|les modèles contributifs]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les modèles contributifs — Movilab.org |url=https://movilab.org/wiki/Les_mod%C3%A8les_contributifs |site=movilab.org |consulté le=2020-11-17}}</ref> ou économie de la contribution<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Ep. III Introduction à l'Economie contributive |url=https://vimeo.com/53738642 |site=Vimeo |consulté le=2020-11-17}}</ref>. 
[[Fichier:Modèle_animation_ressource.png|centré|sans_cadre|440x440px|Modèle contributif autour d'un commun]]

== Théoriciens significatifs ==
{{Début de colonnes|nombre=2}}
*[[Yochai Benkler]]
*[[David Bollier]]
*[[Barry Commoner]]
*[[Benjamin Coriat]]
*[[Pierre Dardot]]
*[[Silvia Federici]]
*[[Henry George (économiste)|Henry George]]
*[[Gaël Giraud]]
*[[Garrett Hardin]]
*[[Michael Hardt]]
*[[David Harvey]]
*[[Christian Laval]]
*[[Lawrence Lessig]]
*[[William Morris]]
*[[Toni Negri]]
*[[Elinor Ostrom]]
*[[Raj Patel]]
*[[Kenneth Rexroth]]
*[[Gerrard Winstanley]]
*[[Michel Bauwens]]
*[[Olivier Zablocki]]
{{Fin de colonnes}}

=== Bibliographie ===
* Bauwens Michel et Vasilis Kostakis, 2017, [https://books.google.fr/books?id=z2k7DwAAQBAJ&dq=Bauwens+Michel+communs&lr=&hl=fr&source=gbs_navlinks_s ''Manifeste pour une véritable économie collaborative: vers une société des communs''], traduit par Olivier Petitjean, Paris, France, Éditions Charles Léopold Mayer, 105 p. | URL:https://books.google.fr/books?id=z2k7DwAAQBAJ&dq=Bauwens+Michel+communs&lr=&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
*Bollier, David. "[http://www.publicsphereproject.org/content/commons The Commons]". ''Public Sphere Project''. Schuler. Retrieved 26 October 2015 {{en}}.
* Bowers, Chet. (2006). Revitalizing the Commons: Cultural and Educational Sites of Resistance and Affirmation. Lexington Books.{{en}}
* Bowers, Chet. (2012). The Way Forward: Educational Reforms that Focus on the Cultural Commons and the Linguistic Roots of the Ecological Crisis. Eco-Justice Press.{{en}}
* Cornu Marie, Fabienne Orsi, Judith Rochfeld (sous la direction de), ''Dictionnaire des biens communs'', Paris, [[PUF]], 2017,{{ISBN|978-2130654117}}
*{{Article |prénom1=Hervé |nom1=Le Crosnier |prénom2=Olivier |nom2=Ertzscheid |prénom3=Valérie |nom3=Peugeot |prénom4=Silvère |nom4=Mercier|prénom5=Lionel|nom5=Maurel |titre=Vers les « communs de la connaissance » |périodique=Documentaliste-Sciences de l'Information |volume=48 |numéro=3 |date=2 novembre 2011 |issn=0012-4508 |issn2=1777-5868 |doi=10.3917/docsi.483.0048 |lire en ligne=https://doi.org/10.3917/docsi.483.0048 |consulté le=2018-12-11 |pages=48-59|id=crosnier }}.
*Crosnier Hervé Le, 2014,.«Communs de la connaissance : de quoi parlons-nous ?» ''Revue de l'association des bibliothécaires de France'', octobre 2014, {{n°|76}}, {{p.|8-11}}
*Silvia Federici, « Réenchanter le monde : féminisme et politique des communs<ref>{{Lien web |titre=Réenchanter le monde : le féminisme et la politique des communs |url=https://entremonde.net/reenchanter-le-monde |accès url=payant}}</ref> », traduit de l'anglais par Noémie Grunenwald, Paris/Genève, 10 juin 2022, 304 p. / {{Dunité|14|21|cm}}, {{ISBN|978-2-940426-63-8}}, ISSN 1662-3231
*Daniela Festa (avec la contribution de Mélanie Dulong de Rosnay et Diego Miralles Buil) (2018), « [http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/notion-a-la-une/communs Les communs] », notion à la une de ''Géoconfluences'', juin 2018.
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* Fabien Locher, « Les pâturages de la guerre froide. Garrett Hardin et la ''Tragédie des communs'' », ''[[Revue d'histoire moderne et contemporaine]]'', {{vol.}}2013, {{n°|1}}, 2013, {{p.|7-36}}. <small>([http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RHMC_601_0007 résumé], [https://we.riseup.net/assets/158987/hardin-trag%C3%A9diedescommuns.pdf lire en ligne] {{pdf}})</small>
* {{Article|langue=en|prénom1=Fabien|nom1=Locher|titre=''Third World Pastures. The Historical Roots of the Commons Paradigm (1965-1990)'' |périodique=Quaderni Storici|volume=2016/1|année=2016|passage=303-333|url texte=https://drive.google.com/file/d/0Bxg_z3t5aL-ySU9HeFZSd2FfQ0k/view?usp=sharing|format=pdf|consulté le=7 mai 2017}} (article historique basé notamment sur les archives d'Elinor Ostrom).
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* [[Antonio Negri|Negri, Antonio]], and [[Michael Hardt]]. (2009). ''[[Commonwealth (book)|Commonwealth]]''. Harvard University Press. {{ISBN|0674060288}}{{en}}
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* Cornu M., Orsi F., Rochfeld J. (dir.). (2017). ''Dictionnaire des biens communs''. PUF.
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* Proudhon, Pierre-Joseph. (1994). What is Property? (Cambridge University Press){{en}}
* Rexroth, Kenneth. (1974). Communalism: From Its Origins to the Twentieth Century (Seabury Press){{en}}
* Rowe, Jonathan. (2013). Our Common Wealth: The Hidden Economy That Makes Everything Else Work (Berrett-Koehler){{en}}
* Shantz, Jeff. (2013). Commonist Tendencies: Mutual Aid Beyond Communism. (Punctum){{en}}
* Thomé, Pierre. (2016). (Biens) communs, quel avenir? Un enjeu stratégique pour l'économie sociale et solidaire. éditions Yves Michel (Gap)
* {{Article| titre=Les Communs numériques, socle d'une nouvelle économie politique| auteur1=[[Henri Verdier]]|nom1=Verdier| auteur2=[[Charles Murciano]]|nom2=Murciano| périodique=[[Esprit (revue)|Esprit]]| mois=mai| année=2017| pages=132-145| doi=10.3917/espri.1705.0132| lire en ligne=https://esprit.presse.fr/article/verdier-henri-et-murciano-charles/les-communs-numeriques-socle-d-une-nouvelle-economie-politique-39384}}

=== Articles connexes ===
{{Début de colonnes|nombre=3}}
* [[April (association)]]
* [[Brevet]]
* [[Brevetabilité du vivant]]
* [[Bien commun]]
* [[Biens communs]]
* [[Biens communaux]]
* [[Chose publique]]
* [[Creative Commons]]
* [[Copyleft]]
* [[Fondation internet nouvelle génération]]
* [[Intérêt général]]
* [[Mouvement des communs]]
* ''[[Res communis]]''
* [[Rivalité (économie)|Biens rivaux]]
* [[Tragédie des biens communs]]
{{Fin de colonnes}}

=== Liens externes ===
* [http://lescommuns.org/ Portail des communs]
* [http://www.les-communs-dabord.org/ Site média spécialisé]
* [https://wiki.lescommuns.org/ Wiki des communs]
* {{YouTube|id=RgMdYhYgB1c|titre=Les communs de l'écologie politique #1}} et {{YouTube|id=rakCobsY174|titre=Les communs de l'écologie politique #2}}, chaine ''Game Of Hearth''.

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|commons|665192346|type=note}}
{{références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
|commons=Category:Commons
|wikibooks=Comment construire des communs
|wikiversity=Catégorie:Travail de recherche « Construire des communs »
}}

{{Portail|Environnement|Droit|économie|Philosophie}}

[[Catégorie:Droit de propriété]]
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[[Catégorie:Concept de philosophie morale]]
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