Château de Vieil-Hesdin
Le château d'Hesdin aurait été édifié au XIe siècle[1] à Hesdin (Vieil-Hesdin aujourd'hui). Il a appartenu aux seigneurs d'Hesdin jusqu'en 1119, puis aux comtes de Flandre de 1119 à 1180, ensuite aux rois de France de 1180 à 1237, enfin aux comtes d'Artois[2]. Un site archéologique sur la commune du Parcq correspondant à emplacement du château est préservé[3].
La description du château médiéval
[modifier | modifier le code]Le château avait la forme d'un pentagone, couvrait une superficie de cinq hectares environ, disposait d'une tour à chaque angle de l'enceinte, et d'un donjon au centre[2].
Le parc du château
[modifier | modifier le code]Le château était surtout renommé pour son parc. Celui-ci a été agrandi par Robert II d'Artois. Il comportait, à partir de la fin du XIIIe siècle, un manoir au bord de la Ternoise (« le Manage »)[4], un pavillon sur pilotis (« le pavillon du Marais » ou « le pavillon des Fontaines »), ainsi que deux « loges »[5]. Le parc comptait aussi de nombreux espaces verts (collines boisées, vignes, vergers, jardins d'agrément autour des différents bâtiments mentionnés ci-dessus)[6]. Toutefois, le parc était surtout connu pour les automates (ou « engins ») et autres curiosités (cadran solaire, miroir déformant, ménagerie, labyrinthe, roulotte) qu'il abritait[7].
Le château d'Hesdin, vitrine du pouvoir comtal
[modifier | modifier le code]De nombreux invités ont été accueillis au château d'Hesdin jusqu'en 1553, et des évènements importants s'y sont déroulés, comme le mariage de Philippe le Bon et d'Isabelle de Portugal[7]. L'appartenance des comtes d'Artois à la famille royale est mise en avant au travers de la décoration du château. Par exemple, Robert II d'Artois a commandé une statue de Louis IX afin de l'installer dans la chapelle du château. En outre, sa fille Mahaut d'Artois a fait peindre des écus armoriés et des fleurs de lys sur les murs et plafonds de plusieurs salles, et installer les têtes en plâtre des rois de France dans sa chambre[8].
La destruction du château et préservation des ruines
[modifier | modifier le code]Le château et/ou son parc ont été endommagés à plusieurs reprises, en 1313, en 1350, en 1355, et finalement détruits en 1553[9] par Charles Quint, qui fait raser la ville et le château pour ensuite reconstruire une ville nouvelle[3].
Le site est redécouvert et fouillé par l'architecte Clovis Normand en 1858[3].
Les vestiges du château sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 29 juillet 2005, en tant que réserve archéologique[3].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Corinne BECK, Patrice BECK, et François DUCEPPE-LAMARRE, « Les parcs et jardins des résidences des ducs de Bourgogne au XIVe siècle. Réalités et représentations », dans « Aux marches du palais ». Qu’est-ce qu’un palais médiéval ?, 2001, p. 97-111.
- Marcel BOUTTÉ, Hesdin. Dictionnaire historique, 1997.
- Michel BRUNET, « Le parc d’attraction des ducs de Bourgogne à Hesdin en 1432. Essai de restitution », dans La Gazette des Beaux-Arts, décembre 1971, t. 78, p. 331-342.
- Anne van BUREN HAGOPIAN, « Le château d’Hesdin : son plan et sa décoration artistique d’après les documents d’archives », dans Bulletin de la Commission départementale d’Histoire et d’Archéologie de Pas-de-Calais, t. 11, n° 1, 1982.
- Anne van BUREN HAGOPIAN, « Un jardin d’amour de Philippe le Bon au parc d’Hesdin. Le rôle de Van Eyck dans une commande ducale », dans La revue du Louvre et des musées de France, n° 3, 1985, p. 185-192.
- Anne van BUREN HAGOPIAN, « Reality and literary romance in the park of Hesdin », dans Medieval gardens, 1986, p. 117-134.
- Anne van BUREN HAGOPIAN, « Trois inventaires de la chapelle du château d’Hesdin (1384-1469). Vêtements liturgiques, manuscrits et un reliquaire de saint Louis », dans Activités artistiques et pouvoirs dans les États des ducs de Bourgogne et des Habsbourg et les régions voisines, n°25, 1985, p. 33-55.
- Marguerite CHARAGEAT, « Le parc d’Hesdin, création monumentale du XIIIe siècle. Ses origines arabes », dans Bulletin de la Société de l’Histoire de l’art français, 1951, p. 3-10.
- Anne-Elisabeth CLÉTY, Les machines extraordinaires d’Hesdin aux XIVe et XVe siècles, dans Sucellus, n°44, juin 1997.
- Bruno DANVIN, Vicissitudes, heur et malheur du Vieil-Hesdin, Saint-Pol, Bécart-Renard, 1866.
- François DUCEPPE-LAMARRE, « Le complexe palatial d’Hesdin et la structuration de l’environnement (nord de la France, XIIIe – XIVe siècles) : ségrégation spatiale ; topographie sociale ; paysage et pouvoir ; réserve cynégétique », dans Medieval Europe, 2002, p. 96-101.
- François DUCEPPE-LAMARRE, « Eliminer les indésirables à Hesdin (Artois) : XIIIe – XVe siècle », dans Forêts et faune. Cahier d’études. Environnement, forêt et société : XVIe – XXe siècle, 2002, p. 5-10.
- François DUCEPPE-LAMARRE, « Une génération de gestion animale au début du XIVe siècle : la comptabilité du territoire d’élevage et de chasse d’Hesdin (Pas-de- Calais, France) », dans La gestion démographique des animaux à travers le temps, 2001, p. 125-135.
- François DUCEPPE-LAMARRE, « Le parc à gibier d’Hesdin : mises au point et nouvelles orientations de recherche », dans La Revue du Nord, t. 83, n° 343, 2001, p. 175-184.
- Charles-Antoine DE FROMENTIN, Hesdin. Etude historique (293-1865), 1865.
- Jules-Marie RICHARD, Mahaut, comtesse d’Artois et de Bourgogne (1302-1329), 1887 (réédité en 2006).
Références
[modifier | modifier le code]- Charles-Antoine de Fromentin, Hesdin, étude historique (293-1865),
- Anne-Élisabeth Cléty, « Les machines extraordinaires d’Hesdin aux XIVe et XVe siècles », Sucellus, , p. 7
- « Château des ducs de Bourgogne, dit château de Vieil-Hesdin au Parcq », notice no PA62000060, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Georges Dilly, « Du château de Grigny au siège d’Hesdin », Nord-Ouest Archéologie, , p. 27
- Charles-Antoine de Fromentin, Hesdin, étude historique (293-1865), , p. 101
- Corinne Beck, « Les parcs et jardins des ducs de Bourgogne au XIVe siècle. Réalités et représentation », Aux marches du palais ». Qu’est-ce qu’un palais médiéval ?, , p. 110
- Anne-Élisabeth Cléty, « Les machines extraordinaires d’Hesdin aux XIVe et XVe siècles », Sucellus,
- Jules-Marie Richard, Mahaut, comtesse d’Artois et de Bourgogne (1302-1329), Pyrémonde, , p. 245-271
- Bruno Danvin, Vicissitudes, heur et malheur du Vieil-Hesdin, Saint-Pol, Bécart-Renard, , p. 89
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Lien externe
[modifier | modifier le code]- Le parc du vieil Hesdin sur le site des amis du vieil Hesdin