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Carte à fenêtre

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Une carte à fenêtre est un type de carte perforée comportant une zone réservée à la fixation d'un élément de microfilm et utilisée pour l'archivage ou pour disposer de plusieurs copies d'un document. On trouve également le terme carte à ouverture, adaptation directe de l'anglais aperture card.

La partie perforée sert généralement à stocker des métadonnées lisibles par machine, associées au contenu du microfilm et également imprimées en clair sur la carte pour la lecture humaine. Il existe des machines pour stocker, récupérer, trier, dupliquer, créer et numériser ces cartes avec un haut niveau d'automatisation.

Les cartes à fenêtre présentent des avantages et inconvénients par rapport aux documents numérisés, si bien que leur importance dans l'archivage diminue, étant progressivement remplacées par la numérisation.

Usage[modifier | modifier le code]

Les cartes à fenêtre sont utilisées pour les dessins techniques de toutes sortes. Aux États-Unis, le Département de la Défense les utilisait autrefois largement, mais la plupart des données sont désormais numériques[1].

En France, le service historique de la Marine les a utilisées pour stocker les plans des navires anciens ainsi que les états de service des personnels et en fournir des extraits. Elles ont également été utilisées lors de la construction du Concorde pour diffuser efficacement les mêmes plans aux multiples usines concernées[2].

Les informations sur le dessin, par exemple son numéro, étaient généralement à la fois perforées et imprimées sur la face visible. Avec les machines appropriées, cela permet une manipulation automatisée. En l’absence de telles machines, les cartes sont toujours susceptibles d'être lues par un humain[3].

Avantages[modifier | modifier le code]

Les cartes à fenêtre présentent, à des fins d'archivage, certains avantages par rapport aux systèmes numériques. Elles ont une durée de vie de 500 ans, sont lisibles par un humain et il n'y a quasiment aucune dépense de conservation ni de conversion de format[4].

Inconvénients[modifier | modifier le code]

On retrouve la plupart des inconvénients déjà connus pour les différences entre les supports analogiques et numériques. En particulier, la recherche de chaînes données contenu est considérablement plus lente. La manipulation des cartes physiques nécessite des machines propriétaires ad-hoc et le traitement des films optiques prend beaucoup de temps.

La nature même des caméras microfilm et les propriétés de contraste élevé du microfilm lui-même imposent également des limites à la quantité de détails pouvant être résolus, en particulier aux taux de réduction les plus élevés (36x ou plus) nécessaires pour photographier des grands dessins plus grands. Les dessins faiblement colorés ou présentant un contraste faible ou irrégulier ne sont pas bien reproduits et des détails importants peuvent être perdus.

Comme pour d'autres formes de microfilms, un mauvais classement des cartes après utilisation, en particulier dans les grandes archives, entraîne la perte de la carte, à moins qu'elle ne soit retrouvée ultérieurement par accident.

Les cartes à fenêtre créées à partir d'un film de 35 mm enroulé monté sur des cartes vierges doivent être traitées avec le plus grand soin. Plier la carte peut provoquer le détachement du film. Une pression excessive sur une pile de cartes peut provoquer un suintement de la colle de montage, agglomérant plusieurs cartes et risqaunt un bourrage des machines.

Conversions[modifier | modifier le code]

Un jeu de cartes peut être rapidement trié par numéro de dessin ou par d'autres données perforées à l'aide d'un trieur de cartes. Il existe désormais des machines qui numérisent les cartes à fenêtre et produisent une version numérique[5].

Il existe également des traceurs spécifiques (plotter) qui utilisent un gravage laser pour créer l'image sur le film.

Les cartes à fenêtre peuvent être converties en documents numériques à l'aide d'équipements et de logiciels de numérisation. La numérisation peut permettre un nettoyage et une amélioration importants de l’image. Souvent, l’image numérique produite est meilleure que la qualité visuelle disponible avant la numérisation[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Federal use of aperture cards (Archived Copy)
  2. Ferréol Ferry de, « Le microfilm dans les Archives. II. Aspects techniques », La Gazette des archives, vol. 67, no 1,‎ , p. 271 (DOI 10.3406/gazar.1969.2114, lire en ligne, consulté le )
  3. Susan A. Cady, Proceedings of the 1998 Conference on the History and Heritage of Science Information Systems, Medford, NJ, Published for the American Society for Information Science and the Chemical Heritage Foundation by Information Today, coll. « ASIS monograph series », , 177–186 p. (ISBN 1573870803, OCLC 42022214, CiteSeerx 10.1.1.99.3796), « Microfilm technology and information systems » :

    « Early aperture cards were sometimes mounted on McBee Keysort cards that could be notched on the margins to indicate an index term and then sorted manually with tools resembling knitting needles. »

  4. LoTurco, « The Engineering Aperture Card: Still Active, Still Vital » [archive du ], EDM Consultants, (consulté le )
  5. For example, this aperture card scanner from Oce'
  6. Bryant, « Aperture Card Scanning », Micro Com Seattle (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]