Voir la source de Caroline Herschel

{{Voir homonymes|Herschel}}
{{Infobox 
 | nom               = Caroline Herschel
 | image             = 
 | légende           = Caroline Lucrecia Herschel en 1829.
 | nom de naissance  = Carolina Lucretia Herschel
 | date de naissance = {{date de naissance|16|mars|1750|en science}}
 | lieu de naissance = [[Hanovre]]
 | pays de naissance = [[Électorat de Brunswick-Lunebourg]]
 | date de décès     = {{Date de décès|9|janvier|1848|16|mars|1750|en science}}
 | lieu de décès     = [[Hanovre]]
 | pays de décès     = [[Royaume de Hanovre]]
 | domicile          = 
 | nationalité       = 
 | champs            = [[Astronomie]]
 | institutions      = 
 | diplôme           = Astronomie
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 | renommée pour     = Découverte de comètes et de nébuleuses ; création de la première représentation de la [[Voie lactée]] telle que la verrait un observateur extérieur à cette structure.
 | prix              = [[Médaille d'or de la Royal Astronomical Society]] (1828)<br />Prussian Gold Medal for Science (1846)
 | notes             = 
 | signature         = 
}}

'''Caroline Herschel'''<ref name="Carolina" /> ({{date de naissance-|16|mars|1750|en science}} – {{date de décès-|9|janvier|1848|en science}}) est une [[astronome]] britannique d'origine allemande. Née à [[Hanovre]], dans une famille de musiciens, elle rejoint son frère [[William Herschel]], en [[Angleterre]]. Elle découvre de nouvelles [[comète]]s, en particulier la [[comète périodique]] [[35P/Herschel-Rigollet]], qui porte son nom, des [[Nébuleuse|nébuleuses]] et des [[Objet du ciel profond|objets du ciel profond]]<ref name="Nysewander, Melissa 1998">Nysewander, Melissa, ''Caroline Herschel. Biographies of women mathematicians'', Atlanta, Agnes Scott College, 1998.</ref>. En 1828,  elle reçoit la [[Médaille d'or de la Royal Astronomical Society|Médaille d'or de la {{Langue|en|Royal Astronomical Society}}]].

== Biographie ==
=== Jeunesse ===
Caroline Herschel naît le {{date-|16 mars 1750}} à Hanovre{{sfn|Nazé|2014}}. Elle est le huitième enfant et quatrième fille d'Isaac Herschel et de sa femme Anna Ilse Moritzen. Devenu chef d'orchestre militaire chez les Gardes, Isaac part en campagne avec son régiment pour une longue période, mais revient en mauvaise santé après la [[bataille de Dettingen]] en 1743 ; quoique habile musicien, il entretient aussi des jardins pour subvenir aux besoins de sa famille, mais son talent musical lui procure un poste de musicien d'orchestre dans l'armée prussienne<ref name=Memoir>[[#Memoir|Mémoires]].</ref>.

Caroline a survécu de justesse à la variole à l’âge de trois ans, ce qui laissera son visage marqué. Ensuite, à dix ans elle est atteinte du [[typhus]], ce qui limite sa taille à moins de {{Unité|1.40|m}}. Supposant qu'elle ne trouvera jamais de mari (ce qui se réalise), sa mère envisage pour elle un rôle de Cendrillon, servante de la maison. Isaac, qui a déjà encouragé ses aînés à étudier les mathématiques, la musique et le français<ref>À l'époque langue de la diplomatie.</ref>, s'émeut du sort de Caroline et, à l'insu de sa femme, l'encourage à étudier. Il profite de la moindre absence de sa femme pour l'instruire lui-même ou la joindre aux leçons dispensées à ses frères. Il l'incite à apprendre à filer, à coudre, à faire des vêtements, à réaliser divers petits travaux en vue d'être autonome plus tard<ref name="Nysewander, Melissa 1998"/>{{,}}<ref name="Memoir"/>. Cependant, Isaac meurt en 1767 d'une mauvaise santé due au service de guerre, laissant Caroline, {{Unité|17|ans}}, à la merci d'Anna et de son frère Jacob, le nouveau chef de famille.

=== Carrière musicale ===
En 1757 a lieu la [[bataille de Hastenbeck]], désastreuse pour le Hanovre. Peu désireux de vivre sous la loi française, son frère William (de son nom de baptême, Wilhelm Friedrich) émigre à [[Bath]] (en [[Angleterre]]) et s'y établit comme organiste et enseignant de la musique. Lors de la mort de leur père Isaac en 1767, Caroline devient contre son gré (William lui a proposé de le rejoindre en Angleterre) la ménagère responsable de la maison paternelle. Heureusement, lorsque William revient séjourner à la maison en 1772, il l'invite à l'accompagner pour y tenir sa maison et apprendre le chant ; elle accepte immédiatement et quitte Hanovre le {{date|16|août|1772|en science}}. William, qui est un musicien accompli, nommé depuis 1766–1767 organiste et chef de chœur titulaire de l'{{Lien|fr=Octagon Chapel|lang=en|trad=Octagon Chapel, Bath}} de Bath, lui donne des leçons de chant et fait d'elle la chanteuse vedette de ses concerts et oratorios. Sa réputation est telle qu'elle est invitée à se produire au festival de [[Birmingham]], mais elle décline l'invitation, car elle ne veut être dirigée que par son frère, ne fréquente pas la société locale et se fait peu d'amis.

William, passionné d'astronomie, réclame constamment son assistance. À ce moment, Caroline ne partage pas encore la passion de son frère pour la science. L'intérêt de William pour l'astronomie commence comme un hobby de nuit, dont il relate, dans un discours impromptu, au repas du petit matin, tout ce qu'il a appris. Caroline s'y adonne petit à petit : {{citation|[je suis], dit-elle, fort empêchée de me consacrer à mon travail, à cause de l'aide permanente sollicitée pour le maniement des divers dispositifs astronomiques}}.

Son frère abandonne son travail d'enseignant et de chef de chœur en faveur de l'astronomie<ref name=amsci/>.

=== Contributions à l'astronomie ===
[[Fichier:Caroline Herschel's telescope.jpg|vignette|gauche|upright=0.9|Télescope ayant appartenu à Caroline Herschel.]]
[[Fichier:HerschelTelescope.jpg|vignette|Réplique d'un télescope semblable à celui qui a permis à [[William Herschel]] de découvrir [[Uranus (planète)|Uranus]].]]
William lui enseigne les mathématiques, mais elle reste sa ménagère et n'est pas encore son apprentie. Il ambitionne d'observer l'univers de plus en plus lointain et, aidé de sa sœur Caroline, construit beaucoup de télescopes très puissants, qu'il vend aisément. Sa notoriété de fabricant de télescopes de bonne qualité s'étend à toute l'Angleterre<ref name="Memoir"/>{{,}}<ref name=amsci>J. Donald Fernie, [http://www.americanscientist.org/issues/pub/the-inimitable-caroline/99999 « The inimitable Caroline »], dans ''American Scientist'', nov.–déc. 2007, {{p.|486–488}}.</ref>. Caroline consacre beaucoup d'heures à polir des miroirs et monter des télescopes dans le but de piéger la plus grande quantité de lumière possible<ref>Wilhelm Ashworth, "Untitled Review", The British Society for the History of Science, {{vol.|37}}, {{numéro|3}}, 2004, {{p.|350–351}}.</ref>. Elle apprend à copier les tables astronomiques et d'autres publications empruntées par William. Elle apprend aussi à enregistrer et extraire l'essentiel des données ; elle prépare les observations astronomiques de son frère. Ce travail demande — elle le dit elle-même — célérité, précision et exactitude<ref name="ReferenceA">Deborah Warner, "Review, Untitled", Chicago Journal, 2004, {{p.|505}}.</ref>.  Il a donc rapidement entraîné sa sœur dans cette nouvelle passion.

En 1777, William (jusqu'en 1782) et Caroline (jusqu'en 1784) occupent une maison récemment construite<ref>Elle a gardé son cachet d'époque et est devenue en 1981 le [[musée d'astronomie Herschel]].</ref>, au ''19 New King Street'', à [[Bath]] dans le [[Somerset]]. Le {{date|13|mars|1781|en science}}, William y devient célèbre grâce à la découverte d’une nouvelle planète gravitant au-delà de [[Saturne (planète)|Saturne]] ; il la nomme ''Georgium Sidus'' (en l'honneur de [[George III (roi du Royaume-Uni)|{{nobr|George III}}]]), mais elle porte finalement le nom d'[[Uranus (mythologie)|Uranus]], père de [[Saturne (mythologie)|Saturne]] dans la [[mythologie romaine]]<ref name=FSF78/>. Cette découverte d'[[Uranus (planète)|Uranus]] le propulse, l'année suivante, au poste d’astronome privé du roi {{nobr|George III}}<ref>Ne pas confondre avec [[astronomer Royal|astronome royal]].</ref>. Il quitte la maison de Bath et emménage à [[Datchet]], près du [[château de Windsor]], laissant le soin à sa sœur — devenue son apprentie à 32 ans — de tenir la maison, répondre aux visiteurs, etc. Elle a appris les fondements du métier et retrouvé la confiance en elle-même perdue depuis la période de servitude passée auprès de ses parents<ref name="Nysewander, Melissa 1998"/>. En 1784, elle emménage auprès de son frère et, par la suite, dans la maison voisine de l'observatoire de [[Slough]] (dans le [[Berkshire]]) qu'elle construit avec William. 

[[Fichier:Caroline Herschel engraving Women Worth Emulating 0047.jpg|vignette|Caroline Herschel âgée (haut) et en train de travailler (bas).|left]]
La nouvelle fonction de William n'a pas que des côtés brillants : bien qu'elle lui laisse beaucoup de temps libre pour les observations astronomiques, elle entraîne une baisse de revenus et le met à tout moment au service du bon plaisir royal. À cette époque, William et Caroline perfectionnent leurs télescopes, fabriquant une série de dispositifs de plus en plus grands, jusqu'à obtenir le fameux instrument de {{unité|40|pieds}}<ref>12 mètres.</ref> de [[Focale|distance focale]]. Caroline l'assiste en permanence pendant ses observations, résolvant aussi avec lui des calculs compliqués. 

[[File:Sir William Herschel and Caroline Herschel. Wellcome V0002731 (cropped).jpg|vignette|William et Caroline Herschel polissant une lentille de télescope, Lithographie, 1896.]]
Dès 1782, William suggère à Caroline d'observer seule, et elle occupe ses heures de loisirs à observer elle-même le ciel au moyen d'un [[télescope de Newton]] de {{unité|27|pouces}} de distance focale<ref>690 millimètres.</ref> avec lequel, de 1783 à 1787, elle observe beaucoup d'objets célestes, notamment [[NGC 7789]] (la Rose de Caroline) et [[NGC 205|Messier M110 (NGC 205)]], second compagnon de la [[galaxie d'Andromède]], dont la découverte lui est attribuée. 

De 1786 à 1797, elle découvre aussi huit [[comète]]s, la première le {{date|1|août|1786|en science}}, et redécouvre la fameuse [[2P/Encke|comète périodique]] d'[[Johann Franz Encke|Encke]] en 1786 et 1795<ref>Elle en fit huit observations, et ce n'est qu'en 1819 que [[Johann Franz Encke]] publie un article sur cette comète à courte période et montre que les observations de 1786 et 1795 portaient sur le même objet.</ref>{{,}}<ref>Caroline Herschel avait redécouvert en 1795 la [[2P/Encke|comète de Encke]], initialement repérée par [[Pierre Méchain]]. Cette comète est la comète ayant la période la plus courte puisqu'elle repasse à proximité du Soleil tous les {{unité|3.3|ans}}.</ref>. Elle a le mérite incontesté d'avoir été la première à découvrir cinq de ces comètes<ref name="ReferenceB">Claire Brock, « Public Experiments », dans ''History Workshop Journal'', 2004, {{p.|306–312}}.</ref>{{,}}<ref name="Encke">{{article|titre=Obituary of John Francis Encke|journal=Monthly Notices of the Royal Astronomical Society|année=1865| volume=26| p.=131| url=http://articles.adsabs.harvard.edu/full/seri/MNRAS/0026//0000131.000.html}}.</ref>. 

En 1787, le roi {{nobr|Georges III}} lui attribue une pension annuelle de {{unité|50|£}} pour son travail au titre d'assistante de William<ref name="Ogilvie">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Marilyn Bailey|nom1=Ogilvie|lien auteur1=Marilyn Bailey Ogilvie|titre=Women in science|sous-titre=antiquity through the nineteenth century|éditeur=[[MIT Press]]|lieu=Cambridge (Mass.)/London|année=1986|pages totales=254|pages=97–98|isbn=0-262-65038-X|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=6k5zd07FCCsC&printsec=frontcover}}.</ref>, faisant ainsi d'elle la première femme payée pour des services scientifiques et donc la première astronome professionnelle.

En {{date||mai|1788|en science}}, elle doit encore déménager, sans William cette fois, car celui-ci, alors âgé de {{nobr|50 ans}}, vient d’épouser la jeune veuve d’un marchand londonien, nommée Mary Pitt. Elle continue son partenariat avec son frère. 

En 1797, les observations ont montré qu'il y a vraiment beaucoup de décalages entre les positions des étoiles, telles qu'observées par William, et celles répertoriées dans le catalogue publié par [[John Flamsteed]]. Au surplus, ce catalogue divisé en deux volumes est difficile à consulter : il y a le catalogue proprement dit et le volume des observations d'origine. William réalise qu'il lui faut un index croisé proprement dit pour examiner ces décalages, mais renonce à y consacrer du temps aux dépens d'activités purement astronomiques. Il confie à Caroline le soin d'entreprendre cette lourde tâche. Le ''Catalogue d'étoiles'' qui en résulte, publié en 1798 par la ''Royal Society'', offre un index de chaque observation de chaque étoile faite par Flamsteed, une liste d'''errata'' et une liste de plus de 560 étoiles qui n'y étaient pas répertoriées<ref name="Ogilvie"/>. En 1822, de retour à Hanovre, Caroline poursuit ses études astronomiques afin de vérifier et confirmer les découvertes de son frère William.

En 1828, elle complète le catalogue de [[Nébuleuse|nébuleuses]] et [[Amas stellaire|d'amas stellaires]], ''Zones of all the star clusters and nebulae observed by Sir William Herschel'', entamé par son frère, afin d'aider son neveu, l'astronome [[John Herschel]].

[[Fichier:Milky way.jpg|sans_cadre|centré|Représentation de la Voie lactée selon Caroline Herschel. C'est la première représentation connue de notre galaxie dans l'histoire. À noter les deux erreurs importantes : le Soleil y figure comme une grosse étoile et est placé au centre de notre galaxie]]

Caroline s'est efforcée, comme d'autres passionnés du ciel avant elle, de représenter notre galaxie, la Voie Lactée, telle que nous la verrions si nous avions la possibilité de l'observer de l'extérieur. La représentation [ci-dessus] qu'elle en fait est d'ailleurs erronée, car elle place le Soleil au centre de la Voie Lactée, ce qui, on le sait aujourd'hui, n'est pas sa place. Elle montre le Soleil comme une grosse étoile alors qu'on sait aujourd'hui qu'il est de taille plutôt modeste. En outre, lors de ses recherches sur la Voie Lactée, elle est découragée devant la difficulté de se représenter notre galaxie alors que nous sommes situés à l'intérieur d'un bras spiral de celle-ci.

=== Vieux jours ===
[[Image:Herschel Caroline age 92.jpg|vignette|Caroline Herschel à 92 ans.]]
Après la mort de son frère William à l’Observatory House de [[Slough]] en 1822, Caroline retourne dans sa région natale du Hanovre, en Allemagne. Elle meurt à Hanovre le {{date|9|janvier|1848|en science}} à l'âge de 97 ans et 10 mois. Elle est inhumée au 35 Marienstrasse à Hanovre, au cimetière du ''Gartengemeinde''. Elle a été enterrée à côté des tombes de ses parents avec une mèche de cheveux de son frère William. Sa pierre tombale porte l'inscription : « Les yeux de celle qui est glorifiée ici-bas se sont tournés vers les cieux étoilés. »

== Personnalité ==
Quand William abandonne progressivement son travail de musicien pour s'adonner à l'astronomie, Caroline l'y encourage. Il apparaît clairement, au vu du travail autonome qu'elle a fourni du vivant et après la mort de son frère, à la lecture de l'intérêt pour l'astronomie affiché dans ses écrits durant toute sa vie, qu'elle éprouve le même intérêt que lui pour l'astronomie<ref name="Memoir" />. À la suite de la collaboration avec son frère<ref name="Nysewander, Melissa 1998" /> et de ses propres travaux, elle est elle-même devenue une astronome remarquée.

À travers ses écrits elle répète clairement comme une antienne qu'elle veut être financièrement autonome et subvenir à ses besoins. Quand elle est payée comme assistante de son frère, elle devient la première femme rétribuée pour services rendus à la science, l'astronomie de surcroît, alors que même les hommes sont rarement rétribués pour des travaux scientifiques. Quand William épouse une riche veuve, Mary Pitt (née Baldwin) en 1788, cette union cause de la tension dans la relation entre frère et sœur. Caroline est jugée comme une femme glaciale, jalouse, entièrement dévouée à son frère et n'aimant pas ceux qui s'immiscent dans leur bulle domestique<ref name=amsci/>.      

Dans son livre ''{{Langue|en|The Age of Wonder}}'', [[Richard Holmes (historien)|Richard Holmes]] est plus compatissant envers l'attitude de Caroline, expliquant que ce changement est négatif pour Caroline à maints égards. Avec l'arrivée de l'épouse de William, Caroline perd ses responsabilités ménagères et sociales et son statut d'accompagnante. Dans ses mémoires<ref name=Memoir/>, elle écrit qu'elle a aussi quitté leur maison pour des domiciles extérieurs, y revenant quotidiennement pour travailler avec son frère. Elle ne détient plus les clés d'accès à l'observatoire et à l'atelier, où elle a tant travaillé. Cependant, elle a détruit ses journaux couvrant la période 1788-1798, et ses sentiments sur cette période ne sont pas connus. [[Barthélemy Faujas de Saint-Fond]] mentionne qu'elle et son frère ont bien poursuivi leurs travaux pendant cette période. Quand son frère et sa famille s'absentent, elle retourne souvent là-bas pour veiller à leur place sur leur domicile. Plus tard, elle et Lady Herschel échangeront des lettres affectueuses et elle sera toujours profondément attachée à son neveu, l'astronome [[John Herschel]]<ref name="Memoir"/>. 

Le mariage de William aide Caroline à être plus indépendante vis-à-vis de son frère et à exprimer sa personnalité<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur=[[Richard Holmes (historien)|Richard Holmes]]|titre=The Age of Wonder|éditeur=Knopf Doubleday Publishing Group|passage=182–196|année=2009|pages totales= 576 |url={{Google Livres|id=sSLJnGMUw9wC}} |isbn=9780307378323}}.</ref>. Caroline fait beaucoup de découvertes indépendamment de son frère William, et continue à travailler seule sur de multiples sujets dans le domaine de l'astronomie, ce qui établit encore sa renommée. Mais l'effacement devant son frère, sa véritable dévotion pour lui, restera toujours un de ses traits de caractère : {{citation|Je ne suis rien, je n'ai rien fait ; tout ce que je suis, tout ce que je sais, je le dois à mon frère. Je ne suis que l'instrument qu'il a façonné pour son usage — un petit chien bien dressé en aurait fait autant que moi<ref>[[#Memoir|Mémoires]] : {{Citation étrangère|langue=en|I am nothing, I have done nothing ; all I am, all I know, I owe to my brother. I am only the tool which he shaped to his use — a well-trained puppy-dog would have done as much.}}</ref>}}.

== Œuvres ==
=== Publications ===
* Carolina Herschel, [https://books.google.cOM/books?id=eq9FAAAAcAAJ&pg=PA1 ''Catalogue of stars taken from Mr. Flamsteed's observations contained in the second volume of the Historia cœlestis, and not inserted in the British catalogue. With an index, to Point out Every Observation in that Volume Belonging to the Stars of the British Catalogue. To which is added, a collection of errata that should be noticed in the same volume. By Carolina Herschel. With introductory and explanatory remarks to each of them. By William Herschel, Lld. F. R. S. Published by Order, and at the Expence, of the Royal Society''], Peter Elmsly, Printer to the [[Royal Society]], Londres, [[1798 en science|1798]]
* {{Ancre|Memoir}}Caroline Lucretia Herschel (auteur) et Mrs. John Herschel (éd.), [http://digital.library.upenn.edu/women/herschel/memoir/memoir.html ''Memoir and correspondence of Caroline Herschel''], Londres, John Murray, 1876
** {{de}} ''Memoiren und Briefwechsel'', Herausgegeben von Frau John Herschel. Berlin 1877, reprint: Hildesheim, 2013 {{ISBN |978-3-487-15010-9}}
* [[Michael Hoskin]] (éd.), ''Caroline Herschel’s autobiographies'', Cambridge, Science History Publications, 2003 {{ISBN|0-905193-06-7}}

=== Quelques objets célestes découverts par Caroline Herschel ===
* Galaxies et [[amas ouvert]]s<ref>Pour une liste plus complète (comprenant les objets Hoskin) et plus détaillée voir : Hartmut Frommert et Christine Kronberg, [http://messier.seds.org/xtra/similar/cher.html ''Caroline Herschel's Deep Sky Objects''].</ref> : [[NGC 205]], [[NGC 225]], [[Galaxie du Sculpteur|NGC 253]], [[NGC 381]], [[NGC 659]], [[NGC 891]], [[NGC 2204]], [[NGC 2349]], [[NGC 2360]], [[M48 (amas ouvert)|NGC 2548]], [[NGC 6633]], [[NGC 7380]], [[NGC 7789]].
* Comètes<ref>Greg Bryant, [http://gchbryant.tripod.com/Articles/Caroline0597.htm ''The comets Of Caroline Herschel''].</ref> : C/1786 P1 (Herschel), [[35P/Herschel-Rigollet]]<ref>Découverte par Caroline Herschel en 1788, redécouverte en 1939 par [[Roger Rigollet]].</ref>, {{lien|lang=it|trad=C/1790 A1 Herschel|fr=C/1790 A1 (Herschel)}}, {{lien|lang=it|trad=C/1790 H1 Herschel|fr=C/1790 H1 (Herschel)}}, C/1791 X1 (Herschel), [[C/1793 S2 (Messier)]]<ref>Découverte par Messier en septembre et en octobre par Herschel.</ref>, [[2P/Encke]]<ref>Découverte par Pierre Méchain en 1786, redécouverte en 1795 par Caroline Herschel.</ref>, {{lien|lang=it|trad=C/1797 P1 Bouvard-Herschel|fr=C/1797 P1 (Bouvard-Herschel)}}<ref>Découvertes indépendantes par Herschel et [[Alexis Bouvard]] la même nuit.</ref>.

== Honneurs et postérité ==
=== Honneurs ===
Son travail a été fructueux<ref>[http://www.brooklynmuseum.org/eascfa/dinner_party/place_settings Place Settings], Brooklyn Museum, consulté le 06-08-2015.</ref>{{,}}<ref name="ReferenceA"/>{{,}}<ref name="Memoir"/>{{,}}<ref name="Obituary"/> et est unanimement salué.
* Elle reçoit en 1828 la [[Médaille d'or de la Royal Astronomical Society]], {{citation|pour sa récente recension, jusqu'en {{date||juillet|1800|en science}}, des {{formatnum:2500}} nébuleuses découvertes par son illustre frère, ce qui peut être considéré comme le complément probablement sans égal d'une suite d'efforts, autant en ampleur qu'en importance dans les annales du travail astronomique}}. Cette récompense n'a été attribuée à une autre femme, [[Vera Rubin]], qu'en 1996.
* En 1835, elle est élue avec [[Mary Somerville]] membre honoraire de la [[Royal Astronomical Society]] : ce sont les premières femmes.
* En 1838, [[William Rowan Hamilton|Sir William Hamilton]], [[astronomer Royal|astronome royal]] à Dublin, lui fait part de son élection en tant que membre honoraire de la [[Royal Irish Academy]] à Dublin.
* En 1846, à l'âge de 96 ans, elle est récompensée par [[Frédéric-Guillaume IV de Prusse|le roi de Prusse]] de la médaille d'or de la science, qui lui est apportée par [[Alexander von Humboldt]] {{citation|en reconnaissance des précieux services rendus par [elle] à l'astronomie, au titre de compagne de travail de votre frère, Sir William Herschel, immortalisé par ses découvertes, ses observations et ses calculs ardus}}.
* L'[[astéroïde]] [[(281) Lucretia]], découvert en 1888 par [[Johann Palisa]], est nommé d'après son deuxième prénom.
* Le cratère lunaire [[C. Herschel (cratère)|C. Herschel]] dans le [[Sinus Iridum]] rappelle sa contribution à l'astronomie.
* La [[rue Caroline-et-William-Herschel]] lui rend hommage, ainsi qu'à son frère, au cœur de Paris, dans le [[6e arrondissement de Paris|6{{e}} arrondissement]].

=== Herschel, la pionnière ===
Caroline Herschel est souvent considérée comme une pionnière. Cette opinion n'est pas nouvelle ; on lit, dans une [[#necro|notice nécrologique]] publiée en 1847–1848<ref name=obit66/> :{{Début citation|}}Son souvenir survivra, avec celui de son frère, aussi longtemps que les archives astronomiques du dernier siècle et du présent seront préservées ; et il survivra à cause de ses propres mérites, même si, comme on peut raisonnablement l'espérer, il viendra un temps où la célébrité astronomique d'une femme ne sera pas, sur la seule circonstance du sexe, suffisante pour soulever la moindre remarque.{{Fin citation}}

La redécouverte de Caroline Herschel ne se limite pas aux ouvrages savants.
* ''Planetarium'', un poème d'[[Adrienne Rich]], célèbre la vie et les réalisations scientifiques de Caroline Herschel<ref>[http://www.poetryfoundation.org/poem/175906 ''Planetarium''].</ref>.
* L'œuvre ''[[The Dinner Party]]'', de [[Judy Chicago]], exposée au [[Brooklyn Museum]] de New York, fait une place à Caroline Herschel<ref>{{Lien web |titre=Brooklyn Museum: Caroline Herschel |url=https://www.brooklynmuseum.org/eascfa/dinner_party/place_settings/caroline_herschel |site=www.brooklynmuseum.org |consulté le=2020-11-01}}</ref>.

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Caroline Herschel|674880727}}
{{Références
 | taille = 30
 | références =
    <ref name=Carolina>Elle était baptisée Carolina et utilisait parfois ce prénom. William l'appelait familièrement Lina.</ref>
    <ref name=FSF78>[[#FSF|Faujas de Saint-Fond]], {{p.|78}}.</ref>
    <!--ref name=maisWright>L'idée avait été émise en 1750 par [[Thomas Wright (astronome)|Thomas Wright]].</ref-->
    <ref name="Obituary">[[#necro|Notice nécrologique]].</ref>
    <ref name=obit66>[[#necro|« Biographical notice of Miss Caroline Herschel »]], {{p. |66}}.</ref>
}}

== Voir aussi ==

=== Bibliographie ===
* [[William Herschel]], {{Ancre|necro}}[http://articles.adsabs.harvard.edu/full/seri/MNRAS/0008//0000065.000.html « Biographical notice of Miss Caroline Herschel »], dans ''Monthly Notices of the Royal Astronomical Society'', {{vol. |8}} (nov. 1847–juin 1848), {{p.|64–66}} {{bibcode|1848MNRAS...8...64}}
* [[François Arago]], [http://hdl.handle.net/1908/961 ''Leçons d'astronomie''], 1835{{commentaire biblio SRL|''Passim''}}
* Claire Brock, ''The comet sweeper : Caroline Herschel's astronomical ambition'', Icon, 2007, {{nb p.|292}}
* {{ADB|12|222|227|Herschel, Karoline Lukretia|[[Karl Christian Bruhns]]|ADB:Herschel, Caroline}}
* [[Agnes Mary Clerke]], {{Wikisource|lang=en|lien=Dictionary of National Biography, 1885-1900/Herschel, Caroline Lucretia|titre=« Herschel, Caroline Lucretia »}}, dans ''[[Dictionary of National Biography|Dictionary of national biography]]'', 1885-1900, {{vol.|26}}
* {{NDB|8|698|699|Herschel, Caroline Lucretia|Julius Dick|119506610}}
* {{Ancre|FSF}}[[Barthélemy Faujas de Saint-Fond]], ''Voyage en Angleterre, en Écosse et aux Îles Hébrides'', {{t.|1}}, Jansen, 1797, {{nb p.|430}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Richard|nom1=Holmes|lien auteur1=Richard Holmes (historien)|titre=The age of wonder|sous-titre=How the romantic generation discovered the beauty and terror of science|éditeur=Harper Collins|lieu=New York|année=2008|pages totales=554|isbn=978-0-00-714952-0}}
* [[Michael Hoskin]] (voir aussi l'édition préparée par lui des autobiographies de Caroline Herschel et citée plus haut) :
** ''The Herschel partnership : as viewed by Caroline'', Cambridge, Science History Publications, 2003
** ''The Herschels of Hanover'', Science History Publications, 2007, {{nb p.|182}}
** ''Discoverers of the universe : William and Caroline Herschel'', [[Princeton University Press]], 2011, {{nb p.|256}}, {{DOI|10.1515/9781400838127}}
* Michael D. Lemonick, ''The Georgian Star : How William and Caroline Herschel revolutionized our understanding of the cosmos'', Atlas & Company, 2009, {{nb p.|199}}
* {{Ouvrage|prénom1=Melissa|nom1=Nysewander|titre=Biographies of women mathematicians|sous-titre=Caroline Herschel|éditeur=Agnes Scott College|lieu=Atlanta|année=1998|pages totales=2|isbn=|lire en ligne=http://www.agnesscott.edu/lriddle/women/herschel.htm|consulté le=2 septembre 2015}}
* [[Johann Heinrich von Mädler]]: ''Geschichte der Himmelskunde.'' Verlag Westermann, Brunswick, 1873.
* {{lien|lang=de|trad=Heinrich Sievers (Musikwissenschaftler)|fr=Heinrich Sievers (musicologue)|texte=Heinrich Sievers}}, ''Die Musik in Hannover''. Hanovre, 1961.
* [[John Augustine Zahm]], [https://archive.org/stream/womaninscience00zahmrich#page/182/mode/2up ''Woman in science'', New York, Appleton, 1913, {{p.|182–190}}]
* {{Article |langue=en | prénom=John F. W. | nom=Herschel | lien auteur=John Herschel | titre=Miss Caroline Lucretia Herschel | périodique=[[Astronomische Nachrichten|Astron. Nachr.]] | volume=25 | numéro=5 | date=03/1848 | pages=65-68 | oclc=5152332920 | doi=10.1002/asna.18480270502 | bibcode=1848AN.....27...65H | lire en ligne=http://articles.adsabs.harvard.edu//full/1848AN.....27...63W/0000040.000.html | libellé=Herschel 1848}}.
* {{Article | langue=en | prénom=David W. | nom=Hughes | lien auteur=w:en:David Hughes (astronomer) | titre=Caroline Lucretia Herschel – comet huntress | périodique=[[w:en:Journal of the British Astronomical Association|J. Br. Astron. Assoc.]] | volume=109 | numéro=2 | mois={{date-|avril|compact=oui}} | année=1999 | pages=78-85 | bibcode=1999JBAA..109...78H | libellé=Hughes 1999}}.
* {{Article | langue=en | prénom1=Roberta J. M. | nom1=Olson | prénom2=Jay M. | nom2=Pasachoff | lien auteur2=Jay Pasachoff | titre=The comets of Caroline Herschel ({{date-|1750}}-{{date-|1848}}) | sous-titre=sleuth of the skies at slough | périodique=Culture and Cosmos | volume=16 | numéro=1-2 | année=2012 | pages=53-76 | oclc=826518252 | arxiv=1212.0809 | lire en ligne=http://www.cultureandcosmos.org/pdfs/16/Olson_and_Pasachoff_INSAPVII_Caroline_Herschel.pdf | format=pdf | libellé=Olson et Pasachoff 2012}}.
* {{Chapitre | langue=en | prénom=Steven | nom=Ruskin | titre=Herschel, Caroline Lucretia | auteur ouvrage=[[Thomas Hockey]] ({{abréviation discrète|dir.|directeur(s) et/ou directrice(s) de publication}}), [[Virginia Trimble]], Thomas R. Williams, Katherine Bracher, Richard Jarrell, Jordan D. Marché et F. Jamil Ragep ({{abréviation discrète|éd.|éditeur(s) et/ou éditrice(s) scientifique(s)}}) | titre ouvrage=The biographical encyclopedia of astronomers | traduction titre=[[Biographical Encyclopedia of Astronomers|L'encycoplédie biographique des astronomes]] | tome={{II}} | titre tome=A – L | lieu=New York | éditeur=[[Springer Science+Business Media|Springer]] | collection=Springer reference | mois={{date-|septembre|compact=oui}} | année=2007 | numéro d'édition=1 | pages totales={{unité|1|{{abréviation discrète|vol.|volume(s)}}}}, {{XLV}}-720 | format livre={{abréviation discrète|ill.|illustration(s)}} et {{abréviation discrète|portr.|portrait(s)}}, {{dunité|21|27,9|cm}} | isbn10=0-387-31022-3 | isbn1=978-0-387-31022-0 | isbn2=978-0-387-35133-9 | ean=9780387310220 | doi=10.1007/978-0-387-30400-7 | sudoc=119901374 | présentation en ligne=https://www.springer.com/fr/book/9780387351339 | consulté le=16 décembre 2020 | passage=491-492 <small>(</small>{{OCLC|7330324177|nu=}}<small>, [[Digital object identifier|DOI]] {{lien web | description=10.1007/978-0-387-30400-7_610 | url=https://doi.org/10.1007/978-0-387-30400-7_610}})</small> | libellé=Ruskin 2007}}.
* {{chapitre|langue=en|auteur=Elizabeth H. Oakes|titre chapitre=Herschel, Caroline Lucretia|titre ouvrage=Encyclopedia of World Scientists, Updated Edition|page=451-452|url={{Google Livres|id=RtyPEAAAQBAJ |page=451}} }}.
* {{chapitre|langue=en|auteur=Amy M. Froide|titre chapitre=Herschel, Caroline|titre ouvrage=The Oxford Encyclopedia of Women in World History|volume=2|page=450-451|url={{Google Livres|id=EFI7tr9XK6EC|page=RA1-PA450}} }}.
* {{chapitre|auteur=[[Yaël Nazé]]|titre chapitre=Chapitre 2 - Les astres chevelus. Le dévouement des deux Carolines.|titre ouvrage=L'Astronomie au féminin|année=2014|url={{Google Livres|id=DonpEAAAQBAJ|page=31}} |ISBN=978-2-271-08648-8}}

=== Listes bibliographiques ===
* [http://adsabs.harvard.edu/cgi-bin/basic_connect?qsearch=Caroline+Herschel&version=1 Liste d'ouvrages] de et sur C. Herschel de la base de données SAO/NASA [[Astrophysics Data System]] ({{nobr|90 éléments}} en juin 2016)

=== Articles connexes ===
{{Autres projets|Commons=Category:Caroline Herschel}}
* [[Maria Winkelmann]]
* [[Emmy Noether]]

=== Liens externes ===
* [[Charles Messier]], [https://books.google.com/books?id=gHxPAAAAYAAJ&pg=PA320 « Observations de la troisième comète de 1790, découverte en Angleterre par Miss Herschel »], dans ''Mémoires de l'Académie des sciences'', 1790, {{p.|320–345}}
{{Liens}}

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{{DEFAULTSORT:Herschel, Caroline}}
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