Voir la source de Bobby Fischer

{{En-tête label|BA|année=2011}}
{{Voir homonymes|Fischer}}
{{Infobox Biographie2
 | charte                      = joueur d'échecs
 | nom                         = Bobby Fischer
 | image                       = Bobby Fischer 1960 in Leipzig in color.jpg
 | taille image                = 
 | nom de naissance            = Robert James Fischer
 | légende                     = Bobby Fischer à Leipzig lors de l'[[Olympiade d'échecs de 1960|olympiade de 1960]].
 | date de naissance           = 9 mars 1943
 | lieu de naissance           = [[Chicago]], [[Illinois]], [[États-Unis]]
 | date de décès               = 17 janvier 2008
 | lieu de décès               = [[Reykjavik]], [[Islande]]
 | nationalité                 = [[États-Unis|Américaine]] <small>(1943-2005)</small><br /> [[Islande|Islandaise]]<br><small>(2005-2008)</small>
 | titre                       = [[Grand maître international]] (1958)<br>[[Oscar des échecs]] (1970, 1971 et 1972)
 | champion du monde           = 1972 à 1975
 | meilleur classement Elo     = {{nombre|2 785}} (avril 1972)
 | meilleur classement mondial = {{1er}}
}}

'''Robert James Fischer''', dit '''Bobby Fischer''' est un joueur d'[[échecs]] [[États-Unis|américain]] né le {{date de naissance|9 mars 1943}} à [[Chicago]] ([[États-Unis]]) et mort le {{date de décès|17 janvier 2008}} à [[Reykjavik]] ([[Islande]]), naturalisé [[Islande|islandais]] en 2005.

[[Championnat des États-Unis d'échecs|Champion des États-Unis]] à quatorze ans en janvier 1958, Fischer devint, en 1972, [[Championnat du monde d'échecs|champion du monde]] en remportant, sur fond de [[guerre froide]], le « [[Championnat du monde d'échecs 1972|match du siècle]] »<ref group="note" name="match">L'expression {{Citation|match du siècle}} servit également à désigner le [[championnat du monde d'échecs 1960]] entre [[Mikhaïl Botvinnik]] et [[Mikhaïl Tal]], ainsi qu'en 1970, le match URSS–[[Reste du monde]] à Belgrade.</ref> à [[Reykjavik]] face au joueur [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]] [[Boris Spassky]].

Fischer contribua de façon décisive, par ses revendications (parfois excessives) lors des tournois, à l'amélioration de la condition de joueur d'échecs professionnel, tant du point de vue financier que de l'organisation matérielle des tournois. Sa victoire sensationnelle en finale du championnat du monde d'échecs 1972, mettant un coup d'arrêt à la domination soviétique dans le championnat du monde des échecs depuis 1948, en fit une icône dans son pays, lui apportant la reconnaissance du public américain et la médiatisation à travers le monde, bien qu'après 1990 il fît des déclarations controversées qui ternirent sa réputation.

Après s'être retiré de toutes les compétitions en 1972, Fischer disputa en 1992, à [[Sveti Stefan]] et à [[Belgrade]], pendant les [[guerres de Yougoslavie]], un match revanche contre son adversaire de 1972, Boris Spassky, en violation de l'[[embargo]] proclamé par le [[Département d'État des États-Unis|département d'État américain]]. Menacé de poursuites par son pays, il termina sa vie en exil et multiplia les déclarations [[Antisémitisme|antisémites]], antichrétiennes et [[Antiaméricanisme|anti-américaines]] après 1990. Il vécut d'abord en [[Hongrie]] (de 1993 à 1999), puis au [[Japon]] (de janvier 2000 à mars 2005) et enfin en Islande (de 2005 à 2008).
{{Sommaire|niveau=2}}

== Années de formation ==
=== Famille ===
La mère de Bobby Fischer, Regina Wender ([[1913 aux échecs|1913]]-[[1997 aux échecs|1997]]), est une [[États-Unis|Américaine]] d'ascendance [[Histoire des Juifs en Allemagne|juive allemande]]. Née en Suisse<ref name="Brady15">{{Harvsp|Brady|1993|p=15}}</ref>, elle fut éduquée à [[Saint-Louis (Missouri)]]. En [[1932 aux échecs|1932]], à 19 ans, diplômée du ''college'', elle partit à Berlin pour retrouver son frère qui y était stationné en tant que marin de l’''[[United States Navy|US Navy]]'' et elle fut recrutée comme secrétaire par le généticien américain [[Hermann Joseph Muller]]. En [[1933 aux échecs|1933]]<ref name="Kasparov207" />, elle fit la connaissance de Hans Gerhardt Leibschner qui avait [[Changement de nom|changé son nom]] en Fischer pour avoir un nom à consonance moins juive. Gerhardt Fischer, né à Berlin en [[1909 aux échecs|1909]]<ref name="Brady15" />, était un biophysicien allemand et un assistant du professeur Muller. Le professeur encouragea Regina à poursuivre ses études et à le suivre à [[Saint-Pétersbourg|Léningrad]] où il avait un poste et à Moscou. En [[1933 aux échecs|1933]], Regina et Gerhardt quittèrent l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] et partirent à Moscou où ils se marièrent en octobre de cette année<ref name="Brady7">{{Harvsp|Brady|2011|p=7}}</ref> (ou en [[1938 aux échecs|1938]]<ref name="Brady15" />). Regina Fischer devint étudiante de l'Institut de médecine de Moscou de [[1933 aux échecs|1933]] à [[1938 aux échecs|1938]]. En [[1939 aux échecs|1939]], pour fuir l'antisémitisme qui se développait en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]<ref name="Brady7" />, Regina partit en France avec leur fille Joan née en [[1938 aux échecs|1938]] puis elle alla aux États-Unis, mais sans son mari qui partit au Chili, son entrée sur le territoire des États-Unis lui étant refusée du fait de sa nationalité allemande<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Joseph G. Ponterotto|titre=A psychobiography of Bobby Fischer|éditeur=Charles C Thomas Publisher|année=2012|passage=54|isbn=}}.</ref>.

Lorsque Bobby Fischer naquit à Chicago en mars [[1943 aux échecs|1943]]<ref name="Brady14">{{Harvsp|Brady|1993|p=14}}</ref>, Gerhardt et Regina Fischer étaient séparés depuis [[1939 aux échecs|1939]]. Regina Fischer demanda le divorce en [[1945 aux échecs|1945]]<ref name="Brady14" />, deux ans après la naissance de son fils, alors qu'elle habitait [[Moscow (Idaho)|Moscow]] dans l'[[Idaho]]. Elle avait inscrit Gerhardt Fischer comme père de Robert James en dépit du fait qu'il n'avait jamais mis les pieds aux États-Unis. En [[2002 aux échecs|2002]], une enquête menée par deux journalistes du ''[[The Philadelphia Inquirer|Philadelphia Inquirer]]'' a montré que le père biologique de Fischer serait plutôt le physicien juif hongrois [[Paul Nemenyi]] qui avait émigré aux États-Unis la même année que Regina Fischer en [[1939 aux échecs|1939]]. Quand le physicien participait au [[projet Manhattan]] en tant qu'ingénieur à Washington, le [[Federal Bureau of Investigation|FBI]] soupçonna Nemenyi d'être communiste et Regina d'être une espionne russe<ref>{{en}} Nicholas, Peter Benson et Clea Benson, [http://www.philly.com/inquirer/news/13896736.html ''Files reveal how FBI hounded chess king''], ''The Philadelphia Inquirer'', 17 novembre 2002</ref>. En effet, Regina avait étudié à l'Institut de médecine de Moscou<ref name="Brady15" />, où elle avait passé cinq ans avant d'émigrer aux États-Unis après son mariage. Le FBI tint un dossier sur Regina. Elle avait fait la connaissance de Nemenyi au Colorado, en [[1942 aux échecs|1942]], et, après la naissance de Bobby en mars [[1943 aux échecs|1943]], le physicien lui envoya chaque mois une somme d'argent. Les versements continuèrent jusqu'à la mort de Nemenyi, en [[1952 aux échecs|1952]].

Bobby ne vit jamais Gerhardt Fischer puisque ses parents étaient séparés à sa naissance selon le dossier que tenait le FBI<ref name="Kasparov207" />. Gerhardt ne pouvait venir aux États-Unis du fait de sa nationalité allemande<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=8}}</ref>. Il s'installa au Chili où il se fit appeler Gerardo Fischer. Il n'envoya aucune pension pour aider sa femme et sa fille. En juillet [[1958 aux échecs|1958]], inquiet pour son fils et sa fille qui étaient à Moscou tandis que la situation internationale était tendue, il écrivit à son ancienne femme lui demandant ce qu'elle comptait faire tandis qu'il n'avait pas de nouvelles<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=95}}</ref>. En [[1974 aux échecs|1974]], Gerardo, sa nouvelle femme et ses enfants furent brièvement emprisonnés en Amérique du Sud, du fait de leurs engagements politiques<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=214}}</ref>. Libérés, ils partirent en France et Gerhardt demanda l'aide financière de son ancienne femme. Contacté, Bobby Fischer refusa alors d'aborder le sujet de son père<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=215}}</ref>. En [[1990 aux échecs|1990]], le champion américain vint en Europe et vécut plusieurs mois en Allemagne. Son père résidait à cette époque à Berlin mais Bobby Fischer ne le rencontra pas<ref name="Brady 233" />.

=== Enfance et études ===
Pendant et après la [[Seconde Guerre mondiale]], Regina vivait seule avec ses enfants. Elle changea souvent de résidence pour trouver un emploi et exerça plusieurs métiers, dont celui de soudeuse dans les chantiers navals de [[Portland (Oregon)|Portland dans l'Oregon]]<ref name="Brady15" />. En [[1948 aux échecs|1948]], Regina, qui avait trouvé un emploi d'institutrice, et ses deux enfants déménagèrent d'abord dans le sud de Los Angeles, puis à [[Phoenix (Arizona)|Phoenix]]<ref name="Brady15" /> et à [[Mobile (Arizona)|Mobile dans l'Arizona]]<ref name="Brady13">{{Harvsp|Brady|1993|p=13}}</ref>, une ville isolée au milieu du désert. C'est la mère de Bobby qui s'occupait de son éducation et de celle de Joan, son aînée de six ans, ainsi que de sept autres enfants venus des ranchs alentour<ref name="Brady13" />. Les Fischer s'installèrent un an plus tard, au début de l'année 1949, à [[Manhattan]] dans [[New York]] puis, à l'automne 1950, à [[Brooklyn]] où Regina voulait terminer ses études de médecine à l'[[université de New York]] et obtenir un diplôme d'infirmière<ref name="Brady18">{{Harvsp|Brady|1993|p=18}}</ref>.

Regina Fischer inscrivit son fils à l'école juive de Brooklyn, avant de le retirer quelques semaines plus tard et l'inscrire à plusieurs écoles publiques différentes de Brooklyn. De 1952 à 1956, Fischer étudia à la Woodward Community School, une école d'environ 150 élèves où il fut accepté grâce à son [[Quotient intellectuel|QI]] élevé de 180<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=25}}</ref>. Dans cette école, il pouvait pratiquer les échecs et développa un intérêt dans le [[baseball]]<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=26}}</ref>. Puis, en septembre 1956, il entra à {{Lien|langue=en|fr=Erasmus Hall High School}}, une école secondaire de Brooklyn avec plus de {{nombre|5 000|élèves}}. Parmi les élèves de son institution (Erasmus Hall), figurait [[Barbra Streisand]] qui raconterait plus tard qu'elle le trouvait à la fois solitaire, un peu spécial mais très attirant<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Nellie Bly|titre=Barbra Streisand. The untold story|éditeur=Pinnacle|année=1994|passage=20|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>Barbra Streisand : {{citation|[Ficher was] always alone and very peculiar ... But I found him very sexy}}, in {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Christopher|nom1=Andersen|titre=Barbra|sous-titre=The Way She Is|éditeur=[[HarperCollins]]|année=2006|passage=41|isbn=978-0-06-056256-4}}.</ref>.

=== Débuts aux échecs (1949 à 1954) ===
Un jour de mars [[1949 aux échecs|1949]], Joan, pour distraire son petit frère, lui acheta un [[Monopoly]], un [[Jacquet (jeu)|jacquet]] et un [[Échecs|jeu d'échecs]] au bazar du coin<ref name=Brady18/>. Les deux enfants apprirent seuls les règles à l'aide du feuillet joint au jeu<ref name=Brady19>{{Harvsp|Brady|1993|p=19}}</ref>. Ce n'était au début qu'un jeu comme les autres pour Bobby. Néanmoins, la lecture pendant les vacances d'été de 1949 d'un livre contenant des parties d'échecs commentées changea la donne<ref name=Brady19/>. Regina, sa mère, a raconté que lorsqu'il lisait ce livre, il était inutile d'essayer de lui adresser la parole<ref name=Brady19/>. Après les vacances, l'échiquier fut remisé pendant un an avant que Bobby Fischer ne réclame à sa mère de lui acheter un nouvel échiquier à l'automne 1950<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=15}}</ref>.

À l'automne [[1950 aux échecs|1950]], la famille de Bobby quitta [[Manhattan]] pour s'installer à [[Brooklyn]]. En novembre, la mère de Bobby écrivit au responsable de la rubrique échecs du ''[[The Brooklyn Daily Eagle|Brooklyn Eagle]]'' indiquant qu'elle cherchait des adversaires de son âge pour son fils de sept ans et demi<ref name=Brady20>{{Harvsp|Brady|1993|p=20}}</ref> et, en janvier 1951, {{Lien|langue=en|trad=Hermann Helms|fr=Hermann Helms|texte=Hermann Helms}} l'invita dans une lettre à prendre contact avec le secrétaire du club d'échecs de Brooklyn et d'amener Bobby Fischer à la bibliothèque publique de Brooklyn pour affronter {{Lien|langue=en|trad=Max Pavey|fr=Max Pavey|texte=Max Pavey}} (qui avait été champion de l'État de New York) lors d'une séance de [[partie simultanée]] disputée le 18 janvier [[1951 aux échecs|1951]]. Bobby Fischer a raconté que sa défaite contre Pavey le motiva beaucoup<ref name=Brady20/>. Une semaine après, Regina inscrivit son fils au Brooklyn [[Young Men's Christian Association|YMCA]] Chess and Checker Club et au club d'échecs pour adultes de Brooklyn. Il vint tous les vendredis soir au club de Brooklyn, dont il était le seul enfant parmi les membres, et y multiplia les parties<ref name=Wall1>[http://billwall.phpwebhosting.com/articles/fischer_early.htm Les débuts de Fischer] sur le site de Bill Wall.</ref>. Au début il perdait toutes ses parties.

Le président du club d'échecs de Brooklyn (fondé après la Guerre de sécession), Carmine Nigro, un musicien de profession, fut le premier professeur et entraîneur de Bobby Fischer de 1951 à 1955. Il ne faisait pas payer à la mère de Bobby Fischer les leçons d'accordéon ou d'échecs qu'il donnait à son fils<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=28}}</ref>. Fischer disait que Nigro n'était peut-être pas le meilleur joueur du monde mais qu'il était un très bon professeur qui fut un facteur décisif dans ses progrès<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=21}}</ref>. En 1966, dans sa chronique de la revue ''Boy's Life'', Fischer écrivit qu'un des plus grands frissons de sa carrière fut de remporter le premier prix du championnat des enfants du club d'échecs du YMCA (en 1952), une médaille qu'il gagna grâce à sa victoire dans la partie qui l'opposait au fils de Carmine Nigro<ref name=Wall1/>.

En juillet 1952, Fischer apparaît dans une photographie publiée par le ''[[Bibliothèque publique de Brooklyn|Brooklyn Public Library]] News Bulletin''. Fischer passait son temps après ses cours à étudier à la [[bibliothèque publique de Brooklyn]] (située à la [[Grand Army Plaza (Brooklyn)|Grand Army Plaza]]). À la fin de l'année, il commença à lire toutes les publications des bibliothèques portant sur les échecs<ref name=Wall1/>. Le week-end, Nigro emmenait Bobby Fischer disputer des parties en plein air au [[Washington Square Park]] dans [[Greenwich Village]].

Fischer participa à son premier championnat du club de Brooklyn (pour adultes) avant d'avoir dix ans : en [[1953 aux échecs|1953]], il finit cinquième du championnat du club<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=23}}</ref>{{,}}<ref name=BWall>{{en}} [http://billwall.phpwebhosting.com/articles/fischer_tourneys.htm Fischer Tourneys] sur le site de Bill Wall.</ref>. Au début, Fischer ne remportait aucun de ses tournois. Il finit troisième-cinquième ''ex æquo'' du championnat annuel du club de Brooklin [[1954 aux échecs|1954]]<ref name=Brady24>{{Harvsp|Brady|1993|p=24}}</ref>-[[1955 aux échecs|1955]]<ref name="Fischer381">Bobby Fischer, ''Mes 60 meilleures parties'', {{p.|381}}</ref>{{,}}<ref name="Wade88">{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=88}}</ref> avant ses douze ans (décembre 1954<ref name=Wall1/>-février 1955). En juin 1954, Fischer put assister au match USA-URSS qui avait lieu à l'hôtel Roosevelt à Manhattan et voir les meilleurs joueurs soviétiques et américains.

=== Premiers tournois en dehors de Brooklyn (1955) ===
Au début 1955, le nom de Fischer apparut dans la revue ''Chess Review'' parmi les participants d'un tournoi d'[[échecs par correspondance]]. Son classement parmi les joueurs d'échecs par correspondance américains diminua progressivement, ce qui indique qu'il abandonnait le jeu par correspondance<ref>{{en}} (([http://tartajubow.blogspot.fr/2012/08/bobby-fischers-correspondence-career.html Bobby Fischer’s Correspondence Career ] par Tartajubow, 2012.</ref>{{,}}<ref name=Wall1/>.

Fin mai 1955, Fischer participa à son premier tournoi organisé par la fédération américaine. Il fut emmené par Carmine Nigro au championnat américain amateur à [[Lake Mohegan]] (un [[Census-designated place|hameau]] situé à cheval sur la ville de [[Yorktown (New York)|Yorktown]] et celle de [[Cortlandt (New York)|Cortlandt]], dans l'État de New York). Le championnat amateur, qui avait lieu pendant le week-end du [[Memorial Day]], du 20 au 22 mai, est rapporté par le numéro du 5 juin 1955 de ''Chess Life'' et le numéro de juin de '' Chess Review''. Il avait 75 participants et était ouvert à tous les joueurs non classés ou avec un classement inférieur à 2 300 points. Ce fut Carmine Nigro qui paya l'inscription de Fischer au tournoi et sa licence auprès de la fédération américaine. Fischer termina le tournoi au-delà de la trente-deuxième place<ref name="Wade88" />.

En juillet 1955, Fischer partit en train pour [[Lincoln (Nebraska)|Lincoln]] dans le [[Nebraska]], seulement accompagné de Charles Kalme (1939-2002), pour disputer le championnat junior des États-Unis [[1955 aux échecs|1955]]. Il se classa {{11e}}-{{21e}} ''ex æquo'' (vingtième au départage sur vingt-cinq participants) avec la moitié des points tandis que Kalme remportait le tournoi. Le championnat réunissait les joueurs de moins de 21 ans et Fischer reçut un prix comme plus jeune participant du tournoi (il était le seul joueur âgé de moins de 13 ans)<ref>{{Harvsp|Müller|2009|p=38}}</ref>. À la différence de [[José Raúl Capablanca]] et [[Samuel Reshevsky]] qui affrontaient les meilleurs joueurs adultes lorsqu'ils avaient huit ans, Fischer ne fut donc pas un enfant [[Jeune prodige des échecs|prodige]] (il n'eut aucun résultat important avant ses treize ans). En revanche, ses progrès de tournoi en tournoi à partir de l'année 1956 furent très rapides.

Pendant l'été 1955 (fin juin<ref name=Brady24/> ou en août<ref name=Don32>{{Ouvrage|auteur=John Donaldson|titre=Bobby Fischer and his World|éditeur=Siles Press|lieu= Los Angeles|date= 2020|passage=32}}.</ref>), Bobby, n'ayant plus de rivaux dignes de ce nom dans le club de Brooklyn, s'inscrivit alors au [[club d'échecs de Manhattan]] qui était ouvert tous les soirs de la semaine<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=41}}</ref>. Il en devint le plus jeune membre<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=39}}</ref> (le club n'accordait habituellement pas de carte de membre aux joueurs de moins de 18 ans)<ref name=Don32/>. Le club de Manhattan était fréquenté par les meilleurs joueurs du pays et organisait le championnat des États-Unis depuis les années [[1930 aux échecs|1930]]<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=40}}</ref>.

En octobre [[1955 aux échecs|1955]], le nom de Bobby Fischer apparut dans un article du ''[[The New York Times|New York Times]]'' relatant les résultats du tournoi du ''[[Washington Square Park|Washington Square]]'' disputé en plein air. Le titre de l'article disait : {{Citation|Eastman vainqueur à ''Washington Square'', un garçon de douze ans près des premiers}}. Fischer avait terminé quinzième (le tournoi avait 66 participants)<ref name=B35-37>{{Harvsp|Brady|2011|p=35-37}}</ref>. Il reçut un prix comme plus jeune joueur du tournoi<ref name=B35-37/>. En janvier [[1956 aux échecs|1956]], il marqua 5 points sur 7 lors du championnat open du {{Citation|grand New York}} ({{en}} ''Greater New York Open''<ref name="Brady33" />) et termina cinquième ''ex æquo'' (Fischer remporta le premier prix des joueurs de la classe B<ref group="note" name="groupes" />).

[[Fichier:Bobby Fisher in Cuba (trimmed).jpg|vignette|Bobby Fischer, à La Havane en février 1956.]]
En [[1956 aux échecs|1956]], Fischer fut enrôlé dans l'équipe du club d'échecs indépendant « Log Cabin », basé à [[Orange (New Jersey)|West Orange]]. Avec ce club, il participa à une tournée de deux semaines en [[Floride]] et à [[La Havane]] en février-mars 1956 . Fischer disputa également le tournoi open du club l'année suivante, en février 1957.

== Du championnat des États-Unis au championnat du monde (1956 à 1972) ==
=== Champion des États-Unis à quatorze ans (1956-1957) ===
En juin [[1956 aux échecs|1956]], Bobby Fischer fit la connaissance de son deuxième entraîneur John William (Jack) Collins (le premier avait été Carmine Nigro). Il retrouvait Collins dans son appartement situé pas très loin du collège Erasmus Hall High School où Fischer allait entrer à la fin de l'été de 1956. Pendant les vacances d'été, le week-end du 4 juillet, Bobby devint, à sa deuxième tentative, le plus jeune vainqueur du championnat junior des États-Unis, ce qui constituait son premier réel succès (le tournoi avait lieu à Philadelphie). Puis, du 16 au 28 juillet, il s'essaya au championnat open adulte des États-Unis à [[Oklahoma City]] et se classa quatrième, ''ex æquo'' avec trois autres joueurs, sans perdre une partie. Au mois d'octobre, il fut invité au plus fort tournoi américain de l'année [[1956 aux échecs|1956]] : le troisième trophée Rosenwald (Lessing Rosenwald était le sponsor de la fédération américaine). Il termina huitième avec moins de la moitié des points de ce tournoi remporté par [[Samuel Reshevsky]]. Sa [[Partie du siècle|victoire spectaculaire]] contre [[Donald Byrne]] lors de la huitième ronde fit le tour du monde (elle fut publiée par les revues soviétiques) et attira l'attention des journalistes sur Bobby Fischer. Lors des vacances de [[Thanksgiving]], en novembre [[1956 aux échecs|1956]], il termina deuxième ''ex æquo'' du championnat open des États de l'Est ({{en}} ''Eastern states open'') à [[Washington (district de Columbia)|Washington, D.C.]] sans concéder la moindre défaite<ref name="Brady 34-35" />.

L'année suivante, les 9 et 10 mars [[1957 aux échecs|1957]], pendant son quatorzième anniversaire, Fischer affronta l'ancien champion du monde [[Max Euwe]] dans un match exhibition en deux parties<ref>[http://www.chesshistory.com/winter/winter80.html#6995._Euwe_v_Fischer_1957_ Photographie de la rencontre Fischer-Euwe] sur le site chesshistory.com</ref> ; Fischer perdit 0,5 à 1,5 (une partie nulle<ref>La feuille de partie a été publiée en 2011, [http://main.uschess.org/content/view/10978/365 {{Citation étrangère|langue=en|Fischer versus Euwe: An Excerpt from Endgame}}] sur le site de la fédération américaine.</ref> et une défaite). Le 13 juin 1957, à New York, [[Samuel Reshevsky]], le numéro un américain, disputa une [[partie simultanée]] à l'aveugle sur dix échiquiers au [[Club d'échecs de Manhattan]]. Reshevsky remporta six parties et en perdit quatre, dont une contre Fischer<ref>Lou Hays, ''Bobby Fischer Complete Games of the American World Chess Champion'', ed. Hays, 1995, p.238.</ref>{{,}}<ref>Stephen W. Gordon, ''Samuel Reshevsky, A Compendium of 1768 Games'', McFarland, 1997, p. 185.</ref>.

En juillet, il conserva son titre de champion national junior en ne concédant qu'une partie nulle mais la fédération américaine décida d'envoyer [[William Lombardy]] au [[championnat du monde d'échecs junior]] (moins de 20 ans) [[1957 aux échecs|1957]] qui se tiendrait à Toronto<ref group="note">Lombardy remporta le championnat du monde junior sur le score parfait de 11 points sur 11.</ref>. En août [[1957 aux échecs|1957]], Fischer réussit à conquérir le championnat open des États-Unis à [[Cleveland]] sans perdre une partie, devançant grâce à un meilleur départage le champion des États-Unis [[Arthur Bisguier]] ; puis il finit ses vacances scolaires en devenant le champion de l'État du [[New Jersey]] (fin août-début septembre) en ne concédant qu'une seule partie nulle (marquant 6,5 points sur 7)<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=36}}</ref>.

À la fin de l'année [[1957 aux échecs|1957]], Fischer fut invité à participer au quatrième trophée Rosenwald organisé du 17 décembre au 8 janvier. Ce tournoi était également le [[championnat des États-Unis d'échecs|championnat des États-Unis]] [[1957 aux échecs|1957]]-[[1958 aux échecs|1958]] et aussi le [[tournoi zonal]] qualificatif pour le [[tournoi interzonal]], première étape dans la sélection du challenger pour le [[championnat du monde d'échecs]]. À quatorze ans, Bobby Fischer remporta le championnat national sans perdre une partie avec huit victoires et cinq nulles<ref name="Brady 40-41" />.
{{clr}}

=== Grand maître à quinze ans (1958) ===
[[Fichier:JWC Lombardy Fischer.jpg|vignette|upright=1|Fischer (à droite) avec [[William Lombardy]] (à gauche) et leur entraîneur Jack Collins.]]

La fédération américaine avait reçu en juillet [[1957 aux échecs|1957]] une lettre de la section des échecs d'URSS qui invitait Fischer à visiter l'Union soviétique et qui proposait d'assurer les frais du séjour sur place (mais pas les voyages aller et retour). Pour collecter les fonds nécessaires au voyage à Moscou, Fischer apparut en 1958 dans l'émission de télévision ''J'ai un secret''. En posant des questions, les participants du jeu devaient essayer de découvrir qu'il était le champion d'échecs des États-Unis. Fischer réussit à garder son secret et empocha un chèque. En juin-juillet [[1958 aux échecs|1958]], accompagné de sa sœur, il séjourna pendant trois semaines dans le meilleur hôtel de Moscou<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=91-95}}</ref> mais il fut très déçu car il voulait rencontrer les champions du monde [[Mikhaïl Botvinnik]] et [[Vassily Smyslov]], ce qui n'était pas prévu. Seul le futur champion du monde [[Tigran Petrossian]] accepta de l'affronter dans quelques parties en [[blitz (échecs)|blitz]]. En tant que champion des États-Unis, Fischer estimait avoir droit à plus de reconnaissance<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=45}}</ref>.

En janvier [[1958 aux échecs|1958]], Bobby Fischer était devenu champion des États-Unis (adultes) à l'âge de 14 ans. Grâce à ce titre, il était qualifié pour participer au [[tournoi interzonal]] qui constitue l'étape suivante vers le titre de champion du monde. Le tournoi avait lieu à [[Portorož]], en Yougoslavie, en août-septembre [[1958 aux échecs|1958]] et, dans l'intervalle, Fischer fut invité par la fédération yougoslave à disputer deux matchs contre [[Milan Matulović|Matulović]] et [[Dragoljub Janošević|Janošević]]. Cependant, personne n'était prêt à parier sur la qualification du jeune Fischer (les six premiers du tournoi interzonal étant qualifiés pour le [[tournoi des candidats]]). Ce fut donc une surprise lorsqu'il termina cinquième ''ex æquo'' de cette compétition<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=46}}</ref>. Grâce à ce succès, il se vit conférer le titre de [[grand maître international]] (GMI) à la fin de l'année. Il avait quinze ans et demi ; ce [[Jeune prodige des échecs|record de précocité]] ne fut battu qu'en [[1991 aux échecs|1991]] par [[Judit Polgár]]<ref group="note">Le record actuel étant détenu par le Russe [[Sergueï Kariakine]] qui devient GMI en [[2002 aux échecs|2002]] à l'âge de 12 ans et 7 mois, voir l'article [[Jeune prodige des échecs]].</ref>.

=== Arrêt des études à seize ans (1959) ===
En septembre 1958, Fischer effectua sa rentrée scolaire à Erasmus Hall, avec quelques jours de retard et l'établissement lui décerna un prix pour sa performance au [[tournoi interzonal]]. Un journaliste russe interviewa Fischer après son succès et remarqua qu'il avait une bibliothèque de 80 livres d'échecs dont plus de la moitié en russe. En décembre [[1958 aux échecs|1958]]-janvier [[1959 aux échecs|1959]], Fischer remporta pour la deuxième fois le championnat des États-Unis<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=48-49}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|p=50}}</ref>.

La sœur de Fischer, Joan Fischer (née en 1938), qui avait accompagné Bobby Fischer lors de son voyage en Europe, se maria en 1958 avec un ingénieur, Russell Targ.

En mars [[1959 aux échecs|1959]], dès qu'il eut seize ans, Fischer quitta l'école secondaire<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=49}}</ref>. Plus tard, il déclara que le moment qu'il préférait à l'école était la sonnerie qui indiquait la fin des cours<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=42}}</ref>. Dans une interview donnée en août [[1961 aux échecs|1961]]<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=78}}</ref>, il dit : {{Citation|On n'apprend rien à l'école. C'est juste une perte de temps. (…) Ils donnent trop de devoirs scolaires. On ne devrait pas avoir de devoirs à faire. Cela n'intéresse personne. Les professeurs sont stupides. Il ne devrait pas y avoir de femmes. Elles ne savent pas enseigner. Et on ne devrait obliger personne à aller à l'école. Si tu ne veux pas y aller, tu n'y vas pas, c'est tout. C'est ridicule. Je ne me souviens de rien que j'ai appris à l'école. (…) J'ai gaspillé deux années et demie à ''Erasmus High''. Je n'ai rien aimé. Tu dois te mêler avec tous ces enfants stupides. Les professeurs sont même plus idiots que les enfants. Ils parlent de haut aux enfants. La moitié d'entre eux sont fous. S'ils m'avaient laissé choisir, je serais parti avant d'avoir eu seize ans<ref>{{en}} Renzo Verwer, ''Bobby Fischer for Beginners'', 2008, p.15.</ref>.}} Cette interview fit beaucoup de tort à l'image de Fischer dans les médias lorsqu'elle parut en janvier [[1962 aux échecs|1962]]<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=79}}</ref>.

À partir de [[1960 aux échecs|1960]], les relations entre Bobby et sa mère se dégradèrent. À seize ans, il avait quitté l'école contre l'avis de sa mère qui pensait qu'il consacrait trop de temps aux échecs. Regina Fischer s'était inscrite au Comité pour l'action non violente (CNVA), un mouvement pour la paix. Elle participa à une marche pour la paix de huit mois, prévue en décembre [[1960 aux échecs|1960]], qui devait aller de San Francisco à Moscou. Elle rencontra un professeur d'anglais et partit s'installer avec lui en Angleterre<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=66}}</ref>. Elle ne réapparut dans la vie de son fils qu'en [[1972 aux échecs|1972]]<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=198}}</ref> et mourut en [[1997 aux échecs|1997]]<ref name="Brady2011-269">{{Harvsp|Brady|2011|p=269}}</ref>.

=== Tournoi des candidats et tournois internationaux disputés en 1959 ===
En avril [[1959 aux échecs|1959]], libéré de l'école, Fischer partit en Argentine et au Chili pour disputer deux tournois. Il termina troisième ''ex æquo'' du [[tournoi de Mar del Plata]] et quatrième ''ex æquo'' à [[Santiago|Santiago du Chili]]. Ces tournois furent remportés par [[Miguel Najdorf]], [[Luděk Pachman|Ludek Pachman]] (''ex æquo'') et [[Borislav Ivkov]]. Aucun joueur soviétique ne participait à ces tournois. Lors du tournoi de Zurich de mai [[1959 aux échecs|1959]] ([[Tournoi d'échecs de Zurich|tournoi anniversaire du club de Zurich]]), il battit pour la première fois un joueur soviétique<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=52}}</ref>, le grand maître [[Paul Keres]], et finit {{3e}} ''ex æquo'' avec Keres derrière [[Mikhaïl Tal]] et [[Svetozar Gligorić]].

En septembre et octobre, il prit comme [[secondant]] [[Bent Larsen]]<ref>Bent Larsen, ''Mes 50 meilleures parties'', {{p.|82}}, éd. Payot, 1972.</ref> lors du tournoi des candidats au championnat du monde de Bled, Zagreb et Belgrade et termina premier joueur non soviétique à la cinquième place ''ex æquo'' avec Gligoric, derrière les quatre joueurs soviétiques Tal, Keres, [[Tigran Petrossian|Petrossian]] et [[Vassily Smyslov|Smyslov]], mais devant [[Friðrik Ólafsson|Olafsson]] et [[Pal Benko|Benko]]. Il marqua<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|p=86}}</ref> :
* 0 / 4 contre le futur champion du monde Tal ;
* 1 / 4 contre le futur champion du monde Petrossian (+0 –2 =2) ;
* 2 / 4 contre Keres (+2 –2 =0), Smyslov (+1 –1 =2) et Gligoric (+1 –1 =2) ;
* 2,5 / 4 contre Olafsson (+2 –1 =1) ;
* 3 / 4 contre Benko (+2 –0 =2).
À l'issue du tournoi des candidats et sur les conseils de [[Pal Benko]], Bobby Fischer changea son apparence vestimentaire et, à partir du championnat des États-Unis [[1959 aux échecs|1959]]-[[1960 aux échecs|1960]], il n'apparut plus qu'en costume et cravate dans les tournois<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=62}}</ref>. Il portait un soin particulier à ses vêtements. Tous ses costumes et ses chaussures étaient faits sur mesure en Europe ou en Argentine et il jugeait les gens qu'il rencontrait sur la façon dont ils s'habillaient<ref name=Ginzburg/>.

Avant le championnat des États-Unis de décembre 1959-janvier 1960, Fischer commit son premier éclat. Le tirage au sort des {{Page h'|Appariement#Échecs|appariements}} pour les parties du championnat, décidant dans quel ordre les joueurs s'affronteraient et qui jouerait avec pièces blanches lors de chaque ronde, avait lieu avant le début du tournoi. Il avait été effectué en privé alors qu'un règlement de la [[Fédération internationale des échecs]] stipulait qu'il devait avoir lieu en public. La fédération américaine reconnut son erreur et promit que les tirages au sort suivants auraient lieu en public mais Fischer refusa de défendre son titre si le tirage au sort n'était pas recommencé en public. La controverse fut relayée par le ''[[New York Times]]''. Devant le refus de la fédération américaine, qui menaçait de le remplacer par un autre joueur. Fischer céda et défendit avec succès son titre de champion<ref name=Ginzburg/>.

=== Premiers succès hors des États-Unis (1960-1961) ===
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-76052-0053, XIV. Schacholympiade in Leipzig.jpg|vignette|upright=1|Bobby Fischer à l'olympiade de [[Leipzig]] en 1960.]]

En [[1960 aux échecs|1960]], après son troisième titre de champion des États-Unis ([[1959 aux échecs|1959]]-[[1960 aux échecs|1960]]), Fischer remporta ses deux premiers tournois internationaux : Reykjavik (tournoi à trois joueurs) et, ''ex æquo'' avec [[Boris Spassky]], le [[tournoi de Mar del Plata]], au printemps<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=63}}</ref>.

À l'automne [[1960 aux échecs|1960]], à l'[[Olympiade d'échecs de 1960|olympiade de Leipzig]], Fischer remporta la médaille de bronze individuelle au premier échiquier de l'équipe des États-Unis et la médaille d'argent par équipes. En janvier [[1961 aux échecs|1961]], il gagna son quatrième titre de champion des États-Unis, toujours sans perdre de partie et avec deux points d'avance sur [[William Lombardy|Lombardy]] et trois points d'avance sur [[Samuel Reshevsky|Reshevsky]]. Pendant l'été (en juillet-août), il disputa un match contre l'ancien prodige américain [[Samuel Reshevsky]]. Initialement prévu en seize parties, le match fut interrompu sur un score d'égalité (+2 –2 =7) à la suite d'un désaccord : la douzième partie avait été avancée à onze heures le dimanche matin par la mécène et organisatrice du match, [[Jacqueline Piatigorsky]]. Opposé à cet aménagement, Fischer ne se présenta pas à la rencontre et fut déclaré perdant par forfait. Il refusa de disputer une treizième partie si la douzième n'était pas rejouée. Reshevsky fut déclaré vainqueur du match et Fischer poursuivit la fédération américaine devant le tribunal. L'affaire se termina par un non-lieu mais le scandale fut relayé dans les médias (presse, radio et télévision) et ternit l'image de Fischer<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=72-78}}</ref>.

En septembre [[1961 aux échecs|1961]], Fischer marqua 3,5 points sur 4 contre les quatre joueurs soviétiques qui participaient au tournoi de [[Bled (Slovénie)]] : il battit pour la première fois [[Mikhaïl Tal]], [[Tigran Petrossian]] et [[Efim Geller]] et annula contre [[Paul Keres]]. Seul l'ancien champion du monde ([[1960 aux échecs|1960]]-[[1961 aux échecs|1961]]) Tal le devança au tableau final. À la fin de l'année, Fischer ne participa pas au championnat de [[1961 aux échecs|1961]]-[[1962 aux échecs|1962]] mais resta en Europe pour se préparer au [[tournoi interzonal]] qui devait avoir lieu à Stockholm de janvier à mars [[1962 aux échecs|1962]]<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=81-84}}</ref>.
{{clr}}

=== Coup d'arrêt à Curaçao (1962) ===
[[Fichier:Tal Petrojan Oberhausen 1961 high-quality.jpg|vignette|upright=1|[[Mikhaïl Tal]] (assis à gauche) et [[Tigran Petrossian]] (debout à droite) au championnat d'Europe par équipes 1961.]]
{{Article détaillé|Championnat du monde d'échecs 1963}}

En mars [[1962 aux échecs|1962]], Fischer remporta le [[tournoi interzonal]] de Stockholm avec 17,5 points sur 22 et deux points et demi d'avance sur les Soviétiques [[Tigran Petrossian]], [[Efim Geller]] et [[Viktor Kortchnoï]]. Fischer était le premier joueur à devancer les Soviétiques dans un tournoi majeur d'échecs depuis [[1946 aux échecs|1946]]<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=86}}</ref>. En [[1959 aux échecs|1959]], il avait déjà été, dès l'âge de 16 ans, candidat au titre mondial. À sa deuxième tentative au [[tournoi des candidats]] de mai et juin [[1962 aux échecs|1962]], il n'eut pas la réussite escomptée. À Curaçao, il commença le tournoi par deux défaites et finit quatrième avec seulement 14 points sur 27.
Il marqua<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=112}}</ref> :
* 1,5 / 4 contre le futur champion du monde Petrossian (+0 –1 =3), contre [[Efim Geller|Geller]] (+1 –2 =1) et contre [[Viktor Kortchnoï|Kortchnoï]] (+1 –2 =1) ;
* 2 / 4 contre Kérès (+1 –1 =2) ;
* 2,5 / 4 contre Benko (+2 –1 =1) ;
* 2 / 3 contre l'ancien champion du monde Tal (+1 –0 =2) qui, malade, avait abandonné lors du dernier tour du tournoi ;
* 3 / 4 contre [[Miroslav Filip|Filip]] (+2 –0 =2).

Après le tournoi, il dénonça la collusion entre les trois premiers du tournoi, [[Tigran Petrossian]], [[Paul Keres]] et [[Efim Geller]], qui auraient conclu de [[Nulle de salon|courtes parties nulles]] entre eux pour préserver leur énergie contre lui<ref group=note>Cet arrangement fut avoué en 2005 par [[Youri Averbakh]] dans une interview au magazine néerlandais ''Schaaknieuws''. Voir {{Article |langue=en |prénom1=Tim |nom1=Krabbé |url=http://www.xs4all.nl/~timkr/chess2/diary_15.htm#299 |titre=The legend of the Curaçao conspiracy |périodique=Open Chess Diary |jour=22 |mois=novembre |année=2005}} : {{Citation étrangère|lang=en|The Soviet Union does not exist anymore, the sins can be admitted. “Of course it was rigged,” Yuri Averbakh has recently said (in an interview with Jules Welling in the Dutch magazine Schaaknieuws). According to Averbakh, who was in Curaçao as a member of the Soviet delegation, it had been decided that Keres, being an Estonian, should not win, and neither should the Jewish Ukrainian Geller. It had to be the Armenian Petrossian. Why an Estonian and a Jewish Ukrainian (and the Jewish Russian [[Viktor Kortchnoï]]!) were not suitable and an Armenian was, Averbakh sadly fails to say, or Welling did not ask.}}</ref>. En [[1965 aux échecs|1965]], la [[Fédération internationale des échecs|FIDE]] changea les règles du cycle de qualification en organisant des matches par élimination directe plutôt qu'un tournoi toutes rondes.

=== Premier retrait des compétitions internationales (1963 à 1965) ===
En août [[1962 aux échecs|1962]], après son échec au tournoi des candidats, Fischer publia un article dans ''[[Sports Illustrated]]'', où il accusait les Soviétiques de comploter pour conserver le titre de champion du monde et écarter les joueurs des autres nations. En [[1963 aux échecs|1963]], il décida de ne pas participer à la coupe [[Jacqueline Piatigorsky|Piatigorsky]] qui avait lieu à Los Angeles en été — le tournoi fortement doté fut remporté par [[Tigran Petrossian|Petrossian]] et [[Paul Keres|Keres]]. En [[1964 aux échecs|1964]], il boycotta les compétitions internationales organisées par la [[Fédération internationale des échecs|Fédération internationale]] : [[tournoi interzonal]] et [[olympiade d'échecs de 1964]]. Pour gagner de l'argent, Fischer commença à animer une chronique dans le magazine américain ''Chess Life'' en [[1963 aux échecs|1963]]. La même année, il participa à quelques tournois ''open'' aux États-Unis qu'il remporta facilement<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=110-111}}</ref>. Cependant le seul tournoi de haut niveau qu'il disputa entre février [[1963 aux échecs|1963]] et août [[1965 aux échecs|1965]] fut le championnat des États-Unis [[1963 aux échecs|1963]]-[[1964 aux échecs|1964]] qu'il remporta en marquant 100 % des points (ne concédant aucune partie nulle ni aucune défaite, 11 points marqués sur 11)<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=115-117}}</ref>. Entre février et mai [[1964 aux échecs|1964]], il effectua une tournée de [[partie simultanée|parties simultanées]] qu'il faisait payer {{unité|250|dollars}} par séance<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=118-119}}</ref>. De septembre à décembre [[1964 aux échecs|1964]], Fischer donna des conférences au [[club d'échecs de Manhattan]] (''Manhattan Chess Club''). À la fin de l'année [[1964 aux échecs|1964]], le championnat des États-Unis [[1964 aux échecs|1964]]-[[1965 aux échecs|1965]] n'eut pas lieu pour des raisons financières<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=127}}</ref>.

=== Retour avorté dans le circuit des tournois (1965 à 1968) ===
La Fédération internationale (FIDE) répondit aux accusations de Fischer en remplaçant le tournoi des candidats par des matchs éliminatoires. En août–septembre [[1965 aux échecs|1965]], Fischer effectua son retour dans les tournois internationaux, disputant le tournoi [[mémorial Capablanca]] de [[La Havane]]. Les États-Unis avaient interdit à Fischer de se rendre à Cuba et il joua toutes ses parties par télex depuis New York<ref>[http://www.endgame.nl/capamem.htm Histoire des mémorials Capablanca].</ref>. Il termina deuxième du tournoi de La Havane remporté par l'ancien champion du monde [[Vassily Smyslov]]. Il marqua un point sur trois contre les trois joueurs soviétiques<ref>{{Harvsp|Plisetski|Voronkov|1994|p=115}}</ref> (une victoire contre Smyslov et des défaites contre [[Efim Geller|Geller]] et [[Ratmir Kholmov|Kholmov]]). En [[1966 aux échecs|1966]], il termina second, après Spassky, au tournoi de [[Santa Monica]] et marqua 1,5 point sur 4 (une défaite et trois parties nulles) contre les joueurs soviétiques finalistes du [[championnat du monde d'échecs 1966]], [[Boris Spassky]] et [[Tigran Petrossian]]<ref>{{Harvsp|Plisetski|Voronkov|1994|p=121}}</ref>.

En [[1967 aux échecs|1967]], après avoir remporté le championnat des États-Unis pour la huitième fois (du 11 décembre [[1966 aux échecs|1966]] au {{date-|1|janvier|1967}}), Fischer revint en Europe et termina premier des tournois de Monaco (mars-avril) et de Skopje (août-septembre). Dans les deux tournois, il concéda encore la défaite contre [[Efim Geller]]<ref>{{Harvsp|Plisetski|Voronkov|1994|p=135 et 139}}</ref>. En novembre [[1967 aux échecs|1967]], il se retira du [[tournoi interzonal]] de qualification de [[Sousse]] en [[Tunisie]], qu'il dominait largement (sept victoires et trois parties nulles après dix parties), parce qu'il refusait d'affronter consécutivement plusieurs joueurs soviétiques sans avoir de jour de repos et parce qu'il demandait à ne pas disputer de parties le samedi, pratiquant le sabbat selon les préceptes de l'[[Grace Communion International|Église universelle de Dieu]] (''Radio Church of God'', puis ''Worldwide Church of God'') à laquelle il donnait 10 % de ses gains<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=121}}</ref>.

En [[1968 aux échecs|1968]], brouillé par les conditions de son exclusion lors du tournoi interzonal de 1967, Fischer ne participa qu'à deux tournois ([[Netanya]] en [[Israël]] et [[Vinkovci]] en [[Croatie]]).

=== Deuxième arrêt des compétitions (1968-1969) ===
En octobre 1968, Fischer refusa de participer à l'[[Olympiade d'échecs de 1968|olympiade de Lugano]] car les conditions de jeu (bruit et éclairage) ne lui convenaient pas. La même année, il quitta New York et déménagea à [[Los Angeles]].

En [[1969 aux échecs|1969]], l'éditeur Simon et Schuster publia le recueil de parties de Fischer ''My 60 Memorable Games'', mais celui-ci ne disputa aucune compétition<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=223-231}}</ref>. En novembre [[1969 aux échecs|1969]], Bobby Fischer refusa de participer au [[Championnat d'échecs des États-Unis|championnat américain]] de [[1969 aux échecs|1969]]. Le championnat, qui était un [[tournoi zonal]], fut remporté par [[Samuel Reshevsky]] (huitième titre) devant [[William Addison]] et [[Pal Benko]]. Les trois premiers étaient qualifiés pour [[tournoi interzonal]] de [[1970 aux échecs|1970]], première étape du [[Tournoi des candidats|cycle des candidats]] pour le championnat du monde [[1972 aux échecs|1972]].

=== La conquête du championnat du monde (1970 à 1972) ===
[[Fichier:Stevan Kragujevic, Bobi Fiser u Beogradu.jpg|vignette|gauche|Bobby Fischer lors du [[match URSS - Reste du monde]] de 1970 à [[Belgrade]].]]
[[Fichier:Fischer Score Card.jpg|vignette|upright=1|Feuille de la partie Fischer-Najdorf disputée à l'olympiade de [[Siegen (Allemagne)|Siegen]] en 1970.]]

En mars [[1970 aux échecs|1970]], Fischer revint à la compétition pour disputer le [[match URSS - Reste du monde]] qui avait lieu à Belgrade. Il accepta de jouer au deuxième échiquier<ref group=note>Le premier échiquier était tenu par [[Bent Larsen]] qui avait remporté tous les tournois auxquels il avait participé l'année précédente.</ref> et battit l'ancien champion du monde [[Tigran Petrossian]] : 3-1 (+2 –0 =2). Il enchaîna en remportant le tournoi [[blitz (échecs)|blitz]] de Herceg Novi (devant [[Mikhaïl Tal]], [[Viktor Kortchnoï]] et Tigran Petrossian), puis le tournoi de Rovinj–Zagreb (tournoi de la paix) et celui de [[Buenos Aires]], devançant à chaque fois largement tous ses adversaires.

À la fin de l'année, Fischer, qui n'avait pas disputé le championnat des États-Unis de [[1969 aux échecs|1969]] qualificatif pour le championnat du monde, fut repêché grâce au désistement volontaire de dernière minute de son compatriote [[Pal Benko]], pour disputer le tournoi de qualification [[tournoi interzonal|interzonal]] de [[Palma|Palma de Majorque]] qui se tenait du 9 novembre au 12 décembre<ref>{{Harvsp|Barcza|Alfody|Kapu|1987|p=337}}</ref>. Après un très bon départ (5,5 points sur 6 possibles), il subit une petite baisse de régime : deux nulles, puis une défaite contre le Danois [[Bent Larsen]] lors de la neuvième ronde, suivies de deux parties nulles. Mais Fischer se ressaisit sur la fin en remportant ses sept dernières parties (dont l'ultime par forfait) pour gagner le tournoi avec 3,5 points d'avance sur ses plus proches poursuivants. Dans ce tournoi, il renouvela sa performance du tournoi de Bled [[1961 aux échecs|1961]] en marquant 3,5 points sur 4 contre les quatre participants soviétiques de l'interzonal<ref>{{Harvsp|Plisetski|Voronkov|1994|p=160}}</ref> : seul [[Lev Polougaïevski|Polougaïevski]] parvint à annuler sa partie tandis que [[Vassily Smyslov|Smyslov]], [[Efim Geller|Geller]] et [[Mark Taïmanov|Taïmanov]] perdirent contre Fischer.

{{Article détaillé|Championnat du monde d'échecs 1972}}

[[Fichier:Bobby Fischer 1972.jpg|vignette|upright=1|Bobby Fischer en 1972.]]

Par la suite, au cours des matchs éliminatoires pour le Championnat du monde (le « [[tournoi des candidats]] »), le champion américain écrasa le Soviétique [[Mark Taïmanov]] par le score de 6 à 0 au mois de mai [[1971 aux échecs|1971]] à [[Vancouver]] au [[Canada]], puis écrasa le Danois [[Bent Larsen]] sur le même score de 6 à 0, malgré la conviction du maître danois de sa victoire, en juillet [[1971 aux échecs|1971]], à [[Denver]] aux États-Unis. Le dernier match de qualification l'opposa à l'ancien champion du monde [[Tigran Petrossian]], joueur réputé pour sa solidité en défense, à Buenos Aires au mois de septembre [[1971 aux échecs|1971]]<ref>{{Harvsp|Plisetski|Voronkov|1994|p=264-282}}</ref>. Après un début de match équilibré (une défaite de chaque côté et trois parties nulles), Fischer aligna quatre victoires et vainquit l'ancien champion du monde par 6,5 à 2,5. Avant de perdre la deuxième partie du match contre Petrossian, Fischer avait établi une série de 20 victoires consécutives (dont une par forfait) contre des [[Grand maître international|GMI]] (sans aucune partie nulle) en parties officielles, un record inégalé à ce niveau.

À l'issue d'un match mémorable en [[Islande]], surnommé le [[Championnat du monde d'échecs 1972|« match du siècle »]]<ref group="note" name="match" />, qui tint le public en haleine, autant pour les parties que pour les péripéties hors compétition (menace de Fischer de ne pas participer, son forfait à la deuxième partie, ses exigences sur le placement des caméras ou l'absence de contact avec le public, etc.), il devint [[championnat du monde d'échecs 1972|champion du monde]] à l'été [[1972 aux échecs|1972]], en battant le Russe [[Boris Spassky]], champion du monde sortant qu'il n'avait jamais vaincu auparavant. Ce succès, largement médiatisé, mit temporairement fin à 24 ans d'hégémonie soviétique sur le monde des échecs, et fut un tournant dans la compétition entre les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] en pleine [[guerre froide]].

Avec {{formatnum:2785}} {{Citation|[[Classement Elo|points Elo]]}} au classement de la [[Fédération internationale des échecs]] de juillet [[1972 aux échecs|1972]]<ref>[http://www.olimpbase.org/Elo/player/Fischer,%20Robert%20James.html Classements Elo de Bobby Fischer] sur le site olimpbase.org</ref>, Fischer devint le joueur qui avait atteint le [[classement Elo]] le plus élevé de l'histoire avant l'arrivée de [[Garry Kasparov]] dans les années [[1980 aux échecs|1980]]<ref>Arrabal, ''Sur Fischer'', éditions du Rocher, 1974, {{p.|146}}.</ref>.

== Réclusion et exil (1973 à 2008) ==
=== Fischer et l'Église universelle de Dieu ===
[[Fichier:Bobby Fischer 1972b.jpg|vignette|upright=1|Bobby Fischer à Amsterdam en 1972.]]

En [[1972 aux échecs|1972]]-[[1973 aux échecs|1973]], Bobby Fischer fit don d'un tiers<ref name="Fischer p38">''Bobby Fischer for Beginners'', {{p.|38}}.</ref> de l'argent gagné à Reykjavik à l'[[Grace Communion International|Église universelle de Dieu]] (''Worldwide Church of God'')<ref name="Brady p211">{{Harvsp|Brady|2011|p=211}}</ref>. Bien qu'il ne fût pas un membre de ce mouvement religieux, car il avait refusé d'être baptisé, il vécut dans un appartement loué à un prix modeste par cette communauté. Il refusait de suivre les préceptes et interdits de l'Église universelle qu'il trouvait ridicules. Cependant, il bénéficia de ses largesses : un jet privé, une limousine avec chauffeur, des invitations à des dîners et des billets de concerts. Un ancien champion d'[[haltérophilie]], membre du mouvement, Harry Sneider, lui fit suivre un entraînement en natation, haltérophilie, football et tennis<ref name="Brady p211" />. En août [[1973 aux échecs|1973]], le gestionnaire financier et conseiller de l'Église universelle de Dieu, Stanley Rader, organisa une conférence de presse où Bobby Fischer était présent. Rader déclara que Fischer annoncerait bientôt son retour sur l'échiquier mais qu'il refuserait toute offre pour disputer un match avec un montant inférieur à un million de dollars. Il affirma qu'ils étaient {{citation|en train d'organiser une série de [[Partie simultanée|simultanées]] et de matchs pour l'année prochaine}}. Fischer répondit brièvement à une question lui demandant ce qu'il avait fait pendant la dernière année : {{Citation|J'ai lu des livres, je me suis entretenu et ai regardé quelques parties, ce genre de choses.}} Il avait accès à la bibliothèque de l'Église qui contenait des livres sur la religion et la théologie. En 1973, il déménagea à Los Angeles pour fuir les journalistes.

Fischer s'éloigna progressivement de l'Église universelle de Dieu. Son fondateur, Herbert W. Armstrong, avait prédit qu'une [[Troisième Guerre mondiale]] détruirait les États-Unis en [[1972 aux échecs|1972]] et que ses membres trouveraient un refuge dans la ville de [[Pétra]] en Jordanie<ref name="Fischer p38" />. Il avait annoncé le retour du Messie pour [[1972 aux échecs|1972]]<ref name="Brady p212">{{Harvsp|Brady|2011|p=212}}</ref> ou [[1975 aux échecs|1975]]<ref>{{Harvsp|Kasparov|2004|p=479}}</ref>. Fischer fit part publiquement de ses critiques envers l'Église universelle, déclarant dans une interview : {{Citation|La vraie preuve pour moi furent ces (fausses) prophéties… qui me montrent qu'il (Armstrong) est un inqualifiable bonimenteur… Je me suis dit : cela ne semble pas juste, j'ai donné tout mon argent. Tout le monde me disait pendant des années (que 1972 serait une année où l'Église universelle serait un lieu sûr) et maintenant il sous-entend ne l'avoir jamais dit, alors que je me rappelle l'avoir entendu dire des centaines de fois. […] En aucun cas, il ne pourrait être le vrai prophète de Dieu. Ou Dieu est un masochiste et aime être ridiculisé, ou Herbert Armstrong est un faux prophète}}<ref name="Brady p212"/>.

=== Perte du titre mondial (1973-1975) ===
[[Fichier:Interpolisschaaktoernooi Tilburg Karpov aan zet, Bestanddeelnr 929-3627.jpg|vignette|[[Anatoli Karpov]] en 1976.]]

En [[1973 aux échecs|1973]] et [[1974 aux échecs|1974]], Fischer refusa les nombreuses offres de contrats qui lui étaient faites<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=208}}</ref> :
* enregistrer des disques sur la façon de jouer aux échecs, pour un million de dollars américains<ref>({{citation|après avoir enregistré un pilote, il n'aima pas le son de sa voix et refusa qu'un professionnel le remplace. Il finit par tout annuler.}}</ref> ;
* disputer un match contre Spassky à Las Vegas pour un million de dollars ou au Texas pour 1,5 million de dollars ;
* écrire un livre sur le championnat du monde pour une {{Citation|petite fortune}} ;
* réaliser une série de films qui auraient été diffusés dans le monde entier ;
* réaliser divers spots de publicité (par exemple, une marque de soda lui proposa plus d'un million de dollars<ref>Fischer répondit : {{Citation|Je n'en bois pas}}. ''Bobby Fischer for beginners'', {{p.|41}}.</ref>).
L'offre la plus intéressante, qui parvint en [[1974 aux échecs|1974]], provenait du gouvernement [[Zaïre|zaïrois]] et proposait cinq millions de dollars américains pour organiser un championnat du monde contre [[Anatoli Karpov]] pendant un mois dans ce pays. Bobby Fischer refusa sous prétexte que le match aurait été trop court et que le double du montant proposé avait été dépensé en une seule nuit lors de la venue de [[Mohamed Ali]] pour son match contre [[George Foreman]]. Parmi toutes les propositions, Fischer n'accepta qu'une seule offre : pour vingt mille dollars, en [[1973 aux échecs|1973]], il accepta de faire une apparition en tant qu'invité d'honneur au premier tournoi international des [[Philippines]] où ses dépenses furent payées ; il résida pendant un mois dans un hôtel près de Manille.

Pendant vingt ans, Fischer ne disputa plus aucune partie officielle (tournoi ou match) après qu'il eut conquis ce titre mondial. En avril [[1975 aux échecs|1975]], il perdit son titre par forfait pour avoir refusé les conditions du match dont le but était de remettre son titre en jeu contre son adversaire désigné, le jeune Soviétique Anatoli Karpov (contre qui il n'a jamais disputé la moindre partie). Fischer voulait que le titre revînt au premier joueur remportant dix parties, mais la discussion achoppa car Fischer proposait une clause qui stipulait qu'en cas d'égalité à 9 partout, le champion du monde conserverait son titre.

En [[1976 aux échecs|1976]] et [[1977 aux échecs|1977]], des négociations furent entreprises par Karpov et la fédération soviétique pour organiser un match contre Fischer indépendamment de la fédération internationale. Les tractations échouèrent car Fischer voulait que le match soit appelé {{citation|match pour le championnat du monde professionnel}}, à quoi s'opposaient les Soviétiques. Sur le point de signer un accord partiel qui reporterait à plus tard la question du nom, Fischer déclara à [[Florencio Campomanes]], le président de la fédération des Philippines (et futur président de la Fédération internationale), qui était présent lors des négociations : {{citation|Je ne peux pas le faire en plusieurs fois. C'est tout maintenant ou rien du tout<ref>{{Harvsp|Kasparov|2004|p=478}}</ref>.}}

Anatoli Karpov a résumé son impression dans une interview<ref>[https://www.europe-echecs.com/art/anatoly-karpov-par-georges-bertola-7211.html Interview de Karpov] sur europe-echecs.com, novembre 2017.</ref> : {{Citation|Oui, je l’ai rencontré [Bobby Fischer] à trois reprises : au Japon, en Espagne et à Washington. Nos relations étaient très bonnes mais je pense que c’est Florencio Campomanes qui le poussait à jouer le match. En ce qui me concerne, je voyais bien, après nos discussions, que [Fischer] n’avait pas trop envie de jouer.}}

=== Anti-christianisme et antisémitisme ===
En 1961, Bobby Fischer, à dix-huit ans, avait donné une interview au journaliste Ralph Ginzburg (l'interview avait été faite en août 1961 à New York et publiée en janvier 1962 dans ''[[Harper's Magazine]]''). Il dit au journaliste : « J'ai lu un livre de [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]] récemment et il dit que la religion est juste là pour émousser les facultés des gens. Je suis d'accord<ref name=Ginzburg>{{en}}''Portrait of a Genius As a Young Chess Master'', Ralph Ginzburg's January 1962 interview, Harper's Magazine.</ref>. » Dans la même interview, le journaliste lui demanda s'il était correct de conjecturer que beaucoup des joueurs au plus haut niveau sont juifs<ref>« Am I correct in surmising that there are quite a number of Jews in the upper echelons of chess? »</ref>. Fischer lui répondit : « Oui, il y a beaucoup trop de juifs dans le jeu d'échecs. Ils semblent avoir enlevé sa classe au jeu. Ils ne s'habillent pas bien, vous savez. C'est ce que je n'aime pas<ref name=Ginzburg/>. » À la question suivante (« Vous êtes juif ? »), il répond qu'il est en partie juif (« Part Jewish. My mother is Jewish. »)<ref name=Ginzburg/>.

En 1973, parmi les nombreux livres que Fischer acheta dans une librairie de Los Angeles figurait ''[[Les Protocoles des Sages de Sion|Les Protocoles des sages de Sion]]''. Il le lut, puis l'envoya à ses amis. Il écrivit dans une lettre à Pal Benko<ref>Lettre écrite en 1979, voir {{Harvsp|Brady|2011|p=213}}</ref> : {{Citation|J'ai étudié attentivement ''Les Protocoles des sages de Sion''. Je pense que ceux qui les dénoncent comme un faux, une contrefaçon, un canular, soit se trompent, soit les ignorent ou pourraient bien être des hypocrites.}}

Lorsque Fischer remarqua que Stanley Rader et d'autres responsables de l'Église universelle étaient des juifs convertis<ref name="Brady p211"/>, il devint antichrétien<ref name="Brady p213">{{Harvsp|Brady|2011|p=213}}</ref> et rejeta l'[[ancien Testament|Ancien]] et le [[nouveau Testament|Nouveau]] Testaments. Bobby Fischer lut ''Nature's Eternal Religion'', un livre raciste, antichrétien et antisémite publié en [[1973 aux échecs|1973]] par Ben Klassen, le fondateur de l'Église du créateur (''Church of the Creator''). Fischer écrivit dans une lettre à Jack Collins<ref>Lettre écrite en 1976, voir {{Harvsp|Brady|2011|p=213}}</ref> : {{Citation|Le livre montre que le [[christianisme]] n'est qu'un canular des juifs et un moyen de plus pour les juifs dans leur conquête du monde.}}

Il envoya à Collins un autre livre qu'il avait trouvé : ''Secret World Governement'' (1926) du comte Arthur Cherep-Spiridovich (1867-1926). Ce livre offrait la théorie d'une conspiration mondiale menée par les juifs et les accusait d'être des [[satanisme théiste|satanistes]]<ref name="Brady p213"/>.

Dans une conférence de presse donnée en 1992, Fischer déclara<ref name="Brady p249">{{Harvsp|Brady|2011|p=249}}</ref> :
{{citation|Le communisme soviétique est à la base un masque pour le bolchévisme qui est un masque pour le judaïsme.}} Niant être un antisémite, il répondait que les arabes étaient des sémites et qu'il n'était pas anti-arabe<ref name="Brady p249"/>.

=== Retraite et réclusion (1975 à 1989) ===
En [[1975 aux échecs|1975]], après avoir renoncé au titre de champion du monde, Fischer fit une croisière de deux mois autour du monde<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=220}}</ref>. Pour ne pas être reconnu, il s'était laissé pousser la barbe ; il cessa par la suite de se couper les cheveux. De retour en Californie, il habita dans un appartement appartenant à des amis de l'Église universelle : Arthur et Claudia Mokarow. Claudia Mokarow lui servait de tampon et d'intermédiaire avec les journalistes qu'il évitait à tout prix. Fischer passait ses journées à lire des livres qui s'entassaient dans son appartement de [[Pasadena]], à faire de l'exercice physique (des randonnées ou de la natation) et à étudier les échecs. Sa mère - qui vivait en [[République démocratique allemande|Allemagne de l'Est]] - lui envoyait toutes les publications soviétiques sur les échecs.

À la fin des années [[1970 aux échecs|1970]], Fischer avait épuisé l'argent reçu pour le match de [[1972 aux échecs|1972]], il ne vivait plus que des [[droit d'auteur|droits d'auteur]] de ses livres (environ {{unité|6000|dollars}} américains par an<ref name="Brady2011-222">{{Harvsp|Brady|2011|p=222}}</ref>) et du chèque que la [[sécurité sociale]] envoyait chaque mois à l'adresse de sa mère qui vivait alors en dehors des États-Unis. Son loyer devenant trop cher, il changea deux fois de logement.

À partir de 1977, Fischer refusa de payer des impôts<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=244}}</ref>. Il était en conflit avec un journaliste, Brad Darrach, auteur de ''Bobby Fischer vs. the Rest of the World''. Darrach avait signé un contrat qui l'autorisait à écrire des articles mais pas un livre. Dans une des conférences de presse de 1992, Fischer déclara<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=252}}</ref> :
{{citation bloc|J'ai poursuivi une société appelée Time Incorporated. (…) J'ai passé deux ans au tribunal, (dépensé) beaucoup d'argent, beaucoup de mon temps. C'était à la cour fédérale. Puis le juge a dit {{citation|Vous n'avez pas d'affaire à juger.}} (…) Donc je considère que le gouvernement des États-Unis et Time Incorporated ont engagé une conspiration criminelle pour me voler des centaines de millions de dollars, ce qui est la raison pour laquelle je n'ai pas déclaré mes revenus ni payé mes impôts au gouvernement fédéral et à l'État de Californie depuis 1976... plutôt depuis 1977.}}

Craignant que le [[KGB]] ou le [[Mossad]] ne voulût l'empoisonner, il amenait toujours avec lui une valise contenant divers contre-poisons lorsqu'il mangeait dans un restaurant<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=225}}</ref>.

En [[1982 aux échecs|1982]], Fischer publia un pamphlet intitulé ''I Was Tortured in the Pasadena Jailhouse!'' (''J'ai été torturé dans les geôles de Pasadena !''). Dans ce livre, il racontait les deux nuits qu'il avait passées en mai [[1981 aux échecs|1981]] dans une prison, soupçonné dans un cambriolage de banque et refusant de donner son nom.

Les seules parties de Fischer publiées de [[1973 aux échecs|1973]] à [[1991 aux échecs|1991]] furent trois parties disputées en [[1977 aux échecs|1977]] contre un ordinateur du [[Massachusetts Institute of Technology|MIT]]<ref>{{Harvsp|Kasparov|2004|p=483}}</ref>. Il ne joua aucune partie en public<ref name="Brady2011-222"/>.

Depuis [[1975 aux échecs|1975]] et l'abandon de son titre, sa personnalité bascula dans une [[paranoïa]] grandissante, notamment contre les [[juifs]] et les États-Unis qu'il accusait de comploter contre lui<ref name="Bobby Fischer sur la diagonale du fou" />. Dans un de ses articles, Steve A. Furman a attribué le comportement de Bobby Fischer à une forme d'autisme, le [[syndrome d'Asperger]]<ref>{{en}} Steve A. Furman, [http://expedientmeans.wordpress.com/category/aspergers/ Chess Incarnate Bobby Fischer on the Spectrum], ''Expedient Means'', 20 janvier 2008</ref>, mais le joueur d'échecs et psychiatre islandais Magnus Skulason, qui connaissait le joueur, n'est pas d'accord avec ce diagnostic<ref name="timesonline">{{en}} [http://affairsofchess-wydarzenia.blogspot.com/2008/04/bobby-fischers-final-manoeuvre.html « Bobby Fischer's final manœuvre »], ''Times Online'', 20 avril 2008.</ref>. Au cours d'une audience du Comité permanent de la justice et des droits de la personne, le {{Dr}} Louis Morissette cita Fischer comme exemple de {{Citation|[[schizophrénie]] paranoïde}}<ref>{{lien web|consulté le=2013-03-25|url=http://www.parl.gc.ca/HousePublications/Publication.aspx?DocId=518563&Language=F&Mode=1&Parl=37&Ses=1#T1620|titre=Comité permanent de la justice et des droits de la personne, TÉMOIGNAGES}}, ''Comités de la Chambre des communes - JUST (37-1) - Témoignages - Numéro 071, Dr Louis Morissette''</ref>.

=== Match revanche contre Spassky (1992) ===
[[Fichier:Spassky Boris.jpg|vignette|upright=1|[[Boris Spassky]] en 1989.]]

Depuis [[1972 aux échecs|1972]], [[Boris Spassky]] restait en contact avec Bobby Fischer. En [[1976 aux échecs|1976]], Spassky avait épousé une diplomate française et s'était installé à Paris. Dans les années [[1980 aux échecs|1980]], il jouait au premier échiquier de l'équipe de France lors des compétitions internationales par équipes. En [[1988 aux échecs|1988]], lors d'un match de la Bundesliga (le championnat d'[[Allemagne]] par équipes), il rencontra Petra Sadler. Pensant que Fischer serait intéressé par elle, Spassky donna l'adresse du champion américain à la jeune femme, lui suggérant d'écrire à Fischer et de lui envoyer une photo. À la surprise de Sadler, Fischer lui téléphona et l'invita en Californie. Après un séjour de quelques semaines à Los Angeles, elle retourna en Allemagne. Fischer, qui était appauvri, ne put payer l'avion pour partir avec elle<ref name="Brady 233" />.

En [[1990 aux échecs|1990]], Boris Spassky prit contact avec Fischer et l'informa que [[Bessel Kok]] était intéressé par l'organisation d'un match revanche Fischer-Spassky. Ce fut l'homme d'affaires qui paya le voyage et les frais du séjour des deux joueurs à [[Bruxelles]]. Le prix offert par Kok pour le match ({{Unité|2,5 millions}} de dollars américains) ne satisfaisait pas Fischer et les joueurs se séparèrent. Spassky retourna à Paris et Fischer, qui avait reçu de l'argent de Kok, partit en Allemagne où il retrouva Petra Sadler. Pendant un an, il vécut dans des hôtels, changeant continuellement d'emplacement pour éviter les journalistes qui le traquaient. Repéré par un journaliste du magazine ''[[Stern (magazine)|Stern]]'', Fischer retourna à Los Angeles.

En juillet [[1992 aux échecs|1992]], Bobby Fischer, qui avait disparu complètement du monde échiquéen, réapparut pour annoncer un match revanche contre Spassky, {{101e|joueur}} mondial à ce moment-là. En [[1991 aux échecs|1991]], le champion américain avait été contacté par une jeune joueuse hongroise de {{Nobr|17 ans}}, Zita Rajcsanyi, qui vint le voir à Los Angeles et découvrit son dénuement. De retour en Europe, elle utilisa les relations de son père, diplomate et membre de la [[Fédération internationale des échecs|FIDE]] et trouva un organisateur qui pourrait apporter {{Nobr|5 millions}} de dollars : Janos Kubat. Il avait avec lui le président de la Banque de Yougoslavie, [[Jedzimir Vasiljevic]], un ami de [[Slobodan Milošević|Slobodan Milosevic]].

{{Article détaillé|Match Fischer-Spassky de 1992}}

Le match, disputé du {{Date-|2 septembre 1992-}} au 5 novembre [[1992 aux échecs|1992]] à [[Sveti Stefan]] sur la côte dalmate et à [[Belgrade]], fut qualifié abusivement de « championnat du monde » par les organisateurs et par Fischer, ce dernier prétextant ne jamais avoir perdu son titre de [[1972 aux échecs|1972]] sur l'échiquier. Ce match se tint en [[Yougoslavie]] alors en pleine guerre civile et sous [[embargo]] des [[États-Unis]]. Fischer remporta de nouveau le duel, {{Nobr|10 victoires à 5}} et {{Nobr|15 parties}} nulles, et empocha {{Unité|3,35 millions}} de dollars<ref name="Bobby Fischer retrouve Reykjavik">Erich Inciyan, [https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-630917@51-1001173,0.html « Le champion du monde d'échecs Bobby Fischer retrouve Reykjavik et la liberté »], ''[[Le Monde]]'', 25 mars 2005.</ref>. Le perdant, Spassky, reçut {{Unité|1,65 million}} de dollars. L'opinion des experts sur le match était que le meilleur joueur avait gagné mais que les deux joueurs vivaient toujours {{Citation|dans l'époque romantique de 1972<ref>{{Harvsp|Kasparov|2004|p=489}}</ref>}}. [[Youri Averbakh]] écrivit : {{Citation|Le Fischer d'aujourd'hui n'a clairement pas le niveau du Fischer de 1972. Il est inférieur dans l'exploitation de l'initiative, dans la concentration, la contre-attaque et finalement en technique<ref>{{Harvsp|Plisetski|Voronkov|1994|p=372}}</ref>.}} [[Garry Kasparov]] déclara<ref>{{Harvsp|Plisetski|Voronkov|1994|p=373}}</ref> : {{Citation|Dieu est redescendu sur Terre.}} Néanmoins la première et la onzième parties du match furent classées respectivement quatrième et troisième meilleures parties par l{{'}}''[[Informateur d'échecs]]'', {{numéro|56}}<ref>''[[Informateur d'échecs]]'', {{numéro|56}}, {{p.|6}}</ref>.

Si, grâce à sa victoire, Fischer avait gagné plus de trois millions de dollars, il dut payer un lourd tribut : il fut alors poursuivi dans son propre pays pour violation de l'embargo et [[fraude fiscale]] ; il lui fut impossible de retourner aux États-Unis car il y risquait une peine de dix ans d'emprisonnement. Après le match, Fischer voulut épouser Zita Rajcsanyi mais elle rompit avec lui.

=== Exil et clandestinité ===
==== En Hongrie (1993 à 1999) ====
Poursuivi par les États-Unis depuis [[1992 aux échecs|1992]], Fischer séjourna plus ou moins clandestinement dans divers pays, aidé par des sympathisants. Il résida à [[Budapest]] de 1993 jusqu'en janvier 2000. Il vivait dans un hôtel où il lisait des publications négationnistes<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=266}}</ref> et préparait des livres : un pamphlet sur la manière dont les divers éditeurs l'avaient volé<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=263}}</ref> et un livre anti-américain où il exposerait sa haine des juifs<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=270}}</ref>. Résidant en [[Hongrie]], il visita l'Italie, l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse (pour renouveler son passeport et voir son banquier), le Japon (pour des raisons commerciales), les [[Philippines]] et l'[[Argentine]] (pour promouvoir les échecs aléatoires Fischer Random)<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=268}}</ref>.

Fischer se brouilla avec [[László Polgár (enseignant d'échecs)|László Polgár]] et sa famille (les sœurs Polgar) car ils avaient accepté de donner une [[partie simultanée]] à l'ambassade des États-Unis, son propre pays qui le poursuivait<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=265}}</ref>.

La mère de Fischer, Regina Fischer, mourut en juillet [[1997 aux échecs|1997]] et sa sœur Joan en [[1998 aux échecs|1998]], d'un infarctus<ref name="Brady2011-269"/>. Fischer ne put assister aux deux enterrements qui avaient lieu aux États-Unis<ref name="Brady2011-269"/>.

Fischer fut remarqué notamment pour des déclarations [[Antisémitisme|antisémites]] très controversées. En janvier [[1999 aux échecs|1999]], il déclarait à la radio, dans sa première interview depuis le match de [[1992 aux échecs|1992]] : {{Citation|Comme l'écrivait [[Adolf Hitler]] dans ''[[Mein Kampf]]'', les [[Juifs]] ne sont pas les victimes, ce sont les agresseurs<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=271}}</ref> !}}

==== Japon et Philippines (2000 à 2003) ====
En janvier [[2000 aux échecs|2000]], Fischer quitta Budapest pour le Japon. Il arriva à [[Tokyo]] avec un permis de séjour de trois mois, sur l'invitation de la présidente de la fédération japonaise, {{Lien|langue=en|trad=Miyoko Watai|fr=Miyoko Watai|texte=Miyoko Watai}}. Il l'avait rencontrée pour la première fois lors d'un voyage au Japon en 1973. Âgée de deux ans de moins que lui et championne du Japon dans les [[années 1970]], elle était une admiratrice du champion américain et l'hébergea.

De 2000 à 2003, Fischer effectua quinze allers et retours entre le Japon et les Philippines. Il eut une liaison avec une jeune Philippine d'origine chinoise, Justine Ong, qui changea son nom en Marilyn Young. Quelques mois plus tard, elle lui annonça qu'elle était enceinte et mit le nom de Bobby Fischer comme père sur l'acte de naissance de l'enfant, ce que Fischer accepta même s'il n'était pas certain d'être le père de la fille qu'elle avait appelée Jinky Young<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=276}}</ref>.

Depuis le Japon, Fischer fit quelques brèves apparitions médiatiques. En {{Date-|août 2000}}, on apprenait qu'il avait été arrêté pendant dix-huit jours pour des accusations de drogue « inventées de toutes pièces ». Le [[Attentats du 11 septembre 2001|11 septembre 2001]], quelques heures après les [[attentat]]s de [[New York]] et [[Washington (district de Columbia)|Washington]], interrogé par Pablo Mercado, il s'emporta sur les ondes de Radio Bombo aux Philippines<ref>[http://bobbyfischerpage.tripod.com/ Bobby Fischer Live Radio Interviews] : enregistrements des interviews faites par Fischer à la radio de 1999 à 2006.</ref> :

{{Citation bloc|C'est une formidable nouvelle, il est temps que ces putains de Juifs se fassent casser la tête. Il est temps d'en finir avec les États-Unis une bonne fois pour toutes. […] Je dis : mort aux États-Unis ! Que les États-Unis aillent se faire foutre ! Que les Juifs aillent se faire foutre ! Les Juifs sont des criminels. […] Ce sont les pires menteurs et salauds ! On récolte ce qu'on a semé. Ils ont enfin ce qu'ils méritent. C'est un jour merveilleux<ref name="Bobby Fischer sur la diagonale du fou" />.}}

==== Arrestation au Japon (2004) ====
En 1997, Fischer avait fait renouveler son passeport jusqu'en 2007. En {{Date-|octobre 2003}}, du fait de ses nombreux allers et retours entre les Philippines et le Japon, il dut faire ajouter des pages à son passeport. Fischer en fit la demande à l'ambassade des États-Unis à [[Berne]] en Suisse car il ne pouvait pas y être arrêté<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=280}}</ref>. Six semaines plus tard, en {{Date-|décembre 2003}}, le ministère de la Justice américain lui envoya une lettre à son hôtel de Berne indiquant qu'une révocation de son passeport était en cours. Fischer ne reçut pas l'avertissement car il était reparti au Japon où il vivait depuis 2000.

Le 13 juillet [[2004 aux échecs|2004]], alors qu'il tentait de s'envoler pour [[Manille]], Fischer fut arrêté à l'aéroport de [[Tokyo]]-[[Aéroport international de Narita|Narita]]<ref>{{chessbase|numéro=1792|titre=Bobby Fischer detained in Japan (updated)|date=16 juillet 2004}}</ref> parce que son [[passeport]] américain avait été annulé à son insu ; il fut placé pendant neuf mois dans le centre de détention pour étrangers d'[[Ushiku]] ([[Préfecture d'Ibaraki|département d'Ibaraki]]) au nord-est de Tokyo dans l’attente de son extradition. C'est pendant son séjour en prison qu'il reçut la visite de son garde du corps, Saemi Pàlsson, dont il n’avait pas eu de nouvelles depuis {{Nobr|22 ans}}<ref>{{Lien web |titre=64 cases pour un genie Bobby Fischer (2011) documentaire échecs |url=https://www.youtube.com/watch?v=wrG54G8_UMU }}</ref>.

En {{Date-|septembre 2004}}, {{Lien|langue=en|trad=Miyoko Watai|fr=Miyoko Watai|texte=Miyoko Watai}}, la présidente de la {{lien|fr=Fédération japonaise d'échecs|lang=en|trad=Japan Chess Association}} avec laquelle il vivait, accepta de l'épouser pour annihiler la procédure d'extradition<ref>{{chessbase|numéro=1879|titre=We want to live together forever|date={{1er}} septembre 2004}}</ref>{{,}}<ref>{{chessbase|numéro=7057|titre=Miyoko Watei is Bobby Fischer's legal heir|date=4 mars 2011}}</ref>.

=== Citoyenneté islandaise (2005) ===

En décembre [[2004 aux échecs|2004]], Bobby Fischer demanda l'[[Droit d'asile|asile politique]] à l'[[Islande]]<ref>{{chessbase|numéro=2080|titre=Fischer to get refuge in Iceland?|date=16 décembre 2004}}</ref>, lieu de la conquête de son titre de champion du monde. Il obtint la citoyenneté islandaise le 22 février [[2005 aux échecs|2005]]<ref>{{chessbase|numéro=2217|titre=Fischer receives an Icelandic passport|date=23 février 2005}}</ref> et put rejoindre ce pays le {{Date-|24 mars 2005-}}<ref>{{chessbase|numéro=2284|titre=Tumultuous welcome for Fischer in Iceland|date=25 mars 2005}}</ref>. Le Département d'État américain se déclara déçu. Sa femme, Miyoko Watai, qui avait lancé une campagne internationale de soutien, accompagna Fischer en Islande.
 
=== Dernières années à Reykjavik (2006 à 2008) ===
[[Fichier:Bobby Fischer RIP.jpg|vignette|upright=1|Tombe de Fischer à [[Laugardælir]] (Islande).]]

Par principe, suivant les enseignements de l'[[Grace Communion International|Église universelle de Dieu]], Fischer refusait de prendre des médicaments. En {{Date-|octobre 2007}}, lorsque ses problèmes urinaires commencèrent à être douloureux, il refusa de suivre une [[dialyse]] pour nettoyer son sang<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=316-317}}</ref>.

Il mourut en Islande le {{date-|17 janvier 2008}}<ref>[https://www.lefigaro.fr/culture/2008/01/18/03004-20080118ARTFIG00464-le-champion-d-echecs-bobby-fischer-est-mort.php Le champion d'échecs Bobby Fischer est mort] sur lefigaro.fr, 18 janvier 2008.</ref> à {{Nobr|64 ans}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Fernand Gobet|titre=The Psychology of Chess|éditeur=[[Routledge]]|année=2018|passage=87|isbn=}}.</ref>, des suites de son [[Insuffisance rénale aiguë|insuffisance rénale]]. Il fut remarqué à l'époque qu'il vécut autant d'années qu'un [[échiquier]] compte de cases.

À sa mort, l'ancien champion du monde [[Garry Kasparov]] déclara que {{Citation|Fischer peut tout simplement être considéré comme le fondateur des échecs professionnels et sa domination, bien que de très courte durée, a fait de lui le plus grand de tous les temps<ref name=" Bobby Fischer sur la diagonale du fou"/>}}.

=== Héritage et exhumation (2010-2011) ===
En {{Date-|août 2010}}, plus d'un an après la mort de Fischer, fut procédé à l'exhumation de son corps pour un [[test d'ADN]]. Celui-ci montra qu'il n'était pas le père biologique de Jinky Young, la fille qu'il avait reconnue aux Philippines<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=326}}</ref>.

En {{Date-|mars 2011}}, une cour islandaise reconnut la validité du mariage de Fischer et de Miyoko Watai, qui hérita en conséquence de plus de deux millions de dollars aux dépens des neveux de Fischer (les enfants que sa sœur Joan Fischer avait eus avec Russell Targ).

Il est cité dans l'affaire des [[Panama Papers]] en avril 2016<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=K. |nom=Jóhannsson |titre=Offshore companies - Björk & Bobby Fisher {{!}} IceNews - Daily News |url=https://www.icenews.is/2016/04/06/offshore-companies-bjork-bobby-fisher/ |date=2016-04-06 |consulté le=2021-10-04}}</ref>.

== Palmarès ==
=== Premières parties ===
La plus ancienne partie de Fischer qui a été transcrite et conservée est une partie amicale contre Dan Meyers disputée vers janvier 1953. On connaît aussi deux parties amicales gagnées par Fischer en 1954 et notées par son adversaire Jacob Altusky<ref name=Wall1/>.

Parmi les parties de Bobby Fischer disputées en tournoi individuel ou match par équipe (parties amicales ou parties d'entraînement exclues) qui ont été publiées, seulement une [[Échecs par correspondance|partie par correspondance]], quinze parties « classiques » complètes, ainsi que quelques ouvertures de parties, datent des débuts de Bobby Fischer jusqu'au championnat junior de juillet 1956 :
* une seule partie (défaite) de Fischer jouée [[Échecs par correspondance|par correspondance]], dont le résultat fut annoncé dans le numéro d'août 1955 de ''Chess Review'', a été retrouvée (Bobby Fischer abandonna cette partie contre Anthony Conger au douzième coup dans une position difficile)<ref name=Wall1/> ;
* une partie du championnat amateur de mai 1955 (6 rondes) face à Albert B. Humphrey contre lequel Fischer fit [[nulle]] dans la sixième ronde (le 22 mai)<ref name=BWall/>. Selon [[Karsten Müller]], les comptes-rendus du championnat amateur de 1955 ne donnent aucune mention des résultats de Fischer dans le tournoi<ref name=K35>Karsten Müller, ''Bobby Fischer, the career and complete games'', 2009, {{p.|35}}</ref>. Son score est inconnu de Frank Brady<ref name="Brady24" /> mais il indique que Fischer finit le tournoi avec un score faible ({{citation|a minus score}}, moins de 3 points sur 6<ref name=Games92>{{en}} Robert G. Wade et David O'Connell, ''The Games of Bobby Fischer'', Batsford, 1981, p. 92.</ref>. Wade et O'Connell indiquent que Fischer finit au-delà de la {{32e}} place sur 75 participants (on sait également que la partie contre Stanford Greene se ternina par la [[nulle]])<ref>{{Ouvrage|auteur=John Donaldson|titre=Bobby Fischer and his World|éditeur=Siles Press|lieu= Los Angeles|date= 2020|passage=13}}.</ref> ;
* six parties du championnat junior américain disputé du 15 au 24 juillet 1955 (10 rondes, la table du tournoi est connue)<ref>Karsten Müller, ''Bobby Fischer, the career and complete games'', 2009, {{p.|35-38}}</ref> : quatre furent publiées dans le bulletin du tournoi, puis deux apparurent ultérieurement (la dernière partie connue fut publiée en 2016, on connaît aussi les sept premiers coups — l'ouverture — d'une autre partie)<ref>{{Ouvrage|auteur=John Donaldson|titre=Bobby Fischer and his World|éditeur=Siles Press|lieu= Los Angeles|date= 2020|passage=28-30}}.</ref> ;
* aucune partie du championnat du Grand New York (''Greater New York Open'') de janvier 1956 (7 rondes) n'a été conservée mais la table du tournoi a été retrouvée en 2010 avec les noms de tous les adversaires de Fischer ainsi que les résultats des parties<ref>{{en}} [http://www.atomicpatzer.com/acn/ACN-AprilSept2010.pdf ''Atlantic Chess News'' - April thru September 2010, Official Publication of the New Jersey State Federation] (PDF), 1956 Greater New York City Open by Nikolai Brunni, {{p.|39-40}}.</ref> (on connaît aussi toutes ces informations pour les championnats juniors de 1955 et 1956 ainsi que pour le championnat amateur de mai 1956) ;
* deux parties de matchs par équipes lors de la tournée de Fischer avec son club de « Log Cabin », du 18 février au 2 mars 1956 sont publiées dans le livre de John Donaldson (une partie jouée contre le Cubain Juan Florido à [[La Havane]], l'autre disputée contre Albert Jenkins à [[Clinton (Caroline du Nord)|Clinton en Caroline du Nord]])<ref>{{Ouvrage|auteur=John Donaldson|titre=Bobby Fischer and his World|éditeur=Siles Press|lieu= Los Angeles|date= 2020|passage=64-70}}.</ref> ;
* aucune partie du Tournoi des réserves A<ref group=note name="groupes"/> du ''Manhattan Chess Club'' disputé en avril 1956 (10 rondes) n'a été retrouvée mais Aben Rudy, qui finit premier ''ex æquo'' avec Fischer, se souvient des premiers coups de l'ouverture de leurs deux parties qui se terminèrent par la nulle<ref>{{Ouvrage|auteur=John Donaldson|titre=Bobby Fischer and his World|éditeur=Siles Press|lieu= Los Angeles|date= 2020|passage=86}}.</ref> ;
* trois parties du championnat amateur américain disputé du 25 au 27 mai 1956 (6 rondes) : pendant longtemps seule la défaite face à Edmund Nash lors la cinquième ronde était connue, mais deux autres parties sont apparues et une partie non publiée se trouve dans une collection privée<ref>{{Ouvrage|auteur=John Donaldson|titre=Bobby Fischer and his World|éditeur=Siles Press|lieu= Los Angeles|date= 2020|passage=81-84}}.</ref> ;
* trois parties du championnat junior américain disputé du {{1er}} au 7 juillet 1956 (10 rondes)<ref name=K39>Karsten Müller, ''Bobby Fischer, the career and complete games'', 2009, {{p.|39-41}}</ref>.

Le premier tournoi de Fischer dont on a conservé toutes ses parties est le championnat open des États-Unis de 1956 disputé du 17 au 28 juillet 1956 (12 rondes).

Les premières parties de Fischer publiées dans la presse furent :
*la victoire en 24 coups contre Dale Ruth lors du championnat open des États-Unis de 1956, publiée par [[Isaac Kashdan]] dans le numéro du 5 août du ''Los Angeles Times''<ref>[https://vindication-of-bobby-fischer.co/images/1956/1956-08-05-001.jpg Article du ''Los Angeles Times''], dimanche 5 août 1956.</ref> ;
* la victoire en 19 coups contre Peter Lapiken lors du championnat open des États-Unis de 1956, parue dans le numéro du 5 août de ''Chess Life'' et reprise dans le numéro de septembre de ''Chess Review''<ref name=Wall1/> ;
* la victoire en 29 coups contre Carl Grossguth lors du championnat des États-Unis junior de 1956, parue dans le numéro du 20 août 1956 de ''Chess Life''<ref name=K39/>.

{{clr}}

=== 1953 à janvier 1958 : premières compétitions ===
{|class="wikitable centre" style="text-align:center;"
|+ Palmarès 1953-janvier 1958
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! | Année 
! | Vainqueur
! | Autres tournois
|-
|1953
|
|Championnat du club d'échecs de [[Brooklyn]] ({{5e}})<ref name=Wall1/>
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|rowspan=2|[[1955 aux échecs|1955]]
|
|(décembre 1954 - février 1955)<ref>[https://bobby-fischer-1955.blogspot.com/2018/04/at-chess-hes-on-ball.html Article du Daily News], Daily News New York, New York Sunday, October 09, 1955 - Page 440 .</ref>{{,}}<ref group=note>Dans {{Harvsp|Brady|1993|p=24}}, il est écrit qu'il s'agit du championnat annuel du club de 1954, avant que Fischer n'eut son douzième anniversaire.</ref><br />Championnat du club d'échecs de Brooklyn<ref name="Fischer381"/> ({{3e}}-{{5e}}){{,}}<ref name="Wade88"/><hr>Tournoi par correspondance ''Chess Review'', section 55-P-32 : 1 / 6<br />(début 1955, tournoi remporté par S. Frankel : 5,5 /6)<hr>Championnat amateur des États-Unis : score négatif (moins de 3 / 6)<br />(21-22 mai, [[Cortlandt (New York)|Lake Mohegan]], tournoi à 6 rondes avec 75 joueurs)<br />(victoire de Clinton L. Parmalee)<ref group=note>Fischer sortit du championnat amateur des États-Unis avec un classement provisoire de la Fédération américaine de {{nombre|1826|points}}.</ref><hr>Tournoi de juin du ''Washington Square Park'' ({{15e}} ''ex æquo'') : 4,5 / 8<ref name=BWall/><br /> (New York, tournoi à huit rondes et 32 joueurs<ref group=note>Selon Bill Wall, Fischer termina quinzième ''ex æquo'' avec le même score (4,5 points sur 8) de deux tournois du Washington Park disputés en juin 1955 (avec 32 joueurs) et en octobre 1955 (66 joueurs).</ref>)
|-
|Tournois des groupes C et B<ref group=note>De juin 1955, date l'inscription de Fischer au [[club d'échecs de Manhattan]] et sa participation à des tournois du groupe C du club. </ref>{{,}}<ref group="note" name="groupes">Les joueurs du [[club d'échecs de Manhattan]] étaient répartis en quatre groupes : A (les meilleurs joueurs), les réserves A, le groupe B et le groupe C.</ref> du<br /> [[club d'échecs de Manhattan]]<ref name="Brady25">d'après Frank Brady ({{p.|25}})</ref> (New York)<br /><br />(26 novembre) Simultanée<ref group=note>Simultanée mentionnée dans un article du numéro du 20 décembre 1955 de ''Chess Life'' intitulé ''Chess Life in New York'' et dans un article du ''New York Times'' du 11 décembre 1955, cf. [http://www.echecs-photos.be/BobbyFischer-photos/slides/1956%20Bobby%20Fischer%2012%20ans%20donne%20une%20simultanee%20Yorktown%20New-York.html photo], sur le site ''echecs.photo.be''.</ref><br /> au club de [[Yorktown Heights]] : 12 / 12
|Championnat des États-Unis junior ({{11e}}-{{21e}})<ref group=note>Du 15 au 24 juillet 1955, Fischer participa au championnat junior des États-Unis et sortit {{20e}} au départage sur les 25 joueurs du tournoi et avec un classement de la fédération américaine de {{nombre|1625|points}}. Le premier classement de Fischer publié par la fédération américaine début 1956 (pour l'année 1955) fut la moyenne des deux classements provisoires après les championnats amateur et junior américains, soit {{nombre|1 726|points}}.</ref> : 5 / 10 (+2 −2 =6) <br />(juillet, [[Lincoln (Nebraska)]], 25 joueurs, victoire de Kalme<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=89}}</ref> : 9 / 10)<hr>Tournoi d'automne<ref group=note>Octobre 1955, date de l'article du ''New York Times''.</ref> du ''Washington Square Park'' ({{15e}})<ref name=OConnell11>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=11}}</ref> <br /> (New York, seconde manifestation) : 4,5 / 8 (+2 −1 =5)<ref name="Wade88"/>{{,}}<ref group=note>Le journaliste du New York Times écrit que Fischer marqua deux victoires, une défaite et cinq nulles lors du tournoi du Washington Square Park d'octobre 1955.</ref><br />(tournoi de plein air, 66 joueurs<ref name=B36>{{Harvsp|Brady|2011|p=36}}</ref>{{,}}<ref>[https://bobby-fischer-1955.blogspot.com/2018/04/gets-park-chess-prize.html Article du New York Times], New York Times, New York, NY, Monday, October 03, 1955 - Page 27.</ref>, victoire de<br /> Charles Eastman devant Joe Livingston et Charles Becker<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=37}}</ref>)
|-
|rowspan=2|1956
| (février-mars, Floride et La Havane) <br/> Matchs avec l'équipe de West Orange<br/>contre des équipes locales : 5,5 / 6<ref group=note> Fischer disputa des matchs inter-clubs, avec son équipe du club Log Cabin, contre les équipes de Miami et de [[St. Petersburg]] en Floride, et du club Capablanca de La Havane. Fischer termina la tournée avec une marque de 5,5 points sur 6 sur l'ensemble des trois matchs interclubs, selon la revue ''Chess Life'' ({{Harvsp|Brady|2011|p=49}}).</ref><hr>[[Partie simultanée|Simultanée]] à [[La Havane]]<ref name="Brady33" /><br/>(26 février) : 11 / 12 (+10 =2)<ref group=note>Les simultanées étaient organisées par le club Log Cabin qui avait recruté Fischer. Lors de la tournée de trois semaines au printemps 1956, en Floride et à Cuba.</ref><hr> Simultanée à [[Jersey City]]<br/>(29 mars) : 19,5 / 21<ref name=Wall1/>{{,}}<ref name=Brady33/> (+19 -1 =1)<ref>{{Harvsp|Brady|2011|p=54}}. La simultanée fut organisée le 29 mars 1956 avant le championnat open des États-Unis pour financer le voyage à Oklahoma City.</ref><br/><hr>Tournoi des réserves A<ref group=note name="groupes"/> du Manhattan Chess Club<ref name="WadeOConnell 1 93" /><br /> (avril, ''ex æquo''<ref name=Brady33/> avec Aben Rudy<ref name=Games92/>) : 7,5<ref name=Games97>{{en}} Robert G. Wade et David O'Connell, ''The Games of Bobby Fischer'', Batsford, 1981, p. 97.</ref> / 10<ref group="note">Tournoi toutes rondes (« onze rondes tous contre tous ») d'après {{Harvsp|Wade|O'Connell|p=93|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)}}. L'édition anglaise donne le score de Fischer : 7,5 et le nom du co-vainqueur : Aben Rudy. John Donaldson dit qu'il s'agissait d'un tournoi à deux tours entre six joueurs (dix rondes au total).</ref><hr>
(avril-mai) Tournoi d'équipes métropolitaines<br />de New York, Ligue A<ref name=Brady33/>{{,}}<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=94}}</ref> : 4,5 / 5 (+4 =1)<br/>(dans l'équipe des Réserves A de Manhattan<ref group=note name="groupes"/>)
| Championnat open du [[Grand New York]] ({{5e}}-{{7e}}) : 5 / 7 (+5 −2 =0)<br />(20-26 janvier, 52 joueurs, victoire de [[William Lombardy|Lombardy]] et Mengarini<ref group=note>Championnat de New York et de sa banlieue disputé du 20 au 22 janvier 1956 avec 52 joueurs.</ref><br />(Fischer remporte le {{1er}} prix<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=91}}</ref> des joueurs de la classe B<ref group=note name="groupes"/>.)<br /><br/><br/><br /><br /><br /><br/><hr>
Championnat amateur des États-Unis ({{11e}}-{{23e}}) : 4 / 6 (+3 −1 =2)<br />(25-27 mai, [[Asbury Park]], 88 joueurs, victoire de John Hudson<br/>au départage devant Harry Lyman et J. N. Cotter<ref>Le tournoi avait 88 participants et les premiers marquèrent 5,5 points sur 6 selon {{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=95}}.</ref>{{,}}<ref><!-- Douzième ''ex æquo'' selon {{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=95}} et selon {{Harvsp|Brady|1993|p=34}} --> Fischer finit {{21e}} au départage selon [[Karsten Müller]], ''Bobby Fischer, the career and complete games'', 2009, {{p.|39}} ; selon {{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=11}} et selon {{Harvsp|Brady|2011|p=53}}.</ref>)<br />(Fischer remporte le {{1er}} prix des joueurs de la classe B<ref group=note name="groupes"/>{{,}}<ref>[https://bobby-fischer-1956.blogspot.com/2018/03/bobby-fischer-wins-amateur-b-crown.html Article du Ashbury Evening Park Press], Asbury Park, New Jersey, Monday, May 28, 1956 - Page 16.</ref>)
|-
|'''Championnat des États-Unis junior''' ([[Philadelphie]])<br /> (1-7 juillet<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=96-97}}</ref>) : 8,5 / 10 (+8 −1 =1) <br /><br/><br /><br />(septembre) Simultanée à [[Montréal]]<ref name=Brady34>{{Harvsp|Brady|1993|p=34}}</ref> : 18,5 / 19<br /><br /><br/>
(novembre) Simultanée à [[Long Island]] : 11,5 / 12<br/><br/>
Championnat ''rapid transit'' du [[club d'échecs de Manhattan|club de Manhattan]]<br />(décembre, tournoi blitz, 10 s par coup) : 10/10<ref>{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Gino | nom1=Di Felice | titre=Chess Results, 1956 – 1960 : a comprehensive record with 1390 tournaments crosstables and 162 match scores, with sources | éditeur=[[McFarland & Company]] | année=2010 | pages totales=582 | passage=48 | isbn=978-0-7864-4803-6}}</ref>
|Championnat de blitz junior des États-Unis<ref name=OConnell11/> ({{2e}} de la finale) : 4 / 5<br/>(Philadelphie, 4 juillet, victoire de Feuerstein, {{3e}} : Lombardy)<hr>'''Championnat open des États-Unis''' ({{4e}}-{{8e}}) : 8,5 / 12 (+5 =7)<br /> ([[Oklahoma City]], 16-28 juillet, victoire de [[Arthur Bisguier|Bisguier]] et [[James Sherwin|Sherwin]]<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=98-99}}</ref>)<hr>Championnat open du [[Canada]]<ref>Première édition : {{en}} ''First Canadian Open''</ref> ({{8e}}-{{12e}}) : 7 / 10 (+6 −2 =2)<br />([[Montréal]], 25-août-2 sept., victoire de [[Larry Evans|Evans]] et Lombardy<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=102}}</ref>)<hr>
Troisième '''trophée Rosenwald''' ({{8e}}-{{9e}}) : 4,5 / 11 (+2 −4 =5)<br />(New York, 7-24 octobre, victoire de [[Samuel Reshevsky|Reshevsky]] devant Bisguier<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=106}}</ref><hr>
Tournoi open des États de l'Est ({{2e}}-{{5e}}) : 5,5 / 7 (+4 =3<ref group="note">Seulement six parties de Fischer jouées dans ce tournoi ont été conservées : quatre victoires et deux nulles.</ref>)<br />([[Washington (district de Columbia)|Washington, D.C.]], 23-25 novembre, 56 joueurs,<br/> victoire de [[Hans Berliner|Berliner]] devant Feuerstein, Lombardy et Rossolimo<ref group="note">Berliner : 6 / 7 vainqueur devant Fischer, Feuerstein, Lombardy et Rossolimo selon {{Harvsp|Wade|O'Connell|p=106|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)}}. Tournoi joué le week-end de Thanksgiving (novembre 1956).</ref>)
|-
| rowspan=3 | [[1957 aux échecs|1957]]
|valign=bottom|Tournoi de consolation du championnat<ref name=BWall/><br/> du Manhattan Chess Club<br/> (mars-avril, ''ex æquo'' avec Aben Rudy)<ref>''Chess Life'', 5 avril 1957, p. 3.</ref><hr>Ligue métropolitaine<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=122}}</ref> : 5 / 5<br/>(mai-juin 1957, tournoi par équipes<ref group=note>Tournoi disputé en mai 1957 selon [[Karsten Müller]], ''Bobby Fischer, the career and complete games'', 2009, {{p.|65}}</ref>)
|Championnat du Manhattan Chess Club 1956-1957<br /> Quatrième de la demi-finale (section 2)<ref group=note>Fischer fut exempté des tours préliminaires du championnat selon Bill Wall</ref> : 2,5 / 5 (+2 −2 =1)<br/>(New York, 6 joueurs, victoire de Max Pavey<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=115}}</ref>)<br/>(décembre 1956- février 1957)<hr>Open de Log Cabin ([[Orange (New Jersey)|West Orange]])<ref group=note>Championnat du club ''Log Cabin'' de West Orange.</ref> ({{6e}}-{{11e}}) : 4 / 6 (+4 −2 =0)<br />(22-24 février<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=118}}</ref>, 61 joueurs, victoire de Wanetick au départage<br/> devant Feuerstein, Santasiere, Green et Fuster)<hr>
(New York) Match contre [[Max Euwe]] : 0,5–1,5 (+0 −1 =1)<br/>(match exhibition, 9-10 mars 1957<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=123}}</ref>)<hr>Open Log Cabin rapide 50-50 : 4 / 5 (+3, =2, 31 mars, 50 min)<hr>Open ''New Western'' ([[Milwaukee]]) ({{6e}}-{{12e}}) : 6 / 8 (+5 −1 =2)<br />(4-7 juillet, 122 joueurs, tournoi remporté par [[Donald Byrne|D. Byrne]] et Evans<br/>devant Berliner, Popel et Tautvesis<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=124}}</ref>)
|-
|'''Championnat des États-Unis junior'''<br /> ([[San Francisco]], 8-14 juillet 1957<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=127}}</ref>) : 8,5 / 9<hr>Championnat de blitz junior américain<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=35}}</ref> (San Francisco)<hr>'''Championnat open des États-Unis''' : 10 / 12 (+8 =4)<br />([[Cleveland]], août, {{1er}} au départage devant Bisguier<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=131}}</ref>)<br/>(Fischer gagna par forfait lors de la {{1ère}} ronde)<hr>
'''Championnat open''' de l'État du [[New Jersey]] : 6,5 / 7<br /> ([[Orange (New Jersey)|East Orange]], 30 août-2 septembre, 81 joueurs<ref>''Independent Chess Club'', {{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=141}}</ref>)<hr>
(New York, août-septembre) Match d'entraînement<br/> contre le {{Dr}} Beninson : 3,5 - 1,5<ref>({{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=136}})</ref> (+2 =3)<ref name=Do129>{{Ouvrage|auteur=John Donaldson|titre=Bobby Fischer and his World|éditeur=Siles Press|lieu= Los Angeles|date= 2020|passage=129}}.</ref><hr>
Match contre [[Rodolfo Cardoso|Cardoso]] : 6–2 (+5 −1 =2)<br/>(New York, match exhibition, 6-26 septembre<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=137}}</ref>)
|valign=bottom|Open Central-nord (Milwaukee) ({{6e}}-{{16e}}) : 5 / 7 (+4 −1 =2)<br />(29 novembre-{{1er}} décembre 1957, 93 joueurs<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=145}}</ref>)<br/>(victoire de [[Stepan Popel|Popel]] et Kalme devant D. Byrne, Sedalczek et Brasker)
|-
| '''Championnat des États-Unis''' : 10,5 / 13 (+8 =5)<br/>(17 décembre 1957 - 7 janvier 1958<ref>[[Karsten Müller]], ''Bobby Fischer, the career and complete games'', 2009, {{p.|85}}</ref>)
|}

=== 1958 à 1962 : premiers tournois en Europe et en Amérique du Sud ===
Au printemps [[1959 aux échecs|1959]], à seize ans, Fischer quitta l'école et se consacra entièrement à sa carrière de joueur d'échecs.

Après sa défaite contre [[Max Euwe]] lors d'un match exhibition disputé en [[1957 aux échecs|1957]], les seules compétitions où Fischer termina avec un score {{Citation|négatif}} (plus de défaites que de victoires) furent le tournoi des candidats de [[1959 aux échecs|1959]] (12,5 points sur 28 et 0 à 4 contre [[Mikhaïl Tal]]) et le tournoi international de [[Buenos Aires]] [[1960 aux échecs|1960]] où il finit treizième-seizième ''ex æquo'' parmi les vingt participants avec 8,5 points sur 19.
{|class="wikitable centre" style="text-align:center;"
|+ Palmarès juillet 1958-décembre 1962
|-
! Année 
! Vainqueur ou ''ex æquo''
! Deuxième à treizième 
|-
|[[1958 aux échecs|1958]]
|(Belgrade) Matchs de préparation (juillet 1958)<br/> Match contre [[Dragoljub Janošević|Janošević]]<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=169}}</ref> (12-13 juillet) : 1–1 (0-0, =2)<hr> Match contre [[Milan Matulović|Matulovic]]<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=171}}</ref> : 2,5–1,5 (+2 −1 =1)<br/>(Belgrade, 18-26 juillet)<ref>John Donaldson, ''Bobby Fischer and his World'', 2020, p. 160-161.</ref>{{,}}<ref>Karsten Müller, ''Bobby Fischer, the career and complete games'', 2009, {{p.|93}}</ref> <hr>New York (tournoi blitz) : 13 / 15 (+12 −1 =2) <br/>(''ex æquo'' avec Mednis)<hr>Championnat des États-Unis 1958-1959 : 8,5 / 11 (+6 =5)
|[[Tournoi interzonal]] ({{5e}}-{{6e}}) : 12 / 20 (+6 −2 =12)<br />([[Portorož|Portoroz]], victoire de [[Mikhaïl Tal|Tal]] devant Gligoric)<br/>(5 août-10 septembre)
|-
|[[1959 aux échecs|1959]]
|valign=bottom| Championnat des États-Unis [[1959 aux échecs|1959]]-[[1960 aux échecs|1960]] : 9 / 11 (+7 =4)
|[[Tournoi de Mar del Plata]] ({{3e}}-{{4e}}) : 10 / 14 (+8 −2 =4)<br />(victoire de [[Miguel Najdorf|Najdorf]] et [[Luděk Pachman|Pachman]] devant [[Borislav Ivkov|Ivkov]]<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=173}}</ref>)<hr>[[Santiago|Santiago du Chili]] ({{4e}}-{{6e}}) : 7,5 / 12 (+7 −4 =1)<br />(victoire de Ivkov et Pachman devant [[Herman Pilnik|Pilnik]]<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=179}}</ref>)<hr>[[Zurich]] ({{3e}}-{{4e}}) : 10,5 / 15 (+8 −2 =5)<br />(victoire de Tal devant Gligoric et [[Paul Keres|Keres]]<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=185}}</ref>)
<hr>'''[[Tournoi des candidats]]''' (Yougoslavie) ({{5e}}-{{6e}})<br /> ([[Bled (Slovénie)|Bled]]-[[Zagreb]]-[[Belgrade]]) : 12,5 / 28 (+8 −11 =9)<br />(victoire de Tal devant Keres, Petrossian et Smyslov)
|-
|rowspan=3|[[1960 aux échecs|1960]]
|Mar del Plata<!-- (1{{er}}-2{{e}})--> : 13,5 / 15 (+13 −1 =1)<br/> (mars-avril, ''ex æquo'' avec Spassky<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=193}}</ref>)
|[[Buenos Aires]] ({{13e}}-{{16e}}) : 8,5 / 19 (+3 −5 =11)<br />(victoire de [[Viktor Kortchnoï|Kortchnoï]] et [[Samuel Reshevsky|Reshevsky]] devant Szabo<ref name="Payot200">{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=200}}</ref>
|-
|[[Reykjavik]] : 3,5 / 4 (devant Johannsson et [[Friðrik Ólafsson|Olafsson]]<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=202}}</ref>)<br/>(tournoi à deux tours et trois joueurs)<hr>([[Berlin-Ouest]]<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=210}}</ref>) Match Berlin - États-Unis,<br/> victoire contre [[Klaus Darga|Darga]] : 1-0<hr>(Londres) Partie exhibition en consultation<ref group="note"> Partie en consultation Fischer et [[Leonard Barden|Barden]] contre [[Jonathan Penrose|Penrose]] et [[Peter Clarke|Clarke]], disputée après le match contre Darga à Berlin, et diffusée dans l'émission de radio de la BBC ''Le Trésor des échecs'' chaque dimanche de janvier à mai 1961. La partie fut adjugée nulle par [[Max Euwe]].</ref><br/> contre Penrose et Clarke : ½-½ ([[nulle]])<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=219}}</ref><br/>(partie commentée radiodiffusée par la BBC en 1961)

|'''Olympiade''' de [[Leipzig]] ({{3e}}) : 13 / 18 (8 / 11 en finale)<br/>(médaille de bronze au premier échiquier, +10 −2 =6)<br /> (médaille d'or remportée par [[Karl Robatsch|Robatsch]] devant Tal)
|-
|Championnat des États-Unis 1960-1961 : 9 / 11 (+7 =4)
|
|-
|[[1961 aux échecs|1961]]
|(juillet-août, New York-Los Angeles<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=148}}</ref>)<br />Match contre [[Samuel Reshevsky|Reshevsky]] : 5,5–5,5 (+2 −2 =7)
|Tournoi de [[Bled (Slovénie)|Bled]] ({{2e}}) : 13,5 / 19 (+8 =11)<br/>(septembre-octobre, victoire de Tal)<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=211}}</ref>
|-
|[[1962 aux échecs|1962]]
|'''Tournoi interzonal''' ([[Stockholm]]) : 17,5 / 22 (+13 =9)<br />(janvier-mars 1962)<hr>(Copenhague, été 1962) Partie exhibition par radio<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=220}}</ref><br/> contre [[Bent Larsen|Larsen]] (1-0)<hr>([[Varsovie]]) Match États-Unis-Pologne <br/>(septembre<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=221}}</ref> ou octobre<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gino|nom1=Di Felice|titre=Chess Results, 1961 – 1963 : a comprehensive record with 938 tournaments crosstables and 108 match scores|éditeur=[[McFarland & Company]]|année=2013|pages totales=438|passage=265|isbn=978-0-7864-7572-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=JRSQqR0hVv4C&printsec=frontcover}}</ref> 1962, victoire contre Silwa)<hr>Championnat des États-Unis 1962-1963 : 8 / 11 (+6 −1 =4)
|'''Tournoi des Candidats''' ({{4e}}) : 14 / 27 (+8 −7 =12)<br /> ([[Curaçao]], mai-juin)<br/>(victoire de Petrossian devant Keres et Geller)<hr>'''Olympiade''' de [[Varna (Bulgarie)|Varna]] ({{8e}}) : 11 / 17 (5,5 / 11 en finale)<br />(médaille d'or remportée par [[Friðrik Ólafsson|Olafsson]])<br/>(16 septembre-9 octobre)
|}

=== 1963 à 1968 ===
Après [[1962 aux échecs|1962]], Fischer termina premier ou deuxième de toutes les compétitions auxquelles il participa. En [[1963 aux échecs|1963]], Fischer boycotta la coupe [[Jacqueline Piatigorsky|Piatigorsky]] disputée en juillet à Los Angeles. En [[1964 aux échecs|1964]], il effectua une tournée de simultanées aux États-Unis et refusa de participer à l'interzonal d'[[Amsterdam]] et à l'olympiade de [[Tel-Aviv-Jaffa|Tel Aviv]]. En [[1968 aux échecs|1968]], Fischer refusa de participer à l'olympiade de [[Lugano]] et au championnat des États-Unis. En [[1969 aux échecs|1969]], il publia son recueil de parties et fut absent des compétitions dont le championnat des États-Unis. En octobre [[1967 aux échecs|1967]], Fischer se retira de l'[[tournoi interzonal|interzonal]] de [[Sousse]] après seulement dix parties<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|p=124}}</ref> (+7 =3) (tournoi remporté par Larsen).
{|class="wikitable centre" style="text-align:center;"
|+ Palmarès 1963-1968
|-
! | Année 
! | Seul vainqueur 
! | Autres compétitions
|-
|[[1963 aux échecs|1963]]
|(4-7 juillet) Western Open<ref group=note>Open des États de l'Ouest.</ref> de [[Bay City (Michigan)|Bay City]] : 7,5 / 8<hr>Open de l'[[État de New York]] ([[Poughkeepsie]]) : 7 / 7<br/>(30 août-2 septembre) || rowspan="3" bgcolor="#f6f1ea" |
|-
|[[1963 aux échecs|1963]]-<br />[[1964 aux échecs|1964]] || Championnat des États-Unis : 11 / 11
|-
|1964
|États-Unis et Canada : tournée de simultanées : <br/> 94 % des points et plus de {{unité|2000| parties}}<br/> disputées de février à mai 1964<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Donaldson|titre=A Legend on the Road|sous-titre=Bobby Fischer's 1964 Simul Tour|éditeur=International Chess Enterprises|année=2005|pages totales=198|passage=11|isbn=978-1-888690-25-5}}</ref><hr>Pas de championnat américain disputé fin 1964
|-
|[[1965 aux échecs|1965]]
|<br />décembre [[1965 aux échecs|1965]]<ref group=note>En 1964-1965, aucun championnat des États-Unis ne fut organisé.</ref> :<br />Championnat des États-Unis : 8,5 / 11 (+8 −2 =1)
|[[La Havane]] ({{2e}}-{{4e}}) : 15 / 21 (+12 −3 =6)<br /> (par [[télex]] depuis New York<ref>Les autorités américaines avait refusé de remettre un visa à Fischer ({{Harvsp|Barcza|Alfody|Kapu|1987|p=324}}).</ref>)<br />(tournoi remporté par Smyslov devant Geller et Ivkov<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=222}}</ref>)
|-
|[[1966 aux échecs|1966]]
|valign=bottom| décembre [[1966 aux échecs|1966]] :<br /> Championnat des États-Unis : 9,5 / 11 (+8 =3)
|[[Santa Monica]] ({{2e}}) : 11 / 18 (+7 −3 =8)<br/>([[Coupe Piatigorsky]], victoire de Spassky<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=240}}</ref>)<hr>'''Olympiade''' de La Havane ({{2e}}) : 15 / 17 (+14 −1 =2)<br />(médaille d'or remportée par Petrossian)
|-
|[[1967 aux échecs|1967]]
|[[Monaco]] (mars-avril) : 7 / 9 (6 −1 =2)<br /> (devant Smyslov, Geller, Larsen et Gligoric<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=251}}</ref>)<hr>Manille ([[partie simultanée]] à la pendule<ref>avril 1967, Karsten Müller, ''Bobby Fischer'', 2009, {{p.|294}}</ref>) : 7,5 / 8<hr>[[Skopje]] (août-septembre) : 14,5 / 18 (+13 −2 =3)<br /> (devant Geller, Matulovic et Kholmov<ref>6 août-30 septembre 1967, {{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=257}}</ref>)
|valign=bottom| Sousse ([[tournoi interzonal]]) : 8,5 / 10 (+ 7 =3)<br/>(octobre-novembre, Fischer abandonne<br/> le tournoi après 10 rondes)
|-
|[[1968 aux échecs|1968]]
|[[Netanya]] (juin-juillet) : 11,5 / 13 (+10 =3)<hr>[[Vinkovci]] (septembre) : 11 / 13 (+9 =4)<br /> (devant [[Vlastimil Hort|Hort]], [[Florin Gheorghiu|Gheorghiu]] et [[Borislav Ivkov|Ivkov]]<ref name="Payot200"/>)<hr>(New York) Partie contre [[Anthony Saidy|Saidy]] : 1-0<br /> (ligue métropolitaine, novembre 1968<ref group=note>En novembre 1968, Fischer disputa une partie contre [[Anthony Saidy]] qui fut élue deuxième meilleure partie dans le numéro 7 de l’''[[Informateur d'échecs]]'' publié le premier semestre de 1969.</ref>)
| bgcolor="#f6f1ea" | 
|}

=== 1970 à 1972 et 1992 : l'ascension vers le championnat du monde ===

{|class="wikitable centre" style="text-align:center;"
|+ Palmarès 1970-1972 et 1992
|-
! | Année 
! | Seul vainqueur 
! | Autres compétitions
|-
|rowspan=2|[[1970 aux échecs|1970]]
|([[Belgrade]]) '''[[Match URSS - Reste du monde]]'''<ref>{{Harvsp|Plisetski|Voronkov|1994|p=159}}</ref> <br />(29 mars-4 avril)<br />Match contre Petrossian ({{2e}} échiquier) : 3-1 (+2 −0 =2)<hr>[[Herceg Novi]] ('''[[Championnat du monde de blitz|tournoi de blitz]]'''<ref group=note>Tournoi de Blitz, officieusement qualifié de Championnat du monde de Blitz.</ref>) : 19 / 22 (+17 −1 =4)<hr>
[[Rovinj]]-[[Zagreb]] (avril-mai) : 13 / 17 (+10 −1 =6)<br/>({{11e}} tournoi de la paix)<br />(devant Hort, Gligoric, Smyslov, Kortchnoï et Petrossian<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=282}}</ref>)
| bgcolor="#f6f1ea" |
|-
|[[Buenos Aires]] (juillet-août) : 15 / 17 (+13 =4)<br /> (devant Toukmakov, Panno, Gheorghiu,<br />  Najdorf, Reshevsky, Smyslov et Mecking<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=291}}</ref>)<hr>
(Siegen<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=300}}</ref>) Partie exhibition contre [[Ulf Andersson]] : 1-0
<hr>
'''Tournoi interzonal''' (octobre-novembre)<br /> ([[Palma|Palma de Majorque]]<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|p=133}}</ref>) : 18,5 / 23 (+15 −1 =7)<br/>(dont une partie gagnée par forfait)
|(septembre [[1970 aux échecs|1970]])<br />'''Olympiade''' de [[Siegen (Allemagne)|Siegen]] ({{2e}}) : 10 / 13 (+8 −1 =4)<br />(médaille d'or remportée par Spassky)
|-
|[[1971 aux échecs|1971]]
|'''Tournoi des candidats''' :<br /> ([[Vancouver]]) Quart de finale  contre Taïmanov (6-0),<br /> ([[Denver]]) Demi-finale des candidats contre Larsen (6-0)<br />(Buenos Aires) Finale  contre Petrossian : 6,5–2,5 (+5 −1 =3)<hr>(New York<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=280-281}}</ref>) Tournoi de blitz du ''Manhattan Chess Club''<br /> (remporté devant [[Andrew Soltis|Soltis]] et [[Robert Byrne|R. Byrne]]) : 21,5 / 22
| bgcolor="#f6f1ea" rowspan="3" |
|-
|[[1972 aux échecs|1972]]
| '''Championnat du monde''' contre Spassky<br />([[Reykjavik]]) : 12,5-8,5 (+7 −3 =11)<br/>(dont une partie perdue par forfait)
|-
| bgcolor="#f6f1ea" colspan="3" |
|-
|[[1992 aux échecs|1992]]
|colspan=2 align=left|Match d'entraînement contre Gligoric à [[Sveti Stefan]] : 7,5-2,5 (+6 −1 =3)<ref>{{Ouvrage|auteur=John Donaldson|titre=Bobby Fischer and his World|langue=en|date=2020|passage=556-577}}.</ref><hr> Match revanche contre Spassky à Sveti Stefan et Belgrade : 17,5 - 12,5 (+10 −5 =15)
|}

=== Championnats des États-Unis (1957 à 1967) ===
Lorsque Fischer commença sa carrière, il n'y avait pas eu de [[Championnat des États-Unis d'échecs|championnat des États-Unis]] organisé depuis juin [[1954 aux échecs|1954]]. En [[1956 aux échecs|1956]], il termina {{4e}}-{{8e}} du championnat open des États-Unis, puis {{8e}}-{{9e}} (+2 =5 -4) du troisième trophée Rosenwald qui rassemblait les meilleurs joueurs américains mais ne comptait pas encore comme championnat des États-Unis<ref name="Brady 34-35" />. L'année suivante, il remporta le championnat open des États-Unis [[1957 aux échecs|1957]] devant le champion des États-Unis en titre, [[Arthur Bisguier]], puis le quatrième trophée Lessing-Rosenwald ([[1957 aux échecs|1957]]-[[1958 aux échecs|1958]]) organisé à New York, qui compta comme championnat des États-Unis<ref name="Brady 40-41" />.

En 1957, ainsi que lors des éditions suivantes, à chaque fois que Fischer participa au championnat, il gagna le titre avec au moins un point d'avance sur le deuxième (c'est-à-dire avec une différence du nombre de victoires par rapport au nombre de défaites de deux de plus que les autres participants). En [[1956 aux échecs|1956]], Fischer avait perdu contre le champion des États-Unis de [[1954 aux échecs|1954]], [[Arthur Bisguier]], à la première ronde du trophée Rosenwald de [[1956 aux échecs|1956]] ; par la suite il annula leur partie au championnat open de [[1957 aux échecs|1957]], puis il remporta les treize parties qu'ils disputèrent<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|p=205}}</ref>.

{|! class="wikitable centre" style="text-align:center;"
|+Résultats aux championnats des États-Unis (tous gagnés par Fischer)<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=43, 50, 55, 60, 65, 70, 77 et 82}}</ref>
|-
!| Année 
! colspan=3| Score et pourcentage
!| Deuxième et troisième
!| Principaux adversaires battus
!|Parties perdues
|-
|[[1957 aux échecs|1957]]-[[1958 aux échecs|1958]]
|10,5 / 13
|(+8 =5)
|81 %
|align=left|{{2e}} : [[Samuel Reshevsky|Reshevsky]] (9,5 / 13) ;<br/> {{3e}} : [[James Sherwin|Sherwin]]
|Sherwin, Lombardy,<br/> Mednis, Bisguier
|rowspan=4|
|-
|[[1958 aux échecs|1958]]-[[1959 aux échecs|1959]]
|8,5 / 11
|(+6 =5)
|77 %
|align=left|{{2e}} : Reshevsky (7,5 / 11) ;<br/> {{3e}} : Sherwin
|Reshevsky, Sherwin,<br/> Bisguier, Mednis
|-
|[[1959 aux échecs|1959]]-[[1960 aux échecs|1960]]
|9 / 11
|(+7 =4)
| 82 %
|align=left|{{2e}} : [[Robert Byrne|R. Byrne]] (8 / 11) ;<br/> {{3e}} : Reshevsky
|Benko, Bisguier, Mednis
|-
|[[1960 aux échecs|1960]]-[[1961 aux échecs|1961]]
|9 / 11
|(+7 =4)
| 82 %
|align=left|{{2e}} : [[William Lombardy|Lombardy]] (7 / 11) ;<br/> {{3e}} : Weinstein
|Lombardy, Weinstein,<br/> Bisguier, Sherwin
|-
|1961-1962
| bgcolor="#f6f1ea" colspan="6" |En [[1961 aux échecs|1961]], Fischer rencontra Reshevsky dans un match terminé par l'égalité.<br /> Fischer ne participa pas au championnat 1961-1962 qui fut remporté par [[Larry Evans]]<ref group=note>Benko et Bisguier se qualifièrent pour l'interzonal qui devait commencer le 27 janvier 1962.</ref>.
|-
|[[1962 aux échecs|1962]]-[[1963 aux échecs|1963]]
|8 / 11
|(+6 =4 -1)
| 73 %
|align=left|{{2e}} : [[Arthur Bisguier|Bisguier]] (7 / 11) ;<br /> {{3e}} : [[William Addison|Addison]], Evans et Reshevsky
|Bisguier, Addison,<br /> Reshevsky, Sherwin
|[[Edmar Mednis]]<ref group=note>Première défaite dans un championnat des É.-U., lors de la {{1re}} ronde.</ref>
|-
|[[1963 aux échecs|1963]]-[[1964 aux échecs|1964]]
| 11 / 11
| (+11 =0)
| 100 %
|align=left|{{2e}} : [[Larry Evans|Evans]] (7 / 11) ;<br/> {{3e}} : [[Pal Benko|Benko]]
|Evans, Benko, Saidy, Reshevsky,<br /> R. Byrne, Bisguier, Addison, Mednis
|
|-
| bgcolor="#f6f1ea" colspan="7" |Aucun championnat des États-Unis ne fut disputé en [[1964 aux échecs|1964]]-[[1965 aux échecs|1965]].
|-
|[[1965 aux échecs|1965]]<br/>(décembre)
|8,5 / 11
| (+8 =1 -2)
| 77 %
|align=left|{{2e}}-{{3e}} : R. Byrne et Reshevsky (7,5 / 11)
|Benko, Evans, Bisguier
|[[Robert Byrne]],<br /> [[Samuel Reshevsky]]
|-
|[[1966 aux échecs|1966]]<br/>(décembre)
|9,5 / 11
| (+8 =3)
|86 %
|align=left|{{2e}} : Evans (7,5 / 11) ;<br /> {{3e}} : [[Pal Benko|Benko]] et Sherwin
|Benko, Sherwin, Bisguier,<br /> Reshevsky ({{9e}}), [[Donald Byrne|D. Byrne]]<!--, Zuckerman-->
|
|-
!|Total
| bgcolor="#f6f1ea" |74 / 90
| align="left" bgcolor="#f6f1ea" colspan="5" | 61 victoires, 26 nulles et trois défaites
|}
En [[1962 aux échecs|1962]], lors de la première ronde du championnat de [[1962 aux échecs|1962]]-[[1963 aux échecs|1963]], Bobby Fischer subit sa première défaite en championnat depuis [[1957 aux échecs|1957]] contre [[Edmar Mednis]]. Avant la dernière ronde, Bisguier et Fischer restaient à égalité avec 7 points sur 10 ; cependant les deux joueurs ne s'étaient pas encore rencontrés. En dernière ronde, Bisguier gâcha une position prometteuse, perdant la partie et le titre de champion des États-Unis<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=102-103}}</ref>.

En [[1963 aux échecs|1963]]-[[1964 aux échecs|1964]], Bobby Fischer remporta toutes ses parties<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=115-118}}</ref> ; en [[1965 aux échecs|1965]], il en perdit deux<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=141}}</ref>.

Après sa huitième victoire en [[1966 aux échecs|1966]]<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=185-186}}</ref>, Fischer considéra que le nombre de participants et de rondes au championnat des États-Unis ou l'argent proposé au vainqueur étaient insuffisants et cessa de participer au championnat<ref>{{Harvsp|Brady|1993|p=214 et 230}}</ref>.

=== Tournois internationaux individuels (1956 à 1970) ===
La liste ne comprend pas les championnats opens des États-Unis de 1956 et 1957 où Fischer ne rencontra que des joueurs affiliés à la fédération américaine.
{|! class="wikitable centre" style="text-align:center;"
|+Résultats dans les tournois internationaux
!| Année 
!| Lieu(x)
!|Pays
! Tournoi
! Classement
! Score
!| Victoires
! Nulles
! Défaites
!| Vainqueur(s)
|-
|1956
|Montréal
|Canada
| Championnat open<br/> du Canada
| {{8e}}-{{12e}}
| 7 / 10
| 6
| 2
| 2
| Evans et<br/> Lombardy
|-
|1958
|[[Portorož]]
|Yougoslavie
| [[Tournoi interzonal]]
| {{5e}}-{{6e}}
| 12 / 20
| 6
| 12
| 2
| [[Mikhaïl Tal|Tal]]
|-
|rowspan=4|1959
|[[Mar del Plata]]
|Argentine
|
|{{3e}}-{{4e}}
|10 / 14
| 8
| 4
| 2
|Najdorf et <br/> Pachman
|-
|[[Santiago]]
|Chili
|
|{{4e}}-{{6e}}
|7,5 / 12
|7
|1
|4
|Ivkov et <br/>Pachman
|-
|[[Zurich]]
|Suisse
|Tournoi jubilé
|{{3e}}-{{4e}}
|10,5 / 15
|8
|5
|2
|Tal
|-
|Bled, Zagreb,<br/> Belgrade
|Yougoslavie
|[[Tournoi des candidats]]
|{{5e}}-{{6e}}
|12,5 / 28
|8
|9
|11
|Tal
|-
|rowspan=3|1960
|Mar del Plata
|Argentine
|
|Covainqueur
|13,5 / 15
|13
|1
|1
|Spassky<br/> et Fischer
|-
|Buenos Aires
|Argentine
|
|{{13e}}-{{16e}}
|8,5 / 19
|3
|11
|9
|Korcthnoï et<br/> Reshevsky
|-
|Reykjavik
|Islande
|Tournoi à 3 joueurs
|Vainqueur
|3,5 / 4
|3
|1
|0
|Fischer
|-
|1961
|[[Bled (Slovénie)|Bled]]
|Yougoslavie
|
|Deuxième
|13,5 / 19
|8
|11
|0
|Tal
|-
|rowspan=2|1962
|[[Stockholm]]
|Suède
|Tournoi interzonal
|Vainqueur
|17,5 / 22
|13
|9
|0
|Fischer
|-
|[[Curaçao]]
|[[Antilles néerlandaises|Pays-Bas (Antilles)]]
|Tournoi des candidats
|{{4e}}
|14 / 27
|8
|12
|7
|Petrossian
|-
|1965
|[[La Havane]]
|[[Cuba]]
|[[Mémorial Capablanca]]
|{{2e}}-{{4e}}
|15 / 21
|12
|6
|3
|Smyslov
|-
|1966
|[[Santa Monica]]
|États-Unis
|[[Coupe Piatigorsky]]
|Deuxième
|11 / 18
|7
|8
|3
|Spassky
|-
|rowspan=3|1967
|Monte-Carlo
|[[Monaco]]
|
|Vainqueur
|7 / 9
|6
|2
|1
|Fischer
|-
|[[Skopje]]
|Yougoslavie
|
|Vainqueur
|14,5 / 18
|13
|3
|2
|Fischer
|-
|[[Sousse]]
|Tunisie
|Tournoi interzonal
|Se retire<br/> du tournoi
|8,5 / 10
|7
|3
|0
|Larsen
|-
|rowspan=2|1968
|[[Netanya]]
|Israël
|
|rowspan=6|Vainqueur
|11,5 / 13
|10
|3
|0
|rowspan=6|Fischer
|-
|[[Vinkovci]]
|Yougoslavie
|
|11 / 13
|9
|4
|0
|-
|rowspan=4|1970
|[[Herceg Novi]]
|Yougoslavie
|Tournoi de blitz
|19 / 22
|17
|4
|1
|-
|[[Rovinj]]-[[Zagreb]]
|Yougoslavie
|Tournoi de la paix
|13 / 17
|10
|6
|1
|-
|Buenos Aires
|Argentine
|
|15 / 17
|13
|4
|0
|-
|[[Palma]]
|Espagne
|Tournoi interzonal
|18,5 / 23
|15
|7
|1
|}

=== Olympiades d'échecs ===
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-76052-0335, Schacholympiade, Tal (UdSSR) gegen Fischer (USA).jpg|vignette|upright=1|Fischer face à [[Mikhaïl Tal]] lors de l'[[olympiade d'échecs de 1960|olympiade de 1960]].]]

Aux [[Olympiade d'échecs|olympiades]], Fischer a gagné deux médailles d'argent (en [[1966 aux échecs|1966]] et [[1970 aux échecs|1970]]) et une médaille de bronze (en [[1960 aux échecs|1960]]) individuelles et deux médailles d'argent par équipes (en [[1960 aux échecs|1960]] et [[1966 aux échecs|1966]]).

Ses affrontements contre le premier échiquier de l'équipe d'URSS étaient à chaque fois l'attraction des olympiades :
* en [[1960 aux échecs|1960]], il affrontait le nouveau champion du monde [[Mikhaïl Tal]] ; la partie fut une nulle très disputée ;
* en [[1962 aux échecs|1962]], contre le Soviétique [[Mikhaïl Botvinnik]], il gagne un pion dès l'ouverture ([[défense Grünfeld]]), mais la victoire lui échappe au cours de l'[[Lexique du jeu d'échecs#A|ajournement]]<ref group=note>Botvinnik fut assisté d'une armée de secondants pour sa nuit d'analyse. Ainsi, c'est [[Efim Geller]] qui découvrit le coup salvateur 47. Txh7!!, qui avait échappé à Fischer. ({{Chessgames partie|id=1008417}})</ref>. Cette partie est la seule que Fischer joua jamais contre Botvinnik. Les analyses de Fischer occupent 14 pages dans son ouvrage ''Mes 60 meilleures parties''. Une armée d'analystes soviétiques s'est escrimée à prouver que Botvinnik tenait la nulle dans toutes les variantes d'une position très complexe (finale Tours et pions).
* en [[1966 aux échecs|1966]], le champion du monde [[Tigran Petrossian]] se défila et laissa jouer Boris Spassky à sa place. La partie se termina par la [[nulle]] ;
* en [[1970 aux échecs|1970]], Fischer rencontrait à nouveau [[Boris Spassky]] qui était devenu champion du monde en [[1969 aux échecs|1969]] ; Fischer utilisa une nouvelle fois la défense Grünfeld avec les Noirs et il perdit la partie.
{{clr}}

{|! class="wikitable centre" style="text-align:center;"
|+Résultats aux olympiades d'échecs<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|p=17, 25, 33 et 42}}</ref>
!| Année 
!| Lieu
! Classement<br /> individuel
! Score
!| Classement<br /> de l'équipe<br /> des États-Unis
!| Notes
! Parties perdues
|-
| [[olympiade d'échecs de 1960|1960]] 
| [[Leipzig]] 
| médaille<br/> de bronze
| 13 / 18<br />(+10 −2 =6)
| Deuxième 
| Médaille d'or remportée par  [[Karl Robatsch|Robatsch]]<br/> devant Tal. Reshevsky était absent.
|[[César Muñoz|C. Muñoz]] ([[Équateur (pays)|Équateur]])<br />[[Svetozar Gligorić|S. Gligoric]] ([[Yougoslavie]])
|-
|[[olympiade d'échecs de 1962|1962]] 
| [[Varna (Bulgarie)|Varna]] 
| huitième 
| 11 / 17<br />(+8 −3 =6)
| Quatrième 
|Médaille d'or remportée par [[Friðrik Ólafsson|Olafsson]]<br/> devant [[Jonathan Penrose|Penrose]]. <br />Reshevsky et Lombardy étaient absents.<br />Fischer marqua 5,5 sur 6 lors des préliminaires<br />mais ne marqua que 5,5 sur 11 en finale.
|[[Victor Ciocâltea|V. Ciocâltea]] ([[Roumanie]])<br />[[Jan Hein Donner|J. Donner]] ([[Pays-Bas]])<br />S. Gligoric (Yougoslavie)
|-
| align="left" bgcolor="#f6f1ea" colspan="8" |En [[1964 aux échecs|1964]], Fischer boycotta l'olympiade de [[Tel Aviv-Jaffa|Tel-Aviv]]. Sans Fischer, les États-Unis terminèrent sixième.
|-
|[[olympiade d'échecs de 1966|1966]] 
|[[La Havane]] 
| médaille<br/> d'argent
| 15 / 17<br />(+14 −1 =2)
| Deuxième
| Médaille d'or remportée par Petrossian<br />Reshevsky et Lombardy étaient absents.<br />Fischer et Spassky firent match nul.
|[[Florin Gheorghiu|F. Gheorghiu]] (Roumanie)
|-
| align="left" bgcolor="#f6f1ea" colspan="8" |En [[1968 aux échecs|1968]], Fischer boycotta l'olympiade de [[Lugano]]. Sans Fischer, les États-Unis terminèrent quatrième.
|-
|[[olympiade d'échecs de 1970|1970]] 
|[[Siegen (Allemagne)|Siegen]] 
| médaille<br/> d'argent 
| 10 / 13<br />(+8 −1 =4)
|Quatrième 
|Médaille d'or remportée par Spassky.<br />Reshevsky, Evans, Benko, Lombardy<br /> et Mednis complétaient l'équipe américaine.
|B. Spassky ([[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]])
|}

=== Matchs ===
{|! class="wikitable centre alternance" style="text-align:center;"
|+Résultats des matchs
! Année 
!Adversaire
! Lieu(x)
! Match
! Gains
! Nulles
!Défaites
!Résultat
!Marque
|-
| rowspan=3|1957||[[Max Euwe]]||New York||Match exhibition en deux parties ||0||1||1||Match perdu||0,5–1,5
|-
|Dan Jacobo Beninson||New York||Match d'entraînement|| 2 || 3 || 0<ref name=Do129/> ||Victoire||3,5–1,5<ref>Donaldson & Tangborn 1999, pp. 51–52.</ref>
|-
|[[Rodolfo Cardoso]]||New York|| ||5||2||1||Victoire||6–2
|-
|1958||[[Dragoljub Janošević]]||Belgrade||Match d'entraînement||0||2||0||Égalité||1–1
|-
|1958||[[Milan Matulović]]||Belgrade|| ||2||1||1||Victoire||2,5–1,5
|-
|1961||[[Samuel Reshevsky]]||New York et<br/> Los Angeles||Match en 16 parties ||2||7||2||Match arrêté||5,5–5,5
|-
|1970||[[Tigran Petrossian]]||Belgrade||[[Match URSS - Reste du monde]]||2||2||0||rowspan=7|Victoire||3–1
|-
| rowspan=3|1971||[[Mark Taïmanov]]||[[Vancouver]]||Quart de finale des candidats||6||0||0||6–0
|-
| [[Bent Larsen]]||Denver||Demi-finale des candidats||6||0||0|||6–0
|-
| Tigran Petrosian||Buenos Aires||Finale des candidats||5||3||1||6,5–2,5
|-
|1972||[[Boris Spassky]]||Reykjavik||Championnat du monde||7||11||3<ref group=note>Fischer perdit la deuxième partie par forfait.</ref>||12,5–8,5
|-
|rowspan=2|1992|| [[Svetozar Gligorić]] || Sveti Stefan || Match d'entraînement ||6 || 3 || 1 || 7,5–2,5
|-
|Boris Spassky||Sveti Stefan<br/> et Belgrade||Match revanche non officiel||10||15||5||10–5
|}

=== Compétitions blitz et rapides ===
[[Fichier:Stevan Kragujevic, Bobi Fiser u Beogradu, sa jugoslovenskim sahistima, 1970.JPG|thumb|Bobby Fischer interviewé à Belgrade en 1970.]]
Le 17 juillet 1955, Fischer finit troisième du tournoi préliminaire, groupe B, du Championnat ''[[blitz (échecs)|rapid transit]]'' junior des États-Unis avec 3 points sur 5 (+3 −2) à [[Lincoln (Nebraska)|Lincoln]]<ref name=OConnell11/>, tournoi de [[blitz (échecs)|blitz]] (moins de 10s par coup) remporté par Robert Cross<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gino|nom1=Di Felice|titre=Chess Results, 1951 – 1955 : a comprehensive record with 1620 tournaments crosstables and 144 match scores, with sources|éditeur=[[McFarland & Company]]|année=2008|pages totales=608|passage=469|isbn=978-0-7864-4801-2}}</ref> devant Ronald Gross<ref>{{en}}''[http://bobbyfischer.net/bobby33.html The Man who knew Bobby Fischer]'' sur le site bobbyfischer.net.</ref>. En juillet 1956, il finit à la deuxième place du championnat ''rapid transit'' junior avec 4 points sur 5 (victoire de Feuerstein). L'année suivante, il remporta le titre de champion junior ''rapid transit'' en juillet 1957.

En 1956 et 1957, Fischer disputa les tournois rapides 50-50 de Log Cabin à West Orange (chaque joueur disposait de 50 minutes pour disputer la partie). Si son résultat en 1956 est inconnu (cinq rondes)<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=92}}</ref>, on sait que le 31 mars 1957, il marqua 4 points sur 5 (+3 =2, , classement inconnu)<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=120}}</ref>{{,}}<ref name=OConnell11/>.

Fin 1956, 1958 et 1971 il gagna le championnat ''rapid transit'' (blitz) du [[club d'échecs de Manhattan]].

=== Résultats contre les meilleurs joueurs des années 1950 et 1960 ===
Le score global de Fischer dans les parties à cadence normale (les parties en blitz ne sont pas comptées) contre les meilleurs joueurs soviétiques et occidentaux fut le suivant<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|p=205-208}}</ref> (les joueurs sont classés selon le nombre de parties disputées contre Fischer) :
{{colonnes|taille=30|1=
* 31 / 45 (+17 –11 =28) contre [[Boris Spassky]], y compris la partie perdue par forfait en 1972
::(+0 –3 =2 avant le match de 1972)
::(+7 –3 =11 lors du match de 1972)
::(+10 –5 =15 lors du match de 1992)
* 15,5 / 27 (+8 –4 =15) contre [[Tigran Petrossian]] (dont quatre victoires consécutives en 1971)
::(+3 –3 =12 avant le match de 1971)
::(+5 –1 =3 lors du match de 1971)
* 15,5 / 26 (+9 –4 =13) contre [[Samuel Reshevsky]]
::(+2 –2 =7 lors du match de 1961)
* 11,5 / 18 (+8 –3 =7) contre [[Pal Benko]]
* 9 / 16 (+6 –4 =6) contre [[Svetozar Gligorić]] avant 1990<br/> (dont cinq victoires consécutives de 1966 à 1970)
::(+1 –4 =6 avant 1966)
::(+6 –1 =3 dans un match d'entraînement en 1992)
* 13,5 / 15 (+13 –1 =1) contre [[Arthur Bisguier]]
* 10,5 / 13 (+10 –2 =1) contre [[Bent Larsen]]
::(+4 –2 =1 avant le match de 1971)
::(6-0 lors du match de 1971)
* 9 / 12 (+8 –2 =2) contre [[Friðrik Ólafsson|Fridrik Olafsson]]
* 4,5 / 11 (+2 –4 =5) contre [[Mikhaïl Tal]] (dont quatre parties perdues consécutivement en 1959, dernière partie disputée en 1962)
* 4 / 10 (+3 –5 =2) contre [[Efim Geller]]<br/> (dont trois défaites consécutives en 1965-1967)
* 5,5 / 10 (+4 –3 =3) contre [[Paul Keres]] (dernière partie disputée en 1962)
* 6 / 10 contre [[Borislav Ivkov]] (+4 –2 =4)
* 5 / 9 contre [[Robert Byrne]] (+2 –1 =6)
* 5,5 / 9 contre [[Vassily Smyslov]] (+3 –1 =5)
* 6 / 9 contre [[Miguel Najdorf]] (+4 –1 =4)
* 6,5 / 9 contre [[Lajos Portisch]] (+4 –0 =5)
* 7 / 9 contre [[Rodolfo Cardoso]] (+6 –1 =2)
::(+5 –1 =2 lors du match de 1957)
* 4 / 8 (+2 –2 =4)
** contre [[Viktor Kortchnoï]]
** contre [[Luděk Pachman|Ludek Pachman]]
* 5 / 8 contre [[Wolfgang Uhlmann]] (+3 –1 =4)
* 5,5 / 8
** contre [[Wolfgang Unzicker]] (+4 –1 =3)
** contre [[Miroslav Filip]] (+3 –0 =5)
* 7,5 / 8 (+7 –0 =1)
** contre [[Mark Taïmanov]] (6-0 lors du match de 1971)
** contre [[James Sherwin]] (de 1957 à 1966)
* 5 / 7 contre [[Milan Matulović]] (+4 –1 =2)
:: (+2 –1 =1 lors d'un match en 1958<ref group=note>Les coups joués dans trois parties du match exhibition de 1958 contre Matulovic – deux victoires de Fischer et une nulle – n'ont pas été retrouvés.</ref>)
* 5,5 / 7 (+5 –1 =1) contre [[Edmar Mednis]] (défaite en 1962)
* 6 / 7 contre [[Donald Byrne]] (+5 –0 =2)
* 6,5 / 7 (+6 –0 =1) contre [[Anthony Saidy]]
* 4 / 6
** contre [[Johannes Hendrikus Donner|Johannes Donner]] (+3 –1 =2)
** contre [[Larry Evans]] (+2 –0 =4)
* 5 / 6 contre [[William Addison]] (+4 –0 =2)
* 2,5 / 5 (+1 –1 =3) contre Arthur Feuerstein (défaite en 1956)
* 4 / 5 (+3 –0 =2) contre [[László Szabó (joueur d'échecs)|László Szabó]]
* 2 / 4 (+1 –1 =2) contre [[Florin Gheorghiu]] (défaite en 1966)
* 2,5 / 4
** contre [[Victor Ciocâltea]] (+2 –1 =1, défaite en 1962)
** contre [[Vlastimil Hort]] (+1 –0 =3)
** contre [[Aleksandar Matanović]] (+1 –0 =3)
* 3 / 4 (+3 –1 =0) contre [[René Letelier]] (défaite en 1959)
* 3,5 / 4 (+3 –0 =1)
** contre [[William Lombardy]]
** contre [[Hans Berliner]]
** contre [[Héctor Rossetto]]
* 4 / 4
** contre [[Dragoljub Minić]]
** contre [[Mario Bertok]]
* 1 / 3  contre [[Dragoljub Janošević]]
:: (deux nulles lors d'un match d'entrainement en 1958 et une défaite en 1967)
* 1,5 / 3 (+1 –1 =1) contre
** [[Max Euwe]] (en 1957 et 1960)
** Charles Kalme (défaite en 1957)
* 2 / 3
** contre [[Albéric O'Kelly de Galway]] (+1 –0 =2)
** contre [[Bruno Parma]] (+1 –0 =2)
** contre [[Raúl Sanguineti]] (+2 –1 =0, défaite en 1959)
** contre Bernardo Wexler (+2 –1 =0, défaite en 1960)
* 2,5 / 3 (deux victoires et une partie nulle)
** contre [[Óscar Panno]]
** contre [[Karl Robatsch]]
** contre [[Nicolas Rossolimo]]
** contre [[Robert Wade (joueur d'échecs)|Robert Wade]]
* 3 / 3 contre [[Theodor Ghițescu]]
* 0,5 / 2 : une nulle et une défaite (+0 –1 =1)
** contre Anthony Santasiere (défaite en 1957)
* 1 / 2 : 
** contre [[David Bronstein]] (+0 –0 =2)
** contre [[Ratmir Kholmov]] (+1 –1 =0)
** contre [[Erich Eliskases]] (+1 –1 =0)
** contre Eliot Hearst (+1 –1 =0)
* 1,5 / 2 : une victoire et une partie nulle contre
** [[Arnold Denker]], [[Leonid Stein]]
** [[Henrique Mecking]],  [[Mijo Udovčić]]
** [[Daniel Yanofsky]], [[Arturo Pomar]],
** [[Klaus Darga]]
* 2 / 2 : deux victoires contre
** [[Duncan Suttles]], [[Jorge Rubinetti]]
** [[Mato Damjanović]], [[Miguel Cuéllar Gacharná]]
** [[István Bilek]], Bernard Zuckerman, [[Herman Pilnik]]
* une partie perdue (+0 –1 =0) contre
** [[Vlatko Kovačević]] (en 1970)
** [[Maurice Fox]] (en 1956)
** Dieter Keller (en 1959)
** Carlos Jauregui (en 1959)
** César Muñoz (en 1960)
* une partie nulle (+0 –0 =1) contre
** [[Youri Averbakh]], [[Mikhaïl Botvinnik]]
** [[Lev Polougaïevski]], [[Robert Hübner]]
** [[Walter Browne]], [[Yair Kraidman]]
** [[Lubomir Kavalek]], [[Ljuben Popov]]
** [[Rudolf Teschner]], Milorad Knežević
** [[Jonathan Penrose]], Oleg Neikirch
* une victoire (+1 –0 =0) contre
** [[Vladimir Toukmakov]], [[Ulf Andersson]], [[Miguel Quinteros]],
** [[Bojan Kurajica]], [[Dražen Marović]], [[Hans Ree]],
** [[Moshe Czerniak]], Samuel Schweber, [[Ortvin Sarapu]],
** [[Guillermo García González]], [[Rudolf Marić]], [[Péter Dely]]
** [[Enver Bukić]], [[Győző Forintos]], Nikolai Minev
** [[László Bárczay]], [[Wolfgang Pietzsch]], [[Georgi Tringov]]
** [[Bogdan Śliwa]], [[Julio Bolbochán]], [[Petar Trifunović]]
** [[Milko Bobotsov]], [[Carlos Guimard]], [[Andreas Dückstein]]
}}

Ainsi, Mikhaïl Tal et Efim Geller furent les adversaires les plus difficiles pour Fischer. Boris Spassky était aussi un adversaire qu'il respectait : avant le match de [[1972 aux échecs|1972]], Spassky avait un score de trois victoires, deux parties nulles et aucune défaite contre lui.

=== Un retour aux échecs sur Internet ? (2001) ===
Le {{date-|9|septembre|2001}}, le joueur [[Royaume-Uni|britannique]] [[Nigel Short]], numéro 1 anglais, annonçait dans l'édition dominicale du ''[[Daily Telegraph]]'' avoir joué, depuis un an, de nombreuses parties sur la plate-forme de parties d'échecs en ligne de l'[[Internet Chess Club]] (ICC) contre un mystérieux joueur, utilisant le pseudonyme de ''Fischer'' et les avoir très majoritairement perdues. Nigel Short faisait part de sa {{citation|certitude, à 99 %}}, après analyse des parties, que son adversaire était bel et bien Bobby Fischer, estimant que le joueur d'échecs avait montré à cette occasion qu'il était probablement {{citation|plus fort en parties rapides que [[Garry Kasparov]]}}<ref name=chessbase>{{en}} [https://en.chessbase.com/post/the-third-coming-of-bobby-fischer- « ''The third coming of Bobby Fischer?'' »], ''[[Chessbase]].com'', 18 septembre 2001.</ref>. Plusieurs analystes se sont alors penchés sur les parties de ''Fischer'' sur l'ICC, et leurs conclusions sont divisées. Si certains estiment qu'il aurait pu effectivement s'agir de Bobby Fischer, d'autres rejettent catégoriquement l'hypothèse, arguant que certains coups ne semblent pas du tout correspondre au style de jeu du joueur américain. Le niveau de jeu élevé de « ''Fischer'' » pourrait provenir de l'assistance d'un ordinateur<ref name=chessbase/>.

Interrogé en janvier 2002 par la radio, Bobby Fischer a infirmé publiquement l'hypothèse qu'il aurait joué aux échecs sur internet<ref>{{en}} Mark Weeks, [http://chess960frc.blogspot.fr/2013/12/fischer-and-wild-variant-22.html « ''Fischer and 'Wild Variant 22'' »], ''chess960.blogspot.fr'', 21 décembre 2013.</ref>{{,}}<ref group=note>{{citation|Question : ''There has been news that you might have been playing on the Internet. Is that true?''<br> Bobby Fischer : ''Not true. That's a lot of BS.'' [...]<br> Question : ''Nigel Short said that he met someone on the Net that might have been you''.<br /> Bobby Fischer : ''He can say whatever he wants''.}}</ref>.

Fischer rappelait dans ses interviews qu'il ne jouait plus que des parties en [[échecs aléatoires Fischer]] (Fischer Random Chess) : {{citation|''The Old chess is dead''.}} (les vieux échecs sont morts)

== Style échiquéen ==
=== Quelques avis éclairés ===
Bobby Fischer définissait son style comme {{citation|éclectique}}<ref>{{Harvsp|Gufeld|Almarza-Mato|Morris|Unzicker|2002|p=130}}</ref>, alors qu'il est souvent qualifié de joueur au style ''classique''<ref>[[John Nunn]] a écrit ({{p.|181}}) dans ''The Development of Chess Style'': {{Citation|Fischer's style has always been universal, in many ways very classical}}.</ref> par opposition à [[Emanuel Lasker]], [[Aaron Nimzowitsch]] ou [[Mikhaïl Tal]].

Fischer est renommé pour son sens aigu d'analyse des [[Variante (échecs)|variantes]], comme l'atteste son texte (quasiment dépourvu de toute appréciation verbale) dans son livre ''Mes 60 meilleures parties''. Selon Carlos Almarza-Mato<ref>{{Harvsp|Gufeld|Almarza-Mato|Morris|Unzicker|2002|p=111}}</ref>, cette force tactique était l'arme principale de Fischer. Mais [[Anthony Saidy]] a écrit<ref>{{Harvsp|Saidy|1989|p=121}}</ref> qu'{{Citation|une partie de Fischer est une construction logique où les moments tactiques découlent naturellement d'une stratégie exacte}}. Saidy a ajouté<ref>{{Harvsp|Saidy|1989|p=120}}</ref> que Fischer {{Citation|traitait rationnellement le milieu de jeu, un peu dans le style de [[José Raúl Capablanca|Capablanca]] jeune, et ses attaques étincelantes étaient celles d'un [[Alexandre Alekhine|Alekhine]]}}. Selon Carlos Almarza-Mato<ref>{{Harvsp|Gufeld|Almarza-Mato|Morris|Unzicker|2002|p=131}}</ref>, le style de Fischer est {{citation|dynamique}} avant tout. Selon [[John Nunn]], le maître-mot caractérisant le style de Fischer est le [[pragmatisme]] : chercher la meilleure chance de succès avant tout, quel que soit le type de position auquel cela mène<ref>''The Development of Chess Style'', [[Max Euwe]] & [[John Nunn]], ed. Batsford, 1997, {{ISBN|0-7134-8167-6}}, {{p.|181}}.</ref>.

=== Exemples de fins de parties ===
{{Notation échiquéenne}}
{{diagramme d'échecs
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|Position avant 19. Tf6!! (Fischer - [[Pal Benko]], New York, 1963)}}
Le diagramme de gauche montre un exemple des « coups de tonnerre dans un ciel serein » dont Fischer était coutumier : dans cette partie contre [[Pal Benko]] du Championnat des États-Unis de [[1963 aux échecs|1963]], à New York, il joua :<br />'''19. Tf6!!''' (pour bloquer le pion f7 des Noirs ; si 19...Fxf6, le mat est inévitable après 20. e5). La partie se poursuivit par : '''19...Rg8 20. e5 h6 21. Ce2''' '''1-0'''.

{{diagramme d'échecs
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|Fischer-Taïmanov, Vancouver, 1971}}
Dans la partie Fischer - [[Mark Taïmanov]] (diagramme de droite) lors du match des Candidats au Championnat du Monde à [[Vancouver]] en [[1971 aux échecs|1971]], durant la {{2e}} partie :

Dans cette position très simplifiée, Fischer continua à jouer pour le gain, et l'obtint. Taïmanov, qui semblait croire la partie nulle déjà acquise, joua '''81...Re4?''', à quoi Ficher répliqua par '''82. Fc8!''' (si 82...Cf3, alors 83. Fb7+ et si 82...Cd3, alors 83...Ff5+, et les Noirs ne peuvent plus empêcher que le pion blanc parvienne en h5).

Il suivit : '''82...Rf4 83. h4 Cf3 84. h5 Cg5 85. Ff5 Cf3 86. h6 Cg5 87. Rg6 Cf3 88. h7 Ce5+ 89. Rf6''' '''1-0'''. Fischer était toujours prêt à jouer des heures et des heures de plus pour arriver au gain plutôt qu'à la partie nulle<ref>Pour toute cette section, voir les pages consacrées à Fischer dans {{Harvsp|Saidy|1989}}</ref>.
{{clr}}

== Quelques parties remarquables ==
{{Notation échiquéenne}}
=== Donald Byrne - Fischer, New York 1956 ===
Lors de cette partie disputée à [[New York]] en octobre 1956 lors du trophée Rosenwald, le plus fort tournoi disputé aux États-Unis cette année-là, Fischer, âgé de seulement treize ans (et déjà champion des États-Unis junior), bat avec les Noirs l'américain [[Donald Byrne]], à l'époque non titré mais classé quatrième plus fort joueur des États-Unis au début du tournoi. La partie, conduite dans un style d'attaque spectaculaire<ref>{{en}} [http://www.chessgames.com/perl/chessgame?gid=1008361 La partie sur chessgames.com] (consulté le 2 mars 2019).</ref> reçut l'un des deux prix de beauté décernés à l'issue du tournoi.
{{Article détaillé|Partie du siècle}}

=== Un lutteur acharné avec les Noirs ===
Les parties suivantes montrent la prédilection de Fischer, avec les Noirs, pour la [[défense est-indienne]] et la [[défense Grünfeld]]<ref>{{Harvsp|Giddins|2003|p=119-121}} (voir la section consacrée à Fischer appartenant au chapitre ''Some Players' Repertoires Analysed'')</ref>, soit deux [[ouverture (échecs)|ouvertures]] tendues où les Noirs jouent pour la ''contre-attaque''.

Ces deux lignes de jeu impliquent un important travail préparatoire, ce en quoi Fischer excellait : il jouait peu d'ouvertures, mais il les connaissait à fond<ref name="Giddins119">{{Harvsp|Giddins|2003|p=119}}</ref>. Il en va de même pour sa défense de prédilection face à '''1. e4''' : la « [[variante du pion empoisonné]] » de la [[Variante Najdorf|sicilienne Najdorf]]<ref>{{Harvsp|Giffard|2009|p=527}}</ref>. Cette ligne de jeu entraîne une lutte à couteaux tirés, où la moindre inexactitude peut être synonyme de défaite<ref>[[Raymond Keene]], ''{{lang|en|The Evolution of Chess Opening Theory}}'', Hardinge Simpole Publishing, 2002, {{p.|202-212}}. {{ISBN|0-9513757-6-8}} (section intitulée ''Fischer and the Poisoned Pawn'')</ref>.

==== René Letelier - Fischer, Leipzig 1960 ====
Dans la partie suivante, Fischer, après avoir donné la [[Qualité (échecs)|qualité]], [[Sacrifice (échecs)|sacrifie]] sa dame pour obtenir une attaque de mat forcée.

[[René Letelier]] - Bobby Fischer<br>[[Olympiade d'échecs de 1960]], [[Leipzig]] Défense est-indienne<ref>{{en}} [http://www.chessgames.com/perl/chessgame?gid=1008397 La partie sur chessgames.com] (consulté le 2 mars 2019).</ref> :<br>
'''1. d4 Cf6 2. c4 g6 3. Cc3 Fg7 4. e4 0-0!? 5. e5?! Ce8 6. f4 d6 7. Fe3 c5! 8. dxc5 Cc6 9. cxd6? exd6 10. Ce4?! Ff5! 11. Cg3?! Fe6 12. Cf3 Dc7 13. Db1 dxe5 14. f5 e4! 15. fxe6 exf3 16. gxf3 f5! 17. f4 Cf6 18. Fe2 Tfe8 19. Rf2 Txe6 20. Te1 Tae8 21. Ff3? Txe3! 22. Txe3 Txe3 23. Rxe3 Df4+! 24. abandon'''  '''0-1''' (24. Rxf4 est impossible car le roi blanc est mat après Fh6, et Fischer avait analysé la suite : 24. Rf2 Cg4+ 25. Rg2 Ce3+ 26. Rf2 Cd4 27. Dh1 Cg4+ 28. Rf1 Cf3 qui gagne).

Cette partie est révélatrice de la personnalité de Fischer : il jouait toujours « pour gagner », quitte à venir {{Citation|chercher l'adversaire sur son propre terrain}} ; il avait d'ailleurs en horreur les [[nulle de salon|nulles de salon]]<ref>Pour toute cette partie et son commentaire, voir {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Cary |nom1=Utterberg |titre=Dynamics of Chess Psychology |éditeur=Chess Digest |année=1994 |pages totales=219 |passage=184-194 et surtout p. 193 |isbn=978-0-87568-256-3}}</ref>.

==== Georgi Tringov - Fischer, La Havane 1965 ====
Dans la partie suivante, Fischer, avec les Noirs, après avoir subi une violente attaque de la part de Tringov<ref>Dans son livre ''Le Guide des échecs : Traité complet'' (voir biblio.), l'auteur [[Nicolas Giffard]] parle d'une « attaque violente élaborée en laboratoire » par les soviétiques pour contrer spécifiquement Fischer dans cette défense.</ref> contre sa variante fétiche du pion empoisonné de la Sicilienne Najdorf, trouve à l'ultime moment sur l'échiquier la défense adéquate ('''18... Cc6!!''') et renverse la partie, menaçant de mater son adversaire.

[[Georgi Tringov]] - Bobby Fischer<br>Mémorial Capablanca, [[La Havane]], [[1965 aux échecs|1965]], Sicilienne Najdorf, variante du pion empoisonné<ref>{{en}} [http://www.chessgames.com/perl/chessgame?gid=1044603 La partie sur chessgames.com] (consulté le 2 mars 2019).</ref> :<br>
'''1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6 6. Fg5 e6 7. f4 Db6 8. Dd2 Dxb2 9. Tb1 Da3 10. e5 dxe5 11. fxe5 Cfd7 12. Fc4 Fb4 13. Tb3 Da5 14. 0-0 0-0 15. Cxe6 fxe6 16. Fxe6+ Rh8 17. Txf8+ Fxf8 18. Df4 Cc6!! 19. Df7 Dc5+ 20. Rh1 Cf6!! 21. Fxc8 Cxe5! 22. De6 Ceg4! 0-1.'''

==== Viktor Kortchnoï - Fischer, Herceg Novi 1970 ====
Dans cette partie, Kortchnoï, un spécialiste de la défense est-indienne avec les Blancs, perd la partie contre Fischer dans le tournoi de Herceg Novi, joué immédiatement après le [[match URSS - Reste du monde]]<ref group=note>Le [[match URSS - Reste du monde]] fut considéré comme un championnat du monde de [[Blitz (échecs)|blitz]], malgré l'absence de [[Boris Spassky]].</ref>.

[[Viktor Kortchnoï]] - Bobby Fischer<br>Tournoi [[blitz (échecs)|blitz]] de [[Herceg Novi]], [[1970 aux échecs|1970]], Défense est-indienne<ref>{{en}} [http://www.chessgames.com/perl/chessgame?gid=1044673 La partie sur chessgames.com] (consulté le 2 mars 2019).</ref> :<br>
'''1. d4 Cf6 2. c4 g6 3. Cc3 Fg7 4. e4 d6 5. Fe2 0-0 6. Cf3 e5 7. O-O Cc6 8. d5 Ce7 9. Cd2 c5 10. a3 Ce8 11. b4 b6 12. Tb1 f5''' (les Noirs sont prêts pour lancer l'attaque côté roi.) '''13. f3 f4 14. a4 g5 15. a5 Tf6! 16. bxc5? bxc5 17. Cb3 Tg6 18. Fd2 Cf6''' (ou ...h5!) '''19. Rh1 g4''' (ou 19...h5) '''20. fxg4''' (forcé à cause de la menace 20...g3 et si 21. h3 Fxh3, etc.) '''...Cxg4 21. Tf3?''' (21. Ff3!) '''Th6 22. h3 Cg6 23. Rg1 Cf6 24. Fe1 Ch8!! 25. Td3 Cf7 26. Ff3 Cg5 27. De2 Tg6 28. Rf1''' (si 28. Rh2 ; 28. ...Dd7 qui menace 29. ...Cxh3, etc.) '''Cxh3 29. gxh3 Fxh3+ 30. Rf2 Cg4+ 31. Fxg4 Fxg4 32. abandon.'''  '''0-1'''

Il n'y a rien à faire contre la menace double 31...Fxe2 et 32...Dh4+.

== Contributions principales aux échecs ==
=== Théorie des ouvertures ===
Fischer était réputé pour la profondeur de ses analyses des [[Ouverture (échecs)|débuts de partie]], et il a contribué de manière significative à l'avancement de la théorie des [[Ouverture (échecs)|ouvertures]]<ref>{{Harvsp|Bisguier|Soltis|1974|p=208}}</ref>.

==== Ouvertures côté Blancs ====
Avec les Blancs, Fischer ouvrait presque toujours par 1. e4 : {{Citation|Je n'ai jamais ouvert mon jeu par le pion {{Citation|d}} — par principe<ref>Bobby Fischer, ''Mes 60 meilleures parties'', p. 372</ref>.}} Dans les commentaires d'une de ses parties, il jugeait : {{Citation| ''1.e4''. Le meilleur par expérience<ref>Bobby Fischer, ''Mes 60 meilleures parties'', p. 280</ref>{{,}}<ref group=note>{{Citation étrangère|lang=en|best by test}}</ref>.}} Cependant, pour surprendre ses adversaires, il expérimenta 1. c4 contre [[Lev Polougaïevski]] en [[1970 aux échecs|1970]] et lors du [[championnat du monde d'échecs 1972|championnat du monde d'échecs de 1972]] contre [[Boris Spassky]]. Il joua également 1. b3 en [[1970 aux échecs|1970]] lors du tournoi de [[Buenos Aires]] (contre [[Vladimir Toukmakov|Toukmakov]]) et lors du [[tournoi interzonal]] de Palma de Majorque (contre [[Miroslav Filip|Filip]] et contre [[Henrique Mecking|Mecking]])<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)|p=29}}</ref>.

Fischer était un expert reconnu de la [[partie espagnole]]<ref>{{Harvsp|Plisetski|Voronkov|1994|p=322}} (citant une lettre de [[Paul Keres]] datée du 20 mars 1972 adressée à la Fédération des échecs soviétique)</ref>, aussi bien sous sa forme [[Espagnole fermée|classique]], qu'avec l'[[variante d'échange de la partie espagnole|échange du fou b5 contre le cavalier c6]]<ref>{{Harvsp|Giffard|1993|p=217}}</ref>. Lors de l'[[olympiade d'échecs de 1966]] à [[La Havane]], il remporta trois parties contre [[Lajos Portisch|Portisch]], [[Svetozar Gligorić|Gligoric]] (en 25 coups) et contre [[Eleazar Jiménez|Jiménez]] avec la [[variante d'échange de la partie espagnole]].

Face à la [[défense sicilienne]] (avec les Blancs), Fischer développa la théorie sur la ligne de jeu débutant par 1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6 (ou 5...e6) 6. Fc4<ref name="cMüller 30" />{{,}}<ref>{{Harvsp|Mednis|1997|p=56 et 146}}</ref>. Dans sa prédilection pour le développement de son fou f1 en c4<ref>{{Harvsp|Giffard|2009|p=544}}</ref>, il n'a pas véritablement eu d'héritier au plus haut niveau, comme l'attestent les [[Base de données|bases de données]] de parties<ref group=note>En revanche, l'usage qu'il fit de l'[[attaque anglaise]] lors du match revanche de 1992 contre [[Boris Spassky]] contribua à populariser cette dernière.</ref>. Il a été encore moins suivi dans son usage (occasionnel) de l'[[attaque est-indienne]]<ref>{{Harvsp|Giddins|2003|p=120}}</ref>.

Cependant, Fischer, lorsque les Noirs s'étaient engagés sur ...e6, jouait plutôt par principe 3. Cc3 contre la [[défense française]], allant jusqu'à affirmer qu'il doutait de la correction de la Winawer (3...Fb4)<ref name="Giddins119"/>.

En [[1961 aux échecs|1961]], sous l'effet d'une défaite (avec les Noirs) contre Spassky l'année précédente, Fischer affirma dans l'article « ''A Bust to the King's Gambit'' » de la revue ''American Chess Quarterly'', que ses analyses réfutaient le [[gambit du roi]]<ref>Fischer, 1961, p. 4.</ref>. Fischer recommandait face au gambit du cavalier la ligne 1. e4 e5 2. f4 exf4 3. Cf3 d6<ref>Fischer, 1961, p. 4–9.</ref>, qui est maintenant dénommée défense Fischer du gambit du roi<ref>{{Harvsp|Kortchnoï|Zak|1975|p=39}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Estrine|Glaskov|1982|p=115}}</ref>{{,}}<ref>[[Andrew Soltis]], cité par {{Harvsp|Müller|2009|p=29}}</ref>. Cependant, Fischer joua plus tard le gambit du roi dans trois parties officielles qu'il gagna toutes (en préférant à 3. Cf3, le gambit du fou : 3. Fc4)<ref>{{Harvsp|Wade|O'Connell|1993|p=27, 76–77, 253 et 256}}</ref>.

==== Ouvertures côté Noirs ====
Bobby Fischer était un maître, côté Noirs, de la [[variante Najdorf]] et de la [[Défense est-indienne]]<ref>[[Andrew Soltis]], cité par {{Harvsp|Müller|2009|p=29, 32–33}}</ref>. Il fit usage avec succès de la [[Défense Grünfeld]] lors de la [[partie du siècle]] et contre le champion du monde de l'époque, [[Mikhaïl Botvinnik]], en [[1962 aux échecs|1962]], lors de leur unique confrontation (score : 1/2 - 1/2). Lors de cette dernière, il réfuta ''sur l'échiquier'', en introduisant une nouveauté théorique, le travail d'analyse préparatoire du champion soviétique<ref>L. S. Blackstock, cité par {{Harvsp|Wade|O'Connell|1993|p=36}}</ref>{{,}}<ref>[[Andrew Soltis]], cité par {{Harvsp|Müller|2009|p=25}}</ref>.

Fischer prouva la correction de la [[variante du pion empoisonné]] de la [[sicilienne Najdorf]] (1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6 6. Fg5 e6 7. f4 Db6)<ref name="cMüller 30" />. Sur dix parties officielles avec les Noirs où il eut recours à la variante du pion empoisonné, Fischer en remporta cinq, annula quatre et perdit une, la onzième de son match de [[1972 aux échecs|1972]] contre Spassky. À la suite de l'usage qu'il en fit, la variante acquit une aura de respectabilité et fut employée par de nombreux joueurs de l'élite mondiale<ref>{{Harvsp|Georgiev|Kolev|2007|p=6}}</ref>.

=== Fins de partie ===
Bobby Fischer avait une précision d'horlogerie dans le domaine des fins de partie<ref>{{Harvsp|Bisguier|Soltis|1974|p=214}}</ref>. [[Jeremy Silman]] le classa parmi les cinq meilleurs joueurs de tous les temps dans ce domaine, avec [[Emanuel Lasker]], [[Akiba Rubinstein]], [[José Raúl Capablanca]] et [[Vassily Smyslov|Vasily Smyslov]]. Silman a utilisé l'expression {{Citation|maître des finales de fous}}<ref>{{Harvsp|Silman|2007|p=510–23}}</ref>.

La finale tour, fou et pions contre tour, cavalier et pions a parfois été baptisée du nom de {{Citation|finale de Fischer}} ({{en}} ''Fischer Endgame'') du fait de trois victoires instructives de Fischer (avec le fou) sur [[Mark Taïmanov]] en [[1970 aux échecs|1970]] et [[1971 aux échecs|1971]]<ref>{{Harvsp|Müller|Lamprecht|2001|p=304}}</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Mayer|1997|p=201}}</ref>. L'une des parties eut lieu lors de l'Interzonal de [[1970 aux échecs|1970]] et les deux autres se déroulèrent lors du quart de finale de match des candidats.

=== La cadence Fischer ===
En [[1989 aux échecs|1989]], Bobby Fischer avait déposé un [[brevet]] pour une [[pendule d'échecs]] qui ajoute un certain temps supplémentaire pour chaque coup joué afin d'éviter le [[zeitnot]] (manque de temps en fin de partie). La « cadence Fischer » a été depuis adoptée par la [[Fédération internationale des échecs]] et est très souvent pratiquée en tournoi.

=== Les échecs aléatoires Fischer ===
En 1992, Bobby Fischer vint en à Belgrade pour préparer son second match contre Boris Spassky. Il demanda  à Svetozar Gligoric de lui fournir toutes les parties disputées depuis 1972 dans les variantes d'[[ouverture (échecs)|ouverture]] qu'il pratiquait. Le joueur yougoslave les lui présenta sur son ordinateur et Fischer fut surpris de la quantité de parties qu'il devait étudier. Le champion américain réalisa alors l'effort qu'il devait fournir pour mettre à jour ses connaissances dans la théorie des ouvertures d'échecs<ref>John Donaldson, ''Bobby Fischer and his world'', 2020, p. 55</ref>.

En [[1996 aux échecs|1996]], il créa une variante du jeu d'[[échecs]] : les [[échecs aléatoires Fischer]] où la position initiale des pièces est tirée au sort (en respectant certaines règles). Ce qui annulait l'apprentissage des variantes d'ouvertures dans les règles classiques. Il a refusé depuis de jouer une partie qui ne se déroulerait pas selon ses règles.
{{Article détaillé|Échecs aléatoires Fischer}}

== Place dans l'histoire ==
=== Dans le panthéon échiquéen ===
[[Fichier:Schaker Bobby Fisher aan bord (archief), Bestanddeelnr 924-7362.jpg|thumb|Bobby Fischer en juillet 1971.]]
[[Garry Kasparov]] a un jour qualifié Bobby Fischer comme suit : {{Citation|''perhaps the most mythologically shrouded figure in chess''}}<ref name="Kasparov207" />, ce que l'on peut traduire par {{Citation|probablement la personnalité du monde des échecs la plus mythifiée}}.

Il y a débat sur le fait de savoir si, comme Kasparov l'a déclaré, {{citation|Fischer peut tout simplement être considéré comme (…) le plus grand joueur d'échecs de tous les temps<ref name="Bobby Fischer sur la diagonale du fou"/>}}. Le grand rival de Fischer, [[Mikhaïl Tal]], l'encensa comme {{Citation|le plus grand génie descendu des cieux des échecs}}<ref>{{Harvsp|Saidy|Lessing|1974|p=226}}</ref>.

Kasparov écrivit que Fischer {{Citation|devint le catalyseur d'une avalanche de nouvelles idées, un révolutionnaire dont la révolution est toujours en marche}}<ref>[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,1707222,00.html The Chessman], ''Time'', 26 janvier 2008</ref>. Cependant, [[Leonard Barden]] est d'avis que {{Citation|La plupart des experts le placent en seconde ou troisième position, après Garry Kasparov mais probablement avant [[Anatoli Karpov]]}}<ref>{{Article | langue=en
| prénom1=Leonard | nom1=Barden | titre=Bobby Fischer|url=http://www.guardian.co.uk/obituaries/story/0,,2243266,00.html
| lien périodique=The Guardian | périodique=The Guardian | jour=19 | mois=janvier | année=2008 | consulté le=17 décembre 2011}}</ref>.

Sur le plan des [[ouverture (échecs)|ouvertures]], Kasparov {{incise|qui jouait aussi la [[défense est-indienne]] et la [[défense Grünfeld]]}} est à l'origine de beaucoup plus d'innovations que Fischer, et Kasparov laisse aussi un héritage plus important pour le monde des échecs<ref>On peut notamment citer ses trois séries de livres sur les échecs : {{lang|en|''My Great Predecessors''}} (2003–2006), {{lang|en|''Garry Kasparov on Modern Chess''}} (2007–2010) et {{lang|en|''Garry Kasparov on Garry Kasparov''}} (2011).</ref>, d'autant plus que Fischer s'est retiré très tôt.

Selon [[Anthony Saidy]]<ref>Conclusion de la section consacrée à Fischer dans {{Harvsp|Saidy|1989}}. Le livre de Saidy se clôt avec l'évocation de Garry Kasparov.</ref>, le monde des échecs attendait monts et merveilles de Fischer, et a été frustré par sa retraite prématurée.

== Dans les arts et la culture populaire ==

=== Filmographie ===

==== Cinéma ====
* [[1993 au cinéma|1993]] : ''[[À la recherche de Bobby Fischer]] (Searching for Bobby Fischer)'' de [[Steven Zaillian]]. Ce film emploie le nom de Fischer dans son titre, alors qu'il a en fait pour sujet la vie de [[Joshua Waitzkin]]<ref>{{Article |langue=en |url=http://rogerebert.suntimes.com/apps/pbcs.dll/article?AID=/19930811/REVIEWS/308110301/1023 |titre=Searching for Bobby Fischer review |prénom1=Roger |nom1=Ebert |lien auteur1=Roger Ebert |périodique=''[[Chicago Sun-Times]]'' |jour=11 |mois=août |année=1993 |consulté le=2009-11-04}}</ref>. Le titre fait référence à la recherche d'un successeur pour Bobby Fischer, après le retrait de la compétition de ce dernier. Dans le livre dont est inspiré le film, le narrateur est à la recherche de Fischer pendant un court moment, et imagine ce qu'il lui dirait s'il le rencontrait. Dans un manuscrit resté inédit de [[1997 aux échecs|1997]], Fischer s'est plaint de cette exploitation de son nom<ref>{{Harvsp|DeLucia|DeLucia|2009|p=252}}</ref>.</small>
* [[2015 au cinéma|2015]] : ''[[Le Prodige (film, 2014)|Le Prodige]] (Pawn Sacrifice)'' d'[[Edward Zwick]], avec [[Tobey Maguire]] dans le rôle de Bobby Fisher.
* [[2021]] : ''[[Tchempion mira]]'' d'[[Alexeï Sidorov]], joué par Pekka Strang.

==== Télévision ====

===== Séries télévisées =====
* Dans la série ''[[New York, section criminelle]]'', l'épisode « [[Liste des épisodes de New York, section criminelle|Échec et mat]] » (''Gone'') est basé sur Bobby Fischer.
* Dans la série ''[[Endgame (série télévisée)|Endgame]]'', le héros principal rejoue seul la [[Partie du siècle]] entre Fischer et [[Donald Byrne]]. Lorsqu'il modifie un coup de Byrne, il en arrive à la conclusion que même si celui-ci avait changé de tactique il aurait perdu, d'où son admiration pour Fischer.
* Dans la série ''[[Mike Tyson Mysteries]]'' (saison 1, épisode 2, « Le Jugement Dernier Ultime »), le corps de Bobby Fischer est gardé dans du formol par la société [[International Business Machines|IBM]], et son cerveau a été implanté dans le [[superordinateur]] [[Deep Blue]]. Cela fait référence à la prétendue « intervention humaine » au cours du [[Matchs Deep Blue contre Kasparov|match revanche Deep Blue / Kasparov]].

=== Littérature ===
* Le nom de Bobby Fischer est mentionné dans le roman de [[Milan Kundera]] ''Le Livre du rire et de l'oubli''.
* La partie d'échecs finale de ''[[L'Échiquier du mal]]'' de Dan Simmons est la première partie du [[Championnat du monde d'échecs 1972]].
* ''Le Coup du fou'', de l’Italien Alessandro Barbaglia traite de la vie de Bobby Fischer et de sa confrontation avec Boris Spassky à travers une longue méditation convoquant les figures de l’Iliade et de son père disparu.
* Dans ''Le Duel'', roman policier d'Arnaldur Indridason, Marion Briem (mentor du célèbre commissaire Erlendur) enquête sur la mort d'un jeune homme dans un cinéma de Reykjavik. En pleine Guerre Froide, on assiste aux préparatifs du Match du Siècle opposant Fischer à Spassky, en particulier aux caprices et tergiversations de Fischer .

=== Musique ===
* La comédie musicale ''[[Chess (comédie musicale)|Chess]]'' relate l'histoire de deux champions d'échecs, désignés seulement comme {{Citation|L'Américain}} et {{Citation|Le Russe}}. Elle est librement inspirée du Championnat du monde de [[1972 aux échecs|1972]] entre Fischer et Spassky<ref>William Hartston, ''Chess: The Making of the Musical'', [[Pavilion Books]], 1986, p. 10, {{ISBN|1-85145-006-8}}.</ref>. Dans des versions ultérieures du spectacle, {{Citation|L'Américain}} est dénommé {{Citation|Freddie Trumper}} et {{Citation |Le Russe}} est {{Citation|Anatoly Sergieveski}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Harold C. |nom1=Schonberg |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=940DE7D9163EF93BA35756C0A96E948260 |titre=Theater; Does Anyone Make a Bad Move In 'Chess'? |périodique=''[[The New York Times]]'' |jour=8 |mois=mai |année=1998 |consulté le=15-11-2009}}</ref>.
* Lors du match de championnat du monde de [[1972 aux échecs|1972]] entre Fischer et Spassky, le compositeur soviétique [[Vladimir Vyssotski|Vladimir Vysotsky]] écrivit un cycle ironique ''En l'Honneur de la couronne des échecs'' composé de deux chansons. La première est au sujet de la préparation pour le match contre Fischer d'un travailleur soviétique de base ; la seconde chanson est au sujet du jeu. De nombreuses expressions issues de ces chansons sont devenues des phrases fétiches dans la culture russe<ref>{{ru}} [http://www.kulichki.com/vv/ovys/articles/0018.html Chess Problems] (à propos des chansons d'échecs de Vladimir Vysotsky)</ref>.
* La chanson ''Cue Fanfare'' de [[Prefab Sprout]], de l'album ''Swoon'', comporte les paroles : {{Citation étrangère|lang=en|When Bobby Fischer's plane touches the ground/He'll take those Russian boys and play them out of town/Playing for blood as grandmasters should.}}
* Le groupe de [[metal progressif]] OSI a enregistré la chanson ''OSIdea 9'', laquelle met en avant des extraits de l'interview aux propos décousus de Bobby Fischer par une station de radio après son arrestation au Japon. Dans cette interview, Fischer affirme que le gouvernement des États-Unis le torturera et le tuera dès qu'il sera extradé là-bas.
* La chanson ''[[A Rook House For Bobby]]'' du groupe Post-rock [[I Like Trains]] est au sujet de la fuite de Fischer par rapport au système judiciaire des États-Unis.
* Le groupe de [[rock expérimental]] [[Zëro]] lui a consacré une chanson, ''Bobby Fischer'', sur son second album, ''Diesel Dead Machine''.

=== Jeu vidéo ===
* On peut entendre son nom dans le jeu vidéo ''[[The Last of Us]]'' quand on interagit avec un échiquier dans la ville de Bill.

== Publications ==
;Livres de Fischer traduits en français
* {{en}} ''My 60 Memorable Games'', Simon & Schuster, New York, 1969 ; Faber and Faber, Londres, 1969 (notation descriptive) ; 
** réédition, Batsford, 2008 (notation algébrique).
* ''Mes 60 meilleures parties'', (trad. [[Parviz Abolgassemi]]) Stock, 1972 ; Garnier, 1982 {{ISBN|978-2-7370-0121-5}} ; édition corrigée, Editéchecs, 1995 {{ISBN|2-9508587-0-8}}{{commentaire biblio|Parties jouées entre 1957 et 1967. Préface de [[Chantal Chaudé de Silans]].}}
* {{en}} ''Bobby Fischer Teaches Chess'' avec Donn Mosenfelder et Stuart Margulies, Bantam Books, mai 1966, {{ISBN|0-553-26315-3}}.
* ''Bobby Fischer vous apprend les échecs'', Fernand Nathan, 1972.

;Livres en anglais
* {{en}} ''Bobby Fischer's Games of Chess'', Simon & Schuster, New York, 1959. {{ISBN|0-923891-46-3}}. {{commentaire biblio|Une collection de 34 parties légèrement annotées : la partie Donald Byrne-Fischer de 1956, les 13 parties du championnat des États-Unis 1957-1958 et les 20 parties du tournoi interzonal de 1958.}}
* {{en}} ''I Was Tortured in the Pasadena Jailhouse!'', 1982, pamphlet.

;Articles parus en anglais
* {{Article|langue=en|titre=A Bust to the King's Gambit|périodique=American Chess Quarterly|volume= 1|numéro=1|pages=3–9|date=été 1961}}.
* {{Article|langue=en|titre=The Russians Have Fixed World Chess|périodique=[[Sports Illustrated]]|date=août 1962}}.
* {{Article|langue=en|titre=The Ten Greatest Masters in History|périodique=Chessworld|volume= 1|numéro=1|date=janvier–février 1964|pages=56–61}}.
*  {{en}} ''Checkmate'', rubrique parue de 1966 à 1969 dans ''[[Boys' Life]]''.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=note}}

=== Références ===
{{Références nombreuses|taille=24|références=
<ref name="Bobby Fischer sur la diagonale du fou">[https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3382,36-1001176@51-1001173,0.html « Bobby Fischer sur la diagonale du fou »], ''[[Le Monde]]'', 18 janvier 2008.</ref>
<ref name="Kasparov207">{{Harvsp|Kasparov|2004|p=207}}</ref>
<ref name="Brady 233">{{Harvsp|Brady|2011|p=233}}</ref>
<ref name="WadeOConnell 1 93">{{Harvsp|Wade|O'Connell|1974|id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|texte=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)|p=93}}</ref>
<ref name="Brady33">{{Harvsp|Brady|1993|p=33}}</ref>
<ref name="Brady 34-35">{{Harvsp|Brady|1993|p=34-35}}</ref>
<ref name="Brady 40-41">{{Harvsp|Brady|1993|p=40-41}}</ref>
<ref name="cMüller 30">[[Andrew Soltis]], cité par {{Harvsp|Müller|2009|p=30}}</ref>
}}

== Annexes ==
{{Autres projets|commons=Category:Bobby Fischer}}
=== Bibliographie ===
==== Articles sur Fischer ====
*{{Article|langue=en|auteur=William Nack|périodique=[[Newsweek]]|titre=The Kid|date=20 janvier 1958}}
*{{Article|langue=en|auteur=Ralph Ginzburg|périodique=[[Harper's Magazine]]|titre=Portrait of a Genius As a Young Chess Master|date=Janvier 1962}}
*{{Article|langue=en|titre=Bobby Fischer is a ferocious winner|auteur=Brad Darrach|périodique=[[Life]]|date=12 novembre 1971}}
*{{Article|langue=en|auteur=William Nack|périodique=[[Sports Illustrated]]|titre=Bobby Fischer|date=29 juillet 1985}}

==== Livres sur Fischer ====
* {{Ouvrage | prénom1=Elie | nom1=Agur | titre=Bobby Fischer. Une étude de son approche des échecs | éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]] | collection=[[Europe Échecs]] | année=1994 | isbn=978-2-246-48741-8}}
* {{Ouvrage | auteur1=[[Fernando Arrabal]] | titre=Fischer | sous-titre=le roi maudit | éditeur=[[Éditions du Rocher]] | année=1980 | isbn=978-2-268-01418-0}}
* {{Ouvrage | auteur1=Fernando Arrabal | titre=Sur Fischer, initiation aux échecs | éditeur=[[Éditions du Rocher]] | année=1974 | isbn=}}{{Commentaire biblio|Outre une rapide initiation aux échecs, le livre contient toutes les parties du championnat du monde de 1972 ainsi que les résultats des olympiades d'échecs, des tournois interzonaux et des tournois des candidats jusqu'en 1972.}}
* {{Ouvrage | prénom1=Gedeon | nom1=Barcza | lien auteur1=Gedeon Barcza | prénom2=Laszlo | nom2=Alfody | prénom3=Jeno | nom3=Kapu | traducteur=Alphonse Grunenwald | titre=Les Champions du Monde du jeu d'échecs, tome 2 | sous-titre=de Botvinnik à Fischer | éditeur=[[Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset]] et [[Éditions Fasquelle|Fasquelle]] | année=1987 | isbn=978-2-246-33421-7}}{{Commentaire biblio|Le chapitre sur Fischer a été écrit par Barcza.}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Arthur | nom1=Bisguier | lien auteur1=Arthur Bisguier | prénom2=Andrew | nom2=Soltis | lien auteur2=Andrew Soltis | titre=American Chess Masters from Morphy to Fischer | éditeur=[[Macmillan Publishers|Macmillan]] | année=1974 | isbn=0-02-511050-0}}
* {{Ouvrage | prénom1=Frank | nom1=Brady | titre=Bobby Fischer | éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]] | collection=Échecs | année=1993 | isbn=978-2-228-88638-3}}{{Commentaire biblio|Biographie jusqu'en 1972. Traduction de {{en}} ''Bobby Fischer, Profile of a Prodigy'', Dover Publications, 1990 {{ISBN|978-0-486-25925-3}}, qui ne reprend pas les exemples de parties de Fischer présents dans l'édition anglaise.}}
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Frank |nom1=Brady |titre=Fin de partie |lieu=Paris/37-Monts |éditeur=[[Aux Forges de Vulcain]] |collection=Essais |année=2018 |pages totales=476 |isbn=978-2-37305-027-1}}{{Commentaire biblio|Biographie. Traduction de {{en}} ''Endgame'', Crown, 2011.}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Franck | nom1=Brady | titre=Endgame | éditeur=Crown | année=2011 | isbn=}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Franck | nom1=Brady | titre=Profile of a prodigy | éditeur=[[Dover Publications|Dover]] | année=1973 | isbn=}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Robert E. | nom1=Burger | titre=The Chess of Bobby Fischer | éditeur=McGraw-Hill | année=1975 | isbn=}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=David | nom1=DeLucia | prénom2=Alessandra | nom2=DeLucia | titre=Bobby Fischer Uncensored | éditeur= | année=2009 | isbn=}}
* {{Ouvrage | langue=en |prénom1=John|nom1= Donaldson|titre=Bobby Fischer and his World|éditeur=Siles Press|lieu= Los Angeles|date= 2020|isbn=}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Max | nom1=Euwe | lien auteur1=Max Euwe | titre=Bobby Fischer and his Predecessors | éditeur=Bell & Sons | année=1976 | isbn=}}
* {{Ouvrage | prénom1=Nicolas | nom1=Giffard | lien auteur1=Nicolas Giffard | titre=Le Guide des échecs | sous-titre=Traité complet | éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]] | collection=Bouquins | année=1993 | pages totales=1591 | isbn=978-2-221-05913-5}}
* {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Nicolas | nom1=Giffard | titre=Le Nouveau Guide des échecs | sous-titre=Traité complet | lieu=Paris | éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]] | collection=Bouquins | année=2009 | pages totales=1701 | isbn=978-2-221-11013-3}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Svetozar | nom1=Gligorić | lien auteur1=Svetozar Gligorić | titre=Fischer vs. Spassky | sous-titre=The Chess Match of the Century | éditeur=[[Simon & Schuster|Simon and Schuster]] | année=1972 | pages totales=127 | isbn=978-0-671-21397-8}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Eduard | nom1=Gufeld | prénom2=Carlos | nom2=Almarza-Mato | prénom3=Mike | nom3=Morris | prénom4=Wolfgang | nom4=Unzicker | prénom5=Gudmundur | nom5=Thorarinsson | prénom6=Bragi | nom6=Kristjànsson | prénom7=Bob | nom7=Long | titre=Bobby Fischer | sous-titre=from chess genius to legend | éditeur=Thinkers Press, Inc. | année=2002 | isbn=978-0-938650-84-3}}
* {{Ouvrage | prénom1=Borislav | nom1=Ivkov | lien auteur1=Borislav Ivkov | titre=Le Championnat du monde de Bobby Fischer | éditeur=[[Éditions du Rocher]] | année=1998 | isbn=978-2-268-03017-3}}
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Garry |nom1=Kasparov |lien auteur1=Garry Kasparov |titre=On My Great Predecessors |sous-titre=Fischer |tome=4 |lieu=Londres |éditeur=[[Everyman Chess]] |année=2005 |mois=1 |jour=1 |pages totales=496 |isbn=978-1-85744-395-0}}.
* {{Ouvrage | prénom1=Paul | nom1=Keres | lien auteur1=Paul Keres | prénom2=Iivo | nom2=Neï | lien auteur2=Iivo Neï | titre=4x25, Mes parties favorites de Fischer, Spassky, Kortchnoï et Larsen | éditeur=Chessy | année=2005 | année première édition=1975 | isbn=}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Edmar | nom1=Mednis | lien auteur1=Edmar Mednis | titre=How to beat Bobby Fischer | éditeur=Bantam | année=1997 | numéro d'édition=2 | année première édition=1973 | pages totales=289 | isbn=0-486-29844-2 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=07aSV1BjWiYC&printsec=frontcover}}{{Commentaire biblio|Toutes les défaites de Fischer entre 1958 et 1972, analysées et commentées par Mednis.}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Karsten | nom1=Müller | lien auteur1=Karsten Müller | titre=Bobby Fischer : The Career and Complete Games of the American World Chess Champion | éditeur=Russell Enterprises, Inc. | année=2009 | isbn=978-1-888690-68-2}}
* {{Ouvrage | auteur1=[[Bruce Pandolfini]] | titre=Chefs-d'oeuvre de Bobby Fischer | lieu=Paris | éditeur=[[Éditions Solar|Solar]] | collection=Solar-échecs | année=1990 | pages totales=143 | isbn=978-2-263-01459-8 | oclc=417598085}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Dimitri | nom1=Plisetski | prénom2=Sergueï | nom2=Voronkov | titre=Russians versus Fischer | éditeur=Moscow Chess World | année=1994 | isbn=}}
* {{Ouvrage | prénom1=Anthony | nom1=Saidy | lien auteur1=Anthony Saidy | titre=La Lutte des idées aux échecs | éditeur=[[Hatier]] | collection=Échecs | année=1989 | isbn=978-2-218-01837-4}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Anthony | nom1=Saidy | prénom2=Norman | nom2=Lessing | titre=The World of Chess | éditeur=[[Random House]] | année=1974 | isbn=0-394-48777-X}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Andrew | nom1=Soltis | lien auteur1=Andrew Soltis | titre=Bobby Fischer rediscovered | éditeur=Batsford | année=2003 | isbn=}}{{Commentaire biblio|Cent parties de Fischer commentées par Soltis}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Renzo | nom1=Verwer | titre=Bobby Fischer for beginners | éditeur=[[New in Chess]] | année=2010 | isbn=}}
* {{Ouvrage | prénom1=Robert G. | nom1=Wade | prénom2=Kevin J. | nom2=O'Connell | titre=Les Parties d'échecs de Bobby Fischer | tome=1 | éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]] | année=1974 | numéro d'édition=1 | isbn=978-2-228-88669-7 | id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 1)}}
* {{Ouvrage | prénom1=Robert G. | nom1=Wade | prénom2=Kevin J. | nom2=O'Connell | titre=Les Parties d'échecs de Bobby Fischer | tome=2 | éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]] | année=1974 | numéro d'édition=1 | isbn=978-2-228-88669-7 | id=Wade et O'Connell, 1974 (t. 2)}}
* {{Ouvrage | prénom1=Robert G. | nom1=Wade | prénom2=Kevin J. | nom2=O'Connell | titre=Les Parties d'échecs de Bobby Fischer | éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]] | année=1993 | numéro d'édition=2 | isbn=978-2-228-88669-7}}

==== Livres sur la technique des ouvertures et des finales ====
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Jakov | nom1=Estrine | lien auteur1=Jakov Estrine | prénom2=I. B. | nom2=Glaskov | titre=Play the King's Gambit | volume=1 | éditeur=[[Pergamon Press]] | année=1982 | isbn=}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Kiril | nom1=Georgiev | prénom2=Atanas | nom2=Kolev | titre=The Sharpest Sicilian : A Black Repertoire with 1.e4 c5 2. Nf3 d6 | lieu=Sofia, Bulgarie | éditeur=Simolini 94 | année=2007 | isbn=}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Steve | nom1=Giddins | titre=How to build your chess opening repertoire | éditeur=Gambit Publications Ltd | année=2003 | pages totales=144 | isbn=978-1-901983-89-0}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Viktor | nom1=Kortchnoï | lien auteur1=Viktor Kortchnoï | prénom2=Vladimir | nom2=Zak | titre=The King's Gambit | éditeur=Chess Digest | année=1975 | isbn=}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Steve | nom1=Mayer | titre=Bishop versus Knight | sous-titre=The Verdict | éditeur=Batsford | année=1997 | pages totales=223 | isbn=1-879479-73-7}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Karsten | nom1=Müller | prénom2=Frank | nom2=Lamprecht | titre=Fundamental Chess Endings | éditeur=Gambit Publications | année=2001 | isbn=1-901983-53-6}}
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Jeremy | nom1=Silman | titre=Silman's Complete Endgame Course | sous-titre=From Beginner to Master | éditeur=Siles Press | année=2007 | pages totales=530 | isbn=978-1-890085-10-0 | isbn2=1-890085-10-3}}

=== Documentaire ===
* {{DVDBibliographie|langue=en|vo=en|prénom réalisateur=Liz|nom réalisateur=Garbus|titre={{Lien|langue= en|trad= Bobby Fischer Against the World|fr= 64 cases pour un génie : Bobby Fischer|texte= Bobby Fischer Against the World}}|distributeur=HBO Documentary Films|année=2011|durée=94 minutes. VF effectuée par [[Arte]] sous le titre ''64 cases pour un génie : Bobby Fischer''}}.

=== Film ===
* ''[[Le Prodige (film, 2014)|Le Prodige]]'' (''Pawn Sacrifice''), film biographique américain d'[[Edward Zwick]] sorti en [[2014 au cinéma|2014]].

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* {{Findagrave}}

{{Succession/Début}}
{{Succession/Ligne 
 |nom = [[Championnat des États-Unis d'échecs|Champion d'échecs des États-Unis]]
 |avant = [[Arthur Bisguier]]
 |après = [[Larry Evans]]
 |période = 1958-1961
}}
{{Succession/Ligne 
 |nom = Champion d'échecs des États-Unis
 |avant = [[Larry Evans]]
 |après = Larry Evans
 |période = 1963-1967
}}
{{Succession/Ligne 
|nom=[[Championnat du monde d'échecs|Champion du monde d'échecs]]
 | avant = [[Boris Spassky]]
 | période = 1972-1975 
 | après = [[Anatoli Karpov]]
}}
{{Succession/Fin}}

{{Portail|échecs|États-Unis|Islande}}
{{Bon article|vote=BA|oldid=73459030|date=23 décembre 2011}}

{{DEFAULTSORT:Fischer, Bobby}}
[[Catégorie:Grand maître international américain]]
[[Catégorie:Grand maître d'échecs précoce]]
[[Catégorie:Naissance en mars 1943]]
[[Catégorie:Naissance à Chicago]]
[[Catégorie:Décès en janvier 2008]]
[[Catégorie:Décès à 64 ans]]
[[Catégorie:Champion du monde d'échecs]]
[[Catégorie:Personnalité morte en exil]]
[[Catégorie:Antisémitisme]]
[[Catégorie:Antiaméricanisme]]
[[Catégorie:Cas de psychiatrie]]
[[Catégorie:Personne citée dans le scandale des Panama Papers]]
[[Catégorie:Décès à Reykjavik]]
[[Catégorie:Finaliste du championnat du monde d'échecs]]
[[Catégorie:Réfugié américain]]
[[Catégorie:Théoricien du jeu d'échecs]]