Bibliothèque judaïque centrale

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L’édifice de la Bibliothèque Judaïque Centrale, 5 rue Tłomackie
La façade du bâtiment. L’inscription en polonais et en hébreu reconstruite en 2016

La Bibliothèque judaïque centrale [1],[2],[3],[4] est la bibliothèque, inexistante aujourd’hui, recueillant des archives relatives au judaïsme et à l’histoire des Juifs en Pologne.

Historique[modifier | modifier le code]

Elle a été fondée dans les années 1879-1880 en tant que bibliothèque de la Grande Synagogue de Varsovie, à l’initiative de Ludwik Natanson qui avait proposé sa création déjà en 1860. On a recueilli les fonds dans une quête publique. Ensuite, la bibliothèque était subventionnée par les individus et le comité de la synagogue. Pendant plusieurs années, jusqu’en 1914, il a fonctionné la Commission Historique qui s’occupait de la récolte des collections, surtout des documents de kahals (communautés juives) ou des manuscrits. Samuel Poznański était la personne responsable des travaux de la Commission, tandis que Mojżesz Moszkowski était le bibliothécaire pendant plusieurs années.

En 1927, à l’initiative de Moïse Schorr, on a commencé des travaux visant à la création du nouveau siège de la bibliothèque. Un édifice à la rue Tłomackie 3/5 a été construit dans les années 1928-1936 d’après le projet d’Edward Eber[5]. Il abritait aussi l’Institut d’études judaïques [5]. Le bâtiment a été conçu dans le style du néo-historicisme, faisant référence au bâtiment d’avoisinante Grande Synagogue[5].

À partir de jusqu’à , le bâtiment s’est trouvé dans le ghetto de Varsovie. Il a logé consécutivement : l’Entraide sociale juive (pol. Żydowska Samopomoc Społeczna), le point de rassemblement pour les Juifs déportés d’Allemagne et l’entrepôt des meubles volés aux habitants du ghetto. Quoique endommagé, le bâtiment a survécu au soulèvement dans le ghetto de Varsovie et l’insurrection de Varsovie. Les collections de la bibliothèque ont été dérobées par les Allemands, mais après la guerre on a récupéré une partie d’elles (selon une autre source, la bibliothèque a perdu toutes les collections, c’est-à-dire 40 mille objets) [6].

Le , après la destruction de la Grande Synagogue, il y avait un incendie dont les traces au sol témoignent [7]. Jusqu’au rétablissement du nom de la rue Tłomackie dans les années 1980, l’adresse du bâtiment c’était 79 avenue Świerczewski [8].

Aujourd’hui, l’Institut historique juif siège dans le bâtiment.

Le fragment du ghetto avec la bibliothèque et la Grande Synagogue est commémoré par le mémorial qui se trouve à l’intersection de la rue Bielańska et Corazzi.

Actuellement, le portail web Bibliothèque Judaïque Centrale poursuit l’activité de l’ancienne bibliothèque. En , devant l’entrée principale, on a reconstruit l’inscription d’avant-guerre Bibliothèque Judaïque Centrale en polonais et en hébreu[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Borzymińska, Zofia., Polski słownik judaistyczny : dzieje--kultura--religia--ludzie, Wydawn. Prószyński i S-ka, (ISBN 8372551758, OCLC 52727955, lire en ligne)
  2. (pl) « Historia - Żydowski Instytut Historyczny », sur www.jhi.pl (consulté le )
  3. a et b Rp.pl, « 73. rocznica zburzenia Wielkiej Synagogi w Warszawie - Archiwum Rzeczpospolitej », sur www.archiwum.rp.pl (consulté le )
  4. (pl) « Warszawa | Wirtualny Sztetl », sur sztetl.org.pl (consulté le )
  5. a b et c Leśniakowska, Marta., Architektura w Warszawie : lata 1918-1939, "Arkada" Pracownia Historii Sztuki, (ISBN 8360350000, OCLC 750883976, lire en ligne)
  6. Majewski, Piotr, 1971-, Wojna i kultura : instytucje kultury polskiej w okupacyjnych realiach Generalnego Gubernatorstwa 1939-1945, Wydawnictwo "Trio", (ISBN 8374360038, OCLC 63180854, lire en ligne)
  7. Tomasz Urzykowski. Dramat odciśnięty w posadzce. „Gazeta Stołeczna”, s. 4, 13 października 2016.
  8. Tadeusz Podgórski: Zwiedzamy Warszawę. Warszawa: Wydawnictwo „Sport i Turystyka”, 1956, s. 297.