Voir la source de Bataille de Leipzig (1813)

{{Voir homonymes|Bataille de Leipzig}}
{{redirect|Bataille des Nations|homonymie=Bataille des Nations (béhourd)|autres=la compétition}}
{{sources à lier|date=février 2015}}
{{Infobox Conflit militaire
 | conflit         = Bataille de Leipzig
 | guerre          = [[Sixième Coalition]]
 | image           = Napoleon i Poniatowski Lipsk.jpg
 | légende        = ''Napoléon et Poniatowski à Leipzig'' par [[Janvier Suchodolski|January Suchodolski]].
 | date            = [[16 octobre|16]] – {{Date|19|octobre|1813}}
 | lieu            = Environs de [[Leipzig]] ([[Royaume de Saxe|Saxe]])
 | issue           = Victoire stratégique de la [[Sixième Coalition]], retraite française
 | combattants1    = {{Empire français}} <br /> {{Duché de Varsovie}} <br /> [[Fichier:Flag of the Napoleonic Kingdom of Italy.svg|20px|border]] [[Royaume d'Italie (1805-1814)|Royaume d'Italie]] <br /> [[Fichier:Flag of the Kingdom of Naples (1811).gif|20px|border]] [[Royaume de Naples]] <br /> [[Fichier:State flag of Saxony before 1815.svg|20px|border]] [[Royaume de Saxe]] <small>(16-17 octobre)</small>
 | combattants2    = {{Russie impériale}} <br /> {{Empire d'Autriche}}<br /> {{Prusse 1803}} <br /> {{Royaume de Suède}} <br /> [[Fichier:State flag of Saxony before 1815.svg|22px|border]] [[Royaume de Saxe]] <small>(18 – 19 octobre)</small>
 | commandant1     = [[Fichier:Flag of France (1794–1815, 1830–1958).svg|20px|border]] [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]] <br /> [[Fichier:Flag of Poland.svg|20px|border]] [[Joseph-Antoine Poniatowski|Józef Antoni Poniatowski]]&nbsp;† <br /> [[Fichier:State flag of Saxony before 1815.svg|20px|border]] [[Frédéric-Auguste Ier de Saxe|Frédéric-Auguste {{Ier}} de Saxe]]
 | commandant2     = [[Fichier:Flag of Russia.svg|20px|border]] [[Alexandre Ier (empereur de Russie)|Alexandre {{Ier}}]]<br />[[Fichier:Flag of Russia.svg|20px|border]] [[Michel Barclay de Tolly|Barclay de Tolly]]<br />[[Fichier:Flag of Russia.svg|20px|border]] [[Levin August von Bennigsen]]<br />[[Fichier:Flag of Russia.svg|20px|border]] [[Matveï Platov]]<br />[[Fichier:Flag of the Habsburg Monarchy.svg|20px|border]] [[Charles Philippe de Schwarzenberg|Karl Philipp de Schwarzenberg]]<br />[[Fichier:Flag of the Kingdom of Prussia (1803-1892).svg|20px|border]] [[Gebhard Leberecht von Blücher|Gebhard von Blücher]]<br />[[Fichier:Svensk flagg 1815.svg|20px|border]] [[Charles XIV Jean|Charles Jean de Suède (Bernadotte)]]
 | forces1         = {{nombre|190000|hommes}} <br /> 700 canons
 | forces2         = {{nombre|330000|hommes}} <br /> 1 500 canons
 | pertes1         = {{nombre|38000|morts }} ou blessés <br>{{nombre|30000|prisonniers }}
 | pertes2         = {{nombre|54000|morts}} ou blessés
 | batailles       = {{Sixième Coalition}}
 | géolocalisation = Allemagne/Saxe
}}

La '''bataille de Leipzig''', les [[16 octobre|16]] et {{Date|19|octobre|1813}}<ref group="alpha">Une première [[Bataille de Leipzig (1642)|bataille de Leipzig]], aussi connue comme « seconde bataille de Breitenfeld », a eu lieu le {{Date|23|octobre|1642}} pendant la [[guerre de Trente Ans]] ; l'armée suédoise sous les ordres de [[Lennart Torstenson]], l'emporte sur l'[[Armée impériale (Saint-Empire romain)|armée impériale]] dirigée par [[Ottavio Piccolomini]].</ref>, appelée à cette époque '''bataille de Leipsick''', aussi connue comme la « '''bataille des Nations''' », est une des plus importantes qui ait été livrée au cours des [[guerres napoléoniennes]].

Après l'échec catastrophique de la [[campagne de Russie]] de 1812, elle oppose une [[Grande Armée]] en partie reconstituée aux forces de la [[Empire russe|Russie]], mais aussi de la [[Prusse]], de l'[[Empire d'Autriche|Autriche]] et de la [[Suède]] qui ont rejoint la [[Sixième Coalition]] contre [[Napoléon Ier|Napoléon]].

Vaincue, la [[Grande Armée]] doit de nouveau battre en retraite, mais réussit à traverser l'[[Allemagne]] et à regagner le territoire français.

== De la retraite de Russie à l'affrontement de Leipzig ==
=== Conséquences du désastre de Russie ===
Après la [[retraite de Russie]], la [[Sixième Coalition]] se renforce sans cesse : à la Grande-Bretagne et à la Russie, adversaire principal sur le continent, se joignent la [[Royaume de Prusse|Prusse]], impatiente de prendre sa revanche après sa [[bataille d'Iéna|défaite d'Iéna]], puis la Suède, gouvernée par l'ancien [[Charles XIV Jean|maréchal Bernadotte]] qui accepte de se retourner contre son ancienne patrie moyennant la promesse de la [[Norvège]].

La [[Grande Armée]] est sortie exsangue du désastre de la [[campagne de Russie]] où elle a perdu {{nombre|400000|hommes}} et {{formatnum:200000}} chevaux. Devant l'[[Campagne de Prusse et de Pologne (1812-1813)|avance de l'armée russe]], elle abandonne le [[duché de Varsovie]], puis évacue [[Berlin]] en mars 1813, et recule jusqu'à l'[[Elbe (fleuve)|Elbe]], 

=== Rétablissement de la Grande Armée sur l'Elbe (avril-juin 1813) ===
En quelques mois, Napoléon reconstitue une force militaire qui atteint {{nombre|226000|hommes}} en avril 1813 puis {{formatnum:450000}} en août. Mais elle se compose en grande partie de jeunes recrues sans expérience : outre les vétérans perdus en Russie, Napoléon doit laisser beaucoup d'hommes en France, en Espagne et en Italie pour parer à la menace [[british Army|britannique]]. En face, les armées de la coalition sont en phase de reconstruction : l'[[Armée russe dans les guerres de la Révolution et de l'Empire|armée russe]] a perdu près de {{nombre|500000|hommes}} dans la campagne de 1812 et l'[[armée prussienne]], réduite à peu de chose après Iéna, est encore loin d'être pleinement opérationnelle<ref>Laurent Henninger, « Décembre 1812-mars 1813 : Le temps de la reconstruction » dans ''Guerres & Histoire'', {{n°|13}}, juin 2013, {{p.|34-39}}.</ref>.

Napoléon remporte dans un premier temps deux batailles sur les forces russo-prussiennes, à [[bataille de Lützen (1813)|Lützen]], le 2 mai, et à [[Bataille de Bautzen (1813)|Bautzen]], les 20 et 21 mai, mais la faiblesse de sa cavalerie l'empêche d'exploiter ces succès et il ne peut atteindre son objectif : faire sortir la Prusse de la guerre<ref>Antoine Reverchon, « Saxe - printemps 1813 : Deux victoires qui perdent la guerre » dans ''Guerres & Histoire'', {{n°|13}}, juin 2013, {{p.|40 – 43}}.</ref>.

En juin, Napoléon doit accepter la médiation de l'Autriche et signer l'[[armistice de Pleiswitz]]. L'Autriche propose à la France une paix acceptable, contre l'évacuation de la Pologne, des [[Provinces illyriennes]] et des [[:Catégorie:Ancien département français en Allemagne|départements français]] situés à l'est du Rhin, ainsi que la dissolution de la [[confédération du Rhin]]. Mais la diplomatie britannique pousse les coalisés à poursuivre la guerre. Napoléon refuse puis accepte les propositions de [[Klemens Wenzel von Metternich|Metternich]] mais trop tard, l'Autriche, selon le plan de ce dernier, va se joindre à la coalition.

=== Manœuvres militaires et diplomatiques (août-octobre 1813) ===
Les hostilités reprennent début août<ref>Patrick Bouhet, « Juin-août 1813 : L'Empereur au piège de l'armistice » dans ''Guerres & Histoire'', {{n°|13}}, juin 2013, {{p.|44-46}}.</ref>. Posté sur tout le cours de l'Elbe défendu par de puissantes places fortes, Napoléon fait face à trois groupes d'armées commandés par le Suédois Bernadotte sur le cours inférieur de l'Elbe, le Prussien [[Gebhard Leberecht von Blücher|Blücher]] en haute [[Silésie]] et l'Autrichien [[Charles Philippe de Schwarzenberg|Schwartzenberg]] en [[Bohême]]. Fidèle à sa stratégie, il veut les battre l'un après l'autre. Voulant déborder cette ligne, les coalisés, sous le commandement de Schwarzenberg, font une première tentative par la rive gauche de l'Elbe, à travers les monts de Bohême. La [[bataille de Dresde]] (26-27 août) est une victoire pour Napoléon, qui combat à un contre deux. Mais elle est suivie d'un échec à la [[bataille de Kulm]] (30 août) quand le corps du [[Dominique René Vandamme|général Vandamme]], qui devait couper la retraite à l'armée vaincue, est lui-même battu et contraint à la retraite.

Les alliés changent alors de stratégie. Désormais, ils évitent la confrontation directe avec Napoléon et préfèrent se retirer devant lui pour affronter ses maréchaux : les plans de Napoléon s'en trouvent contrariés ; il s'épuise en vains allers et retours pour provoquer une bataille qu'il aurait voulu conduire.

Une fois les Français suffisamment affaiblis, les alliés entreprennent de les prendre dans une large tenaille, un corps traversant l'Elbe au nord et un deuxième au sud-ouest retraversant les monts de Bohême, cette fois loin de Dresde. Ils remportent les victoires de [[bataille de Gross Beeren|Gross Beeren]] sur [[Nicolas Charles Oudinot|Oudinot]], de [[Bataille de la Katzbach|Katzbach]] sur [[Étienne Macdonald|Macdonald]] et de [[bataille de Dennewitz|Dennewitz]] sur [[Michel Ney|Ney]]. Début octobre, les alliés resserrent leur tenaille : Blücher et Bernadotte franchissent l'Elbe au nord pour marcher sur Leipzig, Schwarzenberg fait de même au sud-ouest.

Le 8 octobre, par le [[traité de Ried]] conclu en secret avec l'Autriche, le [[royaume de Bavière]] met fin à son alliance avec Napoléon ; le 14 octobre, il déclare la guerre à la France ; son armée, forte de {{nombre|36000|hommes}}, se prépare à se joindre aux forces de la coalition.

L'alliance de la Saxe n'est guère plus solide. Le roi [[Frédéric-Auguste Ier (roi de Saxe)|Frédéric-Auguste {{Ier}} de Saxe]] a conclu le 20 avril 1813 un accord secret avec l'Autriche qui promettait de lui rendre l'intégrité de ses États s'il se joignait à l'alliance contre Napoléon. Cependant, réfugié à [[Ratisbonne]] en terre bavaroise, Frédéric-Auguste est toujours officiellement l'allié des Français<ref>Frédéric Naulet, ''Leipzig'', Economica, 2014, {{p.|18-19}}.</ref>.

=== Concentration des troupes françaises à Leipzig ===
La situation de Napoléon est critique. La population allemande devient hostile : la désobéissance et parfois les attaques de [[corps franc]]s s'aggravent tandis que la cavalerie légère française, décimée par la [[campagne de Russie]], débordée par les [[cosaques]] et autres cavaliers de la Coalition, n'arrive plus à assurer la sécurité du ravitaillement<ref name="UFRGAQ">Benoist Bihan, « du 14 au 19 octobre : Leipzig, l'inévitable dénouement » dans ''Guerres & Histoire'', {{n°|13}}, juin 2013, {{p.|50-55}}.</ref>.

Menacé d'être débordé sur ses arrières, Napoléon cherche à provoquer le combat décisif contre les alliés qui, jusqu'ici, l'ont évité pour se concentrer sur ses maréchaux. Il dispose des meilleures troupes, dont la [[Garde impériale (Premier Empire)|Garde impériale]], et son aura personnelle continue d'intimider ses adversaires. Sa position centrale est très forte ; une victoire est encore possible, même à un contre deux<ref name="UFRGAQ" />.

Napoléon ordonne à ses troupes de se joindre à lui autour de Leipzig. Il en déploie une partie de [[Taucha]] à Stötteritz {{incise|aujourd'hui, un quartier de Leipzig}} (où il place son poste de commandement), puis le reste en s'incurvant jusqu'à [[Leipzig-Lindenau|Lindenau]]. Les Prussiens viennent à sa rencontre depuis [[Wartenburg]], les Suédois à leur suite, les Autrichiens et les Russes depuis [[Chemnitz]] et [[Zwickau]]. Au total les Français alignent environ {{nombre|190000|hommes}} dont une partie sont des alliés saxons, contre à peu près {{formatnum:330000}} pour les coalisés, chacun des camps ayant une importante [[artillerie]].

== Les forces en présence ==
{{Article détaillé|Ordre de bataille français lors de la bataille de Leipzig (1813)}}
{{Article détaillé|Ordre de bataille de la coalition lors de la bataille de Leipzig}}

== Le 16 octobre ==
{{Article détaillé|Bataille de Leipzig : carte du 16 octobre 1813, entre 13 heures et 21 heures}}
[[Image:Karte Voelkerschlacht bei Leipzig 16 Oktober 1813.png|thumb|left|250px|Situation le 16 octobre]]
La bataille commence le 16 octobre par une attaque de {{nombre|78000|soldats}} alliés depuis le sud et {{formatnum:54000}} autres depuis le nord. Cette confrontation n'est pas décisive et les assauts sont repoussés.

=== {{2e|corps}} autrichien ===
Le {{2e|corps}} autrichien du [[Maximilian de Merveldt|général von Merveldt]] avance vers [[Leipzig-Connewitz|Connewitz]] par [[Markkleeberg|Gautzsch]] et essaie d'attaquer la position pour constater que la voie est bien défendue et ne permet pas aux Autrichiens de placer leur propre artillerie pour soutenir l'attaque. Repoussés, les Autrichiens se déplacent pour attaquer le village voisin de {{Lien|langue=de|trad=Dölitz|fr=Dölitz}}, traversent deux ponts menant à un manoir et à un moulin. Deux compagnies du {{24e|régiment}} repoussent la petite garnison polonaise et prennent la position. Une prompte contre-attaque rejette les Autrichiens jusqu'à ce qu'une puissante batterie d'artillerie chasse à leur tour les Polonais de la position.

=== Combat de Markkleeberg ===
Le village de [[Markkleeberg]] est défendu par les maréchaux [[Joseph-Antoine Poniatowski|Poniatowski]] et [[Pierre Augereau|Augereau]]. Le général [[Friedrich Kleist von Nollendorf|Kleist]] approche par les rives de la [[Pleiße|Pleisse]]. Les Autrichiens réparent un pont et prennent un bâtiment scolaire et un manoir. Les Français chassent les Autrichiens hors de l'école et les repoussent sur l'autre rive de la rivière. La {{14e|division}} russe commence une série d'attaques de flanquement qui expulsent les Polonais de Markkleeberg. Poniatowski stoppe la retraite et parvient à arrêter l'avance des Russes. Il reprend Markkleeberg, mais est de nouveau chassé par deux bataillons prussiens. Les [[Grenadier (militaire)|grenadiers]] autrichiens forment alors un front devant Markkleeberg et, par une attaque de flanc, chassent les Polonais et les Français du secteur.

=== Attaque de Wachau ===
Le {{2e|corps}} d'infanterie russe attaque [[Wachau (Markkleeberg)|Wachau]] avec l'appui de la {{9e|brigade}} prussienne. Les Russes avancent, ignorant que les Français les attendent. Ils sont surpris par une attaque sur leur flanc qui les malmène. Les Prussiens entrent dans Wachau et engagent un combat de rue. L'artillerie française de [[Antoine Drouot|Drouot]] les chasse de la ville. Les [[Krakus (cavalerie)|Krakus]] chargent les Russes pour leur baptême du feu.

=== Combats de Liebertwolkwitz ===
[[Leipzig-Liebertwolkwitz|Liebertwolkwitz]] est un grand village dont la position stratégique est défendue par le maréchal [[Étienne Macdonald|Macdonald]] et le général [[Jacques Alexandre Law de Lauriston|Lauriston]] avec environ {{nombre|18000|hommes}}. Le {{4e|corps}} autrichien les attaque avec {{nombre|24500|hommes}} soutenus par {{nombre|4550|hommes}} de la {{10e|brigade}} de Pirth et par {{nombre|5365|hommes}} de la {{11e|brigade}} de Ziethen. Après un dur combat, les Français sont chassés de Liebertwolkwitz, mais ils parviennent à contre-attaquer et à reprendre la ville. À ce moment, Napoléon ordonne au général [[Antoine Drouot|Drouot]] de positionner une puissante batterie sur la colline de Gallows. Cent canons soufflent le {{2e|corps}} russe et forcent les bataillons prussiens qui les soutiennent à se mettre à couvert.

Comme l’avait souhaité Napoléon, une brèche est ouverte, dans laquelle s’engouffre le maréchal [[Joachim Murat|Murat]] avec {{nombre|10000|cavaliers}} français, italiens, et saxons. La charge est massive et menace la colline sur laquelle se trouvent les empereurs de la coalition, mais [[Joachim Murat|Murat]] a négligé de prévoir une réserve. Plusieurs petites formations de cavalerie russes (en particulier [[Régiment de cosaques de la Garde impériale|le régiment de cosaques de la Garde impériale]] qui célèbrera cette charge tous les ans sur ordre du Tsar), prussiennes et autrichiennes s’interposent et après d’âpres combats repoussent les assaillants jusqu’à leur propre artillerie. L’intervention des [[Dragons de la Garde impériale|dragons de la Jeune Garde]] les sauve ''in extremis'' et reprend l’avantage en reconduisant les alliés hors de la ville. Liebertwolkwitz et Wachau sont repris, mais les alliés rejoignent les positions russes et autrichiennes. Ils ont démontré ce que leurs troupes d’élite, formées en carrés, étaient capables de faire face à la cavalerie française. Sur le front sud, bien que Napoléon ait gagné du terrain, il lui faut admettre qu’il ne pourra pas facilement venir à bout des rangs alliés.

=== Front nord ===
[[Image:MoshkovVI SrazhLeypcigomGRM.jpg|right|thumb|450px|Toile de {{Lien|langue=ru|trad=Мошков, Владимир Иванович|fr=Vladimir Ivanovitch Mochkov}}, 1815.]]
Le front nord s'ouvre avec l'attaque du corps russe du général [[Alexandre Louis Andrault de Langeron|Langeron]]<ref>Ancien colonel français devenu général dans l'armée de Russie.</ref>, sur les villages de Gross-Wiederitzsch et de Klein-Wiederitzsch au centre des lignes françaises. Cette position est défendue par la division polonaise du général [[Jean-Henri Dombrowski|Dombrowski]] composée de quatre bataillons d'infanterie et de deux bataillons de cavalerie. Au premier signe de l'attaque, la division polonaise bondit. L'issue du combat est indécise, les deux camps se livrent à des attaques et contre-attaques successives. Rassemblant ses forces, le [[Alexandre Andrault de Langeron|général Langeron]], malgré de lourdes pertes, prend finalement les deux villages.

=== Bataille de Möckern ===
[[Fichier:Husaren Völkerschlacht bei Leipzig.jpg|thumb|Les hussards brandebourgeois à la bataille de Möckern.|280x280px]]

Le front nord est dominé par la bataille de [[Möckern]]. [[Gebhard Leberecht von Blücher|Blücher]] commande les corps de [[Alexandre Louis Andrault de Langeron|Langeron]] (russes) et de [[Ludwig Yorck von Wartenburg|Yorck]] (prussiens) contre les maréchaux [[Michel Ney|Ney]] et [[Auguste-Frédéric-Louis Viesse de Marmont|Marmont]]. L'affrontement, très dur, se déroule en quatre phases. Un petit château entouré de jardins et de murs peu élevés domine le village. Chaque position est transformée en forteresse. Les Français sont à couvert derrière les murs. L'ouest de la position est trop boisé et marécageux pour une position d'artillerie. À l'est, une digue de {{unité|4|mètres}} protège les berges de l'[[Elster Noire|Elster]]. Le maréchal [[Auguste-Frédéric-Louis Viesse de Marmont|Marmont]] y a abrité sa réserve d'infanterie pour contre-attaquer et soutenir rapidement chaque position.

Des attaques ont lieu toute la nuit. L'artillerie est en grande partie responsable des morts et des blessés : {{formatnum:9000}} chez les Alliés, {{formatnum:7000}} dans le camp français. Les Français perdent encore {{nombre|2000|hommes}} qui sont faits prisonniers.

== Le 17 octobre ==
Le jour suivant les forces en présence reçoivent des renforts qui sont positionnés. Il n'y a que deux actions dans la journée : l'attaque par le général russe [[Fabian Gottlieb von Osten-Sacken|Sacken]] sur les Polonais de la division de [[Jean-Henri Dombrowski|Dombrowski]] au village de [[Leipzig-Gohlis|Gohlis]]. La division polonaise résiste héroïquement, faisant même l'admiration du général [[Fabian Gottlieb von Osten-Sacken|Sacken]]. Finalement, le nombre et la détermination des Russes font la différence. Les Polonais se retirent à {{Lien|langue=de|trad=Pfaffendorf (Leipzig)|fr=Pfaffendorf (Leipzig)|texte=Pfaffendorf}}. [[Gebhard Leberecht von Blücher|Blücher]] ordonne à la {{22e|division}} de [[hussard]]s du général Lanskoi (russe), qui s'est illustrée la veille, d'attaquer le {{3e|corps}} de cavalerie du général [[Jean-Thomas Arrighi de Casanova|Arrighi]].

Les Français reçoivent le renfort de {{nombre|14000|hommes}}, tandis que le général [[Levin August von Bennigsen|Bennigsen]] et le prince [[Charles XIV Jean|Bernadotte]] augmentent considérablement les forces alliées en amenant {{nombre|145000|hommes}}. Bernadotte, prince royal de [[Suède]], exerce le commandement de l'[[Armée du Nord (Bernadotte)|armée du Nord]] qui regroupe les forces suédoises, le corps prussien de [[Friedrich Wilhelm Bülow von Dennewitz|Bülow]] et le corps russe de [[Ferdinand von Wintzingerode|Wintzingerode]]. Cependant, une querelle oppose Bernadotte, qui souhaiterait marquer un temps de repos, et Bülow, qui réclame un assaut pour le lendemain matin. C'est l'avis des Prussiens qui l'emporte<ref name="XZOJXZ">Frédéric Naulet, ''Leipzig'', Economica, 2014, {{p.|236}}.</ref>.

== Le 18 octobre ==
=== Mockau, front nord ===
[[Image:Karte Voelkerschlacht bei Leipzig 18 Oktober 1813.png|thumb|left|282x282px|Situation le 18 octobre.]]
Le général Blücher et le prince Bernadotte sont disposés au nord, les généraux [[Michel Barclay de Tolly|Barclay De Tolly]], et [[Levin August von Bennigsen|Bennigsen]] ainsi que le [[Frédéric VI de Hesse-Hombourg|prince de Hesse-Hombourg]] au sud, et le feld-maréchal autrichien [[Ignácz Gyulay|Gyulay]] à l'ouest.

Le combat s'engage vers 6 h du matin. Vers 9 h, à Mockau, une brigade de cavalerie saxonne, commandée par le colonel Lindenau, change de camp et se rallie aux Russes ; ceux-ci, ne sachant que faire des transfuges, les gardent sous surveillance<ref name="XZOJXZ" />. Plus tard dans la journée, une brigade de cavalerie wurtembergeoise, commandée par [[Karl von Normann-Ehrenfels]], passe aussi aux Russes, tandis que le gros de l'[[armée saxonne]] continue le combat contre les Autrichiens<ref>Frédéric Naulet, ''Leipzig'', Economica, 2014, {{p.|238}}.</ref>.

=== Wachau, Lößnig, et Dölitz, front sud ===
[[Image:Boutigny-Battle of Leipzig.jpg|thumb|[[Paul-Émile Boutigny]], ''Bataille de Leipzig'' (1906).]]
La {{9e|brigade}} prussienne occupe le village abandonné de Wachau, tandis que les Autrichiens avec les Hongrois du général [[Frédéric Bianchi|Bianchi]] repoussent les Français hors de Lößnig.

Les Autrichiens effectuent une manœuvre combinée : tandis que la cavalerie autrichienne attaque l'infanterie française pour permettre à l'infanterie autrichienne de se déployer sur Dölitz, une division de la [[Jeune Garde]] surgit et les chasse. À ce moment, trois bataillons de [[Grenadier (militaire)|grenadiers]] autrichiens, avec l'appui de l'artillerie, leur contestent la possession du village.

De tous les côtés, les alliés lancent l'assaut. En un peu plus de neuf heures de combat, les deux camps subissent de grosses pertes, les troupes françaises empêchent la percée mais sont lentement repoussées vers Leipzig.

=== La défection des Saxons et la retraite ===
Vers 17 h, à Paunsdorf, la [[Armée saxonne|division saxonne]], commandée par [[Gustav Xaver Reinhold von Ryssel]], change de camp et retourne ses canons contre les Français. La « trahison » des Saxons sème la confusion dans le corps d'armée de Ney<ref name="AKYYBS">Frédéric Naulet, ''Leipzig'', Economica, 2014, {{p.|240-241}}.</ref>.

Le [[Ordre de bataille français lors de la bataille de Leipzig (1813)#Aile gauche - Maréchal Ney, Prince de la Moskowa|{{6e}} corps Français défendit]] avec acharnement le village de [[Schönefeld (Leipzig)|Schönefeld]] contre le [[Alexandre Louis Andrault de Langeron|général russe Langeron]], mais il finit par manquer de munitions. Le {{3e}} corps vint le relever, vers les 3 heures. Langeron [[Ordre de bataille de la coalition lors de la bataille de Leipzig#Armée de Silésie - Blücher|engagea alors deux nouvelles divisions]]. Schönefeld fut pris, perdu et repris plusieurs fois. Malgré leur héroïsme, les troupes du {{3e}} corps ne purent tenir contre des adversaires trop nombreux. [[Schönefeld (Leipzig)|Le village]], jonché de cadavres, resta finalement au pouvoir des Russes<ref>[https://books.google.fr/books/about/Historique_des_nouveaux_r%C3%A9giments_cr%C3%A9.html?id=Cv1AAAAAYAAJ&redir_esc=y Émile Simond : Historique des nouveaux régiments créés par la loi du {{date-|25 juillet 1887}} page 23].</ref>.

Le soir du 18 octobre, la bataille est perdue pour les Français : {{nombre|320000|soldats}} coalisés convergent autour de {{formatnum:170000}} Français pratiquement à court de munitions ; l'avant-garde de Blücher entre dans les faubourgs de Leipzig<ref name="UFRGAQ" />. Napoléon décide de retirer la majorité de ses troupes pendant la nuit en leur faisant traverser la rivière Elster. Le même soir, il fait envoyer des dépêches aux garnisons françaises de [[Dresde]], [[Torgau]] et [[Wittemberg|Wittenberg]] pour leur ordonner de se rassembler en un seul corps, sous le commandement du maréchal [[Laurent de Gouvion-Saint-Cyr|Gouvion-Saint-Cyr]], de rejoindre les forces du maréchal [[Louis Nicolas Davout|Davout]] sur l'[[Oder]] et de se frayer un chemin vers l'ouest. Mais cet ordre trop tardif, à un moment où les transmissions de l'armée française sont inutilisables, ne sera jamais exécuté<ref>Adolphe Thiers, ''Histoire du consulat et de l'empire'', 1857, {{p.|270}}.</ref>.

== Le 19 octobre ==
[[Fichier:Horace Vernet - Death of Prince Poniatowski.jpg|vignette|<center>''Mort du prince [[Joseph-Antoine Poniatowski|Poniatowski]] le 19 octobre 1813''<br>[[Horace Vernet]], 1816<br>Collection privée, vente 2017<ref>[http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2017/tableaux-sculptures-dessins-anciens-xix-siecle-pf1709/lot.121.html Tableau de Vernet]</ref></center>]]
Dans la journée du 19, les coalisés, désormais sous le commandement unique de Schwarzenberg, attaquent en 5 colonnes autour de Leipzig. La retraite française se poursuit jusque dans l'après-midi, au moment où l'unique pont est détruit prématurément par une escouade française du génie. Un tiers de l'armée française n'a pas eu le temps de traverser et n'a d'autre choix que de risquer la noyade en traversant à la nage ou de se rendre à l'ennemi. Les circonstances de cette retraite sont discutées. Napoléon avait ordonné de détruire une partie des ponts pour freiner l'avance de l'ennemi mais le dernier pont semble avoir fait l'objet d'instructions contradictoires<ref name="AKYYBS" />.

== Conséquences de la bataille de Leipzig ==
[[Fichier:Battle of Leipzig french retreat.jpg|right|thumb|450px|Retraite de Napoléon après la bataille, le 19 octobre. Gravure d’après [[François Louis Couché|Couché]] fils.]]
Le total des pertes est incertain. Prenant une évaluation de {{formatnum:140000}} au total, la coalition aurait perdu {{nombre|90000|hommes}}. Napoléon a perdu {{nombre|60000|soldats}}.

Parmi les disparus se trouve le [[Joseph-Antoine Poniatowski|maréchal Poniatowski]], neveu du dernier roi de Pologne, [[Stanislas II]] — qui avait reçu la veille le bâton de [[Maréchal d'Empire|maréchal]] — et les généraux [[Claude Charles Aubry de La Boucharderie|Aubry]], [[Christophe François Camus de Richemont|Camus de Richemont]], [[Donatien de Rochambeau|Rochambeau]] et [[Annet-Antoine Couloumy|Couloumy]].

La retraite de Napoléon lui permet de sauver son armée. Il doit encore affronter les Austro-Bavarois qui tentent de lui couper la route à la [[bataille de Hanau]] (30 – 31 octobre 1813) mais ils ne l'empêchent pas de se replier jusqu'au Rhin. Les Alliés, eux-mêmes épuisés, ne peuvent pas poursuivre les Français et cela les empêche de transformer cette bataille en victoire décisive. Cependant, Napoléon perd les pays qu'il contrôlait en Allemagne, précieux réservoir d'hommes et de chevaux, et abandonne dans les places fortes de [[Gdańsk|Dantzig]], [[Głogów|Glogau]], [[Szczecin|Stettin]], [[Dresde]], [[Hambourg]], un peu plus de {{nombre|100000|hommes}} et deux maréchaux de grande valeur, [[Louis Nicolas Davout|Davout]], sûrement son meilleur maréchal en activité, et [[Laurent de Gouvion-Saint-Cyr|Gouvion-Saint-Cyr]], qui lui manqueront pour la campagne de 1814.

== Le monument commémoratif allemand ==
[[Fichier:Völkerschlachtdenkmal_Nacht.jpg|thumb|Monument commémoratif à Leipzig ]]
{{article détaillé|Monument de la Bataille des Nations}}
Un monument est érigé de 1898 à 1913 à Leipzig sur le lieu précis de la bataille pour la commémorer. Il est souvent considéré comme l'archétype du « style Kolossal » cher à l'[[Allemagne wilhelmienne]]. Sur la façade est inscrite la fameuse devise militaire germanique ''[[Gott mit Uns]]''.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=alpha}}

=== Références ===
{{Traduction/Référence|en|Battle of Leipzig|346414302|point=non}} dans sa version du 12 juin 2007.
{{Références}}

[[Fichier:Leipzig als harte Nuss fuer Napoleon.png|thumb|right|Caricature de Napoléon en [[Casse-noisette (figurine)|Casse-noisette]] ne pouvant briser Leipzig.]]

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| commons = Category:Battle of Leipzig
}}

=== Articles connexes ===
* [[Campagne d'Allemagne (1813)]]
* [[Ordre de bataille français lors de la bataille de Leipzig (1813)]]
* [[Ordre de bataille de la coalition lors de la bataille de Leipzig]]
* [[Bataille de Leipzig : carte du 16 octobre 1813, entre 8 heures et 13 heures]]
* [[Bataille de Leipzig : carte du 16 octobre 1813, entre 13 heures et 21 heures]]
* [[Monument de la Bataille des Nations]], mémorial commémorant cette bataille

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://napoleonistyka.atspace.com/French_Order_of_Battle_LEIPZIG_1.htm Ordre de bataille à Leipzig: II-XI Corps d'Armée]

=== Bibliographie ===
* [[Adolphe Thiers]], ''Histoire du consulat et de l'empire'', 1857.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Pigeard|titre=Leipzig : la bataille des nations, 16-19 octobre 1813|lieu=Saint-Cloud|éditeur=Napoléon 1er|année=2009|pages totales=82|isbn=978-2-916385-40-2}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Stéphane|nom1=Calvet|préface=Jacques-Olivier Boudon|titre=Leipzig, 1813|sous-titre=la guerre des peuples|lieu=Paris|éditeur=Vendémiaire|collection=Le temps de la guerre|année=2013|pages totales=317|isbn=978-2-36358-066-5}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Frédéric|nom1=Naulet|titre=Leipzig (16-19 octobre 1813) : la fin du rêve de Napoléon et de l'Empire français|lieu=Paris|éditeur=[[Economica]]|collection=Collection Campagnes & stratégies|série=Grandes batailles|année=2014|pages totales=357|isbn=978-2-7178-6687-2}}.
* Benoist Bihan, « Du 14 au 19 octobre : Leipzig, l'inévitable dénouement », ''Guerres & Histoire'', {{n°|13}}, juin 2013, {{p.|50-55}}.
* {{Chapitre |prénom1=Walter |nom1=Bruyère-Ostells |titre chapitre=Les troupes allemandes de la Grande Armée à Leipzig (1813)|sous-titre chapitre=dépasser les lectures idéologiques d'une défection|auteurs ouvrage=Ariane Boltanski, Yann Lagadec et Franck Mercier (dir.)|titre ouvrage=La bataille|sous-titre ouvrage=du fait d'armes au combat idéologique, {{sp-|XI|e|-|XIX|e}}|lieu=Rennes|éditeur=[[Presses universitaires de Rennes]]|collection=Histoire|année=2015|pages totales=288|isbn=978-2-7535-4029-3|présentation en ligne=http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=3823|passage=261-274}}.
* ''Jubel-Kalender zur Erinnerung an die Völkerschlacht bei Leipzig vom 16. – 19. AD Oktober 1813.'' Mit Illustrationen nach Originalzeichnungen von {{lien|lang=de|trad=August Beck (Maler)|fr=August Beck (peintre)|texte=August Beck}}, C. und E. Kirchhoff und [[Caspar Scheuren]]. Weber, Leipzig 1863. [http://digital.ub.uni-duesseldorf.de/dfg/content/titleinfo/1093722 (Digitalisat)].
* {{lien|lang=de|Willy Andreas}}: ''Das Zeitalter Napoleons und die Erhebung der Völker.'' Heidelberg 1955.
* {{lien|lang=de|Karl-Heinz Börner}}: ''Völkerschlacht bei Leipzig 1813.'' 1. Auflage, Verlag der Nation, Berlin 1988, {{ISBN|3-373-00296-6}}.
* {{lien|lang=de|Dieter Düding}}: ''Das deutsche Nationalfest von 1814. Matrix der deutschen Nationalfeste im 19. Jahrhundert.'' In: Düding, Friedemann und Münch (Hrsg.): ''Öffentliche Festkultur.'' Rowohlt, Reinbek 1988, {{ISBN|3-499-55462-3}}.
* [[Gerd Fesser]]: ''1813. Die Völkerschlacht bei Leipzig.'' Bussert & Stadeler, Jena/Quedlinburg/Leipzig 2013, {{ISBN|978-3-942115-15-5}}.
* {{lien|lang=de|trad=Jürgen Knaack (Germanist)|fr=Jürgen Knaack}}: ''Wie die Völkerschlacht bei Leipzig 1813 zu ihrem Namen kam.'' In: Steffen Dietzsch, Ariane Ludwig (Hrsg.): ''Achim von Arnim und sein Kreis.'' De Gruyter, Berlin 2010, {{ISBN|978-3-11-023308-7}}.
* {{lien|lang=de|Andreas Platthaus}}: ''1813 – Die Völkerschlacht und das Ende der Alten Welt.'' Rowohlt, Berlin 2013, {{ISBN|978-3-87134-749-8}}.
* Steffen Poser, {{lien|lang=de|trad=Stadtgeschichtliches Museum Leipzig|fr=Musée d'histoire de la ville de Leipzig}} (Hrsg.): ''Die Völkerschlacht bei Leipzig. „In Schutt und Graus begraben“.'' Edition Leipzig 2013, {{ISBN|978-3-361-00691-1}}.
* {{lien|lang=de|Hans-Ulrich Thamer}}: ''Die Völkerschlacht bei Leipzig: Europas Kampf gegen Napoleon.'' C.H.Beck, München 2013, {{ISBN|978-3-406-64610-2}}.
* {{lien|lang=de|trad=Martin Hofbauer (Historiker)|fr=Martin Hofbauer (historien)|texte=Martin Hofbauer}}, {{lien|lang=de|Martin Rink}} (Hrsg.): ''Völkerschlacht bei Leipzig. Verläufe, Folgen, Bedeutungen 1813–1913–2013'' (= ''Beiträge zur Militärgeschichte''. Band 77). De Gruyter Oldenbourg, Berlin 2017, {{ISBN|978-3-11-046244-9}}.

{{Palette|Épopée napoléonienne|Ordre de bataille durant les guerres de la Révolution et de l'Empire}}
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[[Catégorie:Bataille de la campagne d'Allemagne (1813)|Leipzig 1813]]
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