Anthurus d'Archer
Clathrus archeri
Règne | Fungi |
---|---|
Division | Basidiomycota |
Classe | Agaricomycetes |
Sous-classe | Phallomycetidae |
Ordre | Phallales |
Famille | Phallaceae |
Genre | Clathrus |
L'Anthurus d'Archer, Clathrus archeri (anciennement Anthurus archeri), est une espèce de champignons basidiomycètes de l'ordre des Phallales et de la famille des phallacées.
Dénomination[modifier | modifier le code]
Cette espèce fongique porte plusieurs noms vernaculaires : doigts du diable, pieuvre des bois, champignon-pieuvre, traduction littérale de l'allemand « Tintenfischpilz »[1].
Origine[modifier | modifier le code]
D'origine australienne ou néo-zélandaise, il aurait été introduit en France dans la région bordelaise puis près des filatures de Raon-l'Étape avec des laines débarquées de l'hémisphère sud. À moins qu'il ne soit apparu dans la région de Saint-Dié pendant la Première Guerre mondiale par l'intermédiaire des chevaux des soldats australiens et de leur fourrage, ou plus simplement transporté par les bottes des soldats.
Parent et de Thoen[réf. nécessaire] estiment que l’espèce est apparue en France dans les Vosges pour se répandre en Lorraine puis au Grand-Duché de Luxembourg. En elle était signalée pour la première fois en Forêt de Soignes (sur un talus au pied de hêtres non loin de l’étang des Enfants Noyés, à Boitsfort)[2].
Son extension se serait faite à travers toute l'Europe à partir de ces deux pôles bordelais et vosgien. Étant donné l'étendue de l'aire qu'il a colonisé en quelques décennies, il est considéré comme espèce envahissante[2]
Il a aussi été introduit en Amérique du Nord où on l'a signalé au début des années 1980[3]
Description[modifier | modifier le code]
Tout d'abord enfermé dans un œuf blanchâtre, le sporophore se déploie en 4 à 8 bras de couleur rouge, couverts de restes de gléba, et ressemble alors à un poulpe.
Il dégage une odeur nauséabonde[4] d'excréments[5] ou de charogne. Comme la plupart des champignons de l'ordre des phallales, et les fleurs cadavres, cette odeur putride lui permet d'attirer les insectes nécrophages qui dispersent ses spores principalement par zoochorie[6]. Cette caractéristique fait qu'il est classifié comme étant non-comestible. Il n'a cependant aucune toxicité et, à l'état d'œuf, il est très largement moins odorant.
Habitat[modifier | modifier le code]
On trouve ce champignon l'été et l'automne dans les bois clairs de feuillus, plus rarement dans des forêts de conifères, et parfois dans les prairies humides.
Galerie[modifier | modifier le code]
Publication originale[modifier | modifier le code]
- (en) D. M. Dring, « Contributions towards a Rational Arrangement of the Clathraceae », Kew Bulletin, Springer Science+Business Media, vol. 35, no 1, , p. 1 (ISSN 0075-5974 et 1874-933X, OCLC 314003070, DOI 10.2307/4117008, JSTOR 4117008)
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Jakob Schlittler, Les champignons sans lamelles, Editions Silva, , p. 131
- Lamblin B (2008) A propos de quelques espèces de champignons invasifs par Pierre Piérar ; Centre d'écologie appliquée du Hainaut ; 11 janvier.
- Arora, D., & Burk, W. R. (1982). Clathrus archeri, a stinkhorn new to North America. Mycologia, 74(3), 501-504.
- Stucker P (1979). Étude chimique de l'odeur de deux gastéromycètes : Phallus impudicus L. et Anthurus archeri E. Fisch.
- Johnson S.D & Jürgens A (2010) Convergent evolution of carrion and faecal scent mimicry in fly-pollinated angiosperm flowers and a stinkhorn fungus. South African Journal of Botany, 76(4), 796-807.
- (en) Anna-Karin Borg-Karlson, Finn O. Englund, C.Rikard Unelius, « Dimethyl oligosulphides, major volatiles released from Sauromatum guttatum and Phallus impudicus », Phytochemistry, vol. 35, no 2, , p. 321-323.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- (en) Référence Index Fungorum : Clathrus archeri (+ MycoBank)
- (en) Référence BioLib : Clathrus archeri (Berk.) Dring
- Référence INPN : Clathrus archeri (Berk.) Dring
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Burk, W. R., Flegler, S. L., & Hess, W. M. (1982). Ultrastructural studies of Clathraceae and Phallaceae (Gasteromycetes) spores. Mycologia, 74(1), 166-168 |résumé.
- PARENT G.H, THOEN D & CALONGE F.D (2000) Nouvelles données sur la répartition de Clathrus archeri, en particulier dans l'ouest et le sud-ouest de l'Europe. Bulletin trimestriel de la Société mycologique de France, 116(3), 241-266.
- Růžička, V. (1995). The spreading of Ostearius melanopygius (Araneae: Linyphiidae) through central Europe. European Journal of Entomology, 92(4), 723-726.
- Stengl-Rejthar, A., & Wojewoda, W. (1985). Expansion of the fungus Clathrus archeri (Berk.) Dring (Gasteromycetes) in Europe and Poland. Zeszyty Naukowe Uniwersytetu Jagielońskiego. Prace Botaniczne, 13, 105-110.