Albius (mythologie celtique)

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Albius est un dieu mineur et local de la mythologie celtique gauloise, dont l'existence n'est révélée que par une seule inscription trouvée à Arnay-le-Duc.

L'inscription[modifier | modifier le code]

En 1896 une inscription est découverte inscrite sur la panse d'un vase en bronze, lui-même découvert enfoui dans un puits antique au hameau de Chassenay, à proximité d'Arnay-le-Duc[a] en Côte-d'Or[1]. Inscrite dans le Corpus Inscriptionum Latinarum sous les références CIL XIII, 2840 et CIL XIII, 11233[2], l'inscription est lue :

AVG(VSTO) SACR(VM) DEO ALBIO ET DAMONAE SEX(TVS) MAR(TIVS) COCILLUS EX IVSSU EIVS V(OTVM) S(OLVIT) L(IBENS) M(ERITO)
Soit, en français :
« Au dieu Auguste, au dieu Albius et à Damona. Sextus Martius, Cocilius, d'après son ordre, s'est acquitté de son vœu librement et avec joie. »

Une autre lecture est cependant proposée[3] :

AVG(VSTO) SACR(VM) DEO ALBIO ET DAMONAE SEX(TVS) MAR(TIVS) COCILLUS F(ILIVS) EX IVSSU EIVS V(OTVM) S(OLVIT) L(IBENS) M(ERITO)
Soit, en français :
« Au dieu Auguste, au dieu Albius et à Damona. Sextus Martius, fils de Cocilius, sur son ordre, s'est acquitté de son vœu librement et avec joie. »

Le lieu de découverte est situé le long de la voie romaine reliant Autun/Augustodunum à Langres/Andematunum, à proximité d'une source qui rejoint l'Arroux[4].

Interprétation[modifier | modifier le code]

En raison de la mention de Damona au sein de la dédicace, en tant que la parèdre d'Albius, celui-ci est généralement associé, ou assimilé, à Borvo, partenaire habituel de Damona. Toutefois, en raison du caractère polyandre de Damona, il est difficile de déterminer si Albius est une simple épiclèse de Borvo, comme le suggère Patrice Lajoye, ou une divinité locale autonome. Comme Borvo, Albius est assimilé par certains auteurs, comme Claude Sterckx par exemple, à un Apollon gaulois thermal et guérisseur.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La découverte est parfois dite, par erreur, comme provenant d'Aignay-le-Duc, à une soixantaine de kilomètres au nord d'Arnay-le-Duc.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Edouard Loydreau, « Découvertes archéologiques de Chassenay, Juin 1896 », Mémoires de la Commission des Antiquités du département de la Côte-d'Or, vol. XIII,‎ , p. 43-68 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Epigraphik-Datenbank
  3. Noémie Beck, Goddesses in Celtic Religion — Cult and Mythology: A Comparative Study of Ancient Ireland, Britain and Gaul, Thèse de doctorat en étude anglophone, sous la direction de Dáithí Ó hógáin et Neil Davie, Université Lumière Lyon 2, 2009.
  4. Damien Vurpillot, Les sanctuaires des eaux en Gaule de l'est : origine, organisation et évolution (Ier siècle av. J.-C. - IVe siècle après J.-C.), Volume 2 : notices de sites, Thèse de doctorat en archéologie, Sous la direction de Philippe Barral et Pierre Nouvel, Université de Franche-Comté, 2016. [1]