Voir la source de Abeille

{{Sous-titre/Taxon|nsd1=Anthophila}} {{redirect|Anthophila| homonymie=Anthophila (genre)| autres=le genre de lépidoptères}}{{voir homonymes}}
{{Taxobox début | animal | Anthophila | Bee_montage.jpg | }}
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{{Taxobox fin}}

Les '''abeilles''' ('''Anthophila''') forment un [[clade]] d'[[insecte]]s [[Hymenoptera|hyménoptères]] de la [[Super-famille (biologie)|super-famille]] des [[Apoïdes]]. Au moins {{unité|20000|[[espèce]]s}} d'abeilles sont répertoriées sur la planète<ref name="terranova"/> dont environ {{formatnum:2000}} en [[Europe]] et près de {{formatnum:1000}} en France métropolitaine<ref name="la_recherche_436"/>. L'espèce la plus connue est probablement {{Latin|[[Apis mellifera]]}}, qu'on élève dans des [[ruche]]s pour la [[pollinisation]] des [[Culture (agriculture)|cultures]] et la production de [[miel]]. Cependant, la majorité des espèces d'abeilles se nourrit du [[Nectar (botanique)|nectar]] des [[fleur]]s et ne produit pas de miel. À cause de la [[Compétition interspécifique|compétition]], il y a aujourd'hui une nette surreprésentation des abeilles d'élevages au sein de la biodiversité [[Holarctique|holoarctique]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=James R.|nom1=Weaver|prénom2=John S.|nom2=Ascher|prénom3=Rachel E.|nom3=Mallinger|titre=Effects of short‐term managed honey bee deployment in a native ecosystem on wild bee foraging and plant–pollinator networks|périodique=Insect Conservation and Diversity|volume=15|numéro=5|pages=634–644|date=2022-09|issn=1752-458X|issn2=1752-4598|doi=10.1111/icad.12594|lire en ligne=https://resjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/icad.12594|consulté le=2024-04-10}}</ref>.

Les abeilles peuvent être classées selon leur mode de vie : [[Domestication|domestiques]] ou sauvages, solitaires ou bien [[Insecte social|sociales]], etc. Elles sont nettement distinctes des [[guêpe]]s par leur morphologie et leur comportement, notamment leur alimentation. Les [[Bombus|bourdons]], en revanche, sont un groupe particulier d'abeilles<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Comment différencier guêpe, abeille, frelon et bourdon ? |description= Jardiner avec Binette & Jardin |site= jardinage.lemonde.fr |éditeur= Le Monde |date= |url= https://jardinage.lemonde.fr/dossier-1927-differencier-guepe-abeille-frelon-bourdon.html |consulté le= 01/2023 }}.

]'',, ''Le Monde'' (consulté le 19 mars 2019).</ref>{{,}}<ref name="bellmann_guide"/>.

Bien que dans l'imaginaire commun, les abeilles sont des insectes sociaux, il est estimé que 90 % des espèces d'abeilles sont solitaires<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Carlos|nom1=Zaragoza‐Trello|prénom2=Montserrat|nom2=Vilà|prénom3=Ignasi|nom3=Bartomeus|titre=Interaction between warming and landscape foraging resource availability on solitary bee reproduction|périodique=Journal of Animal Ecology|volume=90|numéro=11|pages=2536–2546|date=2021-11|issn=0021-8790|issn2=1365-2656|doi=10.1111/1365-2656.13559|lire en ligne=https://besjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/1365-2656.13559|consulté le=2024-04-09}}</ref>. Ces espèces sont par ailleurs plus menacées que leurs homologues sociales. L'appréhension de cette diversité menacée par le grand public est un enjeu [[Entomologie|entomologique]] majeur.

Les abeilles, et les autres espèces de [[pollinisateur]]s, sont actuellement gravement menacées, avec un taux d'extinction qui est {{Citation|de {{Nombre|100 à 1000 fois}} plus élevé que la normale}}, selon l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]<ref name="journée">{{lien web |langue= fr |titre= Journée mondiale des abeilles, 20 mai 2022 |url= https://www.un.org/fr/observances/bee-day |site= un.org |consulté le= 01/2023 }}.</ref>.

Lors de la Journée mondiale des abeilles du {{Date-|20 mai 2019}}, l'ONU a détaillé les principales causes du déclin des pollinisateurs : l'utilisation de [[pesticide]]s, la [[monoculture]], les pratiques [[Agriculture intensive|agricoles intensives]], le [[changement climatique]], le changement d'affectation des terres et la [[destruction des habitats]]<ref name="journée"/>.

== Dénominations ==
=== Étymologie ===
Le mot ''abeille'' est attesté en [[français]] pour la première fois au {{s-|XIV}}<ref name="cnrtlety"/>. D'abord mentionné sous les formes ''abueille'', ''abele'', ''aboille'' ou encore ''abeulle'', ce mot est un emprunt à l'[[occitan]] ''{{lang|oc|abelha}}'' {{MSAPI|aˈβeʎo}}<ref name="cnrtlety"/>{{,}}<ref name="academie9"/>, lui-même issu du latin ''{{lang|la|ăpĭcŭla}}'' « petite abeille », diminutif d'''{{lang|la|apis}}'' « abeille »<ref>{{ouvrage |langue= fr |auteur1= |titre= Dictionnaire Gaffiot latin-français |lieu= Paris |éditeur= éd. Hachette |date= 1934 |pages= |passage= 141 |lire en ligne= http://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?p=141 |format= sur ''lexilogos.com'' |consulté le= 01/2023 }}.

</ref>. Cette forme est aussi attestée dans de nombreuses autres langues: le [[francoprovençal]] ''{{lang|frp|avelye}}''<ref name="Stich">{{Ouvrage |auteur1= Dominique Stich |titre= Francoprovençal, Proposition d'une orthographe supra-dialectale standardisée |nature ouvrage= thèse de doctorat |année= 2001 |lire en ligne= http://www.arpitania.eu/aca/documents/These_Stich_2001.pdf |format= pdf sur ''arpitania.eu'' |consulté le= 12/2017 }}.</ref>, le [[portugais]] ''{{lang|pt|abelha}}''<ref>michaelis.uol.com.br/busca?r=0&f=0&t=0&palavra=abelha</ref>, le [[catalan]] ''{{lang|ca|abella}}''<ref name="GDCVB">{{lien web |titre= Diccionari català-valencià-balear<!-- Vérifiez ce titre --> |url= http://dcvb.iecat.net/results.asp?Word=abella&Id=396&search=abella |site= iecat.net |consulté le=10-2021 }}.</ref>, l' [[espagnol]] ''{{lang|es|abeja}}''<ref>{{lien web |langue= es |titre= Abeja |site= dle.rae.es |éditeur= ''Diccionario de la lengua española - Edición del Tricentenario'' |url= http://dle.rae.es/?id=04GdSYD |consulté le= 06-2020 }}.</ref>, etc.

Il remplace un ancien terme d'oïl ''{{lang|fro|ef}}'', puis ''{{lang|fro|é}}'' (pluriel ''{{lang|fro|es}}'') issu directement du latin ''{{lang|la|apis}}''; Ce mot, manquant de corps, s'est vu intégré dans le composé ''mouche-ep'', tandis que ''eps'' employé par Montaigne, se perpétue avant de sortir de l'usage. Malgré tout, encore au début du {{s-|XIX}}, l’''[[Atlas linguistique de la France]]'' repère l'abeille encore sous la forme ''é'' dans quelques localités du nord, alors qu'elle est supplantée par le composé ''mouche à miel'' dans les deux tiers nord du domaine d'oïl (Bretagne ''mouche à mièl'', Normandie septentrionale ''mouque à mié'', Ile-de-France, Picardie, Wallonie, Lorraine ''mouche é mi'', Bourgogne), ''mouchette'' dans la frange est (Lorraine orientale ''mouchette'', ''mohhâte'', Franche-Comté du nord ''môtchotte''), ''abeille'' dans le sud-ouest (Poitou, Saintonge ''aboeille'') et ''avette'' dans le val inférieur de la Loire<ref name="ALF">{{Ouvrage |auteur1=Jules Gilléron |auteur2=Edmond Edmont |titre=Atlas linguistique de la France |éditeur=Champion |lieu=Paris |année=1902-1910 |lire en ligne=http://lig-tdcge.imag.fr/cartodialect3/carteTheme}}.</ref>.

D'ailleurs, dans sa première édition de 1694, le ''[[Dictionnaire de l'Académie française]]'' définit l'abeille comme étant une « mouche à miel, sauvage ou domestique »<ref name="academie1"/>. La définition du mot ''abeille'' dans les dictionnaires évolue peu avec le temps. Il faut attendre le {{s-|XIX}} avec la {{6e|édition}} (1832-1835) de ce dictionnaire pour voir apparaître des précisions sur cette sorte de mouche: {{citation|Insecte ailé […] qui produit la cire et le miel}} et le {{s-|XX}} avec la {{8e|édition}} de 1932-1935 pour qu'elle soit classée parmi les [[hyménoptère]]s tout en précisant également qu'elle {{citation|vit en essaim}}<ref name="academie8"/>. Cette définition est très proche de celle donnée par le ''[[Trésor de la langue française informatisé]]'' (1971-1994)<ref name="cnrtlety"/>, ce qui réduit progressivement l'usage du mot aux seules abeilles à la fois sociales et productrices de miel<ref name="vieuxdicos"/>.

Pourtant, parmi les insectes appelés « abeille » en français, il existe en réalité des espèces solitaires et d'autres qui ne produisent que peu, voire pas du tout de [[miel]]. Cette différence va être intégrée à la {{9e|édition}} du ''Dictionnaire de l'Académie française'' qui, tout en réduisant la définition de l'abeille à la « famille des [[Apidae|Apidés]] », explique qu'elle vit en société et produit du miel.

=== Noms vernaculaires et taxons correspondants ===
{{Article détaillé|Liste des races d'abeilles d'élevage}}

Liste alphabétique de [[Nom vulgaire|noms vulgaires]] ou de [[Nom vernaculaire|noms vernaculaires]] attestés<ref>Attention aux appellations et traductions fantaisistes circulant sur l'Internet</ref> en français.

''Note: certaines espèces ont plusieurs noms et figurent donc plusieurs fois dans cette liste. Les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, les espèces les plus connues des francophones''.

{{Colonnes|taille=20|
* '''Abeille''' - en Europe ''[[Apis mellifera]]''<ref name="meyer"/> et plus largement [[Apidae]] {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}<ref name="academie9"/> ou ''[[Apis]]'' {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}{{Référence nécessaire||date=février 2011}}.
* {{Page h'|Abeille africaine}} - voir Abeille jaune d'Afrique<ref name="termium"> Nom vernaculaire en français d'après [http://btb.termiumplus.gc.ca/tpv2alpha/alpha-fra.html?lang=fra&i=1&index=alt&srchtxt= Termium plus], la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada</ref>
* [[Abeille tueuse|Abeille africanisée]]<ref name="antennae_13_2"/> - voir {{page h|Abeille tueuse}}<ref name="guyane"/>
* [[Apis mellifera|Abeille allemande]] - voir [[Abeille européenne]]<ref name="termium"/>
* [[Apis cerana|Abeille asiatique]] - voir [[Abeille indienne]]<ref name="meyer"/>
* [[Abeille brune]] - voir [[Abeille européenne]]<ref name="termium"/>
* Abeille-caillou - ''[[Apis mellifera ligustica]]'', Apis graeca et Apis italica ([[Nouvelle-Calédonie]])<ref name="bdlp"/>
* [[Abeille carniolienne]] - ''[[Apis mellifera carnica]]''<ref name="meyer"/>
* {{lien|lang=en|trad=Caucasian honey bee|fr=Abeille caucasienne}} - ''{{lien|lang=en|trad=Caucasian honey bee|fr=Apis mellifica caucasia}}''<ref name="meyer"/>{{,}}<ref>{{article |libellé= Engel 1999 |langue= en |auteur1= Michael S. Engel |titre= The taxonomy od recent and fossil honer bees (Hymenoptera: Apidae; ''Apis'') |périodique= Journal of Hymenoptera Research |tome= 8 |numéro= 2 |date= 1999 |pages= 165-196 |lire en ligne= https://kuscholarworks.ku.edu/handle/1808/16476 |format= pdf sur ''kuscholarworks.ku.edu'' |consulté le= 01/2023 }}. Engel précise p. 165 : " ''A. mellifica caucasia'' Pollmann (not ''A. mellifica caucasica'' Horbachev) ".</ref>
* {{page h|Abeille charpentière}}
* [[Abeille commune]] - voir [[Abeille européenne]]<ref name="meyer"/>
* [[Abeille cotonnière]] - ''[[Anthidium manicatum]]''<ref name="insectes_jardins_187"/>
* {{page h|Abeille coucou}} ou [[Abeille-coucou]]<ref name="meyer"/>
* [[Abeille coupeuse de feuille]] - Voir [[Abeille découpeuse]]<ref name="tiq_mégachiles"/>{{,}}<ref name="termium"/>
* [[Abeille découpeuse]] - ''[[Megachile]]'' {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}<ref name="tiq_mégachiles"/>{{,}}<ref name="insectes_jardins_185_187"/>.
* [[Abeille découpeuse de la luzerne]] - ''[[Megachile rotundata]]''<ref name="tiq_mégachiles"/>
* [[Abeille domestique]] - voir [[Abeille européenne]]<ref name="nomen_Apis_mellifera"/>{{,}}<ref name="hoyoux"/>
* [[Abeille euglossine]] - [[Euglossini]] {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}{{Référence nécessaire||date=février 2011}}
* '''[[Abeille européenne]] - ''[[Apis mellifera]] '''''<ref name="nomen_Apis_mellifera"/>
* [[Abeille à face jaune]] - voir [[Abeille plâtrière]]<ref name="fcf"/>
* [[Abeille fouisseuse]] - ''[[Anthophora]]'' {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}<ref name="meyer"/>
* [[Abeille géante]] - ''[[Apis dorsata]]''<ref name="meyer"/>{{,}}<ref name="terranova"/>{{,}}<ref name="hoyoux"/>
* [[Abeille indienne]] ou [[Abeille des Indes]] - ''[[Apis cerana]]''<ref name="hoyoux"/>{{,}}<ref name="meyer"/>
* [[Abeille italienne]] - ''[[Apis mellifera ligustica]]''<ref name="fert"/>
* [[Abeille jaune]] ou [[Abeille jaune d'or]] - voir [[Abeille italienne]]<ref name="fert"/>{{,}}<ref name= termium/>
* [[Abeille jaune d'Afrique]] - ''[[Apis mellifica adansonii]]'' (syn. ''[[Apis mellifera adansonii]]'')<ref name="meyer"/>
* [[Abeille loup]] - ''[[Philanthus]]'' {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}{{Référence nécessaire||date=février 2011}}
* [[Abeille maçonne]] - ''[[Osmia]]'' {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}{{Référence nécessaire||date=février 2011}}
* [[Abeille masquée]] - voir [[Abeille plâtrière]]<ref name="fcf"/>
* [[Abeille mellifique]] ou [[abeille mellifère]] - voir [[Abeille européenne]]<ref name="meyer"/>{{,}}<ref name="terranova"/>{{,}}<ref name="hoyoux"/>{{,}}<ref name="termium"/>
* {{page h|Abeille à miel}}
* [[Abeille naine]] - ''[[Apis florea]]''<ref name="meyer"/>{{,}}<ref name="terranova"/>{{,}}<ref name="hoyoux"/>
* '''[[Abeille noire]] - ''[[Apis mellifera mellifera]]'''''<ref name="meyer"/>
* [[Abeille noire d'Afrique]] - ''[[Apis mellifica unicolor]]''<ref name="meyer"/>
* [[Abeille à orchidée]] - voir [[Abeille euglossine]]{{Référence nécessaire||date=février 2011}}
* [[Abeille perce-bois]] - ''[[Xylocopa violacea]]''<ref name="meyer"/>
* [[Abeille plâtrière]] - [[Colletidae]] {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}<ref name="fcf"/>
* [[Abeille des ruches]] - voir [[Abeille européenne]]<ref name="hoyoux"/>
* [[Abeille russe]]{{Référence nécessaire||date=février 2011}}
* [[Abeille des sables]] - ''[[Andrenidae]]'' {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}<ref name="meyer_andrenes"/>
* [[Abeille sans dard]] - [[Meliponini]] {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}{{Référence nécessaire||date=février 2011}}
* [[Abeille de la sueur]] - [[Halictidae]] {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}<ref name="fcf"/>
* [[Abeille des terres alcalines]] - ''[[Nomia melanderi]]''<ref name="nomen_Nomia_melanderi"/>
* [[Abeille tapissière]] - [[Megachilidae]] {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}<ref name="meyer_megachiles"/>
* [[Abeille tisserande]]{{Référence nécessaire||date=février 2011}}
* {{page h|Abeille tueuse}} - hybride : ''[[Apis mellifera scutellata]]'' x ''[[Apis mellifera]]'' ssp<ref name="terranova_abeille_africaine"/>{{,}}<ref name="guyane"/>
* {{page h|Abeille vraie}} - [[Apinae]] {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}} ou uniquement genre ''[[Apis (genre)|Apis]]'' {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}}<ref name="meyer"/>
* [[Abeille xylocope]] - voir [[Abeille perce-bois]]<ref name="meyer"/>
* etc.
}}

== Physiologie, comportement et écologie ==
[[Fichier:Osmia cornuta nest (48325765867).jpg|vignette|alt=Des petits vers recrovillés sont alignés dans des tubes qui ressemblent à d'anciennes tiges.|Larves d'abeilles ([[Osmia cornuta]], peut-être quelques [[Osmia bicornis]]) dans un hôtel à abeilles à différentes étapes de développement. {{date-|Mai 2018}}.]]
[[Fichier:Abandoned bee honeycomb.jpg|vignette|Nid d'abeille abandonné dans le [[parc national d'Eravikulam]] en [[Inde]]. {{date-|Novembre 2017}}.]]
{{Article détaillé|Apis (insecte)|Apis mellifera}}
Les caractéristiques générales des abeilles sont celles des guêpes [[Apoidea|apoïdes]], ce sont donc des [[insecte]]s [[Hymenoptera|hyménoptères]] dont les adultes sont généralement velus et se nourrissent de [[nectar (botanique)|nectar]], avec des nuances pour chaque [[espèce]] : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie. Par exemple, pour les abeilles à miel d'Europe, voir tout le genre ''[[Apis (genre)|Apis]]'' et principalement {{Latin|[[Apis mellifera]]}}.

== Histoire évolutive ==
[[Fichier:Melittosphex burmensis.jpg|thumb|Découverte en 2006, cette abeille (''[[Melittosphex burmensis]]''), fossilisée dans l'[[ambre]], est datée de {{nobr|100 Ma}}.]]
L'[[histoire évolutive des insectes]] met en évidence que les premiers insectes apparaissent vers {{nobr|400 [[Million d'années|Ma]]}} au [[Dévonien]], les insectes volants vers {{nobr|350 Ma}} au [[Carbonifère]]<ref>{{ouvrage |libellé= Grimaldi & Engel 2005 |langue= en |auteur1= David Grimaldi |auteur2= Michael S. Engel |titre= Evolution of the Insects |éditeur= Cambridge University Press |date= 2005 |passage= 158-159 |isbn=978-0521821490 }}.</ref>.

On ignore encore quel est l'ancêtre commun à tous les [[Apoidea|Apoïdes]]<ref name="terranova"/>. Les premières abeilles ''stricto sensu'' sont probablement [[Coévolution|apparues en même temps]] que les premières [[Fleur|fleurs]], c'est-à-dire il y a plus de {{nobr|100 millions}} d'années, la flore terrestre étant auparavant dominée par les [[Gymnospermes]]<ref name="terranova"/>. Les études génétiques suggèrent que les abeilles proviennent, comme les fourmis, de la spécialisation de guêpes prédatrices de la famille des [[Crabronidae|Crabronidés]], le changement du [[Alimentation|comportement alimentaire]] pouvant s'expliquer par la consommation par ces guêpes de proies qui visitaient les fleurs et se couvraient de [[pollen]]<ref name="2012ebevic">{{article |libellé= Debevec, Cardinal & Danforth 2012 |langue=en |prénom1= Andrew H. |nom1= Debevec |prénom2= Sophie |nom2= Cardinal |prénom3= Bryan N. |nom3= Danforth |titre= Identifying the sister group to the bees : a molecular phylogeny of Aculeata with an emphasis on the superfamily Apoidea |périodique= Zoologica Scripta |volume= 41 |numéro= 5 |date= 09/2012 |pages= 527-535 |doi= 10.1111/j.1463-6409.2012.00549.x |url= https://www.danforthlab.entomology.cornell.edu/wp-content/uploads/debevec_etal_2012.pdf |format= pdf sur ''danforthlab.entomology.cornell.edu'' |consulté le= 01/2023 | issn=0300-3256}}.</ref>. Les premières abeilles ont probablement été solitaires et spécialistes ([[pollinisation]] d'un nombre défini de fleurs), certaines évoluant vers des formes sociales plus ou moins élaborées et devenant des pollinisateurs généralistes mais ces transitions instables font que certaines sont retournées vers un mode de vie solitaire<ref>{{article |libellé= Danforth ''et al.'' 2013  |langue= en  |prénom1= Bryan N. |nom1= Danforth |prénom2= Sophie |nom2= Cardinal |prénom3= Christophe |nom3= Praz |prénom4= Eduardo A.B. |nom4= Almeida |prénom5= Denis |nom5= Michez |titre= The impact of molecular data on our understanding of bee phylogeny and evolution |périodique= Annual Review of Entomology |date= 2013 |volume= 58 |pages= 57-78 |doi=10.1146/annurev-ento-120811-153633 }}.</ref>.

On a retrouvé les plus anciens [[fossile]]s d'abeilles en inclusion dans de l'[[ambre]]. Ces abeilles appartiennent à des espèces et des genres à présent éteints. Le plus vieux fossile à ce jour est ''[[Melittosphex burmensis]]'': datée de {{nobr|100 Ma}}, cette espèce minuscule découverte en 2006 en [[Birmanie]] avait des grains de pollen sur les pattes. Sa découverte confirme l'origine commune des guêpes et des abeilles et l'ancienneté de la [[coévolution]] entre les « abeilles » et les [[Angiospermes]] (spécialisation dans la consommation de [[Nectar (botanique)|nectar]] et de pollen et rôle dans la pollinisation). Cette découverte suggère que les premières abeilles végétariennes ont émergé à partir d'ancêtres guêpes insectivores<ref>{{article |libellé= Poinar & Danforth 2006 |langue=en |prénom1= George O. |nom1= Poinar |prénom2= Bryan N. |nom2= Danforth |titre= A Fossil Bee from Early Cretaceous Burmese Amber |périodique= Science |volume= 314 |numéro= 5799 |date= 27/10/2006 |pages= 614 |doi= 10.1126/science.1134103 |url= https://www.researchgate.net/publication/6728502_A_Fossil_Bee_from_Early_Cretaceous_Burmese_Amber |format= sur ''researchgate.net'' |consulté le= 01/2023 }}.</ref>.

Le genre {{Latin|Electrapis}} vivait au [[Crétacé supérieur]], il y a environ {{nobr|70 Ma}}, dans l'actuelle région de la [[mer Baltique]] et avait une forme très proche de l'abeille à miel contemporaine<ref name="terranova"/>.

== Classification ==
Toutes les abeilles sont des insectes [[Hymenoptera|hyménoptères]], végétariens et butineurs. Butiner signifie voler de fleur en fleur à la recherche de nourriture. L'abeille récolte ainsi dans la nature [[nectar (botanique)|nectar]], [[propolis]], [[miellat]] et [[pollen]]. En butinant, l'abeille assure également la [[pollinisation]], c'est-à-dire le transport du pollen permettant la [[reproduction (biologie)|reproduction]] des plantes.

Leur taille distingue les abeilles des [[guêpe]]s, qui ont quant à elles la taille fine, en général moins de soies et leurs larves sont carnivores<ref name="abg"/>. Les [[Bourdon (insecte)|bourdons]], qui semblent au premier abord plus ronds et généralement plus gros que d'autres espèces, sont tout de même un groupe spécifique d'abeilles (genre ''[[Bombus]]''), bien que le nom [[Nom vernaculaire|vernaculaire]] d'abeille ne s'y réfère généralement pas. Le nom d'abeille est ainsi généralement accordé aux espèces dont l'aspect se rapproche de celui des [[mouche]]s. Leurs quatre [[Aile de l'insecte|ailes]] reliées deux à deux différencient pourtant facilement les abeilles des mouches, notamment des [[syrphe]]s, ces [[diptères]] également pollinisateurs qui arborent par [[mimétisme]] le costume rayé de la guêpe et parfois celui, plus poilu, des abeilles.

Selon les habitudes de vie des différentes espèces d'abeilles, on distingue plusieurs catégories d'abeilles: l'expression « abeille domestique » est l'un des noms usuels de l'[[abeille européenne]] (''Apis mellifera'')<ref name="nomen_Apis_mellifera"/>, mais elle peut aussi être employée pour toute autre abeille [[domestication|domestiquée]] par l'humain. Par opposition, on nomme « abeille sauvage » une abeille non domestiquée. L'expression « abeille sociale » désigne une espèce d'abeille vivant en colonie, sinon il s'agit d'une « abeille solitaire » constituant plutôt des agrégations (ou bourgades) de terriers individuels<ref name="rustica_14"/>. D'autres espèces sont des « abeilles parasites » ou « abeilles coucous » qui pratiquent le [[cleptoparasitisme]].

Certaines abeilles transforment une partie de leur récolte en produits dérivés: [[miel]], [[cire d'abeille|cire]] ou [[gelée royale]]. Ces produits sont stockés dans des [[nid]]s plus ou moins élaborés: de simples galeries pour les espèces solitaires, des assemblages complexes de [[alvéole d'abeille|rayons de cire]] pour les espèces sociales. Les espèces qui en produisent en quantité significative sont appelées des « abeilles à miel ».

La taille et le poids des abeilles varient selon les espèces, leur taille va de 9 à {{unité|15|mm}} de long et elles peuvent peser de 60 à {{unité|80|mg}}{{refnec}}.

<gallery mode="packed" caption="Quelques espèces d'abeilles">
Fichier:Bienenkoenigin 43a.jpg|[[Abeille européenne]] ({{Latin|[[Apis mellifera]]}}).
Fichier:Cerana.jpg|[[Abeille indienne]] ({{Latin|[[Apis cerana]]}}).
Fichier:Apis dorsata.jpg|[[Abeille géante]] ({{Latin|[[Apis dorsata]]}}).
Fichier:Abeille charpentière Margy 2.jpg|[[Abeille charpentière]] (ici {{Latin|[[Xylocopa violacea]]}}).
Fichier:Megachile rotundata.JPG|[[Abeille découpeuse de la luzerne]] ({{Latin|[[Megachile rotundata]]}}).
Fichier:OsmiaCornuta2008 03 15.jpg|[[Abeille maçonne]] (ici {{Latin|[[Osmia cornuta]]}}).
</gallery>

=== Grands types d'abeilles ===
==== Abeilles solitaires ====
{{article connexe|Osmia|Megachile|Colletidae|Andrenidae|Halictidae}}
La majorité des plus de {{nombre|20000 espèces}} d'abeilles<ref name="CitéSciences">{{lien web |titre= Le miel : une sucrée de bonne idée ! |description= Doc'Juniorn Coté des sciences et de l'industrie |site= cite-sciences.fr |url= https://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/bibliotheque/enfants-familles/explorations-en-ligne/docjunior/le-miel-une-sucree-de-bonne-idee |consulté le= 01/2023 }}.</ref> sont solitaires : elles ne fondent pas de colonie pérenne (pluriannuelle), les abeilles femelles construisant individuellement un petit nid au sol, sous une pierre, dans des structures creuses (trou dans un arbre, coquille d'escargot, etc.)<ref>{{ouvrage |libellé= Jeannin 1963 |langue= fr |auteur= Albert Jeannin |titre= L'Empire des insectes |éditeur= Hachette |date= 1963 |pages= 100 |passage= 38 |isbn= |ean= 2000095410584 |asin= B003WVWC96 }}.</ref>. Certaines espèces, comme l'[[halicte]] ({{Latin|[[Halictus]]}}) ont cependant une vie communautaire, sans être [[eusocialité|eusociales]]<ref name="insectes_137"/>. Si les femelles ont parfois une même entrée de nid, elles construisent et s'occupent seules de leurs propres [[Alvéole d'abeille|cellules]] et n'ont aucun contact avec leur descendance<ref name="perez_apides_solitaires">{{harvsp |id= 1889perez | Pérez 1889 |p= }}.</ref>.

Les abeilles solitaires ne produisent pas de miel<ref name="CitéSciences"/>. Certaines espèces sont des « rubicoles » (au sens strict « qui habitent les [[ronce commune|ronces]] ») et nidifient dans des tiges de plantes à [[:wikt:moelle|moelle]]. D'autres espèces sont des « xylicoles » qui utilisent des galeries creusées dans le [[bois]], soit par elles-mêmes, soit par des insectes [[xylophage]]s. D'autres espèces enfin creusent leur nid dans des parois de [[terre]] sèche ou dans le sol<ref name="insectes_137"/>. Chaque cellule, contenant une larve et du [[pain d'abeille]], est scellée par un bouchon<ref name="perez_apides_solitaires"/>.

<gallery mode="packed">
Fichier:Osmia cornifrons.5.1.08.w.jpg|Une [[abeille maçonne]] (ici ''{{lien|Osmia cornifrons}}'') explorant une cavité.
Fichier:DasypodaHirtipesFemale2.jpg|alt=Une abeille creusant un terrier|Abeille solitaire (ici {{Latin|[[Dasypoda altercator]]}}).
Fichier:Andrena.vaga.-.lindsey.jpg|alt=Andrena vaga sur une feuille|{{Latin|[[Andrena vaga]]}} sur une feuille.
</gallery>

===== Abeilles parasites =====
{{article connexe|Abeille coucou}}
Ce sont des insectes solitaires qui pratiquent le [[cleptoparasitisme]] en parasitant les couvains d'autres espèces.

==== Abeilles sociales ====
{{Article détaillé|Apis (genre)|Meliponini}}
[[Fichier:Bienenkoenigin4.jpg|thumb|alt=Une reine entourée d'ouvrières|Abeilles sociales (ici ''[[Apis mellifera]]'').]]
[[Fichier:Cadre de couvain.jpg|alt=|vignette|Cadre de couvain, pour la plupart operculé, manipulé par l'apiculteur]]
Les abeilles sociales forment des [[Colonie (biologie)|colonies]], groupes d'abeilles vivant en société. La colonie est composée de trois [[caste]]s:
* la [[Reine des abeilles|reine]], l'unique [[femelle]] [[fécondation|fertile]] du groupe, mère de toute la colonie. À sa naissance, elle élimine les quelques cellules contenant d'autres reines. Elle effectue un vol nuptial au cours duquel sa spermathèque est remplie pour toute sa vie par environ une quinzaine de mâles. Elle émet les phéromones de reine assurant la cohésion du groupe et passe sa vie à pondre. La reine ne sort plus de la ruche jusqu'à ce que se produise un [[essaimage]]. Son espérance de vie est d'environ trois à quatre ans;
* une majorité d'[[ouvrière]]s, femelles [[Fertilité|non fertiles]] qui assurent l'entretien et le ravitaillement du nid, ainsi que les soins au [[couvain]] (sorte de maternité où se développent les futures abeilles). Elles assurent successivement toutes ces tâches au cours d'une vie durant de quelques semaines à quelques mois. Au départ, les œufs pondus fécondés sont tous les mêmes; ce sont les soins et<ref>{{Permalien|page=Reine des abeilles|version=163049997|texte=Reine des abeilles}}.</ref> la nourriture donnés par les nourrices à la larve avant operculation de la cellule de gestation qui détermine si ce sera une reine ou une ouvrière qui naîtra : la future reine est toujours nourrie avec de la [[gelée royale]] alors que ce n'est le cas que 3 jours pour les futures ouvrières et ensuite elles sont nourries avec du « pain d'abeille » (mélange de pollen et de salive). La nourriture influence le développement des femelles via notamment des modifications de la [[méthylation de l'ADN]] (modifications épigénétiques)<ref>{{Lien web |titre=La différenciation des abeilles en reines et ouvrières : une question d’épigénétique |url=https://planet-vie.ens.fr/thematiques/developpement/controle-du-developpement/la-differenciation-des-abeilles-en-reines-et |site=Planet-Vie |date=Mai 2019 |consulté le=18 novembre 2023}}.</ref>.
* des [[mâle]]s (ou [[Faux bourdon|faux bourdons]]), dont le seul rôle connu est la fécondation des futures reines. Ils meurent après l'accouplement. Le mâle vient au monde par un mode de reproduction appelé [[parthénogenèse]] gamophasique. Il naît donc d'un œuf pondu, non fécondé par la [[spermathèque]] de la reine pondeuse. Cette découverte est due à l'abbé [[Jan Dzierżon]] qui démontra, en 1845, que la reine donne naissance à des mâles par parthénogenèse. Il existe une autre source de mâles. L'absence (mort de la reine) de [[phéromone]]s royales déclenche chez les abeilles nourrices un réflexe d'[[Élevage de reines|élevage de nouvelles reines]]. Si cet élevage de nouvelles reines échoue, l'absence de la phéromone royale qui inhibait le développement des ovaires des ouvrières n'existe plus, alors certaines abeilles ouvrières vont développer leurs ovaires et se mettre à pondre. Comme elles n'ont pas été fécondées, elles ne vont donner naissance qu'à des mâles. On dit que la ruche est bourdonneuse, la colonie est condamnée. Les abeilles pondeuses vont émettre la même phéromone que la reine, l'acide 9-céto-décènoïque.

Une colonie peut perdurer pendant plusieurs années si elle survit à la saison froide.

Un [[essaim]] d'abeilles est un rassemblement en nombre important d'abeilles de la même famille. Quand une vieille reine quitte le nid avec une fraction de sa population (environ la moitié) pour former une nouvelle colonie, laissant la place à une jeune reine, on parle d'[[essaimage]]. Les abeilles évitent ainsi d'engendrer un [[super-organisme]] étouffant.

L'[[essaimage]] des abeilles est un véritable processus [[Anarchie|anarchiste]] d'[[intelligence collective]] puisqu'il s'agit de parvenir à un [[consensus]] pour définir la future localisation de la colonie. Les éclaireuses relatent une position qui leur semble propice à l'installation de la colonie par une [[Apis (genre)#Danse des abeilles|danse]] dont la vivacité reflète la qualité du lieu désigné, et suffisamment explicite pour en indiquer la position. Toutes les exploratrices ont le même pouvoir d'information et présentent de manière transparente et souvent simultanément leurs découvertes. Selon l'intensité de la communication, l'abeille découvreuse d'un site va recruter un nombre plus ou moins grand de nouvelles éclaireuses qui iront chacune le visiter et entreprendre une évaluation indépendante. Elles pourront à leur tour donner leur opinion, et cette mutualisation perpétuelle des connaissances aboutit au consensus pour une destination<ref>[[Thomas D. Seeley]] : Honeybee Democracy (2010, Princeton University Press) et ''[[Nexus (revue)|Nexus]]'' {{numéro|75}} : ''La démocratie est dans la ruche''.</ref>.

===== Abeilles à miel =====
{{article détaillé|Apis (insecte)|Apis mellifera|Liste des races d'abeilles d'élevage}}
L'expression « abeille à miel » ou « abeille mellifère » est un [[nom vernaculaire]] désignant en [[français]] des [[insecte social|insectes sociaux]] parmi les abeilles qui produisent du [[miel]] en quantité significative mais, par [[métonymie]], c'est aussi l'un des noms usuels de l'abeille européenne ({{Latin|[[Apis mellifera]]}}).

Les abeilles à miel appartiennent majoritairement au genre ''[[Apis (genre)|Apis]]'', de la sous-famille des [[Apinae|Apinés]], mais c'est {{Latin|Apis mellifera}} et, dans une moindre mesure, son homologue asiatique {{Latin|[[Apis cerana]]}}, l'espèce qui se prête le mieux à l'[[apiculture]]<ref name="rustica_12_40"/>. D'autres espèces produisent du miel, mais pas en quantité suffisante pour mériter cette appellation.

Les abeilles domestiques sont principalement de l'espèce ''{{Latin|Apis mellifera}}''. Originaire d'[[Europe]] et d'[[Afrique]], c'est en effet l'espèce la plus utilisée pour produire du miel. Elle a donné de nombreuses [[sous-espèce]]s, ainsi que de nombreux [[hybride]]s de ces sous-espèces dont certains, comme l'abeille [[buckfast]], sont obtenus par croisements au sein des élevages. ''{{Latin|Apis cerana}}'' est également exploitée dans certaines régions d'[[Asie]].

Les autres espèces du genre ''Apis'' ({{Latin|[[Apis florea]]}}, {{Latin|[[Apis dorsata]]}}{{etc.}}) se trouvent uniquement à l'état sauvage.

====== Abeilles à miel sans dard ======
Certaines abeilles sans dard, autochtones et endémiques d'[[Amérique]], produisent du miel. C'est le cas des abeilles de la [[tribu (biologie)|tribu]] des {{Latin|[[Meliponini]]}}, regroupant notamment les genres {{Latin|[[Melipona]]}} et {{Latin|[[Trigona]]}}, qui produisent de petites quantités de miel, le [[miel de mélipone]], considéré comme un miel rare.

<gallery mode="packed" caption="Reconnaître les abeilles à miel">
Fichier:Apis species.jpg|alt= Trois abeilles épinglées|Vue dorsale des trois principales espèces.
Fichier:Apis species2.jpg|alt= Trois abeilles épinglées|Vue latérale des trois principales espèces.
Fichier:Honeybee-27527-1.jpg|alt=Abeille à miel d'Europe et d'Afrique : Apis mellifera.|Abeille à miel d'Europe et d'Afrique : {{Latin|[[Apis mellifera]]}}.
Fichier:Abeille-bee-profil.JPG|alt=Favorite de l'apiculture en Europe, sous-espèce de la précédente, l'Abeille noire : Apis mellifera mellifera.|Favorite de l'apiculture en Europe, sous-espèce de la précédente, l'Abeille noire : {{Latin|[[Apis mellifera mellifera]]}}.
Fichier:CharlesLam - Yummy (by-sa).jpg|alt=Abeille à miel asiatique : Apis cerana.|Abeille à miel asiatique : {{Latin|[[Apis cerana]]}}.
Fichier:Apis dorsata-small.jpg|alt=Abeilles à miel géantes : Apis dorsata.|Abeilles à miel géantes : {{Latin|[[Apis dorsata]]}}.
Fichier:Irapuã - REFON .jpg|alt=Abeille à miel d'Amérique du Sud : Trigona spinipes (en).|Abeille à miel d'Amérique du Sud : ''{{lien |lang= en |Trigona spinipes}}''.
</gallery>

=== Systématique ===
==== Histoire de la classification ====
[[Fichier:Stelluti bees1630.jpg|thumb|upright=0.7|alt=Planche en noir et blanc avec abeilles et détails anatomiques|Le plus vieux dessin réalisé au microscope connu décrit une abeille.]]
Avant [[Carl von Linné]], on ne connaissait comme abeille que la « mouche à miel ». Le père de la [[taxinomie]] moderne ajoute à cette abeille domestiquée d'autres espèces d'hyménoptères qui, comme elle, vivent de nectar et de pollen. En 1758, il les classe toutes dans un genre nommé {{Latin|Apis}} (« abeille » en latin)<ref name="perez_1">{{harvsp |id= 1889perez | Pérez 1889 |p= 1 }}.</ref>.

Les connaissances sur ces insectes progressant, le seul genre ''Apis'' se révèle bientôt insuffisant pour contenir toutes les nouvelles abeilles répertoriées. Avec les travaux de [[William Kirby (entomologiste)|Willian Kirby]] et [[Pierre-André Latreille]], suivis par [[Alexandre Schenk]] et [[Carl Gustaf Thomson]], les classifications gagnent en précision: ''Apis'' ne conserve qu'un petit nombre d'espèces proches de l'abeille domestique et de nombreux autres genres sont créés. On distingue alors deux grands groupes d'abeilles: les abeilles à langue courte et les abeilles à langue longue. Ces dernières sont divisées à leur tour en abeilles solitaires ou abeilles sociales (les abeilles « vraies »). Plus d'une centaine de genres se répartissent à l'intérieur de ces grands groupes<ref name="perez_29">{{harvsp |id= 1889perez | Pérez 1889 |p= 29 }}.</ref>. Les abeilles à langue longue sont considérées comme les plus évoluées. Les guêpes apoïdes ({{Latin|[[Sphecidae]]}} {{Latin|sensu lato}}) sont reconnues comme apparentées aux abeilles à langue courte<ref name="osmia_1"/>.

À la fin du {{s-|XIX}} sont reconnus comme portant le nom d'abeille {{citation|tous les hyménoptères dont la larve se nourrit de miel et de pollen, quels que soient d'ailleurs le genre de vie et les mœurs de l'adulte}}<ref name="perez_1"/>.

==== Classification au {{s-|XXI}} ====
Dans la classification classique, les abeilles font toutes partie de la [[superfamille (biologie)|superfamille]] des [[Apoidea|Apoïdes]]<ref name="hoyoux"/> créée en 1802 par [[Pierre-André Latreille]] et qui regroupe les abeilles et les guêpes apoïdes. Toutefois, la classification des abeilles est en constante évolution<ref name="zoologia_22"/>.

La [[classification classique]] est historiquement centrée sur l'abeille mellifère. Ceci aurait amené les entomologistes à considérer que les abeilles à langue longue formaient un groupe plus évolué que celui des abeilles à langue courte. Les premières [[Classification phylogénétique|classifications phylogénétiques]] ont maintenu cette hypothèse, en plaçant la famille des [[Colletidae|Colletidés]] (à langue courte) à la base de l'[[arbre phylogénétique]] des [[Apoidea|Apoïdes]]. Cependant, en 2007 des travaux d'analyse moléculaire démontrent que la langue courte des [[Colletidae|Colletidés]] n'est pas un caractère hérité des [[Sphecidae|Sphecidés]], mais découle d'une évolution parallèle. Ces conclusions bouleversent la classification classique et désignent la famille des [[Melittidae|melittidés]] comme la plus ancienne des familles d'abeilles<ref name="osmia_1"/>.

==== Familles actuelles ====
Liste des familles actuelles selon Debevic ''et al.'' 2012<ref name="2012ebevic"/> et Hedtke ''et al.'' 2013{{refnec}}, en concordance avec ITIS<ref>{{lien web |langue= fr |titre= World Bee Checklist |site= catalogueoflife.org |description= base de données ITIS sur les espèces d'abeilles |url= http://www.catalogueoflife.org/annual-checklist/2019/details/database/id/67 }}.</ref>:
* {{Latin|[[Apidae]]}} <small>Latreille, 1802</small> - abeilles « vraies » ou « abeilles sociales »
* {{Latin|[[Andrenidae]]}} <small>Latreille, 1802</small> - abeilles des sables
* {{Latin|[[Colletidae]]}} <small>Lepeletier, 1841</small> - abeilles à face jaune ou abeilles plâtrières.
* {{Latin|[[Halictidae]]}} <small>Thomson, 1869</small> - abeilles de la sueur.
* {{Latin|[[Megachilidae]]}} <small>Latreille, 1802</small> - abeilles découpeuse
* {{Latin|[[Melittidae]]}} <small>Michener, 2000</small> - famille de l'abeille à culotte
* {{Latin|[[Stenotritidae]]}} <small>Michener, 2000</small>

Note: Les [[Apidés]] et les [[Mégachilidés]] sont considérées comme les abeilles à langues longues, les autres familles à l'exception des [[Mélittidés]] sont considérées comme les abeilles à langues courtes.

==== Place au sein des guêpes apoïdes ====
{{Cladogramme Apoidea}}

==== Phylogénie interne ====
{{Cladogramme Anthophila}}

== Interactions ==
[[image:Abeilles-Animation.gif|thumb|Abeilles butinant un rosier sauvage (animation).]]

=== Pollinisation ===
Toutes les abeilles peuvent jouer un rôle important pour la [[pollinisation]] des plantes, et en particulier celle de nombreuses plantes cultivées.

Certaines espèces sont plus performantes que d'autres de ce point de vue: le taux de pollinisation et l'efficacité de celle-ci sont ainsi deux fois plus importants par les abeilles sauvages que par les abeilles domestiques<ref>{{article |libellé= Garibaldi ''et al.'' 2013 |langue= en |prénom1= L.A. |nom1= Garibaldi |prénom2= I. |nom2= Steffan-Dewenter |prénom3= R. |nom3= Winfree R |et al.= oui |titre= Wild pollinators enhance fruit set of crops regardless of honey bee abundance |périodique= Science |date= 2013 |volume= 339 |numéro= 6127 |pages= 1608-1611 |doi= 10.1126/science.1230200 |lire en ligne= https://www.researchgate.net/publication/235756821_Wild_Pollinators_Enhance_Fruit_Set_of_Crops_Regardless_of_Honey_Bee_Abundance |format= sur ''researchgate.net'' |consulté le= 01/2023 }}.</ref>. Les plantes dont la pollinisation est favorisée par l'abeille sont dites [[mellitophilie#Lien avec la pollinisation|mellitophiles]]. En effet, lorsque les abeilles récoltent des ressources alimentaires, elles se couvrent de pollen. Le pollen est le gamète mâle de la fleur. Elles butinent ensuite d'autres fleurs afin d'y récolter le nectar et se frottent alors contre les parties reproductrices des autres fleurs. Ainsi, le pollen déposé à la surface de la fleur colonise ses graines femelles<ref name="BEN09"/>. Involontairement, les abeilles permettent donc le contact entre les gamètes mâles et femelles des différentes fleurs.

Les abeilles bénéficient également de la pollinisation car, en récoltant le nectar et pollen, elles constituent leurs réserves alimentaires. De plus, une grande densité de fleurs aux alentours de la ruche leur est bénéfique car cela minimise leur temps de recherche de nourriture.

Enfin, les populations humaines sont directement et indirectement dépendantes des fleurs pour un tiers de leur régime alimentaire<ref name="GHAZ05"/>. L'absence des pollinisateurs indigènes naturels les plus répandus pourrait donc avoir des conséquences économiques, sociales et écologiques.

=== Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles ===
{{Article détaillé|Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles}}
Or, on constate dans l'[[Hémisphère nord]] une baisse de la population des insectes pollinisateurs et en particulier des abeilles<ref name="la_recherche_436" />{{,}}<ref>{{article |libellé= Burkle, Marlin & Knight 2013 |langue= en |auteur= L.A. Burkle |auteur2= J.C. Marlin |auteur3= T.M. Knight |titre= Plant-pollinator interactions over 120 years : loss of species, co-occurrence, and function |périodique= Science |date= 29/03/2013 |volume= 29 |numéro= 339 |pages= |doi= 10.1126/science.1232728 |url= https://www.researchgate.net/publication/235756823_Plant-Pollinator_Interactions_over_120_Years_Loss_of_Species_Co-Occurrence_and_Function |format= sur ''researchgate.net'' |consulté le= 01/2023 }}.</ref>. Un des symptômes de ce phénomène est le [[syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles]], qui connaît une recrudescence au début du {{s-|XXI}}. 

De multiples causes semblent être à l'origine de cette baisse de la population: [[parasitisme|parasites]], [[Mycota|champignons]], [[prédateur]]s, [[monoculture]] intensive, alimentation trop peu diversifiée ou de mauvaise qualité, [[réchauffement climatique]]… Les [[produit phytosanitaire|produits phytosanitaires agricoles]], les [[organisme génétiquement modifié|cultures d'OGM]] et la [[pollution électromagnétique]] sont également cités mais leur implication est de moins en moins controversée avec un consensus scientifique croissant sur le rôle des insecticides<ref name="mesr" /> et non concluant pour les ondes électromagnétiques autres que la lumière<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Adam J.|nom1=Vanbergen|prénom2=Simon G.|nom2=Potts|prénom3=Alain|nom3=Vian|prénom4=E. Pascal|nom4=Malkemper|titre=Risk to pollinators from anthropogenic electro-magnetic radiation (EMR): Evidence and knowledge gaps|périodique=Science of The Total Environment|volume=695|date=2019-12-10|issn=0048-9697|doi=10.1016/j.scitotenv.2019.133833|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969719337805|consulté le=2023-01-20|pages=133833}}</ref>. 

En tant qu'animal [[bioindicateur]], cette situation inquiète non seulement les apiculteurs, mais aussi de nombreux [[écologue]]s, [[économiste]]s et experts en raison de l'importance économique et [[écologie|écologique]] de l'abeille. 

En {{date-|février 2010}}, l'[[Union européenne]] met en place le programme {{Abréviation|STEP|Status and Trends of European Pollinators|en}} afin de préciser les causes et les impacts de ce déclin et d'en assurer le suivi.

=== Interactions écologiques ===
[[File:A bee covered with pollen.jpg|thumb|Abeille couverte de pollen]]
La pollinisation par les insectes indigènes non domestiques est un enjeu important de l'écologie. En effet, les insectes sauvages permettent d'effectuer naturellement des fécondations croisées: l'ovule d'une plante reçoit le pollen d'une autre plante de la même espèce, cela permet de conserver une grande diversité génétique. Or, la diversité génétique permet d'éviter les dépressions de consanguinité et augmente la résilience de la population face aux perturbations environnementales et aux nouvelles maladies. Dans une population à grande diversité génétique, le risque d'extinction est beaucoup plus faible<ref name="WESS13"/>.

Le {{date-|16|avril|2014}} les [[Sénat (France)|sénateurs]] français ont adopté un amendement à la loi sur l'avenir de l'agriculture reconnaissant l'abeille comme « un bio-indicateur dans le cadre de la surveillance des produits phytopharmaceutiques »<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Le Sénat reconnaît l'abeille comme bio-indicateur |site= challenges.fr |date= 15/04/2014 |url= https://www.challenges.fr/entreprise/20140415.CHA2755/le-senat-reconnait-l-abeille-comme-bio-indicateur.html |consulté le= 01/2023 }}.</ref>.

=== Les abeilles comme vecteur de maladies des plantes ===
En butinant d'un arbre à l'autre, les abeilles ({{Latin|Apis mellifera}}), ainsi que d'autres insectes pollinisateurs, contribuent à la diffusion de [[Bactérie phytopathogène|bactéries phytopathogènes]], telles que {{Latin|[[Erwinia amylovora]]}}, agent pathogène du [[feu bactérien]], maladie bactérienne grave qui affecte des arbres fruitiers de la sous-famille des {{Latin|[[Maloideae]]}}<ref>{{lien web |langue= en |titre= Insect Vectors of Plant Pathogens |éditeur= General Entomology, [[université d'État de Caroline du Nord]] |date= 11/2003 |url= https://genent.cals.ncsu.edu/insect-pests/plant-pests/plant-disease-vectors/ |consulté le= 01/2023 }}. (ans la page lier, cliquer sur "Hymenoptera".)</ref> ou {{Latin|[[Pseudomonas syringae]]}}, agent de diverses maladies du type [[chancre bactérien]], notamment le [[chancre bactérien du kiwi]], causé par le [[pathovar]] {{Latin|Pseudomonas syringae pv. actinidiae}}<ref name="Goodwin">{{article |libellé= Pattemore ''et al.'' 2014 |langue= en |auteur1= D. E. Pattemore |auteur2= R. M. Goodwin |auteur3= H. M. McBrydie |auteur4= S. M. Hoyte |auteur5= J. L. Vanneste |titre= Evidence of the role of honey bees (Apis mellifera) as vectors of the bacterial plant pathogen ''Pseudomonas syringae'' |revue= Australasian Plant Pathology |date= septembre 2014 |volume= 43 |numéro= 5 |pages= 571-575 |résumé= https://www.cabdirect.org/cabdirect/abstract/20143326810 }}.</ref>.

Du fait de leur intense activité de pollinisation, les abeilles sont un vecteur très efficace de transmission de ces bactéries. Toutefois, comme les bactéries ne peuvent survivre l'hiver dans les [[ruche]]s, les abeilles ne peuvent en aucun cas être responsables d'une [[inoculation]] primaire, mais seulement d'inoculation secondaire, transmettant les bactéries de fleur en fleur<ref>{{lien web |langue= en |titre= The honeybee and the beehive in relation to fire blight |auteur= E.M. Hildebrand |site= National Agricultural Library Digital Collections |éditeur= United States Department of Agriculture (USDA) |url= http://naldc.nal.usda.gov/download/IND43968875/PDF |format= pdf sur '' naldc.nal.usda.gov'' |consulté le= 01/2023 |brisé le = 2024-02-29}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue= en |titre= Fire Blight (Erwinia amylovora) – Transmission |site= Pests and Diseases Image Library (PaDIL) |éditeur= Plant Biosecurity Cooperative Research Centre (PBCRC) |url= http://pbt.padil.gov.au/index.php?q=node/7&pbtID=98 |consulté le= 11/2015 |brisé le= 01/2023 }}.</ref>.

Selon une étude néo-zélandaise de 2014, {{Latin|Pseudomonas syringae}}, comme {{Latin|Erwinia amylovora}}, peut survivre et se propager au sein des ruches pendant un temps limité. Les auteurs appuient donc la recommandation d'une période de retrait minimum avant de transporter dans un verger sain des ruches provenant d'un verger contaminé<ref name="Goodwin"/>.

== Les abeilles et l'homme ==
L'abeille est la plus ancienne amie de l'[[Homo sapiens|homme]], bien qu'apparue avant lui, il y a {{nobr|45 millions}} d'années<ref>{{ouvrage |prénom1= Pierre |nom1= Germa |titre= Depuis quand ? |sous-titre= Le dictionnaire des inventions |date= 1982 |éditeur= France Loisirs |passage= 19 }}.</ref>.

[[Fichier:L'apiculteur (-trice).jpg|vignette|Apicultrice]]

Très tôt l'homme a pris conscience de l'intérêt de protéger, voire d'héberger ou même d'élever les abeilles, ou plus simplement de les observer. Outre leurs fonctions écosystémiques, les abeilles présentent une fonction économique importante.

=== La santé humaine ===
==== Apithérapie ====
{{article détaillé|Apithérapie}}
Les substances produites par certaines abeilles {{incise|[[cire d'abeille]], [[propolis]], [[gelée royale]], [[miel]]s de différentes plantes et même leur [[venin]]}} ont la réputation ancestrale d'être excellentes pour la santé. Ce sont les [[Apis (insecte)|abeilles à miel]] domestiquées qui en sont les meilleures pourvoyeuses.

==== Piqûre d'abeille ====
<!-- Le titre de cette section est repris comme lien ancré dans l'article "Piqûre d'insecte" -->
[[Fichier:Stechende Biene 12a.jpg|thumb|Une abeille en train de piquer.]]
[[Fichier:Apis mellifera scutellata.jpg|thumb|[[Abeille tueuse]], un [[hybride]] de plusieurs [[sous-espèce]]s d'''[[Apis mellifera]]''.]]

À la différence des [[guêpe]]s et des [[frelon]]s, l'abeille n'est pas un prédateur et ne chasse pas pour se nourrir<ref name="2000michener"/>. Une abeille en train de butiner est généralement inoffensive<ref name="prost_agressivité"/>.

Cependant, les abeilles défendent leur nid et leurs routes aériennes des intrus. Les espèces prisées pour l'apiculture sont les plus tolérantes à cet égard. D'autres, comme l'[[abeille tueuse]], [[hybride]] apparu au Brésil dans les {{nobr|années 1950}}, sont plus agressives à l'approche de leur nid<ref name="ccn_2006_26"/> tandis que chez certaines espèces comme les [[mélipone]]s, l'aiguillon, sous-développé, ne permet pas la piqûre, l'abeille se défend alors par une morsure urticante<ref name="roubik_défense"/>.

L'abeille utilise son [[Dard (anatomie)|dard]] cranté pour injecter du [[venin]] à son agresseur lorsqu'elle se trouve menacée. Cet aiguillon dentelé, dont seules les femelles sont pourvues, reste fiché dans la peau de la victime et est arraché de l'[[abdomen]] de l'abeille lorsque celle-ci s'éloigne. Il entraîne à sa suite une partie des organes internes de l'abeille, dont son sac à venin. Cette déchirure est presque toujours fatale à l'abeille piqueuse<ref name="fao_products_venom"/>. Mais l'abeille peut repartir indemne, si sa victime s'avère être un autre insecte, dépourvu de la peau épaisse des mammifères<ref name="fao_products_venom"/>.

Une piqûre injecte en moyenne {{unité|50|à=140|µg}} de venin (contre {{nobr|10 µg}} pour la guêpe qui possède un dard lisse mais peut piquer plusieurs fois), selon l'espèce d'abeille et le délai avant lequel l'aiguillon est retiré<ref name="jaci_93"/>. Même après le départ de l'abeille, les contractions réflexe des muscles arrachés continuent d'injecter le venin contenu dans le sac, une trentaine de secondes étant nécessaires pour vider celui-ci. {{pas clair |Il faut donc éviter de le compresser en le retirant dans les secondes suivant la piqûre}}<ref name="jaci_93"/>.

Sauf en cas d'intolérance, une unique piqûre est inoffensive pour l'homme (et pourrait même avoir parfois des effets bénéfiques notamment pour lutter contre la [[maladie de Parkinson]]). Toutefois, l'emplacement des piqûres, leur nombre ou une sensibilité [[Allergie|allergique]] peuvent occasionner des décès en cas de [[choc anaphylactique]]<ref name="wjm_170_4"/>.

En l'absence de données significatives, la [[Dose létale 50|dose létale médiane]] n'est pas établie avec certitude et oscille, selon les auteurs, entre {{unité|1,3|mg.||kg|-1}}<ref name="ccn_2006_26"/> et {{unité|3.5|mg.||kg|-1}}<ref name="jaci_93"/> de venin. Le nombre de piqûres nécessaires pour atteindre ces doses, pour un adulte pesant entre {{unité|60|kg}} et {{unité|70|kg}}, varie selon les espèces et les estimations entre 600<ref name="fao_products_venom"/> et {{formatnum:1750}}<ref name="jaci_93"/>. Seules les [[Abeille africanisée|abeilles tueuses]], au comportement extrêmement agressif, sont susceptibles de causer un si grand nombre de piqûres. En revanche, leur venin ne diffère pas sensiblement de celui des autres espèces d{{'}}{{Latin|Apis mellifera}}<ref name="ccn_2006_26"/>.

=== Apiculture ===
{{Article détaillé|Apiculture|Liste des races d'abeilles d'élevage}}
[[Fichier:Rucher composé de ruches et ruchettes.jpg|vignette|222x222px|[[Rucher]] composé de ruches et ruchettes [[Dadant (ruche)|Dadant]] 10 et 6 cadres en bois dans le sud de la France.]]
L'[[apiculture]] est la discipline liée à l'[[élevage]] des abeilles domestiques, l'éleveur étant un [[apiculteur]]. Les abeilles d'élevage vivent dans une [[ruche]], une structure artificielle faite à base de paille, de bois ou de plastique et destinée à abriter une colonie d'abeilles sociales butineuses. Un ensemble de ruches constitue un [[rucher]].

=== Osmiculture ===
L'[[osmiculture]] est la technique d'[[élevage]] local d'abeilles indigènes et solitaires qui nichent hors sol. L'osmiculteur fournit un environnement de nidification (nichoir d'abeilles) adapté à l'espèce, identifie et élimine les parasites qui s'incrustent dans cette population. Il ne gère pas de récolte car les abeilles indigènes pollinisent mais ne fabriquent pas de miel.
[[File:Hotelabeilles.jpg|thumb|right|100px|Hôtel d'abeilles solitaires.]]

=== Symbolisme et mythologie ===
{{Section à sourcer|date=mars 2015}}
[[Fichier:Voyage Gênes Marot Louis XII 2.jpg|thumb|Ruches et abeilles sur le [[caparaçon]] du cheval de [[Louis XII de France|Louis XII]].]]
[[Fichier:Bandiera Elba.svg|thumb|Le [[Drapeau de l'île d'Elbe|drapeau de la principauté de l'île d'Elbe]] (1814-1815).]]
[[Fichier:Abeille Egypte 247.jpg|vignette|Abeille et Carex - Fresque Égyptienne]]
Métaphore de l'harmonie politique et sociale depuis l'[[Antiquité]], l'abeille était censée symboliser, dans l'[[Égypte antique]], la [[Basse-Égypte]], le [[pharaon]] étant désigné comme étant « Celui des [[carex]] et de l'abeille » (les carex représentant la Haute-Égypte).

Le [[Coran]] porte un chapitre nommé « [[An-Nahl|Les abeilles]] ». Sourate {{n°|16}} les abeilles, verset [68-69]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Sourate 16 - An-nahl / Les abeilles en français {{!}} Sourate 16 |url=https://www.le-coran.com/coran-francais-sourate-16-0.html |site=Le-Coran.com |consulté le=2024-03-08}}</ref>.

L'abeille a pu symboliser la résurrection et l'immortalité pour les Mérovingiens. Des représentations d'abeilles ont été retrouvées parmi les éléments funéraires de [[Childéric Ier]]<ref>{{lien web |langue= en |titre= Merovingian bees |site= wdl.org |éditeur= library of Congress, U.S.A. |url= https://www.wdl.org/fr/item/14235/ |consulté le= 01/2023 }}.</ref>.

Dans le [[calendrier républicain]], '''Abeille''' était le nom donné au {{15e|jour}} du mois de [[germinal]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Aubin-Louis|nom1=Millin|titre=Annuaire du républicain, ou légende physico-économique|lieu=Paris|éditeur=Marie-François Drouhin|date=1793|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=m2B1qHPl9o0C&hl=fr&source=gbs_navlinks_s|consulté le=12 janvier 2023}}</ref>.

En [[France]], {{souverain|Napoléon|Ier}} a repris – avec l'[[aigle]], symbole de l'[[Empire carolingien]] – cet insecte industrieux, provenant des Mérovingiens, et a remplacé par les [[Abeille impériale|abeilles impériales]] les [[fleurs de lys]] du semis des [[armoiries]] royaless<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Abeilles impériales |site= universalis.fr |éditeur= Encyclopædia Universalis |url= http://www.universalis.fr/encyclopedie/abeilles-imperiales/ |consulté le= 01/2023 }}.</ref>.

Dans les pays scandinaves, sur certaines tombes, l'abeille est un symbole utilisé pour représenter le caractère travailleur et industrieux de la personne décédée<ref group="n">Présence de ces symboles sur certaines tombes dans le cimetière d'Assistens (Assistens Kirkegård) à Copenhague.</ref>.

=== Les abeilles dans la culture populaire ===
{{...}}
Dans la culture populaire, l'abeille fait majoritairement référence aux abeilles sociales à miel et en Occident à l'abeille domestique {{Latin|[[Apis mellifera]]}}.

Dans certains pays européens, une pratique traditionnelle consistait à faire l'«[[ annonce aux abeilles ]]»<ref>{{ouvrage |auteur1= Steve Roud |titre= The Penguin Guide to the Superstitions of Britain and Ireland |éditeur= Penguin Books Limited |date= 04/2006 |isbn= 978-0-14-194162-2 |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=1Mc4qPiICvcC&pg=PT128 |format= sur ''books.google.fr'' }}. </ref> lors d'événements importants de la vie d'une maison, notamment pour les décès. Un membre de la famille du défunt se rendait aux ruches pour « mettre en deuil » les abeilles en leur murmurant la triste nouvelle. La croyance voulait que si cette tradition n'était pas observée, les abeilles quitteraient la ruche, ne produiraient plus de miel ou bien mourraient. Cette coutume est surtout connue en [[Angleterre]], mais a également été observée en [[Irlande (pays)|Irlande]], au Pays de [[Pays de Galles|Galles]], en [[Allemagne]], aux [[Pays-Bas]], en France, en [[Suisse]], en [[Bohême]] et aux [[États-Unis]].

==== Mots et expressions faisant référence aux abeilles ====
* {{page h|Nid d'abeilles}}
* [[Abeille (héraldique)|abeille]] (d'or), un [[Liste des meubles héraldiques|meuble en héraldique]]

==== Livres ====
* {{Ouvrage |langue= fr|prénom1= Gilles|nom1= Tétart|préface= Françoise Héritier|titre= Le sang des fleurs |sous-titre= une anthropologie de l'abeille et du miel|éditeur= [[Éditions Odile Jacob]]|lieu= Paris |date= 05/2004 |pages=  288 |isbn= 978-2-7381-1488-4 |lccn= 2004432923 |présentation en ligne= http://www.odilejacob.fr/0207/1935/Sang-des-fleurs.html |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=IjXHmTfFTFoC |consulté le= 09/2010
}}
* {{Ouvrage |langue= fr |prénom1= Sylla |nom1= de Saint Pierre |préface= Pierre Rabhi |titre= Cueilleurs de miel |éditeur= Rustica |lieu= Paris |date= 11/2009 |pages= 240 |isbn= 978-2-84038-950-7 |isbn10= 2-84038-950-9
}}
* Myriam Levebre, ''Être abeille'', éd. Silhouet, {{date-|mai 2016}} 
* La {{16e|sourate}} du [[Coran]] s'appelle « Les abeilles ».

==== Fictions inspirées de l'abeille ====
{{Voir aussi|Liste d'insectes de fiction}}
*''La Fable des abeilles'', parue en anglais en 1714 sous le titre {{Langue|en|''The Fable of the Bees: or, Private Vices, Publick Benefits''}}, [[fable]] [[politique]] de [[Bernard Mandeville (écrivain)|Bernard Mandeville]], dont il fit un second tome en [[1729 en littérature|1729]]. Une première version du même auteur était passée inaperçue en 1705 sous la forme d'un poème intitulé ''La Ruche murmurante ou les Fripons devenus honnêtes gens'' ({{Langue|en|''The Grumbling Hive, or Knaves Turn'd Honest''}} en anglais).
*{{Langue|de|''Der Knabe und das Immlein''}} (''Le Garçon et l'Abeille''), ''lied'' de [[Hugo Wolf]] sur un texte d'[[Eduard Mörike]], 1888.
*''[[Joë chez les abeilles]]'', dessin animé français produit par Jean Image et diffusé à partir de 1960. Pour le récompenser de les avoir sauvées des exactions de deux garnements, le petit Joe est rendu minuscule par une piqure d'abeille et introduit auprès de la reine des abeilles…
* ''[[Maya l'abeille (série télévisée)|Maya l'abeille]]'', une série télévisée d'animation destinée aux enfants qui suit les aventures de la jeune abeille Maya qui, à peine sortie de son alvéole, n'a qu'une envie: découvrir le monde en compagnie de ses amis. (1975)
* ''[[Bee Movie : Drôle d'abeille|Bee movie : Drôle d'abeille]]'', un film d'animation qui raconte la vie d'une abeille fraîchement diplômée, connue sous le nom de Barry B. Benson, qui perd ses illusions à la perspective de n'avoir qu'un seul plan de carrière: fabriquer du miel… (2007)
* {{Langue|en|''[[Buck Bumble|Buck bumble]]''}}, un jeu vidéo d'action sorti sur {{nobr|[[Nintendo 64]]}} et dans lequel le joueur incarne Buck, une abeille cyborg devant lutter contre d'autres insectes mutants.
* ''[[Des abeilles et des hommes]]'' ({{Langue|en|''More than Honey''}}) de [[Markus Imhoof]] (2012)
* {{Anglais|[[Honeyland]]}} de [[Tamara Kotevska]] et [[Ljubomir Stefanov|Ljubomir Stevanov]] (2019)
* {{Langue|en|''The Pollinators''}} de Peter Nelson (2019)

==== Les abeilles dans l'art ====
{{commons-inline|Category:Bees in art|Abeilles dans l'art}}

== La pandémie des colonies d'abeilles sauvages et domestiques ==
{{Article détaillé|Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles}}
[[Fichier:Drinking Bee2.jpg|thumb|Les abeilles, notamment en phase de grande activité, ont besoin de s'hydrater en buvant. Trouver des sources d'eau non polluées leur est parfois difficile, particulièrement en ville.]]
Depuis les {{nobr|années 1970}} avec une accélération depuis la fin des {{nobr|années 1990}}, de nombreuses espèces d'abeilles sont en forte régression (ou ont localement disparu) en raison, semble-t-il, de parasites, virus, champignons, bactéries, mais aussi de la [[Intégrité écologique|dégradation des habitats]] (urbanisation, imperméabilisation des sols, [[débocagisation]]) et du [[réchauffement climatique]] qui a un impact sur la [[phénologie]] des plantes hôtes et des fleurs pollinisées. Or, ces abeilles ont une importance majeure pour la pollinisation de nombreuses espèces de fruits, légumes et céréales<ref>{{ouvrage |langue= fr |auteur1=Vincent Albouy |titre= Nos abeilles en péril |passage= 43-61 |éditeur= éd. Quae |date= 04/2019 |pages= 192 |isbn= |ean= 9782759229796 |lire en ligne= https://www.quae.com/produit/1558/9782759229802/nos-abeilles-en-peril}}.</ref>. Les impacts de l'usage croissant de certains [[pesticide]]s sont également suspectés depuis la fin des {{nobr|années 1990}} d'avoir un lien avec le [[syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles]] domestiques. Ce lien a été confirmé par deux études faites en milieu naturel (« conditions réalistes »), publiées dans la revue ''[[Science (revue)|Science]]'' en {{date-|mars 2012}}, confirmant des [[impact]]s négatifs des [[néonicotinoïde]]s sur deux pollinisateurs essentiels, l'abeille domestique<ref name="2012Thiamethoxam">{{article |libellé= Henry ''et al.'' 2012 |langue= en |auteur1= Mickaël Henry |auteur2= Maxime Beguin |auteur3= Fabrice Requier |auteur4= Orianne Rollin |auteur5= Jean-François Odoux |auteur6= Pierrick Aupinel |auteur7= Jean Aptel |auteur8= Sylvie Tchamitchian |auteur9= Axel Decourtye |titre= A Common Pesticide Decreases Foraging Success and Survival in Honey Bees |périodique= Science |date= 03/2012 |pages= |lire en ligne= https://www.researchgate.net/publication/223990240_A_Common_Pesticide_Decreases_Foraging_Success_and_Survival_in_Honey_Bees |format= pdf sur ''researchgate.net'' |consulté le= 01/2023 }}.</ref> et le bourdon commun. Présents par diffusion dans le [[Nectar (botanique)|nectar]] et le [[pollen]] des fleurs de cultures industrielles telles que le [[maïs]] et le [[colza]], ils affectent le système nerveux des insectes<ref>{{article |libellé= Stokstad |langue= fr |auteur1= Erik Stokstad |titre= Field Research on Bees Raises Concern About Low-Dose Pesticides |périodique= Science |volume= 335 |numéro= 6076 |date= 30/03/2012 |pages= 1555 |doi= 10.1126/science.335.6076.1555  |lire en ligne= http://cues.cfans.umn.edu/old/pollinators/pdf-BBcolony/2012Stokstad.pdf |format= pdf sur ''cues.cfans.umn.edu'' |consulté le= 01/2023 }}.</ref>. Il ne s'agirait pas de la seule cause du syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, mais il y participe et accélère la régression de ces pollinisateurs<ref>{{article |langue= fr |auteur= Martine Valo |titre= La nocivité des pesticides sur les abeilles devient incontestable |journal= [[Le Monde]].fr |date= 29.03.2012 |url= https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/03/29/le-declin-des-abeilles-precipite-par-les-pesticides_1677865_3244.html |accès url= libre }}.</ref>.

Le déclin s'accentue d'autant plus depuis l'arrivée du frelon asiatique en 2004 en Europe. Les abeilles sauvages sont de plus en plus rares et les apiculteurs luttent contre les frelons asiatiques qui déciment leurs colonies{{refnec}}.

== Les carences de l'évaluation des risques des pesticides pour les abeilles ==
Dans l'[[Union européenne]], le règlement (CE) n° 1107/2009 indique qu' {{cita|une substance active, un phytoprotecteur ou un synergiste n'est approuvé que s'il est établi, au terme d'une évaluation des risques appropriée sur la base de lignes directrices pour les essais adoptées au niveau communautaire ou au niveau international, que l'utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant cette substance active, ce phytoprotecteur ou ce synergiste, dans les conditions d'utilisation proposées n'aura pas d'effets inacceptables aigus ou chroniques sur la survie et le développement des colonies, compte tenu des effets sur les larves d'abeille et le comportement des abeilles}}<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Règlement n° 1107/2009 du 21/10/09 concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques et abrogeant les directives 79/117/CEE et 91/414/CEE du Conseil |site= aida.ineris.fr |url= https://aida.ineris.fr/consultation_document/351 |consulté le= 12/2019 }}.</ref>.

Le règlement de 2009 devait conduire à la refonte des tests de toxicité à réaliser sur les abeilles, avant la mise sur le marché d'un [[pesticide]]. L'[[EFSA]], l'Autorité sanitaire européenne, a constaté en 2012 que ces tests étaient très insuffisants, les produits phytosanitaires étant mis sur le marché sans avoir été correctement évalués<ref name="Foucart">{{Article |langue= fr |prénom= Stéphane |nom= Foucart |titre= Disparition des abeilles : comment l'Europe a renoncé à enrayer leur déclin |périodique= [[Le Monde]] |date= 27/08/2019 |lire en ligne= https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/08/27/disparition-des-abeilles-la-derobade-de-l-europe_5503163_1650684.html |consulté le= 12/2019 }}.</ref>. L'EFSA<ref name="a2">{{Lien web |langue= en |titre= Guidance on risk assessment on bees |site= efsa.europa.eu |éditeur= European Food Safety Authority |date= 04/07/2013 |url= https://www.efsa.europa.eu/fr/efsajournal/pub/3295 |consulté le= 12/2019 }}.</ref> a élaboré de nouveaux protocoles complets : Ces lignes directrices incluent l'évaluation de la toxicité chronique, les effets sur les larves, sur les abeilles sauvages et bourdons et non pas seulement les abeilles à miel, les différentes voies de contamination (eau, poussières…)<ref name="a2"/>.

Ce document guide a été publié en 2013, mais les États membres ne l'ont jamais adopté (entre 2013 et 2019, il a été inscrit à l'ordre du jour du {{Anglais|Standing Committee on Plants, Animals, Food and Feed}}, ou [[Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l'alimentation animale|SCoPAFF]], une trentaine de fois). Depuis 2013, l'{{Anglais|European Crop Protection Association}} (ECPA), l'association professionnelle des fabricants de pesticides, s'oppose fermement à la mise en application de ce document<ref name="Foucart"/>. Les industriels de l'agrochimie ont adressé à l'exécutif européen de nombreuses lettres contre le document guide de l'EFSA. Une étude conduite par l'industrie montrait que 82 % des substances actives alors autorisées n'auraient pas passé les tests réglementaires demandés par le nouveau protocole<ref>{{Article|auteur=Cyprien Dagnicourt|titre= La fonction de l’expert en situation d’urgence écologique |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-juridique-de-l-environnement-2022-HS21-page-187.htm|périodique=Revue juridique de l'environnement|numéro=HS 21|année=2022}}</ref>.

Dans une tribune du {{date-|9 février 2019}}, l'eurodéputé [[Eric Andrieu]], président de la commission spéciale du [[Parlement européen]] sur la procédure d'autorisation des [[pesticides]] par l'Union, écrit: {{citation|sous la pression incessante des lobbyistes des industriels de l'agrochimie, certains États demandent aujourd'hui à l'EFSA de réviser son document de 2013, qui n'a jamais été mis en œuvre. Et pour cause : selon l'industrie, 82 % des produits phytosanitaires seraient alors sur la sellette !}}<ref name="a3">{{Article |langue= fr |titre= En finir avec l'hypocrisie sur la question des pesticides |périodique= [[Le Monde]] |date= 05/02/2019 |lire en ligne= https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/05/en-finir-avec-l-hypocrisie-sur-la-question-des-pesticides_5419246_3232.html |consulté le= 12/2019 }}.</ref>.

Les protocoles d'évaluation des pesticides sur les [[Pollinisateur|pollinisateurs]] se référent toujours à un texte de 2002, totalement obsolète selon les spécialistes. La toxicité chronique, cause importante de la mortalité des pollinisateurs, n'est pas évaluée, ni les effets délétères sur les espèces sauvages. {{cita|Pendant ce temps, le taux de mortalité des abeilles atteint les 80 % dans certaines régions de l'UE. Alors que les études montrent que l'utilisation de pesticides représente un risque réel pour les abeilles sauvages et les abeilles mellifères, les gouvernements des 28, en particulier les {{nobr|16 États}} qui bloquent la proposition, doivent enfin prendre leurs responsabilités}}, estime Eric Andrieu, {{cita|Les chefs d'État doivent en finir avec leur hypocrisie sur la question des pesticides et cesser de dérouler le tapis rouge aux multinationales de l'[[agrochimie]]}}<ref name="a3"/>. Selon l'eurodéputé et Nicolas Laarman, de l'Ong Pollinis, {{cita|l'extinction en cours des abeilles et autres insectes pollinisateurs est un enjeu vital, et la réforme de notre système d'homologation des pesticides, une urgence absolue}}<ref>{{article |langue= fr |titre= Protection des abeilles : « La Commission européenne est engagée dans une reculade sidérante » |périodique= [[Le Monde]] |date= 15/07/2019 |lire en ligne= https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/15/protection-des-abeilles-la-commission-europeenne-est-engagee-dans-une-reculade-siderante_5489682_3232.html |consulté le= 01/2020 }}.</ref>.

{{cita|En renonçant à la mise à jour des principes d'évaluation des risques des pesticides, la Commission européenne participe à la dégradation dramatique de l'environnement}}, écrit l'éditorialiste du journal Le Monde, le {{date-|27 août 2019}}<ref>{{article |langue= fr |titre= Disparition des abeilles : une coupable impuissance |périodique= [[Le Monde]] |date= 27/08/2019 |lire en ligne= https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/27/disparition-des-abeilles-une-coupable-impuissance_5503270_3232.html |consulté le= 12/2019 }}.</ref>.

=== Déclin des abeilles domestiques ===
[[Fichier:Abeille Wiki.jpg|vignette|Les abeilles et autres insectes pollinisateurs, sont exposés aux pesticides lorsqu'ils butinent.]]
[[Fichier:Abeille-RFID-Decourtye.tif|vignette|Une ouvrière d'abeille domestique marquée avec une puce RFID dans le cadre d'un suivi scientifique mené par l'institut de l'abeille ([[Institut technique et scientifique de l'abeille et de la pollinisation|ITSAP]])]]<ref>{{article |libellé= Decourtyte 2019 |langue=fr |auteur1= Axel Decourtye |titre= La ruche connectée : l'abeille sous surveillance numérique |périodique= Sciences Eaux & Territoires |numéro= 29 |date= 28 août 2019 |pages= 28-32 |doi= 10.14758/SET-REVUE.2019.3.07 |lire en ligne= https://www.cairn.info/revue-sciences-eaux-et-territoires-2019-3-page-28.htm |format= sur ''cairn.info'' |consulté le= 01/2023 }}.</ref>

Une étude française conduite par l'Institut national de la recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement ([[Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement|INRAE]]), avec le réseau des instituts des filières agricoles et végétales ([[Association de coordination technique agricole|ACTA]]), s'est basée sur le [[radiosuivi]] d'abeilles par [[Circuit intégré|micropuces]] (système [[RFID]]) identifiant {{nobr|653 abeilles}} mellifères, et un comptage électronique des entrées/sorties de ruche. Comme certains apiculteurs l'avaient pressenti ou observé, au moins l'un des néonicotinoïdes les plus utilisés perturbe l'orientation des abeilles: le [[thiaméthoxame]] (matière active de produits commerciaux tels que le [[Cruiser OSR|Cruiser]], Flagship, Illium, Axoris). De 10 % à 31 % des abeilles ayant ingéré cette molécule, même à de très faibles doses, se sont montrées incapables de rejoindre leur ruche<ref name=2012Thiamethoxam/>, mais interdite en France depuis 2018<ref>{{lien web |titre= Décret n° 2018-675 du 30 juillet 2018 relatif à la définition des substances actives de la famille des néonicotinoïdes présentes dans les produits phytopharmaceutiques |site= legifrance.gouv.fr |url= https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000037270008/ |consulté le= 11/2020 }}.</ref>. Or, la perte de repères est l'un des éléments du syndrome d'effondrement des colonies. Hors de la ruche, ces abeilles meurent trois fois plus que le taux normal<ref name="2012Thiamethoxam"/>.

Le programme « EPILOBEE » est la première surveillance épidémiologique de la mortalité des colonies d'abeilles domestiques en Europe. Au total, ce sont {{nb|176860 colonies}} d'abeilles qui ont été suivies entre l'{{nobr|automne 2012}} et l'{{nobr|automne 2014}}<ref name="epilobee2012-2014">{{lien web |langue= fr |titre= A pan-European epidemiological study on honeybee colony losses 2012-2014 |description= Rapport produit par le consortium EPILOBEE |site= food.ec.europa.eu |éditeur= European Union Reference Laboratory for Honey Bee Health |date= 2016 |pages= 44 |url= https://food.ec.europa.eu/document/download/9c7ecf5a-8df5-4e81-a56e-9e9616c60bb1_en?filename=la_bees_epilobee-report_2012-2014.pdf |format= pdf |consulté le= 01/2023 }}.

</ref>. Les résultats provenant des {{nobr|17 pays}} participants montrent une grande variabilité des taux de mortalité en fonction des zones géographiques. Selon les pays, les taux de mortalité hivernale varient entre 3,2 % et 32,4 % la première année, et entre 2,4 % et 15,4 % la deuxième. Les taux de mortalité des colonies pendant la saison apicole sont quant à eux plus faibles, de 0,02 % à 10,2 % la première année, et de 0,04 % à 11,1 % la deuxième<ref name="epilobee2012-2014"/>.

Le nombre de ruches est un bon indicateur de la population d'abeilles domestiques. Au niveau mondial, les chiffres sont soumis à beaucoup d'incertitudes, par contre les données de l'Union européenne sont plus fiables{{refsou}}. Le rapport du Common Market Organisation <ref>{{lien web |langue= en |titre= Beekeeping and honey |url=https://ec.europa.eu/agriculture/honey_en |site= ec.europa.eu |éditeur= Agriculture and rural development - European Commission |date= 18/11/2016 |consulté le= 01/2023 }}.</ref> d'{{date-|avril 2019}} montre que le nombre de ruches est passé de {{nobr|11,6 millions}} en 2004 à {{nobr|17,5 millions}} en 2017. En France, d'après le Réseau national des associations de développement de l'apiculture, le nombre de ruches en 2017 était de {{nobr|1,3 million}}, nombre similaire à celui de 1994 après une baisse entre 2010 et 2015 avec {{nobr|1 million}} de ruches recensées. Étonnamment, ces chiffres, au niveau européen, sont en contradiction avec le syndrome d'effondrement des colonies. Malgré une forte mortalité, le nombre de ruches en Europe continue de croitre, ce qui est en adéquation avec la production européenne de miel, qui était de {{unité|209000|tonnes}} en 2017<ref>{{lien web |langue= fr |titre= ADA FRANCE - Fédération nationale – Apiculture |url= http://www.adafrance.org/dvpt-apicole/apiculture-chiffres.php |site= adafrance.org |consulté le= 01/2023 |brisé le = 2024-02-29}}.</ref>.

=== Toxicité des pesticides pour les abeilles ===
Depuis l'introduction des néonicotinoïdes, dans les {{nobr|années 1990}}, les trois quarts des insectes volants ont disparu d'Europe de l'Ouest<ref name="a4">{{Article |langue= fr |titre= « La confrérie des insectes », ces scientifiques indépendants qui enquêtent sur la disparition des abeilles |périodique= [[Le Monde]] |date= 29/08/2019 |lire en ligne= https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/29/la-confrerie-des-insectes-ces-scientifiques-independants-qui-enquetent-sur-la-disparition-des-abeilles_5504190_3244.html |consulté le= 2019-12-04 }}.</ref>. Dans son livre ''Et le monde devint silencieux''<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Et le monde devint silencieux|url=https://www.franceculture.fr/oeuvre/et-le-monde-devint-silencieux|site=France Culture|consulté le=2019-12-04}}.</ref>, le journaliste du ''[[Le Monde|Monde]]'' Stéphane Foucart raconte comment les entreprises de l'agrochimie ont tenté de faire croire que l'effondrement des pollinisateurs était un mystère, et n'était surtout pas lié à la mise sur le marché des insecticides néonicotinoïdes (une « stratégie du doute » calquée sur celle de l'industrie du tabac). Le journaliste analyse leurs méthodes pour infiltrer et financer des organisations scientifiques et des associations. Face à ces firmes, {{nobr|70 scientifiques}} tentent de mener des recherches totalement indépendantes<ref name="a4"/>. Les néonicotinoïdes sont les pesticides les plus toxiques par contact oral pour les abeilles : 50% meurent avec une dose de quelques [[nanogramme]]s<ref name="Tosi 2022">{{article| nom=Tosi | prénom=Simone | nom2=Sfeir | prénom2=Cynthia | nom3=Carnesecchi | prénom3=Edoardo | nom4=vanEngelsdorp | prénom4=Dennis | nom5=Chauzat | prénom5=Marie-Pierre | titre=Lethal, sublethal, and combined effects of pesticides on bees: A meta-analysis and new risk assessment tools | journal=Science of The Total Environment | volume=844 | date=2022 | doi=10.1016/j.scitotenv.2022.156857 | page=156857|langue=en}}</ref>. Mais des effets sublétaux peuvent se manifester à des doses des dizaines de milliers de fois inférieures<ref name="Tosi 2022"/>. Des effets sublétaux se manifestent avec le fongicide [[chlorothalonil]] à des doses 200 000 fois inférieures à la [[DL50]], de quelques dizaines de µg par abeille<ref name="Tosi 2022"/>.

Dans la revue ''[[PLOS One]]'', une étude<ref>{{article |langue= en |prénom1= Michael |nom1= DiBartolomeis |prénom2= Susan |nom2= Kegley |prénom3= Pierre |nom3= Mineau |prénom4= Rosemarie |nom4= Radford |titre= An assessment of acute insecticide toxicity loading (AITL) of chemical pesticides used on agricultural land in the United States |périodique= PLOS ONE |volume= 14 |numéro= 8 |date= 06/08/2019 |pages= e0220029 |issn= 1932-6203 |pmid= 31386666 |pmcid= PMC6684040 |doi= 10.1371/journal.pone.0220029 |lire en ligne= https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0220029 |format= sur ''journals.plos.org'' |consulté le= 12/2019 }}.</ref> montre que {{cita|le paysage agricole américain est aujourd'hui {{nobr|48 fois}} plus toxique qu'il ne l'était il y a {{nobr|25 ans}} pour les abeilles et probablement d'autres insectes. Cette toxicité accrue est presque entièrement liée à l'usage des pesticides néonicotinoïdes. Une autre étude identifie une multiplication par deux de la toxicité pour les pollinisateurs des pesticides utilisés, en l'espace de 10 ans aux États-Unis d'Amérique<ref name="Schulz Bub Petschick Stehle 2021 pp. 81–84">{{article| nom=Schulz | prénom=Ralf | nom2=Bub | prénom2=Sascha | nom3=Petschick | prénom3=Lara L. | nom4=Stehle | prénom4=Sebastian | nom5=Wolfram | prénom5=Jakob | titre=Applied pesticide toxicity shifts toward plants and invertebrates, even in GM crops | journal=Science | volume=372 | numéro=6537 | date=2021-04-02 | issn=0036-8075 | doi=10.1126/science.abe1148 | pages=81–84}}</ref>. Parallèlement à cette montée en flèche de la toxicité, les populations d'abeilles, de papillons, d'autres pollinisateurs et même d'oiseaux ont quant à elle enregistré un déclin}}<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Aux États-Unis, les insectes décimés par des pesticides toujours plus toxiques |site= nationalgeographic.fr |date= 09/08/2019 |url= https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2019/08/aux-etats-unis-les-insectes-decimes-par-des-pesticides-toujours-plus-toxiques |consulté le= 12/2019 }}.</ref>.

En 2017, des chercheurs révèlent la disparition de 80 % des insectes volants en Allemagne en moins de trente ans, une situation qui est extrapolée à l'échelle de l'Europe<ref>{{article |langue= fr |titre= Le déclin des insectes pollinisateurs suscite l'inquiétude |périodique= [[La Croix]] |date= 25/09/2019 |issn= 0242-6056 |lire en ligne= https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Environnement/Le-declin-insectes-pollinisateurs-suscite-linquietude-2019-09-25-1201049797 |consulté le= 12/2019 }}.</ref>. En {{date-|février 2019}}, des scientifiques publient dans {{Anglais|[[Biological Conservation]]}} la synthèse de {{nobr|73 études}}<ref>{{article |langue=en |prénom1= Francisco |nom1= Sánchez-Bayo |prénom2= Kris A. G. |nom2= Wyckhuys |titre= Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers |périodique= Biological Conservation |volume= 232 |date= 04/2019 |pages= 8–27 |issn= 0006-3207 |doi=10.1016/j.biocon.2019.01.020 |lire en ligne= http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0006320718313636 |format= sur ''sciencedirect.com'' |consulté le= 12/2019 }}.</ref>: 40 % des populations d'insectes sont menacées d'extinction dans le monde, avec le risque d'un « effondrement catastrophique des écosystèmes naturels ». Les chercheurs considèrent l'agriculture conventionnelle, et ses pesticides, comme l'une des causes principales du déclin des insectes.

Une étude américaine publiée en {{date-|septembre 2018}} montre les dégâts du glyphosate sur les abeilles: cet herbicide altère leur flore intestinale, barrière contre de nombreux pathogènes<ref>{{article |langue= en |prénom1= Erick V. S. |nom1= Motta |prénom2= Kasie |nom2= Raymann |prénom3= Nancy A. |nom3= Moran |titre= Glyphosate perturbs the gut microbiota of honey bees |périodique= Proceedings of the National Academy of Sciences |volume= 115 |numéro= 41 |date= 09/10/2018 |pages= 10305–10310 |issn= 0027-8424 |issn2= 1091-6490 |pmid= 30249635 |doi= 10.1073/pnas.1803880115 |lire en ligne= https://www.pnas.org/content/115/41/10305 |format= sur ''pnas.org'' |consulté le= 12/2019 }}.</ref>. Elles se retrouvent ensuite plus vulnérables aux bactéries (les abeilles contaminées au glyphosate ont eu une mortalité de 80 % après avoir été exposées à la bactérie {{Latin|[[Serratia marcescens]]}}). Le chercheur Jean-Marc Bonmatin, du CNRS, spécialiste des abeilles, explique que {{cita|plus il y a de pesticides, plus les abeilles sont sensibles aux pathogènes}}, du fait d'une {{cita|perturbation de leur biologie}}<ref>{{lien web |titre= Le glyphosate, l'autre ennemi des abeilles |éditeur= Journal de l'environnement |url= http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-glyphosate-l-autre-ennemi-des-abeilles,93772 |site=journaldelenvironnement.net |consulté le= 12/2019 }}.</ref>. D'autre part, le glyphosate est toxique pour les abeilles, de manière sublétale, à des doses près de 100 000 fois inférieures aux doses létales<ref name="Tosi 2022"/>.

Au-delà de la toxicité individuelle de chaque pesticide, la toxicité associée de plusieurs pesticides est plus pertinente puisque selon une étude de long terme, les abeilles peuvent être exposées à 120 pesticides ou [[métabolite]]s de pesticides<ref name="Tosi 2022"/>. Dans la majorité des cas étudiés (72% sur 249 combinaisons testées), les pesticides entrent en synergie, ce qui signifie que leurs effets associés sont supérieurs à la somme de leurs effets séparés<ref name="Tosi 2022"/>.

Néanmoins, pour la grande majorité des pesticides leur toxicité létale ou sublétale, et ''a fortiori'' leurs interactions, sont inconnues<ref name="Tosi 2022"/>.

=== Conséquences socio-économiques ===
En cas de manque de pollinisateurs, plusieurs conséquences directes peuvent être répertoriées.

Premièrement, le rendement des cultures destinées à notre régime alimentaire serait considérablement amoindri. On estime que la pollinisation par les insectes contribue à la pollinisation de 75 % des cultures et contribue à 35 % de la production agricole mondiale<ref name="BRE11"/>. Ceci entraînerait une hausse des prix des fruits et légumes.

Deuxièmement, le nombre d'apiculteurs professionnels chuterait ainsi que l'économie liée à la vente de produits de la ruche.

Troisièmement, l'augmentation des prix des fruits et légumes due au manque de pollinisateurs pourrait accentuer la tendance à la sous-consommation de ces produits, particulièrement pour les groupes sociaux à bas-revenus<ref name="MART12"/>.

=== Disparition des colonies d'abeilles sauvages ===
Une première évaluation (liste rouge) a été publiée en 2015<ref>{{ouvrage |libellé= Rapport UICN 2015 |id= 2015uicn |langue= en  |prénom1= Ana |nom1= Nieto
 |prénom2= Stuart P.M. |nom2= Roberts
 |prénom3= James |nom3= Kemp
 |prénom4= Pierre |nom4= Rasmont
 |prénom5= M. Michael |nom5= Kuhlmann
 |prénom6= Mariana |nom6= García Criado
 |prénom7= Jacobus C. |nom7= Biesmeijer
 |prénom8= Petr |nom8= Bogusch
 |prénom9= Holger H. |nom9= Dathe
 |prénom10= Pilar |nom10= De la Rúa
 |prénom11= Thibaut |nom11= De Meulemeester
 |prénom12= Manuel |nom12= Dehon
 |prénom13= Alexandre |nom13= Dewulf
 |prénom14= Francisco Javier |nom14= Ortiz-Sánchez
 |prénom15= Patrick |nom15= Lhomme
 |prénom16= Alain |nom16= Pauly
 |prénom17= Simon G. |nom17= Potts
 |prénom18= Christophe |nom18= Praz
 |prénom19= Marino |nom19= Quaranta
 |prénom20= Vladimir G. |nom20= Radchenko
 |prénom21= Erwin |nom21= Scheuchl
 |prénom22= Jan |nom22= Smit
 |prénom23= Jakub |nom23= Straka
 |prénom24= Michael |nom24= Terzo
 |prénom25= Bogdan |nom25= Tomozii
 |prénom26= Jemma |nom26= Window
 |prénom27= Denis |nom27= Michez
 |titre= European Red List of bees |nature ouvrage= Évaluation publiée le 19 mars 2015 dans le contexte de la Liste rouge européenne des abeilles de l'UICN et du projet européen ''Status and Trends of European Pollinators'' (Step) financés par la Commission européenne |lieu=  Luxembourg |éditeur= IUCN (International Union for Conservation of Nature) / Publication Office of the European Union |date= 2014 |pages= 96 |isbn= 978-92-79-44512-5 |url= https://ec.europa.eu/environment/nature/conservation/species/redlist/downloads/European_bees.pdf |format= pdf sur ''ec.europa.eu'' |consulté le= 01/2023 }}.</ref>, établie par l'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] (UICN) pour une partie des {{nombre|1960|espèces}} d'abeilles sauvages recensées en Europe: 9,2 % des espèces sauvages étudiées sont en voie d'extinction selon l'UICN et 5,2 % le seront dans un avenir proche. Plus précisément, 7,7 % ({{nobr|150 espèces}}) sont en déclin certain, 12,6 % ({{nobr|244 espèces}}) semblent plus ou moins stables et 0,7 % (soit {{nobr|13 espèces}}) seraient en augmentation<ref>{{harvsp |id= 2015uicn | Rapport UICN 2015 |p= 24 }}.</ref>.

La situation est peut-être plus grave, car, alors que des phénomènes de perte de compétence (orientation, capacité à se nourrir) sont constatés chez certaines espèces à des échelles nationales<ref>{{article |libellé= Carvell ''et al.'' 2006 |langue= en |prénom1= Claire |nom1= Carvell |prénom2= David B. |nom2= Roy |prénom3= Simon M. |nom3= Smart |prénom4= Richard F. |nom4= Pywell |prénom5= Chris D. |nom5= Preston |prénom6= Face |nom6= Goulson |titre= Declines in forage availability for bumblebees at a national scale |périodique= Biological Conservation |volume= 132 |numéro= 4 |date= 2006 |pages= 481-489 |lire en ligne= https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0006320706002023 |format= sur ''sciencedirect.com'' |consulté le= 01/2023 }}.</ref>, pour plus de 79 % des espèces, une tendance n'a pu être évaluée et pour 56,7 % des espèces, leur statut de menace n'a pu être évalué faute de données scientifiques<ref>{{harvsp |id= 2015uicn |Rapport UICN 2015 |p= 10 }}.</ref>. De plus, ce déclin est associé à une forte chute de la diversité génétique pour les espèces en déclin, mais l'UICN signale aussi que ce déclin contribue à la [[Crise écologique|crise de la biodiversité]] avec en Europe près de 30 % des espèces d'abeilles menacées (en danger critique, en danger, vulnérables) qui sont endémiques au continent européen ou à une partie de ce continent (l'Europe abrite 10 % des espèces d'abeilles connues dans le monde, sur 7 % des habitats terrestres mondiaux)<ref>{{harvsp |id= 2015uicn | Rapport UICN 2015 |p= 2 }}.</ref>. Diverses plantes (sauvages ou cultivées) ne peuvent être pollinisées que par une ou quelques espèces d'abeilles « spécialistes »<ref>{{article |libellé= Bogusch, Kratochvíl & Straka 2006 |langue= en |auteur1= Petr Bogusch |auteur2= Lukáš Kratochvíl |auteur3= Jakub Straka |titre= Generalist cuckoo bees (Hymenoptera: Apoidea: Sphecodes) are species-specialist at the individual level |revue= Behavioral Ecology and Sociobiology |date= 2006 |vol= 60 |no= 2 |passage= 422–429 |url= https://web.natur.cuni.cz/~kratoch1/_private/vcely.pdf|format= pdf sur ''web.natur.cuni.cz'' }}.</ref>; leur régression entraine donc aussi une perte de diversité végétale.

L'[[intensification de l'agriculture]] (avec ses effets collatéraux tels que l'augmentation de l'utilisation de pesticides, [[néonicotinoïde]]s notamment<ref>{{article |libellé= Blacquiere ''et al.'' 2012 |langue= fr |auteur1= Tjeerd Blacquiere |auteur2= Guy Smagghe |auteur3= Cornelis A.M. Van Gestel |auteur4= Veerie Mommaerts |titre= Neonicotinoids in bees: a review on concentrations, side-effects and risk assessment |périodique= Ecotoxicology |numéro= 5 |date= 2012 |pages= 1-20 |lire en ligne= https://www.researchgate.net/publication/221847394_Neonicotinoids_in_Bees_A_Review_on_Concentrations_Side-effects_and_Risk_Assessment |format= sur ''researchgate.net'' |consulté le= 01/2023 }}.</ref>, le drainage, le recul des prairies permanentes et du bocage) est pointée comme première menace via la destruction et pollution des habitats des abeilles sauvages<ref>{{harvsp |id= 2015uicn | Rapport UICN 2015 |loc= chap 3.4 ''Major threats to bees in Europe'', p. 21 et suivantes }}.</ref> ainsi que le développement urbain, la pollution, l'augmentation de la fréquence des incendies dans la zone méditerranéenne, les changements climatiques et les espèces exotiques envahissantes<ref>{{lien web |langue= fr |nom= Bertrand Neveux |titre= Abeilles sauvages : près d'une espèce sur dix est menacée d'extinction en Europe |site= Vetitude |date= 01/04/2015 |url= https://www.vetitude.fr/abeilles-sauvages-pres-dune-espece-sur-dix-est-menacee-dextinction-en-europe/ |consulté le= 01/2023 }}.</ref>. Même dans des pays à l'environnement considéré comme relativement préservé comme la Suède, un effondrement de certaines espèces (de bourdons par exemple)<ref>{{article |libellé= Bommarco ''et al.'' 2011 |langue= en |auteur1= R. Bommarco |auteur2= O. Lundin |auteur3= H.G. Smith |auteur4= M. Rundlöf |titre= Drastic historic shifts in bumble-bee community composition in Sweden |périodique= Proceedings of the Royal Society of London, Series B (Biological Sciences) |volume= 279 |numéro= 1727 |date= 15/06/2011 |pages= |doi= 10.1098/rspb.2011.0647 |lire en ligne= https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rspb.2011.0647 |format= sur ''royalsocietypublishing.org'' |consulté le= 01/2023 }}.</ref>{{,}}<ref>{{article |libellé= Dupont, Damgaard & Simonsen 2011 |langue= fr |auteur1= Yoko L. Dupont |auteur2= Christian Damgaard |auteur3= Vibeke Simonsen |titre= Quantitative historical change in bumblebee (Bombus spp.) assemblages of red clover fields |périodique= Plos One |date= 26/09/2011 |lire en ligne= https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0025172 |format= sur ''journals.plos.org'' |consulté le= 01/2023 }}.</ref>, est constaté.

Bien des insectes pollinisateurs, comme des [[Lepidoptera|papillons]] et des [[Bourdon (insecte)#État des populations, menaces|bourdons]], subissent le même déclin.

En milieu urbain, les espèces sauvages subissent aussi la concurrence des abeilles domestiques<ref>{{article |libellé= Ropars ''et al.'' 2019 |langue= en |prénom1= Lise |nom1= Ropars |auteur2= Isabelle Dajoz |prénom3= Colin |nom3= Fontaine |prénom4= Audrey |nom4= Muratet |titre= Wild pollinator activity negatively related to honey bee colony densities in urban context |périodique= Plos One |volume= 14 |numéro= 9 |date= 12/09/2019 |pages= e0222316 |issn= 1932-6203 |pmid= 31513663 |pmcid= PMC6742366 |doi=10.1371/journal.pone.0222316 |lire en ligne= https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0222316 |format= sur ''journals.plos.org'' |consulté le= 01/2023 }}.</ref> car {{cita|plus les fleurs sont visitées par les abeilles domestiques moins elles le sont par les sauvages}}, poussant certaines villes comme Metz et Besançon à interdire l'installation de toute nouvelle ruche pour préserver la biodiversité notamment des butineurs sauvages<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Arrêtez de mettre des ruches partout ! |url= https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-detox-de-caroline-tourbe/la-chronique-detox-de-caroline-tourbe-25-octobre-2019 |site= franceinter.fr |consulté le= 01/2023 }}.</ref>. Les études sont cependant contradictoires et il n'existe actuellement aucun consensus scientifique à ce sujet<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Apiculture et conservation : l'abeille domestique menace-t-elle les pollinisateurs sauvages dans son aire de répartition originelle ? |site= controversciences.org |url= https://controversciences.org/timelines/apiculture-et-conservation-de-la-biodiversite-l-abeille-domestique-menace-t-elle-les-pollinisateurs-sauvages |consulté le= 01/2023 }}.</ref>.

=== Plans de protection ===
Dans le monde, diverses initiatives sont nées à différents niveaux de collectivités (du local à l'international). Des plans visent à protéger les abeilles, ou parfois plus largement les pollinisateurs sauvages.

==== France ====
En Europe, la France a lancé en 2015 un [[Plan de restauration|plan national d'actions]] (PNA) {{Citation|pour la préservation des abeilles et insectes pollinisateurs sauvages}} dénommé « France, terre de pollinisateurs ». Il comprend vingt actions pour cinq ans, dont l'une est que 20 % au moins du territoire soit concerné par des pratiques favorables aux pollinisateurs, avec fauchage tardif et jachères fleuries sur les dépendances vertes des axes de transport, soit une surface comparable à celle des parcs nationaux<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Plan national d'actions « France, Terre de pollinisateurs » pour la préservation des abeilles et insectes pollinisateurs sauvages |description= [http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Note_de_presentation-3.pdf note de présentation] {{pdf}} ; [http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Synthese_V2.pdf synthèse] ({{pdf}}, {{date-|01/06/2015}}) |site= consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr |date= 21/05/2015 |url= http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Projet_de_plan_national_d_actions.pdf |format= pdf |consulté le= 01/2023 }}..</ref>.

En novembre 2021, l'arrêté « Mention abeilles » lance le plan pollinisateur 2021-2026, qui vise à établir des [[Liste rouge de l'UICN|listes rouges de l'UICN]] pour les insectes pollinisateurs sauvages, à soutenir la filière apicole et à {{cita|disséminer largement les pratiques favorables aux pollinisateurs}}, notamment auprès des agriculteurs. Cet arrêté révise les conditions d'utilisation des produits phytopharmaceutiques et devra être complété par un avis de l'[[Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail|Anses]], attendu pour 2022<ref>{{lien web |langue= fr |auteur= Michel Cabirol |titre= La France lance enfin un plan d'urgence pour sauver les abeilles |site= La Tribune |date= 21/11/2021 |url= https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/la-france-lance-enfin-un-plan-d-urgence-pour-sauver-les-abeilles-896876.html |consulté le= 01/2023 }}.</ref>.

L'Assemblée nationale adopte à l'unanimité le {{Date|7 octobre 2021}} la résolution {{Numéro|678}} déclarant la sauvegarde des abeilles ''[[Grande Cause nationale|grande cause nationale]] 2022''<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Résolution nº 678, adoptée par l'Assemblée nationale, visant à lutter contre la disparition des abeilles |éditeur= Assemblée nationale |url= https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15t0678_texte-adopte-seance |consulté le= 12/01/2022 }}.</ref>.

==== Belgique ====
La [[Wallonie]] a produit en 2011 un {{Citation|Plan Maya}}<ref>{{lien web |langue= fr |titre= Plan Maya |site= biodiversite.wallonie.be |date= 2011 |url= http://biodiversite.wallonie.be/fr/plan-maya.html?IDC=5617 |consulté le= 01/2023 }}.</ref>, intégré dans un projet plus général de [[renaturation]] {{Citation|partout et par tous}}.

==== Union européenne ====
En {{date-|juillet 2019}}, contre l'avis de ses propres experts et de la communauté scientifique, l'[[Union européenne]] renonce à agir en faveur de la protection des abeilles<ref name="Foucart"/>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe="n"}}
=== Références ===
{{Références nombreuses |taille=36 |références=
<ref name="terranova">
{{lien web |langue= fr |auteur= V. Battaglia |coauteurs= Catherine Simon |titre= Abeille |site= dinosoria.com |url= http://www.dinosoria.com/abeilles.htm |date= 01/2005 |consulté le= 09/2010
}}.</ref>
<ref name="cnrtlety">{{CNRTL|abeille|A}}.</ref>
<ref name="academie1">
{{lien web |langue= fr |titre= Entrée « Abeille » dans ''Le dictionnaire de l'académie françoise'', {{1e}} édition |site= atilf.fr |éditeur= Analyse et traitement informatique de la langue française |date= 1694 |url= http://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobject_?p.0:21./var/artfla/dicos/ACAD_1694/IMAGE/ |citation= ABEILLE. s. f. Mouche à miel. ''Abeilles sauvages. Abeilles privées. abeilles dorées. essaim d'abeilles. les abeilles volent sur les fleurs. l'aiguillon des abeilles.''
}}.</ref>
<ref name="academie8">{{Académie|abeille|édition=8}}.</ref>
<ref name="academie9">{{Académie|abeille|édition=9}}.</ref>
<ref name="vieuxdicos">
{{lien web |langue= fr |titre= Entrée « abeille » |site= Dictionnaires d'autrefois |éditeur= Analyse et traitement informatique de la langue française
|url= http://portail.atilf.fr/cgi-bin/dico1look.pl?strippedhw=abeille
}}.</ref>
<ref name="bdlp">{{lien web |langue= fr |titre= Abeille-caillou |site= bdlp.org |éditeur= Base de données lexicographiques panfrancophone (Nouvelle-Calédonie), [[Agence universitaire de la Francophonie]] et [[Trésor de la langue française au Québec]] |en ligne le= 18/03/2004 |url= https://www.bdlp.org/resultat?query%5B%5D=abeille&bases%5B%5D=NC }}.</ref>
<ref name="meyer">
{{lien brisé |langue= fr |auteur= Christian Meyer |titre= Abeille |description= Dictionnaire des sciences animales |site= dico-sciences-animales.cirad.fr |éditeur= [[Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement|CIRAD]] |année= 2009 |url= http://dico-sciences-animales.cirad.fr/descmot.php?nummot=49 |consulté le= 09/ 2010
}}.</ref>
<ref name="meyer_megachiles">
{{lien brisé |langue= fr |auteur= Christian Meyer |titre= Mégachiles |description= Dictionnaire des sciences animales |site= dico-sciences-animales.cirad.fr |éditeur= [[Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement|CIRAD]] |année= 2009 |url= http://dico-sciences-animales.cirad.fr/descmot.php?nummot=17038 |consulté le= 09/2010
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{{lien brisé |langue= fr |auteur= Christian Meyer |titre= Andrènes |description= Dictionnaire des sciences animales |site= dico-sciences-animales.cirad.fr |éditeur= [[Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement|CIRAD]] |année= 2009 |url= http://dico-sciences-animales.cirad.fr/descmot.php?nummot=52 |consulté le= 09/2010
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<ref name="nomen_Nomia_melanderi">
{{lien web |langue= en |auteur= Helmut Wollmersdorfer |titre= Nomia melanderi |description= Dictionary of Common (Vernacular) Names |site= nomen.at |url= http://nomen.at/Nomia+melanderi |consulté le= 09/ 2010
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<ref name="nomen_Apis_mellifera">
{{lien web |langue= en |auteur= Helmut Wollmersdorfer |titre= Apis mellifera |site= nomen.at |éditeur= Dictionary of Common (Vernacular) Names |url= http://nomen.at/Apis+mellifera |consulté le= 09/2010
}}.</ref>
<ref name="terranova_abeille_africaine">
{{lien web |langue= fr |auteur= V. Philippe |titre= Abeille africaine. L'abeille tueuse |site= dinosoria.com |éditeur= Terra Nova |date= 02/2004 |url= http://www.dinosoria.com/abeilles.htm |consulté le= 09/2010
}}.</ref>
<ref name="abg">
{{lien web |langue= fr |titre= Abeille, bourdon et guêpe |site= mddep.gouv.qc.ca |éditeur= Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec |date= 03/2006 |url= http://www.mddep.gouv.qc.ca/pesticides/permis/code-gestion/cpe-indesirable/Abeille-bourdon.pdf |format= pdf |consulté le= 09/2010 |brisé le= 01/2023
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<ref name="la_recherche_436">
{{Article |langue= fr |auteur= Cécile Klingler |titre= Même les abeilles sauvages déclinent |périodique= [[La Recherche (magazine)|La Recherche]] |éditeur= Sophia Publications |numéro= 436 |date= 12/2009 |pages= 65-67 |issn= 0029-5671 |résumé= http://www.larecherche.fr/m%C3%AAme-les-abeilles-sauvages-d%C3%A9clinent |présentation en ligne= https://pascal-francis.inist.fr/vibad/index.php?action=getRecordDetail&idt=22259931
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{{ouvrage |langue= en |auteur1= A. Benjamin |auteur2= B. McCallum |titre= A World Without Bees
|éditeur= London: Guardian Books |année= 2009
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{{article |libellé= Ghazoul 2005 |langue= en |auteur= J. Ghazoul |titre= Buzziness as usual? Questioning the global pollination crisis |journal= Trends in Ecology and Evolution |vol= 20 |année= juillet 2005 |url= http://www2.unine.ch/repository/default/content/sites/spsw/files/shared/SPSW/Documents/Publication_speakers_Summer_school/Ghazoul/Buzziness_as_usual.pdf |format= pdf sur ''unine.ch''
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{{article |libellé= Breeze ''et al.'' 2011 |langue= en |auteur1= T. Breeze |auteur2= A. Bailey |auteur3= K. Balcombe |auteur4= S. Potts |titre= Pollination services in the UK: How important are honeybees? |journal= Agriculture, Ecosystems and Environment |date= août 2011 |doi= 10.1016/j.agee.2011.03.020
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{{ouvrage |langue= fr |prénom1= P. |nom1= Martin |titre= Risques et recommandations face au syndrome d'effondrement des abeilles |éditeur= Université Libre de Bruxelles, Bruxelles |année= 2012
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{{ouvrage |libellé= Wesselingh 2012 |langue= fr |prénom1= Renate |nom1= Wesselingh
|titre= Cours ECOLOGY (LBIO1251), partie IV - Diversité génétique |éditeur= Université Catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve |année= 2012
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{{lien archive |lang= fr |titre= La disparition des abeilles : enquête |éditeur= [[Centre de Ressources et d'Information sur les Multimédias pour l'Enseignement Supérieur|CERIMES]] (Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche) |date=16 mai 2008 |url= http://www.science.gouv.fr/fr/dossiers/bdd/page/2/res/2856/la-disparition-des-abeilles-enquete/ |consulté le= 09/2010 |horodatage archive=20120313071623
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{{lien web |langue= fr |titre= Quelques espèces d'abeilles au Canada |site= jardinagepourlafaune.org |éditeur= Fédération canadienne de la faune |année= 2008 |url= http://www.jardinagepourlafaune.org/fr/node/520#halictid |consulté le= 01/2023
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{{lien web |langue= en |titre= Mégachiles |site= espacepourlavie.ca |éditeur= [[Insectarium de Montréal]] ([[Ville de Montréal]]) |date= 11/2007 |url= https://espacepourlavie.ca/insectes-arthropodes/megachiles |consulté le= 01/2023
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{{Article |libellé= Vetter, Visscher & Camazine 1999 |langue= en |prénom1= Richard S. |nom1= Vetter |prénom2= P. Kirk |nom2= Visscher |prénom3= Scott |nom3= Camazine |titre= Mass Envenomations by Honey Bees and Wasps |périodique= Western journal of medicine |volume= 170 |numéro= 4 |date= 04/1999 |pages= 223–227 |issn= 0093-0415 |pmid= 10344177 |pmcid= PMC1305553 |url= https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1305553/pdf/westjmed00319-0037.pdf |format= pdf sur ''ncbi.nih.gov''
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{{Article |libellé= Mitchell 2006 |langue= en |prénom1= Anne |nom1= Mitchell |titre= Africanized Killer Bees: A Case Study |périodique= Critical Care Nurse |éditeur= American Association of Critical-Care Nurses |numéro= 26 |année= 2006 |pages= 23–31 |issn= 0279-5442 |présentation en ligne= http://ccn.aacnjournals.org/cgi/reprint/26/3/23
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{{Article |libellé= Schuacher, Tceten & Egen 1994 |langue= en |prénom1= Michael J. |nom1= Schumacher |prénom2= Michael S. |nom2= Tveten |prénom3= Ned B. |nom3= Egen |titre= Rate and quantity of delivery of venom from honeybee stings |périodique= Journal of Allergy and Clinical Immunology |volume= 93 |numéro= 5 |date= 05/1994 |pages= 831–835 |issn= 0091-6749 |url= https://www.jacionline.org/article/0091-6749%252894%252990373-5/pdf |format= pdf sur ''jacionline.org''
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{{Article |libellé= Michez 2007 |langue= fr |prénom1= Denis |nom1= Michez |titre= La nouvelle classification des abeilles (Hymenoptera, Apoidea, Apiformes) ou la chute de l'abeille mellifère (''Apis mellifera'' L.) de son piédestal |périodique= [[Osmia (journal)|Osmia]] |numéro= 1 |date= 01/2007 |pages= 23–26 |url= https://www.osmia-journal-hymenoptera.com/osmia-1-7.html |format= sur ''osmia-journal-hymenoptera.com'' |consulté le= 01/2023
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{{Article |libellé= Pelletier 2006 |langue= fr |prénom1= Marie-Lyne |nom1= Pelletier |titre= L'abeille, la brute et les truands… Quand l'équilibre de la ruche est menacé |périodique= Antennae |éditeur= Société d'entomologie du Québec |volume= 13 |numéro= 2 |année= 2006 |pages= 19-21 |url= https://studylibfr.com/doc/627963/quand-l-%C3%A9quilibre-de-la-ruche-est-menac%C3%A9 |format= sur ''studylibfr.com'' |consulté le= 01/2023
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{{Article |libellé= Mimeau & Ches,eau 2006 |langue= fr |prénom1= E. |nom1= Mimeau |prénom2= P. |nom2= Chesneau |titre= Agressions par la faune en Guyane française : analyse rétrospective sur 4 ans |périodique= Médecine tropicale |lien périodique= Insectes |éditeur= [[Institut des médecines tropicales du service de santé des armées]] |volume= 66 |numéro= 1 |date= 02/2006 |pages= 69-73 |issn= 0025-682X |url= https://www.jle.com/en/MedSanteTrop/2006/66.1/069-073 Agressions par la faune en Guyane française analyse rétrospective sur 4 ans (Mimeau).pdf |format= pdf sur ''jle.com'' |consulté le= 01/2023
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{{Article |libellé= Villemant 2005 |langue= fr |prénom1= Claire |nom1= Villemant |titre= Les nids d'abeilles solitaires et sociales |périodique= [[Insectes (revue)|Insectes]] |éditeur= Office pour les insectes et leur environnement |volume= 2 |numéro= 137 |année= 2005 |pages= 13–18 |issn= 0994-3544 |résumé= http://www.inra.fr/opie-insectes/i-137.htm |url= http://www.insectes.xyz/pdf/i137villemant.pdf |format= pdf sur ''insectes.xyz'' |consulté le= 01/2023
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{{Article |libellé= Melo & Gonçalves 2005 |langue= en |prénom1= Gabriel A. R. |nom1= Melo |prénom2= Rodrigo B. |nom2= Gonçalves |titre= Higher-level bee classifications (Hymenoptera, Apoidea, Apidae sensu lato) |périodique= {{lang|pt-BR|texte=Revista Brasileira de Zoologia}} |numéro= 1 |volume= 22 |date= 03/2005 |pages= 153–159 |issn= 0101-8175 |doi= 10.1590/S0101-81752005000100017|url= http://www.scielo.br/scielo.php?pid=S0101-81752005000100017&script=sci_arttext&tlng=en |format= sur ''scielo.br'' |consulté le= 01/2023
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{{Ouvrage |langue= en |prénom1= R. |nom1= Krell |titre= Value-added products from beekeeping |lieu= Rome |éditeur= Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture |année= 1996 |isbn= 978-92-5-103819-2 |isbn10= 92-5-103819-8 |lccn= 97145353 |numéro chapitre= 7 |titre chapitre= Venom |présentation en ligne= http://www.fao.org/docrep/w0076E/w0076E00.htm |lire en ligne= http://www.fao.org/docrep/w0076e/w0076e18.htm |format= sur ''fao.org''
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{{Ouvrage |libellé= Hoyoux 2002 |langue= fr |prénom1= Jean-Marie |nom1= Hoyoux |titre= Le vocabulaire de l'apiculteur, illustré d'extraits littéraires |éditeur= Presses agronomiques de Gembloux |année= 2002 |pages= 279 |isbn= 978-2-87016-065-7 |présentation en ligne= http://www.pressesagro.be/catalogue/reference/41.html |lire en ligne= https://books.google.com/books?id=16LNWu9jRPEC |format= sur ''books.google.fr'' |consulté le= 01/2023
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{{Ouvrage |id= 2006boucher |libellé= Boucher 2006 |langue= fr |prénom1= Stéphanie |nom1= Boucher |titre= Les insectes de nos jardins |éditeur= Broquet Inc. |lieu= Saint-Constant |année= 2006 |pages= 208 |isbn= 978-2-89000-742-0 |titre chapitre= Hymenoptera |passage= 185–187 |présentation en ligne= http://www.insectesjardins.com/index.htm |lire en ligne= http://www.insectesjardins.com/Table%20des%20matieres.htm |consulté le= 01/2023
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{{harvsp|id= 2006boucher | Boucher 2006 |p= 187 }}.
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{{Ouvrage |id= 2004clement |libellé= Clément ''et al.'' 2004 |prénom1= Henri |nom1= Clément |directeur1= oui |prénom2= Yves |nom2= Le Conte |prénom3= Jean-Marie |nom3= Barbançon |prénom4= Bernard |nom4= Vaissière |prénom5= Paul |nom5= Bonnaffé |prénom6= Catherine |nom6= Reeb |prénom7= Gilles |nom7= Fert |prénom8= Etienne |nom8= Bruneau |prénom9= Roch |nom9= Domerego |prénom10= Gilles |nom10= Ratia |illustrateur= [[Paul Starosta]], Isabelle Arslanian, Frédérique Bertrand, Patrick Morin |titre= Le traité Rustica de l'apiculture |lieu= Paris |éditeur= Éditions Rustica |lien éditeur= Média-Participations |date= 02/2004 |réimpression= 2009 |pages= 528 |passage= 14 |isbn= 978-2-84038-421-2 |isbn10= 2-84038-421-3 |présentation en ligne= https://www.rusticaeditions.com/9782815312677-le-traite-rustica-de-l-apiculture.html
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<ref name="rustica_12_40">{{harvsp |id= 2004clement | Clément ''et al.'' 2004 |p= 12, 40 }}.</ref>

<ref name="fert">
{{Ouvrage |prénom1= Gilles |nom1= Fert |préface= Henri Clément |titre= L'élevage des reines |collection= Les cahiers de l'élevage |lien éditeur= Média-Participations |éditeur= Éditions Rustica |lieu= Paris |année= 2008 |mois= janvier |pages= 128 |isbn= 978-2-84038-817-3 |présentation en ligne= http://www.fleuruseditions.com/l-elevage-reines-l3849 
}}.</ref>

<ref name="prost_agressivité">
Paul Medori pour éd. 1972
{{Ouvrage |libellé= Jean-Prost 1979 |langue= fr |prénom1= Pierre |nom1= Jean-Prost |prénom2= Yves |nom2= Le Conte |responsabilité2= éd. 2007 |préface= Clément Bouchardeau |titre= L'apiculture |sous-titre= Connaître l'abeille – conduire le rucher |nature ouvrage= voir [https://complements.lavoisier.net/9782743007874_apiculture-connaitre-l-abeille-conduire-le-rucher-7e-ed_Sommaire.pdf ici en PDF la table des matières de la {{7e}} édition (2005) et mot de Y. Le Conte] |lieu= Paris |éditeur= éds. J.-B. Baillière
 |année= 1979
 |numéro d'édition= 3
 |année première édition= 1972, 446 p.
 |réimpression= J.B. Baillière : 1977, 1979 ; Technique & Documentation Lavoisier : 1987 (579 p.), 1999, 2005 ({{7e}} éd., 698 p.)
 |pages= 498
 |isbn= 978-2-7008-0093-7
 |isbn10= 2-7008-0093-1
 |titre chapitre= Ouvrières |passage= 83-84
 }}.</ref>

<ref name="2000michener">
{{Ouvrage |libellé= Michener 2000 |langue= en |prénom1= Charles Duncan |nom1= Michener |titre= The bees of the world |lieu= Baltimore, Maryland, {{USA}} |lien éditeur= Johns Hopkins University Press |éditeur= The Johns Hopkins University Press |année= 2000 |numéro d'édition= 1 |pages= 913 |isbn= 978-0-8018-6133-8 |isbn10= 0-8018-6133-0 |lccn= 99030198 |titre chapitre= What are bees ? |passage= 2 |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=bu_1gmY13FIC 
}}.</ref>

<ref name="roubik_défense">
{{Ouvrage |libellé= Roubik 1992 |langue= en |prénom1= David W. |nom1= Roubik |titre= Ecology and Natural History of Tropical Bees |lieu= Cambridge, {{Royaume-Uni}} |éditeur= [[Cambridge University Press]] |collection= Cambridge Tropical Biology Series |année= 1992 |numéro d'édition= 1 |pages= 528 |isbn= 978-0-521-26236-1 |lccn= 87023837 |présentation en ligne= http://www.cambridge.org/catalogue/catalogue.asp?isbn=978-0-521-26236-1 |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=ljlaYMeI6noC |format= sur ''books.google.fr'' |numéro chapitre= 3.2.3 |titre chapitre= Colony defense, pheromones, and predation |passage= 216–217
 }}.</ref>

<ref name="bellmann_guide">{{ harvsp |id= 2009bellmann | Bellmann 2009 |p= }}.</ref>

}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
* {{Ouvrage |id= 1889perez |libellé= Pérez 1889 |prénom1= Jean |nom1= Pérez |lien auteur= Jean Pérez |illustrateur= Clément |titre= Les abeilles |lieu= Paris |éditeur= Librairie Hachette et {{Cie}} |lien éditeur= Hachette Filipacchi Médias |collection= Bibliothèque des merveilles |année= 1889 |pages= 348 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203727q |format= sur ''gallica'' |plume= oui
 }}
* {{Ouvrage |id= 2009bellmann |libellé= Bellmann 2009 |prénom1= Hans |nom1= Bellmann |traducteur= Marie-Jo Dubourg-Savage |illustrateur= Albert Kerbs, Leo Neuhold, Wolfgang Lang, Hans Bellman |titre= Guide des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d'Europe. L'identification, le comportement, l'habitat |titre original= Bienen, Wespen, Ameisen : die Hautflügler Mitteleuropas |lieu= Paris |éditeur= [[Delachaux et Niestlé]] |collection= Les guides du naturaliste |date= 05/06/2009 |année première édition= 1995 |pages= 336 |isbn= 978-2-603-01651-0 |oclc= 68515012 |plume= oui
 }}.
* Eric Maire, ''[https://www.quae.com/produit/1309/9782759223602/abeilles-et-paysages Abeilles et Paysages Enjeux apicoles et agricoles]'', Paris, Editions Quae, Collection Update Sciences & Technologies, 2015, 192 p. {{ISBN|9782759223589}}
* Philippe Marchenay, ''L'homme et l'abeille'', Paris, Berger-Levrault, 1979, 216 p., ill.
* {{ouvrage|auteur=Pierre-Henri Tavoillot, François Tavoillot|titre=L'Abeille (et le) Philosophe. Étonnant voyage dans la ruche des sages|éditeur=Odile Jacob|date=2015|pages=304|isbn=978-2-738-13251-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=qg34CAAAQBAJ}}
* {{Ouvrage |langue= fr |prénom1= Renaud |nom1= Pasquier |directeur1= oui |titre= Labyrinthe |sous-titre= atelier interdisciplinaire |volume= 40 |titre volume= Comme les abeilles |éditeur= Hermann |année= 2013 |pages= |isbn= |lire en ligne= http://www.cairn.info/revue-labyrinthe-2013-1.htm
 }}.
* {{en}} S. Dötterl et N. J. Vereecken, « {{Anglais|The chemical ecology and evolution of bee-flower interactions: a review and perspectives}} », ''Canadian Journal of Zoology'', 88, 2010, {{p.|668-697}}.
* {{en}} M.A. Fürst, D. P. McMahon, J. L. Osborne, R. J. Paxton et M. J. F. Brown, « {{Anglais|Disease associations between honeybees and bumblebees as a threat to wild pollinators}} », ''Nature'', {{n°|506}}, 2014, {{p.|364-366}}.
* Nicolas Louis Antoine Richard, ''Les croyances superstitieuses anciennes et les abeilles'' (d'après « Traditions populaires, croyances superstitieuses, usages et coutumes de l'ancienne Lorraine », 1848, [http://enlorraine.unblog.fr/2012/03/25/les-croyances-superstitieuses-anciennes-et-les-abeilles/ lire en ligne].
* {{ouvrage |auteur= Vincent Tardieu |titre= L'étrange silence des abeilles |éditeur= Belin |collection= Alpha |date= 2009 |pages= 438 |isbn= 978-2-7011-9502-5
}}
* {{En}}[https://www.springer.com/journal/13592 Apidologie] (journal officiel de [[Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement|INRAE]], France et de [[Deutscher Imkerbund]] e.V., Germany depuis 1970) : {{Langue|en|this scientific reviews publishes original research articles, reviews and scientific notes on the biology of insects belonging to the superfamily Apoidea (Michener, 1944), the term “biology” being used in the broader sense. The main topics include : behavior, ecology, pollination, genetics, physiology, toxicology and pathology.}}

=== Articles connexes ===
{{Colonnes|taille=20|nombre=3|
* [[Abeille d'eau]] - [[Notonectidae]] {{abréviation discrète|spp.|sous-espèce}} (cette « abeille » est un [[hémiptère]] et doit son appellation à sa piqûre douloureuse, semblable à celle des abeilles)
* [[Apiculture]]
* [[Apiphobie]]
* [[Buckfast]]
* [[Danse des abeilles]]
* [[Essaim]], [[Essaimage]], [[Ruche]], [[Alvéole d'abeille]]
* [[Journée mondiale des abeilles]]
* [[Liste de plantes mellifères en Europe]]
* [[Liste des races d'abeilles d'élevage]]
* [[Miel]], [[Gelée royale]], [[Propolis]], [[Cire d'abeille]], [[services écologiques]]
* [[Osmiculture]]
* [[Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles]]
}}

== Références externes ==
* {{Lien web |titre= FAOSTAT 
   | site=fao.org 
   | url=http://www.fao.org/faostat/en/#search/beehives
   | consulté le= 11/2020 |brisé le= 01/2023 }}.

{{Autres projets
 |commons= Category:Anthophila
 |wikt= abeille
 |wiktionary thésaurus= abeille/français
}}
=== Liens externes ===
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}
* [https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-methode-scientifique/les-abeilles-3219704 « L'abeille rôde »], ''La Méthode scientifique'', France Culture, 6 juin 2022.

{{Palette|Colonie d'abeilles|Race d'abeille d'élevage}}
{{Portail|entomologie|agriculture et agronomie}}

[[Catégorie:Abeille| ]]
[[Catégorie:Taxon décrit en 1804]]