Aller au contenu

Chlorure de molybdène(III)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 31 juillet 2022 à 15:45 et modifiée en dernier par OrlodrimBot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Chlorure de molybdène(III)
__ Mo     __ Cl
Structure cristalline du chlorure de molybdène(III) α (à gauche) et β (à droite)
Identification
Nom UICPA trichloromolybdène
No CAS 13478-18-7
No ECHA 100.033.418
No CE 236-775-9
No RTECS QA4681400
PubChem 83515
ChEBI 30626
SMILES
InChI
Apparence solide cristallisé rouge sombre à l'odeur acide[1]
Propriétés chimiques
Formule Cl3MoMoCl3
Masse molaire[2] 202,32 ± 0,03 g/mol
Cl 52,57 %, Mo 47,43 %,
Propriétés physiques
fusion 410 °C[3] (décomposition)
Masse volumique 3,58 g/mL[4] à 25 °C
Précautions
SGH[1]
SGH05 : Corrosif
Danger
H314, P280, P310, P301+P330+P331, P303+P361+P353 et P305+P351+P338
NFPA 704[1]

Symbole NFPA 704.

 
Transport[1]
-
   3260   

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le chlorure de molybdène(III), ou trichlorure de molybdène, est un composé chimique de formule MoCl3. Il se présente comme une poudre rouge cuivrée à brune qui peut être conservée indéfiniment à température ambiante sous atmosphère inerte mais s'oxyde et s'hydrolyse lentement dans l'air humide. Il est insoluble dans l'eau, l'acide chlorhydrique dilué, l'acétone, le tétrachlorométhane, le benzène et l'éthanol, mais est soluble dans l'acide nitrique dilué et l'acide sulfurique concentré. Il se dismute au-dessus de 410 °C en chlorure de molybdène(II) MoCl2 et tétrachlorure de molybdène MoCl4. Il cristallise dans le système monoclinique selon une forme α et une forme β. La première est de type chlorure d'aluminium AlCl3 du groupe d'espace C2/m (no 12) avec pour paramètres cristallins a = 609,2 pm, b = 974,5 pm, c = 727,5 pm et β = 124,6°. Cette forme est constituée d'octaèdres MoCl6, chaque octaèdre étant lié à trois octaèdres voisins par des arêtes. La forme β appartient au groupe d'espace C2/c (no 15) avec les paramètres a = 611,5 pm, b = 981,4 pm, c = 1 190,6 pm et β = 91,0°[3]. Il existe également un trihydrate[5].

Le chlorure de molybdène(III) peut être obtenu en faisant réagir du chlorure de molybdène(V) (MoCl5)2 avec de l'hydrogène H2, du chlorure d'étain(II) SnCl2 ou du molybdène métallique[3] :

MoCl5 + H2 ⟶ MoCl3 + 2 HCl ;
MoCl5 + SnCl2 ⟶ MoCl3 + SnCl4 ;
3 MoCl5 + 2 Mo ⟶ 5 MoCl3.

Le chlorure de molybdène(III) forme un complexe MoCl3(thf)3 avec le tétrahydrofurane (THF). Ce solide orange pâle est obtenu en réduisant une solution de MoCl2(thf)2 avec de l'étain réduit en poudre. Il présente une géométrie oactaédrique, avec un spectre infrarouge dépourvu de raies intenses dans le domaine de 900 à 1 000 cm−1, caractéristique des espèces oxo du molybdène[6]. Ce complexe peut donner de l'hexa(tert-butoxy)dimolybdène(III) ((CH3)3CO)3Mo≡Mo(OC(CH3)3)3 par métathèse avec le tert-butylate de lithium LiOC(CH3)3[7] :

2 MoCl3(thf)3 + 6 LiOBu-tMo2(OBu-t)6 + 6 LiCl + 6 thf.

Notes et références

  1. a b c et d « Fiche du composé Molybdenum(III) chloride, 99.5% (metals basis)  », sur Alfa Aesar (consulté le ).
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. a b et c (de) Georg Brauer, Handbuch der Präparativen Anorganischen Chemie, 3e édition, vol. 3, Ferdinand Enke, Stuttgart, 1981, p. 1599. (ISBN 3-432-87823-0)
  4. Fiche Sigma-Aldrich du composé Molybdenum(III) chloride 99.95% trace metals basis, consultée le 26 avril 2022.
  5. (de) Hermann Jehn, Wolfgang Kurtz, Dietrich Schneider, Ursula Trobisch et Joachim Wagner, Mo Molybdenum, Springer Science & Business Media, 2013, p. 281. (ISBN 978-3-662-06327-9)
  6. (en) Jonathan R. Dilworth, Raymond L. Richards, Grace J.-J. Chen et John W. Mcdonald, « The Synthesis of Molybdenum and Tungsten Dinitrogen Complexes », Inorganic Syntheses: Reagents for Transition Metal Complex and Organometallic Syntheses,, vol. 28,‎ (DOI 10.1002/9780470132593.ch7, lire en ligne)
  7. (en) Erin M. Broderick, Samuel C. Browne, Marc J. A. Johnson, Tracey A. Hitt et Gregory S. Girolami, « Dimolybdenum and Ditungsten Hexa(Alkoxides) », Inorganic Syntheses, vol. 36,‎ (DOI 10.1002/9781118744994.ch18, lire en ligne)