Birima Ngoné Latyr Fall
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Meïssa Tende Dior (oncle) |
Birima Ngoné Latyr Fall – (Biram Ngóone Lattiir[1] en wolof) est un damel du Cayor – le souverain d'un royaume pré-colonial situé à l'ouest de l'actuel Sénégal.
Biographie
Succédant à son oncle Meïssa Tende Dior, il règne pendant quatre ans, de 1855 à 1859[1]. Le règne de ce damel est certes court mais il a laissé une empreinte dans le royaume et la société wolof en général. Birima Ngoné a su vivifier le code des wolofs incarné par les ceddos de l'époque.
Le code est fondé sur le sens de l'honneur, le respect de sa parole et la bravoure est similaire à celui du Samouraï. Cet esprit noble s'interdit la lâcheté, le mensonge et la trahison, et Birima en a donné l'exemple.
Le Damel Birima Ngoné Latyr a la particularité d'avoir régné sur le cayor avant son père Macodou Coddou Coumba. Ce qui est bizarre car jamais dans le royaume cela ne s'était produit.
Il porte le nom de son grand-père paternel, le Damel Birima Fatma thioub qui a régné de 1809 à 1832. Birima Fatma a épousé une princesse Gelwaar du Saloum (Saalum) nommée Coddou Coumba (Koddu Kumba) qui lui a donné le futur Damel Macodou Coddou Coumba (Makoddu Koddu Kumba) père de notre Birima Ngoné Latyr.
Sa mère est la Lingeer (princesse) Ngoone Latyr Fall, fille du Damel Meïssa Tende Dior (Meysa Tend Joor) qui a succédé Birima Fatma Thioub et régna de 1832 a 1855.
Après leur séparation, la princesse Ngoné Latyr épouse le très populaire Saaxewar Soxna Mbaye Diop. De cette union, naquit le très célèbre Damel Lat Dior Ngoné Latir Diop (Lat Joor Ngoone Latiir Joob), frère cadet de Birima Ngoné Latyr.
Birima Ngoné Latyr était un bon roi, aimé de tous ses sujets, a su gagner l'estime de son peuple qui, jusqu'à présent, au pays des wolofs, chante encore ses louanges.
"Birima ma ca benn baat ba
Bou wahee rene, ba laa waxaat dewen
(celui qui ne parlait qu'une fois l'an)", disent les griots.
Le célèbre chanteur Youssou Ndour reprend une chanson populaire dans une de ses tubes "birima" :
« Birima fu mu yendu kufa yendu, yendoo naan » (partout où il est, on y boit et on y mange à volonté).
De même que la célèbre cantatrice Ndeye Mbaye Djiinma Djiinma, dans son tube "Damel Fall". Il était aimé de tous ses sujets, particulièrement la classe modeste des Badoolas, il était surnommé "Boroom Mbaaboor Mi" (L'homme qui apporte la joie).
Son père Macodou Coumba Yandé lui succède après seulement quatre ans de règne.
Notes et références
- Papa Samba Diop, Glossaire du roman sénégalais, L'Harmattan, Paris, 2010, p. 142-143 (ISBN 978-2-296-11508-8)
Voir aussi
Bibliographie
- Mamadou Diouf, Le Kajoor au XIXe siècle : pouvoir ceddo et conquête coloniale, Karthala, Paris, 1990, 327 p. (ISBN 2-86537-216-2) (texte remanié d'une thèse de 3e cycle, Université Paris I, 1980)
- La pénétration française au Cayor : du règne de Birima N'Goné Latyr à l'intronisation de Madiodo Dèguène Codou, documents recueillis et publiés par Oumar Ba, vol. I, -, Dakar, 1976
- « Recueil sur la Vie des Damel, par Tanor Latsoukabé Fall. Introduit et commenté par C. Becker et V. Martin », Bulletin de l'Institut fondamental d'Afrique noire, tome 36, série B, no 1, , p. 16 (téléchargeable sur le site de l'Université Cheikh Anta Diop [1])