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Isotta Nogarola
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Isotta Nogarola, gravure sur bois, 1497.
Naissance
Vérone
Décès
Vérone
Pays de résidence Italie
Profession

Isotta Nogarola, née et morte à Vérone (-1466), est une écrivaine humaniste de la Renaissance italienne. Elle est considérée comme une des protoféministes italiennes. Elle est mentionnée sur l'installation artistique The Dinner Party de Judy Chicago.

Biographie

Isotta Nogarola est née dans une famille de dix enfants appartenant de longue date à la noblesse véronaise. La famille comptait des intellectuels, telle que sa tante Angela, poétesse. À la mort de son mari Leonardo, sa veuve Bianca Borromeo, elle-même analphabète, joue un rôle décisif dans l'éducation de ses filles et les confie à des précepteurs renommés. Un des maîtres d'Isotta et de sa soeur Ginevra est Martino Rizzoni, lui-même élève de Guarino de Vérone. Les deux soeurs étudient avec Rizzoni de 1431 à 1435 et acquièrent une solide culture classique et théologique. De 1438 à 1441, Isotta et sa famille se réfugient à Venise pour fuir une épidemie de peste et la guerre entre le duché de Milan et la république de Venise[1]. À son retour à Vérone, elle décide d'abandonner les études classiques et de se consacrer à la théologie et à la philosophie, et de vivre une vie religieuse.

La mère d'Isotta Nogarola meurt en 1461, et Isotta prend en charge son plus jeune frère encore mineur. Elle meurt en 1466 et est enterrée dans le cimetière de l'église de Sainte Cécilie (démolie en 1806)[2].

Vie intellectuelle

Isotta Nogarola se révèle une élève exceptionnelle. Elle est admirée pour son érudition et son éloquence en latin et est connue, comme sa soeur Ginevra, pour la qualité de ses écrits épistolaires, d'inspiration classique dans la première partie de sa vie. Sa réputation s'étend jusqu'à Bologne, Ferrare et Venise. Elle échange des lettres avec des intellectuels, comme Giacomo Foscari, fils du doge de Venise, ou le prince mécène Lionel d'Este.

Après le mariage de sa soeur (qui abandonne les poursuites intellectuelles), Isotta, de retour à Vérone, continue ses études. Elle poursuit ses échanges épistolaires mais ne semble pas avoir publié de textes entre 1441 et 1451.

Principal écrit

Isotta Nogarola est principalement connue par son texte De pari aut impari Evae atque Adae peccato,[3] de 1451. La question de la responsabilité du péché originel (est-ce celle d'Ève ou celle d'Adam?) est débattue par Isotta Nogarola et Ludovico (ou Lodovico) Foscarini, podestat philosophe de Vérone[4]. Nogarola et Foscarini étaient amis et le restèrent jusqu'au départ de ce dernier pour Brescia en 1453.

Ce débat a peut-être d'abord été public[5]. Qu'une discussion de cette teneur se tienne entre une femme et un homme, à égalité intellectuelle, montre l'importance de Nogarola[6]. Ludovico Foscarini soutient que la faute du péché originel retombe sur Ève. De son côté, Isotta Nogarola argumente qu'Ève a mangé la pomme par simple faiblesse féminine et qu'il n'y aurait pas eu de péché originel si Adam ne l'avait pas mangée aussi.

Ses dernières productions comprennent des oraisons, consolations, une leçon publique sur Jérôme de Stridon ainsi qu'un discours contre les Turcs.


Notes et références

  1. [1]|, Encyclopédie Treccani, en italien.
  2. Guide touristique Travelitalia
  3. traduction libre: qui porte la faute du péché originel, Ève ou Adam?
  4. Encyclopédie Treccani
  5. in Eugen Abel (ed.):Isotae Nogarolae Veronensis Opera quae supersunt omnia. Accedunt Angelae et Zenevrae Nogarolae epistolae et carmina voll. 2, Wien 1886, I.CIX [n. 33]
  6. L'ensemble a été publié plus tard sous forme de livre (première édition en 1563)