Utilisatrice:HSI3LucieBa/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Hécate

Présentation Cet aspect triple apparaît au Vème siècle, avec un premier syncrétisme des déesses Artémis et Séléné. La première, auparavant associée à des épithètes liées à la chaleur et au soleil commence à être associée à la lune. [1]. Cependant, les liens entre Hécate et Artémis existent bien avant, notamment en Asie Mineure. En effet, Artémis dispose de deux lieux de cultes à Délos alors qu'Hécate est honorée à Milet. Un des deux lieux de culte d'Artémis se retrouve bientôt avec une déesse syncrétique "Artémis Hécate", notamment en raison de la proximité du lieu de culte d'Artémis et d'une nécropole. Ce syncrétisme s'accentue par le lien des deux déesses avec Apollon: Artémis est sa soeur et Hécate, par les morts, peut rendre des prophéties. Dans l'Enéide, la sybille de Cumes qui emmène Enée aux Enfers est à la fois prêtresse d'Apollon et d'Hécate [2] [3]. Enfin, les déesses sont aussi associées par leur fonction d'aide aux parturientes. Artémis est toujours décrite comme λοχεία alors qu'Hécate possède l'épithète de "κουροτρόφος", protectrice de la jeunesse et des femmes enceintes.[4]. Le syncrétisme des trois formes divines continue à s'achever en Etrurie et à Rome. [5]

Les lieux de culte

Hécate se distingue par les sacrifices qui lui étaient faits. En effet, selon Aristophane cité par Plutarque [6] plusieurs peuples sacrifiaient de jeunes chiens "non encore sevrés" à la déesse. De plus, le rituel est spécifique: les officiants "apportent à Hécate des jeunes chiens avec d'autres moyens de purification et frottent tout autour avec les jeunes chiens ceux qui ont besoin d'une purification"[7]. Le sacrifice des chiens est réservé aux divinités "ambivalentes" dans les religions étrusques, grecques et romaines [8] et c'est le cas d'Hécate. La déesse comme décrite par Hésiode dans La théogonie[9] est à la fois déesse "de l'Erèbe" et "du ciel", des passages, de la transition entre la vie et la mort et des parturientes.[10]


Hécate: de l’Antiquité archaïque à l’Antiquité tardive

Dans l'Antiquité archaïque

Hymne hésiodique

La première trace littéraire d’Hécate est dans La Théogonie d’Hésiode. La description de la déesse, de ses attributs ainsi que de sa généalogie sont beaucoup plus importantes que celle de beaucoup d'autres dieux, un fait surprenant qui mène de nombreux chercheurs à considérer cet "hymne hésiodique" comme ajout littéraire, ou comme un parti pris littéraire typique d'Hésiode mais pas caractéristique de la représentation religieuse de l'époque archaïque[11]. D'autres expliquent la présence de la déesse par un contexte historique et politique. Selon cette théorie, La théogonie a été composée dans le contexte d'un festival pan-hellénique et a donc pour but d'atteindre une audience plus large, Hécate étant en effet vénérée en Asie Mineure plus que les autres parties de la Grèce.[12].

Dans l'hymne hésiodique, il est intéressant de noter l'étymologie du nom des parents d'Hécate: "Astérias" ("nuit étoilée") et "Persée (source de feu et de lumière céleste) se rapportent tous deux au ciel. Cela donne d'ailleurs l'épithète homérique "Περσηίς" souvent attribué à la déesse.
  1. Dellis D. P. « Artémis Hécate Sélèné Dans les Mythes et les Rites (Mémoire Cours Maîtrise, Année Universitaire 1998-1999, Montpellier) ». Disponible sur : < https://www.academia.edu/34223516/Art%C3%A9mis_H%C3%A9cate_S%C3%A9l%C3%A8n%C3%A9_Dans_les_Mythes_et_les_Rites_M%C3%A9moire_Cours_Ma%C3%AEtrise_Ann%C3%A9e_Universitaire_1998-1999_Montpellier_ > (consulté le 10 octobre 2019)
  2. Dellis D. P. « Artémis Hécate Sélèné Dans les Mythes et les Rites (Mémoire Cours Maîtrise, Année Universitaire 1998-1999, Montpellier) ». Disponible sur : < https://www.academia.edu/34223516/Art%C3%A9mis_H%C3%A9cate_S%C3%A9l%C3%A8n%C3%A9_Dans_les_Mythes_et_les_Rites_M%C3%A9moire_Cours_Ma%C3%AEtrise_Ann%C3%A9e_Universitaire_1998-1999_Montpellier_ > (consulté le 10 octobre 2019)
  3. Perret J., Lesueur R. Enéide / Virgile  ; texte établi et traduit par Jacques Perret,... revue et corrigée par R. Lesueur. Paris : Les Belles lettres, 1995. lxxiv+193 p.(Collection des universités de France). ISBN : 978-2-251-01302-2.
  4. Bortolani, L. Merlina. (2016). Magical hymns from Roman Egypt : a study of Greek and Egyptian traditions of divinity. New York (N.Y.): Cambridge university press.
  5. Dellis D. P. « Artémis Hécate Sélèné Dans les Mythes et les Rites (Mémoire Cours Maîtrise, Année Universitaire 1998-1999, Montpellier) ». Disponible sur :<https://www.academia.edu/34223516/Art%C3%A9mis_H%C3%A9cate_S%C3%A9l%C3%A8n%C3%A9_Dans_les_Mythes_et_les_Rites_M%C3%A9moire_Cours_Ma%C3%AEtrise_Ann%C3%A9e_Universitaire_1998-1999_Montpellier_
  6. Aristophane, fr204 ; Plutarque,Questions Romaines, 69
  7. Plutarque, Questions Romaines, 68
  8. Lacam J.-C. « Le sacrifice du chien dans les communautés grecques, étrusques, italiques et romaines : approche comparatiste ». Mélanges de l’école française de Rome [En ligne]. 2008. Vol. 120, n°1, p. 29‑80. Disponible sur : < https://doi.org/10.3406/mefr.2008.10414 > (consulté le 10 octobre 2019)
  9. Hésiode. Théogonie ; Les travaux et les jours ; Le bouclier / Hésiode ; texte établi et traduit par Paul Mazon,... Paris : Les Belles Lettres, 1928. xxx+158 p.(Collection des universités de France). ISBN : 978-2-251-00152-4
  10. Lacam J.-C. « Le sacrifice du chien dans les communautés grecques, étrusques, italiques et romaines : approche comparatiste ». Mélanges de l’école française de Rome [En ligne]. 2008. Vol. 120, n°1, p. 29‑80. Disponible sur : < https://doi.org/10.3406/mefr.2008.10414 > (consulté le 10 octobre 2019)
  11. Zografou A. Chemins d’Hécate: Portes, routes, carrefours et autres figures de l’entre-deux. [s.l.] : Presses universitaires de Liège, 2017. 370 p.ISBN : 978-2-8218-9642-0.
  12. Bakker E. J. La poésie épique grecque: métamorphoses d’un genre littéraire: huit exposés suivis de discussions. [s.l.] : Librairie Droz, 2006. 358 p.ISBN : 978-2-600-00752-8.