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{Quelques éléments clés de la Toxicologie

   Certains produits présentent une toxicité dose-dépendante et au-delà d'un certain seuil. Dans ce cas, comme l'avait décrit Paralcese,la dose fait le poison. Pour d'autres toxiques, on suspecte des effets aux faibles doses (perturbateurs endocriniens par exemple). La toxicité peut être favorisée chez des personnes ou animaux génétiquement prédisposés ou sensibilisés.
   Un produit peut être toxique uniquement à certains moments, durant l'embryogenèse, la puberté etc. Il peut exister un délai entre l'exposition et l'apparition de l'effet toxique, par exemple lorsqu'il y a une exposition pendant la grossesse puis apparition des effets toxiques plus tard dans la descendance et chez la mère (le cas du diéthylstilbestrol). Il existe dans certains cas des effets qui se transmettent d'une génération à l'autre aussi dénommés effets transgénérationnels. La toxicité d'un produit peut dépendre aussi de la durée de l'exposition (aiguë, sub-aiguë ou chronique).
   Les organes-cibles dépendent du toxique. Un produit pourra affecter préférentiellement un ou plusieurs organes(cœur, poumons, foie, rein, gonades...). Un produit qui affecte le système nerveux est un neurotoxique. Ce terme ne signifie pas qu'il atteint uniquement cet organe, d'autres cibles dans l'organisme sont possibles.
   L'étiologie des intoxications est variée. Une intoxication peut survenir lors d'un surdosage, d'accidents, de suicide, d'empoisonnement d'envenimation, d'expositions professionnelle, domestique, alimentaire, environnementale etc. Les causes d'intoxications, aiguës ou sub-aiguës ou chroniques, sont parfois difficiles à cerner, notamment dans le cas d'effets synergiques.
   Les toxiques ont différentes origines, lorsqu'ils proviennent d'un organisme vivant ils sont dénommés toxines : animaux (venin de la vipère aspic1, par exemple), végétaux (empoisonnement par la Belladone ou Atropa belladonna, par exemple), champignon (amanite phalloïde, mycotoxine par exemple), bactérie (endotoxine et exotoxine), chimie synthétique ou semi-synthétique (certains médicaments ou certaines drogues par exemple), nanomatériaux (nanoparticules d'aluminium, de silice, de carbone de dioxyde de titane, de cérium etc), rayonnements électromagnétiques (ultra-violets par exemple), minéraux (arsenic, mercure par exemple) etc.
   L'exposition se fait par plusieurs voies (ingestion, inhalation, passage percutané etc). Dans un même contexte, elle varie avec l'âge (par exemple les enfants sont plus susceptibles de porter à la bouche des objets ou aliments contenant des toxiques). L'exposition aux faibles doses est parfois difficile à évaluer. Certaines sous-populations sont plus exposées par exemple par leur métier ou leur environnement. Des biais ou erreurs d'évaluation de l'exposition pourraient expliquer certaines discordances entre les données des études épidémiologiques et toxicologiques2. D'autres explications sont à rechercher dans les effets synergiques.
   Chez l'humain, l'étude des toxiques se fait à partir des données provenant des suicides, d'accidents, de surdosage, d'expositions alimentaire, professionnelle, environnementale, médicamenteuse, envenimation, empoisonnement etc. La toxicologie s'appuie sur l'expérimentation animale (rat, souris, lapin, porc, singe, etc., dont on a montré qu'ils n'étaient pas toujours des modèles parfaits) et les méthodes in vitro (qui ne peuvent pas répondre comme le ferait un organisme réel). Des modèles mathématiques et bio-informatiques permettent aussi d'approcher certaines situations. Elle s'intéresse aux études épidémiologiques et cliniques, aux données de pharmacovigilance, réglementaires, bibliographiques etc.Dans sa partie règlementaire, la toxicologie étudie et analyse expérimentalement la toxicité des produits avant leur commercialisation.

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