Utilisateur:Touchatou/Âge au mariage

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1. Définition et mesure[modifier | modifier le code]

Le terme « âge au mariage » peut correspondre à plusieurs définitions. +++

1.1. L’âge au mariage pour un individu[modifier | modifier le code]

Pour un individu, l’âge au mariage est l’ âge que cette personne a ou avait au moment de son mariage. Les individus ayant pu contracter plusieurs mariages[1], on peut considérer :

  • soit l’ensemble des âges de l’individu lors de ses différents mariages ;
  • soit l’âge que l’individu avait au moment de son dernier (plus récent) mariage ;
  • soit l’âge que l’individu avait au moment de son premier mariage. C’est ce dernier âge qui est le plus utilisé.

Quand on parle d’âge au mariage, il faut évidemment préciser de quel type de mariage il s’agit : civil ou religieux, hétérosexuel ou homosexuel (là où il existe), ou les deux.

La mesure d’âge utilisée sera le plus souvent celle de la personne le jour où le mariage a été célébré, bien que d’autres mesures d’âges soient parfois utilisées (par exemple, l’âge au 1er janvier de l’année ou l’âge atteint au cours de l’année)[2].

1.2. L’âge au mariage pour une population[modifier | modifier le code]

Pour une population, l’âge moyen ou médian au mariage peut avoir plusieurs définitions, selon les types de mariages retenus, selon qu’on considère une période de temps donnée ou un instant, selon que la population est réelle ou hypothétique et selon le mode de calcul :

1. Pendant une période de temps donnée. Pour une période de temps donnée (le plus souvent une année), on peut établir la distribution des âges et calculer l’âge moyen, l’âge médian ou l’âge modal des personnes qui se sont mariées pendant cette période (année).

A chaque mariage hétérosexuel sont associés l’âge au mariage de l’époux et celui de l’épouse, et les âges moyens et médians au mariage sont calculés séparément pour chaque sexe. Pour les mariages homosexuels, quand ils existent, on peut :

  • soit calculer la moyenne des âges sur l’ensemble des conjoints,
  • soit considérer séparément l’âge du conjoint le plus âgé et celui du conjoint le plus jeune, de façon à pouvoir étudier l’écart d’âge entre le plus âgé et le plus jeune.

2. À un instant donné. On peut aussi considérer une population à un instant donné. Parmi les individus qui ont déjà été mariés, on peut étudier la distribution, la moyenne, etc. de l’âge auquel ces individus ont été mariés pour la première fois (dans le passé).

Ces deux types d’âges moyens et d’âges médians au mariage peuvent être calculés pour l’ensemble des mariages, ou séparément pour les premiers mariages, les seconds mariages, etc. Les indicateurs les plus courants et les plus utiles sont ceux restreints aux premiers mariages. Il faut noter que le qualificatif de « premier » pour un mariage dépend du conjoint : le premier mariage de l’époux peut être le second mariage de son épouse, et réciproquement. L’âge moyen au premier mariage des hommes n’est ainsi pas calculé sur le même ensemble de mariages que l’âge moyen au premier mariage des femmes.

On peut aussi calculer l’âge moyen ou l’âge médian au mariage pour diverses sous-populations (les divorcés, les étrangers, les Noirs, etc.).

Ces mesures ont l’inconvénient d’être sensibles à la composition par âge de la population : par exemple, l’arrivée d’une « vague » de jeunes en âge de se marier (suite à un baby-boom antérieur) tendra à faire baisser les âges moyen et médian au premier mariage. Si cette « vague » est suivie d’un flux moins important de jeunes, les âges moyen et médian au premier mariage pourront être plus élevés sans que le comportement de nuptialité ait changé.

3. Pour une population fictive. On peut aussi calculer l’âge moyen ou l’âge médian au premier mariage d’une population fictive à mortalité et migration nulles qui aurait à tout âge les taux de primo-nuptialité par âge de l’année considérée. L’indicateur obtenu est ainsi un indicateur conjoncturel qui n’est affecté que par le comportement de nuptialité de l’année. La méthode utilisée est celle de mortalité appliquée aux célibataires : le premier mariage jour le rôle de la mort : celui ou celle qui célèbre son premier mariage disparait du monde des célibataires[3]. L’âge moyen au mariage défini ainsi est ainsi une « espérance de vie dans le célibat » qui ne prendrait en compte que les personnes ayant célébré un premier mariage[4].

Prendre en compte la mortalité ne modifierait que très peu le résultat et introduirait un élément perturbateur. Mais cet âge au premier mariage « avec mortalité » peut servir à la décomposition de l’espérance de vie. L’âge moyen au premier mariage calculé en tenant compte de la mortalité est ainsi, pour ceux qui se seront mariés au moins une fois avant de décéder, l’espérance de vie dans l’état de célibat calculé à la naissance[5].

4. Le SMAM. En l’absence de données adéquates et détaillées, on calcule souvent un indicateur appelé en anglais Singulate mean age at marriage (SMAM)[6], traduit diversement en français comme « Âge moyen des célibataires au mariage »[7], « âge moyen des célibataires au moment du mariage »[8] ou « âge moyen au premier mariage de Hajnal », du nom de son inventeur, John Hajnal.

Le SMAM d’une population (réelle) à un moment donné (une année) se base sur une population hypothétique de personnes avec une mortalité et une migration nulles pour lesquelles le pourcentage de personnes jamais mariées :

  • est égal à 100% avant un âge minimal a0 (en dessous duquel aucune personne de la population n’a été mariée)
  • est égal, à tout âge compris entre a0 et am (en général 50 ans) au pourcentage de personnes jamais mariées de la population réelle considérée au moment donné.

Il est préférable de restreindre la population hypothétique aux personnes de moins de am ans qui ont été mariées au moins une fois.

Le SMAM est le nombre moyen d’années que les membres de cette sous-population ont vécu avant leur premier mariage.

Cette mesure a l’avantage de ne nécessiter que des données par âge sur le pourcentage des personnes mariées au moins une fois (ou jamais mariées) dans la population, données qui sont presque toujours disponibles dans les publications recensements de population, en général par tranches quinquennales. Mais c’est une mesure très fruste de l’âge moyen au mariage, basée sur une hypothèse peu vraisemblable et très sensible à la valeur retenue pour le pourcentage des personnes jamais mariées à l’âge am , qui peut prendre une valeur exceptionnelle dans la population considérée.


1.3. Mariage et résidence[modifier | modifier le code]

Les mariages considérés peuvent être :

  • Tous les mariages déclarés par les individus, que ces mariages soient reconnus ou non, dans le territoire (pays, région, ville…) où la collecte des données est effectuée (cas des enquêtes et recensements).
  • L’ensemble des mariages conclus sur un territoire donné, y compris les mariages entre non-résidents et les mariages entre une personne résidente et une personne non-résidente, ainsi que les mariages entre deux étrangers et ceux entre un étranger et un national.
  • Les mariages conclus selon la législation du pays, y compris ceux conclus à l’étranger (en général déclarés dans les consulats ou ambassades), mais excluant les autres types de mariages.
  • Les mariages conclus selon la législation du pays et les autres mariages qui ont été légalisés.

La détermination de la « population des mariages » (au sens statistique) est d’autant plus importante que le territoire est petit. Dans certains pays, les mariages sont comptabilisés deux fois : l’un est associé au lieu de résidence de l’époux, l’autre au lieu de résidence de l’épouse. Ils peuvent être aussi comptabilisés dans le lieu de résidence futur déclaré par les époux quand une telle déclaration existe.

1.4. Ecart d’âge au mariage[modifier | modifier le code]

On définit l’’’’écart d’âge au mariage’’’ d’une personne comme la différence entre son âge et celui de son conjoint lors du mariage.

L’écart moyen entre l’âge au premier mariage des hommes et celui des femmes n’est pas égal à la différence entre celui des hommes et celui des femmes. En effet, celui des hommes concerne tous les premiers mariages d’hommes, qui peuvent être le second mariage de leurs épouses, et réciproquement.

Dans certains cas, l’écart d’âges entre époux est mesuré par la différence de millésime. Si le marié est né le 1er janvier et l’épouse le 31 décembre de la même année, la différence d’âge sera nulle. Mais si l’épouse est née un jour avant son époux (le 31 décembre de l’année précédente), l’écart sera d’un an.

En France, dans les statistiques sur les écart d’âge publiées par Insee, on considère que les époux « ont le même âge » si la différence d’âge entre les deux est -1 an, 0 an ou +1 an.

1.5. Âge au premier mariage et aux mariages suivants[modifier | modifier le code]

Pour un individu, l’âge au second mariage est bien évidemment plus élevé que l’âge au premier mariage. Par exemple, aux Etats-Unis en 2009, l’âge médian au mariage était

  • Au premier mariage : 24,5 ans pour les hommes et 22,3 ans pour les femmes
  • Au second mariage : 35,8 ans pour les hommes et 33,3 ans pour les femmes.

Dans les pays à forte migration, la comparaison entre âge au mariage de rangs différents peut être affectée par les migrations.

1.6. Âge au mariage et autres mesures d’âge[modifier | modifier le code]

L’âge au mariage peut être étudié en relation avec d’autres évènements de la vie (ou « trajectoire ») des individus : âge où la personne quitte le domicile familial, âge à la première union (avec le futur conjoint ou une autre personne), âge de début de cohabitation (avec le futur conjoint), âge à la première naissance, âge au divorce…

1.6.1. Âge de début de cohabitation / Âge d’entrée en première cohabitation[modifier | modifier le code]

L’âge d’entrée en première cohabitation se calcule de la même façon. La mesure souffre de plusieurs problèmes :

  • La collecte des données pose des problèmes de vie privée – les personnes mariées pouvant répugner à déclarer des épisodes de leur vie intime que leurs conjoints ignorent
  • La date de début d’une cohabitation (et l’âge lors de ce début) n’est pas aussi précise que celle d’un mariage. Une cohabitation peut d’ailleurs être progressive.

1.6.2. Âge moyen au divorce et durée des mariages[modifier | modifier le code]

Stricto sensu, la durée moyenne des mariages célébrés pendant une année donnée ne peut être calculée qu’après que le dernier mariage se soit dénoué suite au décès d’un époux ou suite à un divorce. La durée médiane peut être calculée dès que la fin de la moitié des périodes de mariages aient pris fin.

Soustraire l’âge moyen au mariage lors d’une année de l’âge moyen au divorce de cette même année ne donne pas la durée moyenne des mariages. De même si on soustrait l’âge moyen aux mariages qui se sont terminé par un divorce pendant une année donnée de l’âge moyen au divorce de cette année, on obtient la durée moyenne des mariages qui se sont terminés par un divorce cette année-là.

2. Âge au mariage et normes sociales[modifier | modifier le code]

3. L’âge au mariage dans l’histoire[modifier | modifier le code]

Hajnal et le modèle ouest-européen de nuptialité +++

4. L’âge au mariage à travers le monde[modifier | modifier le code]

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5. Facteurs associés à l’âge au mariage[modifier | modifier le code]

Quels sont les facteurs qui influent sur l’âge au mariage ? Mathématiquement, si on utilise des indices « nets », il apparaît que ce sont les facteurs qui influent les taux de nuptialité par âge. Si on utilise les méthodes d’analyse démographiques usuelles, le comportement d’un individu sera expliqué par ses caractéristiques (lui-même, son présent et son passé, son ménage, sa famille, son environnement, etc.). Les taux de nuptialité masculins seront expliqués par des variables masculines ; les taux féminins par des variables féminines. Mais « il faut être deux pour se marier » : la probabilité pour une personne de se marier à un âge donné dépend de l’existence d’une population « mariable » du sexe opposé. Mais si on définit la population « mariable » pour un individu en fonction des âges au mariage constatés, on entre dans un cercle vicieux : on expliquerait l’âge au mariage par l’âge au mariage. De plus, la décision de se marier dépend de la décision du partenaire. On arrive ainsi à autant de cadres d’analyse que d’auteurs traitant du sujet[9].

Les facteurs associés aux taux de nuptialité et à l’âge au mariage sont très nombreux :

  • Niveau d’éducation
  • Religion
  • Région
  • Ethnie, culture, caste
  • Lieu de résidence (distinction la plus simple urbain ou rural)
  • Statut matrimonial avant le mariage
  • Niveau d’éducation de la mère, du père
  • Statut économique de la personne / de sa famille (ses parents)
  • Activité économique / profession
  • Âge à la puberté
  • Existence et niveau de la dot
  • Coût du mariage
  • Possibilités de mariage transfrontalier
  • Âge au mariage des parents
  • Rang de naissance
  • Rang de mariage (polygamie)
  • Législation sur la nationalité
  • Etc.


5.1. Âge au mariage par statut matrimonial antérieur[modifier | modifier le code]

L’âge au premier mariage est l’âge au mariage des célibataires (ou jamais mariés). On peut aussi calculer les âges moyens ou médians au mariage pour les autres statuts matrimoniaux des époux avant leur mariage. Par exemple, en Angleterre et au pays de Galles, l’âge moyen au premier mariage était 32,1 ans pour les hommes et 30,0 ans pour les femmes. Il était plus élevé d’une quinzaine d’années pour les divorcé(e)s : 47,1 ans pour les hommes et 44,0 ans pour les femmes, et d’une trentaine d’années pour les veufs et veuves : 62,2 ans pour les hommes et 56,7 ans pour les femmes. Pour l’ensemble des mariages, l’âge moyen est supérieur à l’âge médian (les 50% au dessus de la médiane incluent des personnes beaucoup plus âgées qui « tirent » la moyenne vers le haut. Par contre, l’âge moyen au mariage est inférieur ou proche de la médiane pour les veufs et veuves (peu de mariages à un âge très avancé.

Âge moyen Âge médian
Hommes Femmes Hommes Femmes
Célibataires 32,1 30,0 30,8 28,9
Divorcé(e)s 47,1 44,0 46,1 43,4
Veufs/veuves 62,2 56,7 62,7 57,3
Ensemble 36,3 33,7 33,4 30,8
Source : http://www.statistics.gov.uk/downloads/theme_population/marriages-2009-provisional.xls

5.2. Effets de l’âge de début de cohabitation sur l’âge au mariage[modifier | modifier le code]

Les données provenant des États-Unis indiquent que plus l’âge auquel femmes et hommes débutent une cohabitation est élevé, plus leur relation est solide et plus elle est susceptible d’aboutir à un mariage. Par exemple, la probabilité pour une femme qui débute une cohabitation avant l’âge de 20 ans de se marier avec son partenaire est de 20% après un an, 43% après 3 ans et 58% après 5 ans. Pour les femmes âgées de 26 ans et plus, ces probabilités sont de 29% après 1 an, 58% après 3 ans et 66% après 5 ans.


5.3. Facteurs associés avec l’écart d’âge au mariage[modifier | modifier le code]

Écart d’âge au mariage et âge des époux au premier mariage (mariages entre célibataires)

En France, les femmes qui se marient très jeunes ont en moyenne un conjoint beaucoup plus âgé qu’elles. Par exemple, les femmes célibataires qui se sont mariées en France en 2009 à 18 ans avec un célibataire avaient un époux d’environ 25 ans, soit 6,8 années d’écart. L’écart d’âge se réduit pour les femmes moins jeunes :4,2 années pour les femmes de 22 ans, 3 années à 25 ans, 2 années à 30 ans, 1 année à 36 ans. L’écart s’annule à 45 ans. Au-delà, et toujours pour les mariages entre célibataires, les femmes sont en moyenne plus âgées que leur conjoint, de 1 année à 55 ans et 2 années à 59 ans[10]

Les hommes qui se marient jeunes ont en moyenne une conjointe plus âgée, mais beaucoup moins que les femmes (2 années d’écart pour les hommes de 18 ans. L’écart diminue avec l’âge, et les conjointes d’hommes de 24 ans ont en moyenne le même âge que leur mari. Plus l’âge s’élève, plus l’écart d’âge s’accroit : les hommes de 34 ans épousent des femmes en moyenne 3 années plus jeunes qu’eux : à 43 ans, 5,1 années plus jeunes ; à 57 ans, 7,2 années plus jeunes<ref>Idem. Les données concernent les mariages entre célibataires. Voir aussi Vanderschelden (04-2006) pour les données françaises de 1999<ref>.


Notes[modifier | modifier le code]

  1. Successifs, en cas de monogamie.
  2. En France, dans le cas de mariage posthume, l’âge au mariage est celui atteint le jour précédant celui du décès de l’époux. Voir Code civil, Article 171, alinéa 2.
  3. Beaucoup auront d’ailleurs pris soin d’[[Enterrement de vie de célibataire |« enterrer leur vie de garçon (ou de jeune fille)» avant de « décéder ».
  4. La mortalité étant supposée nulle, les autres membres de cette population fictive sans mortalité resteront célibataires pour l’éternité.
  5. Les autres faisant partie de la catégorie des « jamais mariés » ou « célibataires à vie ».
  6. United Nations (07-2000).
  7. Nations Unies (12-1999), p.4.
  8. United Nations (2003), pp. xlviii & li.
  9. Fortier (1992).
  10. Insee "Mariages entre célibataires par années de naissance combinées des époux". Les âges et écarts d’âge sont mesurés par les différences de millésimes entre années.

Références[modifier | modifier le code]