Utilisateur:Mazuritz/Jeune Vallée d'Aoste

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Dès le janvier 1923 Joseph-Marie Alliod fonda avec d'autres étudiants universitaires le Groupe valdôtain d'action régionaliste qui avait pour but de « organiser une résistance à l'envahissement progressif de l'italien au détriment du français », mais aussi « de grouper les jeunes afin de les préparer, de notre mieux, à la lutte inévitable et très prochaine, pour la conquête de nos libertés régionales ». Bien que cette initiative ait échoué, les idées qui la fondaient se retrouvent très tôt dans une nouvelle association qui naît en 1925 : La Jeune Vallée d'Aoste. Ses fondateurs, R. Coquillard, Émile Chanoux, l'abbé Trèves, Pierre-Samuel Gerbaz, lancent un appel pour la fondation d'un groupe d'action régionaliste sur la base d'un programme qui prévoit la défense à tout prix du français et la reconstruction de la Vallée d’Aoste en « région linguistiquement et administrativement autonome ». C'est parmi cette élite restreinte que se développe l'élaboration théorique et politique sur le futur de la Vallée d’Aoste. Particulièrement significative à ce sujet cette lettre datant du 20 juillet 1931 de Trèves à l'abbé Gorret, où, dans le cadre du fédéralisme, apparaît la notion d'état valdôtain: « Daigne le seigneur aider et bénir les bons, afin que, reprenant l'idée si juste de leurs pères vénérés, ils parviennent à donner à toute cette mosaïque de peuples divers et de races différentes ce régime -type suisse- de république fédérative, soit des États Unis Confédérés d'Italie, qui est l'unique qui soit juste et résolve les multiples problèmes insolubles par ailleurs qui, depuis cette unité brutale, divisent, épuisent, ruinent notre chère patrie. À ce fantôme vain de monarchie, funérailles de première classe. La Maison de Savoie a toujours sacrifié la Vallée d’Aoste à ses intérêts et à ses ambitions et nous a continuellement dépouillés, ou assisté bêtement inerte à notre dépouillement à nu ! Donc, vive la fédération italienne avec notre état valdôtain fédéré, avec sa langue, ses droits, ses traditions, ses coutumes et ses mœurs, sa force et son honneur : Patria Augustae ! ». Ce sont justement le fédéralisme et l'état régional qui sont au centre de la réflexion d'Émile Chanoux qui deviendra le leader incontesté du mouvement autonomiste après la mort de l'abbé Trèves en 1941.