Utilisateur:173.206.141.29/Deux significations de Réfutabilité

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Même sans tenir compte des aspects délicats en lien avec la définition de réfutabilité[α],[β], d'une manière générale, bien formuler la définition de réfutabilité est important. Placé devant diverses formulations dans les sources, choisir une formulation au dépend d'une autre ne peut respecter les règles WP que dans la mesure où les diverses formulations expriment le même point de vue et que le choix des éditeurs ne concernent que la manière de formuler ce point de vue. Le problème est que décider si on est bien dans ce cas est déjà adopter un point de vue. Pour éviter ce dilemme, les éditeurs peuvent décider que, dans tous les cas, les deux formulations doivent être données en respect de WP:proportion. Cependant, cela n'est pas aussi simple que cela, car la manière de présenter les formulations dépend du cas dans lequel on se trouve. Si on a deux définitions différentes, alors il est important de présenter les sources qui discutent des deux définitions, des problèmes créés si on les confond, etc.[γ],[δ],[ε] Donc, il est impératif de déterminer dans lequel des deux cas on se trouve: est-ce que les deux formulations présentent la même définition ou deux définitions différentes? Pour répondre à cela, il faut trouver des sources notables qui donnent les deux formulations en expliquant comment elles sont reliées et de respecter ces sources. C'est problématique si on a seulement une seule source qui fait cela, car cette relation est un point de vue important et mérite d'être bien sourcée. Jean-Christophe a donné une source qui fait cela.[ζ] J'en ai trouvé une autre[α]. Dans un cas, la position prise par la source est que la formulation avec un "en principe" qualifiant la réfutation est une formulation imprécise de la définition précise qui est donnée uniquement en terme d'énoncés d'observation. Dans l'autre cas, la formulation imprécise est clairement imprécise: la forme logique de la loi doit être telle qu'il est possible de la réfuter par une observation. On ne sait pas c'est quoi la forme logique, mais au moins ça ne contredit pas du tout que la définition est vraiment au niveau de la forme logique. Ensuite, la forme logique précise qui est uniquement en terme d'énoncés d'observation est donnée. Cette deuxième source est Thornton qui me semble très fiable. Dans les deux cas, la définition précise ne fait aucune référence directe à des observations. C'est un point essentiel. En particulier, la première source dit (dans la version précise) "la loi est contredite par un énoncé d'observation possible". Elle ne dit pas "la loi est contredite par une observation possible qui peut s'écrire dans un énoncé". Ces deux formulations sont complètement différentes. Prétendre que la différence est futile et sans importance, c'est n'avoir rien compris. Il y a beaucoup plus d'énoncés d'observation possibles qu'il y a d'observations possibles. Par exemple, "la pomme monte du sol vers la branche" (un exemple de Popper) est un énoncé d'observation possible, mais ce n'est pas une observation possible. Ce fait n'est pas du tout mon interprétation personnelle. C'est de cette distinction dont Popper et d'autres auteurs ont parlé à plusieurs reprises. Au niveau de la dynamique entre les éditeurs, il est important qu'on interprète cet aspect des sources de la même manière, car sinon on accusera l'autre de mal interpréter les sources pour pousser sa vision personnelle, d'être un fanatique, etc. Cela ne m'intéresse pas.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a et b Thornton 2007, p. 4: « Accordingly, [Popper] held that, from a logical perspective, a system of theories is scientific only if it is refutable or falsifiable:

    « I shall not require of a scientific system that it shall be capable of being singled out, once and for all, in a positive sense; but I shall require that its logical form shall be such that can be singled out, by means of empirical tests, in anegative sense: it must be possible for an empirical scientific system to be refuted by experience. »

    — Popper, Logic of Scientific Discovery

    This demarcation criterion was most clearly defined by Popper in terms of the relation that holds between a scientific theory and ‘basic statements’, where the latter are to be understood as singular existential observation-reports of the form ‘There is an X at Y’. On this definition, where a theory is scientific, it must exhaustively divide the class of basic statements into two non-empty subclasses. »
  2. Thornton 2019, sec. 3: « Popper has always drawn a clear distinction between the logic of falsifiability and its applied methodology. The logic of his theory is utterly simple: if a single ferrous metal is unaffected by a magnetic field it cannot be the case that all ferrous metals are affected by magnetic fields. Logically speaking, a scientific law is conclusively falsifiable although it is not conclusively verifiable. Methodologically, however, the situation is much more complex: no observation is free from the possibility of error—consequently we may question whether our experimental result was what it appeared to be. »
  3. Kageyama 1999, p. 165: « It follows that to give up theories simply because of discrepancies with facts is tantamount to giving up science itself. It is, therefore, sometimes necessary to defend theories from the danger of falsification. In other words, being critical is not the same thing as being scientific.(1) One of Popper's main replies to this kind of objections is as follows: "falsifiability in the sense of demarcation criterion does not mean that a falsification can in practice be carried out, or that, if it is carried out, it will be unproblematic. Falsifiability in the sense of the demarcation criterion signifies nothing more than a logical relation between the theory in question and the class of basic statements, or the class of the events described by them: the potential falsifiers. Falsifiability is thus relative to these two classes: if one of these classes is given, then falsifiability is a matter of pure logic-the logical character of the theory in question." What Popper intends to assert is that since falsifiability has nothing to do with actual falsification, no case of unfalsified scientific theories invalidates the central meaning of falsifiability, viz. its logical meaning. »
  4. Kageyama 2003, p. 116-117: « Popper emphasizes repeatedly the distinction between falsifiability and falsification and asserts that the former is far more important than the latter and that the theory of falsifiability says nothing about the latter. Moreover, he insists on the falsifiability as a logical possibility. »
  5. Ploch 2003, p. 196: « Popper's call for falsifiability merely refers to a logical relation between a theory and the class of basic statements following from it and, in this way, the class of potential falsifiers of this theory. Popper calls this property of a theory 'falsifiablei'. In the following I will investigate this logical relation in more detail. A clarifying discussion of this problem can be found in Popper [1956] (1983: xix-xxv, especially xxii). Unfortunately, the two meanings of falsifiability are not always distinguished by those who argue against the usefulness of falsifiability, who, in this way, end up opposing a version of falsifiability (i.e., demonstrable falsifiability) by claiming that it is not useful because no theory is demonstrably falsifiable. This type of falsifiability, Popper not only explicitly distinguished from the version of falsifiability he proposed but also referred to himself as an unusable criterion. »
  6. (Nickles 2006, p. 191): Une définition "imprécise" « Une théorie est falsifiable en principe si et seulement si elle peut être contredite par un test empirique » et une précise : « Une théorie est réfutable si et seulement s'il existe des énoncés d'observation possibles (vrai/faux) contredisant logiquement la théorie. » Notons que la formulation précise ne se limitent pas aux observations possibles, mais accepte comme falsificateurs potentiels tous les énoncés d'observation possibles telles que dans l'exemple « la brique est tombée en l'air lorsqu'on l'a lâchée » donnée par Chalmers.

References[modifier | modifier le code]

  • (en) Stephen Thornton, « Popper, Basic Statements and the Quine-Duhem Thesis », Yearbook of the Irish Philosophical Society, vol. 9,‎
  • (en) Stephen Thornton, « Karl Popper », The Stanford Encyclopedia of Philosophy,‎ (lire en ligne)
  • (en) Yasuyuki Kageyama, « Openness to the Unknown: The Role of Falsifiability in Search of Better Knowledge », Philosophy of the Social Sciences, vol. 33, no 1,‎
  • (en) Yasuyuki Kageyama, « Falsificationism and Software Engineering », Annals of the Japan Association for Philosophy of Science, vol. 9, no 4,‎ , p. 165-176 (lire en ligne)
  • (en) Stefan Ploch, « Metatheoretical problems in phonology with Occam’s Razor and non-ad-hoc-ness », dans Living on the Edge, Mouton de Gruyter,
  • (en) Thomas Nickles, « Problem of demarcation », dans The Philosophy of Science An Encyclopedia, Routledge,