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Trame noire

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La trame noire est l'ensemble des corridors écologiques caractérisés par une certaine obscurité et empruntés par les espèces nocturnes.

Le degré de luminosité artificielle nocturne imposé par le réseau d'éclairage délimite donc des corridors écologiques, similairement à la trame verte et bleue française (TVB), d'où la similarité des termes.

L'urbanisation importante qui a vu le jour au cours du XXe siècle a engendré un développement marqué de l'éclairage artificiel nocturne. Ces nombreux points d'éclairage (lampadaires, enseignes, phares de voitures…) entraînent un phénomène de pollution lumineuse. L'impact de ce dernier sur la biodiversité est de plus en plus reconnu[1], notamment sur les déplacements de la faune pendant la nuit au sein d'un territoire donné.

Effets

L'éclairage nocturne influence négativement les espèces animales de multiples manières[1] et menace la biodiversité[2]. En effet, presque un tiers des vertébrés et environ deux tiers des invertébrés sont totalement ou partiellement nocturnes[3].

Pour les espèces lucifuges telles que le petit rhinolophe, la fragmentation de l'habitat et la diminution de la perméabilité des barrières lumineuses exercent un impact notable[4]. Ajoutée à la destruction des biotopes, l'apparition de ces obstacles entrave la mobilité des individus nécessaire pour un brassage génétique indispensable à la survie des populations animales.

Prise en compte dans la gestion du territoire

La notion de trame noire rejoint le concept de réservoirs et de corridors écologiques, ensemble appelé trame verte et bleue en France. Cette dernière, dont la définition est issue du Grenelle de l’environnement en 2007, a été largement incluse dans les Schémas Régionaux de Cohérence Écologique (SRCE). Dans ce cadre, la pollution lumineuse est prise en compte dans la plupart de ces schémas[1].

De même, le Ministère de la Transition écologique et solidaire souligne la nécessité de prendre en compte la trame noire lors de la définition de la TVB[5].

Depuis 2015, le parc national des Pyrénées étudie la trame noire en relation avec la TVB sur son territoire[6]. En particulier, une cartographie de l’intensité de l’éclairage artificiel nocturne à l’échelle du parc a été élaborée, ce qui a permis de définir des zones favorables ou non aux Murins et aux Rhinolophes, deux groupes de chiroptères lucifuges, cette étude devant être complétée à l’avenir par une analyse plus détaillée[6].

La ville de Lille a constitué un groupe pluridisciplinaire de réflexion sur la constitution d’une trame noire pour améliorer l’interconnexion des espaces obscurs[6],[7]. L’originalité de ce travail repose sur l’utilisation des connaissances relatives à la répartition des chiroptères à l’échelle de la métropole pour y adosser la trame ainsi identifiée[6]. Dans cette optique, les inventaires faunistiques et le niveau d’activité chiroptérique ont été analysés pour dégager une trame principale. Le niveau d’éclairage public dans les quartiers correspondants a été modifié[8].

La trame noire sera un point à prendre en compte par les communes lors de la rénovation du parc d’éclairage public rendue nécessaire par la mise en conformité avec les directives européennes[9].

Néanmoins, l’adaptation de l’éclairage public pour la constitution d’une trame noire adaptée aux besoins de la faune est un sujet complexe[10] et une extinction partielle des points d’éclairage ne s’accompagne pas forcément d’effets positifs significatifs[11].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes