Rouissage

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Champ de lin à Fécamp

Le rouissage est la macération que l'on fait subir aux plantes textiles telles que le lin, le chanvreetc., pour faciliter la séparation de l'écorce filamenteuse d'avec la tige[1]. On fait rouir le chanvre ou le lin dans un routoir ou rouissoir. Le terme rouir vient du francique rotjan, qui signifie pourrir.

Jusqu'au XXe siècle, pratiquement chaque ferme possédait son routoir appelé parfois « mare au chanvre ». Près des forêts se trouvaient aussi des « mares aux poutres » dans lesquelles trempaient les troncs destinés aux charpentes et constructions.

Le chanvre s'arrachait en deux fois : le chanvre mâle, cueilli en juillet et août, rouissait plus promptement que le chanvre femelle qui lui n'est mûr qu'en septembre et octobre[2]. L'extrémité des tiges rouit plus lentement que les parties voisines de la racine, les gros brins exigeant moins de temps que les petits. La moyenne pour le rouissage du chanvre est de 8 à 10 jours en mai, de 6 à 8 jours en août et de 10 à 12 jours jours en octobre. On peut en dire autant pour le lin qui rouit plus vite que le chanvre. La durée moyenne du séjour au routoir est un peu plus courte.

Le rouissage est suffisant quand les fibres se séparent facilement les unes des autres sur toute la longueur de la tige. Il était important que la fermentation soit arrêtée à ce moment car, si elle durait plus longtemps, la filasse prenait une teinte brune et perdait sa force de résistance. Comme il est difficile de déterminer le moment exact où le rouissage est terminé, et comme, d'autre part, une fermentation trop prolongée enlève aux fibres une grande partie de leur valeur, on n'attendait jamais que la plante soit complètement rouie pour la sortir de l'eau. On achevait l'opération en l'étendant sur la prairie pendant quelques jours.

Notes et références

  1. Paul Parsy, Notice sur le rouissage industriel du lin. : Rouissage instantané, Lille, impr. de L. Danel, coll. « Société industrielle du Nord de la France », (BNF 31061995, présentation en ligne), Institut industriel du Nord.
  2. Selon l'Agronome (1764), c'est au contraire les pieds femelles qu'on arrachait d'abord.