Arrêt Rubin de Servens

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L'arrêt Rubin de Servens est un des grands arrêts de la jurisprudence administrative rendu par le Conseil d'État le 2 mars 1962. Il a permis à la juridiction administrative de préciser sa définition des actes de gouvernement.

Jurisprudence[modifier | modifier le code]

Dans l'arrêt Rubin de Servens, le Conseil d'État est appelé à se prononcer sur la nature de l'acte par lequel le président de la République active l'article 16 de la Constitution de la Cinquième République[1]. Le Conseil considère que la décision par laquelle le président recourt à cet article "présente le caractère d'un acte de gouvernement dont il n'appartient au Conseil d'Etat ni d'apprécier la légalité, ni de contrôler la durée d'application"[2] De plus, le Conseil considère qu'une décision qui "porte sur des matières législatives et qui a été prise par le Président de la République pendant la période d'application [de ces] pouvoirs exceptionnels, présente le caractère d'un acte législatif dont il n'appartient pas au juge administratif de connaître" [2]

Le Conseil admet par le même arrêt qu'en cas d'activation de l'article 16, les pouvoirs extraordinaires du président de la République lui permettent de décider de règlements comme de lois[3].

La jurisprudence du Conseil est telle qu'il s'interdit de contrôler la décision la plus grave qu'un président puisse prendre dans l’État de droit[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Olivier Duhamel et Guillaume Tusseau, Droit constitutionnel et institutions politiques, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-132650-5, lire en ligne)
  2. a et b CE, ass., 22 mars 1962, n° 55049, Rubin de Servens, Rec. Leb., p. 143. (lire en ligne)
  3. Véronique Champeil-Desplats, Les grandes questions du droit constitutionnel, Editions l'Etudiant, (ISBN 978-2-84624-279-0, lire en ligne)
  4. Danièle Lochak, La justice administrative, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-307-15066-4, lire en ligne)