Écocatalyse

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L’écocatalyse, ou catalyse écologique, est une nouvelle approche scientifique qui combine écologie et chimie. Le principe consiste à restaurer des milieux pollués et dégradés à l’aide de plantes capables d’accumuler naturellement les éléments métalliques présents dans le sol ou l'eau, puis de les transformer en outils utiles pour la chimie. Ainsi, les biomasses utilisées et gorgées de métaux ne sont plus considérées comme des déchets contaminés, mais des réservoirs naturels d’éléments métalliques. Ils peuvent être transformés en excellents catalyseurs de réactions chimiques[1]. Ces catalyseurs polymétalliques et biosourcés sont appelés écocatalyseurs, afin de rappeler leur origine écologique.

L'écocatalyse permet la préparation de biomolécules selon une approche respectueuse de l'environnement et bio-inspirée[2].

Elle a déjà conduit à la préparation d’une large variété d'écocatalyseurs performants, à réactivité modulable et contrôlée, tout en respectant les principes de la chimie verte et durable.

Elle a permis de revisiter les grands mécanismes de la synthèse organique (catalyse acide de Lewis[3], réactions de couplages[4], oxydoréductions vertes[5],[6]...) et a conduit au développement de catalyseurs de substitution aux oxydants interdits par REACH[7].

L’écocatalyse constitue une valorisation inédite des biomasses dérivées des écotechnologies de phytoextraction, rhizofiltration et biosorption[8].

Elle a été initiée en France par le laboratoire de Chimie Bio-inspirée et Innovations Ecologiques[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre-Alexandre Deyris et Claude Grison, « Nature, ecology and chemistry: An unusual combination for a new green catalysis, ecocatalysis », Current Opinion in Green and Sustainable Chemistry, vol. 10,‎ , p. 6–10 (ISSN 2452-2236, DOI 10.1016/j.cogsc.2018.02.002, lire en ligne, consulté le )
  2. Super User, « Bioinspiration, la Nature comme modèle | Colloques, conférences et débats | Encourager la vie scientifique », sur www.academie-sciences.fr (consulté le )
  3. (en) Vincent Escande, Tomasz K. Olszewski, Eddy Petit et Claude Grison, « Biosourced Polymetallic Catalysts: An Efficient Means To Synthesize Underexploited Platform Molecules from Carbohydrates », ChemSusChem, vol. 7, no 7,‎ , p. 1915–1923 (ISSN 1864-5631, DOI 10.1002/cssc.201400078, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Guillaume Clavé, Franck Pelissier, Stéphane Campidelli et Claude Grison, « Ecocatalyzed Suzuki cross coupling of heteroaryl compounds », Green Chemistry, vol. 19, no 17,‎ , p. 4093–4103 (ISSN 1463-9262 et 1463-9270, DOI 10.1039/c7gc01672g, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Vincent Escande, Alicia Velati, Claire Garel et Brice-Loïc Renard, « Phytoextracted mining wastes for ecocatalysis: Eco-Mn®, an efficient and eco-friendly plant-based catalyst for reductive amination of ketones », Green Chemistry, vol. 17, no 4,‎ , p. 2188–2199 (ISSN 1463-9262 et 1463-9270, DOI 10.1039/c4gc02193b, lire en ligne, consulté le )
  6. V. Escande, C. Poullain, G. Clavé et E. Petit, « Bio-based and environmental input for transfer hydrogenation using EcoNi(0) catalyst in isopropanol », Applied Catalysis B: Environmental, vol. 210,‎ , p. 495–503 (ISSN 0926-3373, DOI 10.1016/j.apcatb.2017.04.023, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Vincent Escande, Chun Ho Lam, Claude Grison et Paul T. Anastas, « EcoMnOx, a Biosourced Catalyst for Selective Aerobic Oxidative Cleavage of Activated 1,2-Diols », ACS Sustainable Chemistry & Engineering, vol. 5, no 4,‎ , p. 3214–3222 (ISSN 2168-0485 et 2168-0485, DOI 10.1021/acssuschemeng.6b02979, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Claude Grison, « Combining phytoextraction and ecocatalysis: a novel concept for greener chemistry, an opportunity for remediation », Environmental Science and Pollution Research, vol. 22, no 8,‎ , p. 5589–5591 (ISSN 0944-1344 et 1614-7499, DOI 10.1007/s11356-014-3169-0, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) « chimeco », sur chimeco (consulté le )