Wikipédia:Pastiches/L'Alarach

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Le terme Alarach est une contraction de l’expression « à l’arrache », signifiant une action ou un fait réalisé sans réelle attention à lui-même, c'est-à-dire exécuté d’une manière rapide la plupart du temps et sans que celle-ci ne soit ni pensée (entendez par là : réfléchie) ni que l’acte ait une véritable finalité.

L’Alarach peut également s’appliquer à une pensée ou parole, qui le plus souvent n’est pas expliquée dans sa totalité. Ce principe est donc selon une action mais également sur chose déjà réalisée, et dans ce cas là, le concept s’applique sur l’action passée à la finalité de la réalisation. Un individu alarach peut être aussi considéré comme agissant selon l’ « inutilité » et étant « inutile ». Ainsi est la définition vulgaire. Mais de nos jours, et surtout grâce au mouvement éponyme, cette doctrine s’est élevée philosophiquement et la pensée a dépassé le terme étymologique.

La notion possède aujourd’hui une certaine essence divine et il amusant de s’apercevoir que la conception du mot possède cet aspect divin, en effet : les mots d’origine arabe commençant par le préfixe –Al- ou –El- sont synonyme de divinité, esprit, spiritualité, tout comme dans l’étymologie du mot alcool : Al-kohol signifiant tout ce qui a un rapport au spirituel, ainsi on dit de certains alcools forts qu’ils sont des « spiritueux ». De même, le mot alarach pourrait se composer « Al-arach », la seconde partie restant énigmatique, insistant sur la réelle essence de ce mot.

Le manifeste de ce courant, puisqu’il s’agit également d’une esthétique particulière artistique, explique plus précisément ce qu’il en est aujourd’hui de la doctrine alarach (cf. Annexe 1)

L’individu alarach dans la société[modifier le code]

La conception du musicien philologue C. LENEUTRE de L’alarach :

“En principe, nous entendons par "Alarach" toute activité dénuée de sens, sans aucune utilité ni but. Mais cette appellation désigne aussi un mode d'existence, voire un mode de pensée, dans le sens ou l'on peut y rapporter toute action, tout comportement du corps ou de l'esprit. Ainsi, l'on peut être "Alarach" dans le raisonnement, ou plutôt dans l'absence même de raisonnement, et non dans l'action, dans le fond et non dans la forme, et inversement. Cette philosophie tend et vise à s'opposer au comportement utilitariste qui s'installe de façon normalisée au sein des micro sociétés, et qui compromet un éventuel épanouissement individuel. En effet, l’on cherche désespérément a s'intégrer a une collectivité, de manière a étouffer notre responsabilité personnelle, et l'on rejette tout individu existant par lui-même. Mais la vérité est que l'on reconnaît en cet individu notre propre individualité, et celle-ci nous effraie. C'est pour cette raison qu'il est naturel de l'aliéner au possible. Cet état d'esprit est en partie issu d'un complexe psychique d'auto-justification: afin de pouvoir nous affirmer, nous sommes poussés a trouver un but a chacune de nos actions, et, réciproquement, d'agir de façon a atteindre ce but. Or, cet état d'esprit mène directement ou indirectement à l'hypocrisie la plus méprisable, il étouffe la personnalité de chacun dans une pseudo idéologie de masse n'ayant pour seuls idéaux que la norme et la discrétion. La substance, elle, est camouflée dans l'apparence, retranchée dans le plus profond de l'être. Et s'il arrive que la marge devienne la norme, ce n'est pas la personnalité qui prend le dessus, mais l'absence de personnalité. L'individu vivant "Alarach" se rapproche plus du Surhomme nietzschéen, dans le sens où il a pris conscience de l'absence de fin dans l'existence: il vit pour vivre, et non plus pour satisfaire une morale afin d'atteindre un salut de l'âme. Il peut ainsi se créer sa propre morale, et exister en fonction.”

Psychologie et comportement[modifier le code]

Pour reprendre le rapport qu’établit C. LENEUTRE entre la conception du surhomme ou surhumain de Nietzsche et l’individu alarach, celui-ci agit en vue de son déclin mais aussi en vue du déclin de ses congénères. Il s’installe alors une sorte de solidarité consistant a accompagner autrui dans la voie vers laquelle il se dirige. Cette fraternité se retrouve dans le partage des connaissances et des « subterfuges divins » (Manifeste Alarach, l.12). Ainsi, une collectivité est créée par les individus alarach. Pourtant, ceux-ci peuvent également faire part d’un égoïsme caractérisé, développant l’individualisation et le confort personnel, visant à détruire autrui ou à s’autodétruire. Le type alarach est donc complexe, et c’est en ça qu’il est alarach, car il reste inconstant, instable, imprévisible… De plus, l’individu alarach est rarement conscient de son action autodestructrice, souvent assommé par lourdes gorgées et aspirations du divin. Pour introduire l’essai sur le Chelou, (le chelou – le retard infantile) une autre vision sociale de l’Alarach : « […] Sur l’autre rive l’Alarach est dans une communauté plus évoluée et surtout qui accepte l’évolution si elle se présente plus favorable, l’organisation, même si celle-ci reste à désirer, est pacifique et la violence est inutile. La dominance n’a plus lieu, la compétitivité est absente. L’Alarach peut alors avoir une vision quelque peut nihiliste et fataliste, se pensant comme allant vers le nulle part, d’un autre coté, cela peut renforcer la conscience qu’il a du monde et de la vie. Mais cet aspect de l’Alarach n’est présent que durant une partie de l’être, une sorte de remise en question temporelle qui aboutit ensuite à une acceptation de la finitude de l’être puis son ignorance puisqu’ acquise. La communauté Alarach est de plus assez individualiste mais chacun à conscience de soi et surtout et aussi des autres. Il règne alors une sorte d’individualisme communautaire ou communiste, en tant que l’on s’intéresse à l’individu dans le groupe, ce qu’il est mais tout aussi ce qu’il apporte dans la société, dans le groupe dans lequel il est et son action sur autrui. Tout comme l’action du groupe sur l’individu et les modifications que le groupe apporte à la société. Phénomène rare dans les sociétés humaines sinon absent. L’Alarach à une double visée. Il s’intéresse au tout et au un et ne conçoit le tout qu’en vu du un et le un en vue du tout. »

Le contexte artistique[modifier le code]

L’aspect intéressant du Manifeste Alarach est qu’il prend en compte tous les aspects du concept d’alarach, c'est-à-dire aussi bien psychologique, politique, philosophique ou, dans le cas que nous allons étudier : artistique. Dans La naissance de la tragédie, Hellénisme et Pessimisme, Nietzsche aborde ce qu’il nomme le dionysiaque et l’apollinisme, l’ambivalence entre le rêveur apollonien et dionysien. Dans ce contexte, l’individu agissant selon l’alarach, se rapproche plus de l’artiste dionysien, en cela qu’il agit tel que la définition que Nietzsche donne du dionysiaque : « Le mot « dionysiaque » exprime une besoin d’unité, un dépassement de la personne, de la banalité quotidienne, de la société, de la réalité, franchissant l’abîme de l’éphémère ; l’épanchement d’une âme passionnée et douloureusement débordante en des états de conscience plus indistincts, plus pleins et plus légers ; un acquiescement extasié à la propriété générale qu’à la Vie d’être la même sous tous les changements, également puissante, également enivrante ; la grande sympathie panthéiste de joie et de souffrance, qui approuve et sanctifie jusqu’aux caractères les plus redoutables, les plus déconcertants de la Vie ; l’éternelle volonté de génération, de fécondation, de Retour ; le sentiment d’unité embrassant la nécessité et celle de la destruction ». Aussi, l’individu alarach agit dans un état dionysien, où tout le système émotif est irrité et amplifié : en sorte qu'il décharge d'un seul coup tous ses moyens d'expression, en expulsant sa force d'imitation, de reproduction, de transfiguration, de métamorphose, toute espèce de mimique et d'art d'imitation (Le Crépuscule des idoles, « Flâneries inactuelles », 10)

De nombreuses créations « artistiquement alarach » ont déjà exploré l’univers de l’art. Au début de la préhistoire alarach, des poèmes éthyliques expérimentaux tels que Le degré de l’artiste, Mélodie artificielle, le Temps d’un instant, des essais philosophiques : Essai sur l’unicité du double, Essai sur la complexité psylocibienne d’un adolescent, des croquis : Avec un pet, des créations cinématographiques : Absinthe, des musiques et mélodies : Hymne au fracas… ont vu le jour.

En définitive, le mouvement alarach s’est aventuré dans de nombreux domaines de l’art, et c’est pour l’individu une façon de s’extérioriser et de se transposer lui-même, c'est-à-dire le concept d’alarach même, sur un médium quel qu’il soit.

Historique et chronologie : Des temps anciens à notre ère[modifier le code]

Les temps dits « primitifs » sont ceux antérieures à l’embryon de quelconque pensée ou mouvement. La période est relativement difficile à déterminer, mais la durée ne compte pas, puisque cette époque était vide de toute intelligibilité, désordre intellectuel et métaphysique. Du chaos naquit deux fils : Chelou et Alarach. Le Chelou fut le premier à se démarquer du vide, en réalité, il existe une courte période à mi-chemin entre chelou et alarach entre les temps primitifs et la préhistoire, d’où naquit ensuite l’Alarach. La préhistoire de ces deux mouvements est une ère assez vague où l’art, pour ce qui est de l’alarach, prend une place décisive. Le Chelou est sortit relativement vite de cette période transitoire qui n’a d’ailleurs presque pas existé, ce mouvement est directement passé au Chelou, au début de sa dynastie. Contrairement à ce courant, l’Alarach s’est édifié dans les temps préhistoriques alarach, le terme est apparu plus tard, et c’est à ce moment la que débute l’Ere Alarach.

MANIFESTE ALARACH[modifier le code]

Stoppez toutes activités ayant un sens. Soyez utiles : soyez inutiles.

             Ne bougez plus. Métamorphosez-vous. 

Ne cherchez plus la perfection, ni l’imperfection.

               Soyez un mouvement rapide sans cause, ni fin. 

Car cet accomplissement se fait sans raison, sans but, sans origines, sans évidence, il Se fera hier, il s’est fait demain, il est maintenant, il est toujours, il n’est plus, il est.

               Alarach est une voie. 

Il ne suffit plus de le penser : il suffit de ne plus penser. Être Alarach n’est pas seulement un état d’être, c’est être le concept, le principe,

            Être l’Alarach en étant Alarach.

Néanmoins Alarach est une conscience (ou inconscience) à laquelle on ne peut accéder que par des subterfuges divins.

               Car l’Alarach n’est pas une création humaine,
               Ne le cherchez plus : 

Il vient à vous, comme une fumée invisible qui vous pénètre.

               Ne réfléchissez plus, ne vous souvenez plus, ne prévoyez plus.

Il n’y a plus de logique, ni de raison. Vous êtes perdu : vous êtes sauvé.

               Agissez, Soyez : Alarach.


Liens externes[modifier le code]