Wikipédia:Lumière sur/s:juin 2009 Invitation 4
Michel Le Bris - Une énergie nouvelle
Ce monde nouveau ne laisserait rien derrière lui de l'ancien. Jack London aurait aimé cela, songea-t-il, la vibration de cette puissance, dans la foule en marche, dans les bruits de la rue, dans l'air autour de lui, il aurait su l'absorber , tels une drogue ou un alcool, en faire sa propre force de création – il le lui avait assez répété, depuis qu'ils avaient vu, tous deux, des gamins d'Hawaï danser à la crête des vagues sur une simple planche, tandis que le Snark s'enfonçait toujours plus loin dans une mer de ténèbres. Chevaucher la puissance du monde ou se noyer ! (…) Le cinéma, oui, le cinéma seul pouvait rendre cette frénésie, ce télescopage brutal d'images, de sons. Il serra les poings : coûte que coûte, il serait de cette aventure-là ! Et ce serait la sienne propre, plus celle de Jack London. Le temps du livre s'achève, se surprit-il à penser, vient celui du cinéma.
Michel Le Bris - La Beauté du Monde (éd. Grasset, 2008 – page 64)