Wikipédia:Lumière sur/Chambre chinoise

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Le terme de chambre chinoise désigne une expérience de pensée imaginée par John Searle vers 1980. Searle se demandait si un programme informatique, si complexe soit-il, serait suffisant pour donner un esprit à un système.

Supposons que l'on soit dans une pièce fermée avec la possibilité de recevoir et d'envoyer des symboles (via un clavier et un écran, par exemple). On dispose de caractères chinois et de règles de travail (instructions) permettant de produire certaines suites de caractères en fonction des caractères introduits dans la pièce, sur le modèle des organismes de vente par correspondance qui traitent leur courrier client en plaçant des réponses préparées à l'avance, et déjà imprimées, dans des enveloppes.

Si l'on fournit une histoire suivie d'une question, toutes deux écrites en chinois, l'application des règles ne peut que conduire à donner la bonne réponse, mais sans que l'opérateur ait compris quoi que ce soit, puisqu'il ne connaît pas le chinois. Il aura juste manipulé des symboles qui n'ont pour lui aucune signification.

Selon Searle, un ordinateur, ou plus exactement un programme d'ordinateur (par exemple ELIZA), se trouverait dans la même situation que l'opérateur dans la chambre chinoise : il ne disposerait que de symboles et de règles régissant leur manipulation.

Pour Searle, l'argument de la chambre chinoise montrerait que la sémantique du contenu mental n'est pas intrinsèque à la seule syntaxe du programme informatique, lequel est défini de façon formelle par une suite de 0 et de 1 accompagnée de règles de traitement.

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