Vive Henri IV !
Extrait musical
Hymne de la monarchie française.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f6/Charles_Coll%C3%A9.jpg/220px-Charles_Coll%C3%A9.jpg)
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/38/HenriIV.jpg/220px-HenriIV.jpg)
Vive Henri IV ! est une chanson qui a été écrite en l'honneur d'Henri IV et qui a été durablement populaire en France.
Histoire
Le thème musical est emprunté à un Noël populaire du XVIe siècle figurant dans le recueil de Christophe de Bordeaux (1581) mais dont une partie appartient à une danse plus ancienne également du XVIe siècle « Les Tricotets ». Il est réutilisé dans le « Bransle Coupé de Cassandre » de L'Orchésographie de Thoinot Arbeau (1588) datant donc d'avant l’avènement d'Henri IV (1589). Son premier couplet anonyme est composé du vivant du roi vers 1600 sur le même thème adapté pour l'occasion par le maître de chapelle Eustache du Caurroy.
Vers 1770 pour les besoins d'une comédie, La Partie de chasse de Henri IV, Charles Collé imagine trois couplets supplémentaires.
La représentation de cette comédie n'est autorisée dans les théâtres publics à Paris que quatre ans plus tard, après la mort de Louis XV en 1774[1]. La chanson avec ses quatre couplets obtient alors beaucoup de succès.
Comme tout le monde connaît son air, les royalistes utilisent celui-ci en 1814 pour une chanson célébrant le rétablissement de la monarchie en France : Le Retour des Princes français à Paris[2].
Sous la Restauration, l'air Vive Henri IV ! est fréquemment joué dans les cérémonies se déroulant hors de la présence du roi et de la famille royale car à cause de son couplet « J'aimons les filles et j'aimons le bon vin », on évitait de le jouer devant les personnes royales. Pour accueillir le roi ou des membres de la famille royale, quand ils faisaient leur entrée dans une cérémonie publique, on utilisait plutôt « Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille ? », air tiré de la comédie musicale Lucile (1769) d'André-Modeste Grétry et dont les paroles sont de Jean-François Marmontel.
Texte
1
Vive Henri IV !
Vive ce roi vaillant !
Ce diable à quatre
A le triple talent
De boire et de battre
Et d'être un vert galant.
2
Au diable guerres,
Rancunes et partis !
Comme nos pères
Chantons en vrais amis,
Au choc des verres
Les roses et les lys.
Au choc des verres
Les roses et les lys.
3
Chantons l'antienne
Qu'on chantera dans mille ans ;
Chantons l'antienne
Qu'on chantera dans mille ans ;
Que Dieu maintienne
En paix ses descendants
Jusqu'à ce qu'on prenne
La Lune avec les dents.
4
Vive la France !
Vive le roi Henri !
Vive la France !
Vive le roi Henri !
Qu'à Reims[3]on danse,
En disant comme Paris :
Vive la France !
Vive le roi Henri !
Variante des deux derniers couplets, auteur inconnu[4] :
J'aimons les filles,
Et j'aimons le bon vin
J'aimons les filles,
Et j'aimons le bon vin
De nos bons drilles
Voilà tout le refrain
J'aimons les filles
Et j'aimons le bon vin !
Moins de soudrilles[5]
Eussent troublé le sein
Moins de soudrilles
Eussent troublé le sein
De nos familles
Si l'ligueux[6] plus humain
Eût aimé les filles
Eût aimé le bon vin !
Réutilisation de l'air dans d'autres œuvres
- On le retrouve dans l'air final Viva il diletto de l'opéra de Rossini Le Voyage à Reims (1824), composé à l'occasion du sacre de Charles X.
- Il constitue le thème du final-apothéose clôturant le ballet de Tchaïkovski La Belle au bois dormant (1890) qui étant dépourvu de paroles n'est pas un hymne. À ce titre, il est repris dans la scène finale du dessin animé La Belle au bois dormant de Walt Disney.
- Dans l'adaptation cinématographique russe de 1967 du roman Guerre et Paix de Tolstoï, l'hymne est chanté par les prisonniers français. Il est en outre présent dans l'œuvre originale.
- Cet air connu a été repris en Bretagne par le père Julien Maunoir (XVIIe siècle), air qu'il a réharmonisé et auquel il a accolé des paroles religieuses sur la mort. Il en a fait ainsi la Gwerz Ar Maro connu aussi sous le nom Mab den sonjit, repris aisément par les populations (source Gedour ar Mintin).
- Une version arrangée par René Cloërec est chantée dans Vive Henri IV, vive l'amour, un film de Claude Autant-Lara, elle est interprétée par les Quatre Barbus.
Notes
- La pièce se soutint au répertoire de la Comédie-Française jusqu'au début du XXe siècle. Elle a depuis cessé d'être représentée.
- Elle est chantée pour la première fois en public par Lays le 3 avril 1814 à l'Opéra.
- C'est à Reims qu'avait lieu le sacre des rois de France. Le dernier roi de France sacré à Reims est Charles X.
- Citée par Prosper Tarbé, Vive Henry IV ! : chanson historique en six couplets, Éditeur : imprimerie de L. Jacquet, Reims 1850, page 7.
- soudrille : terme vieilli, qui n'est aujourd'hui plus utilisé, synonyme de « soudard ».
- Allusion aux membres de la Ligue.
Liens externes
- Danserie "Vive Henri IV"
- Marche d'Henri IV, version militaire de Vive Henri IV sur Musique-militaire.fr
- Le texte et une version au format midi.
- Une autre version du texte page 515
- Le final "Viva il diletto" du Voyage à Reims de Rossini.
- Apothéose du ballet de Tchaikovsky La Belle au bois dormant.
- Vive Henri IV ! Page du site du ministère de la Culture consacré à la célébration du 400e anniversaire de la mort du roi.
- Hymne "Où peut-on être mieux qu'au sein de sa famille" extrait de l'opéra Lucile de Grétry
- Analyse de la chanson faite en 1850 par P. Rémi sur Gallica
- Variations de Dussek sur "Vive Henri IV"
- Harmonisation de Liszt sur "Vive Henri IV"
- Une harmonisation en partition de "Vive Henri IV"