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Rôles de genres/sexués (psychologie sociale)[modifier | modifier le code]

Résumé introductif[modifier | modifier le code]

Terminologie[modifier | modifier le code]

Rôles de genre et rôles de sexe[modifier | modifier le code]

Il est difficile de distinguer le sexe qui est une variable biologique et le genre qui est une variable culturelle. Le terme "genre", autrefois peu employé, est de plus en plus utilisé, notamment dans les sciences humaines et sociales et l'art. La notion de rôle de sexe renverrait plutôt aux conceptions sociobiologiques alors que le concept de rôle de genre désignerait le construit social.[1] Cependant, cette question est encore l’objet de nombreux débats[2]. Pour cette raison, et parce que les auteurs utilisent une fois un terme, une fois l’autre, nous utiliserons le terme « genre » tout au long de la page, celui-ci étant plus en lien avec la notion de rôles.

Rôles de sexe (sexués) et rôles sexuels[modifier | modifier le code]

Rôles de genre et identité de genre[modifier | modifier le code]

Selon Chiland (2009), « l'identité sexuée et les rôles sexués sont liés comme les deux faces d'une pièce de monnaie : l'identité serait la face intime et les rôles seraient la face publique de l'appartenance sexuée ».

En effet, Stoller et Greenson ont introduit le concept d'identité de genre en 1964 pour désigner le sens, la connaissance d'appartenir à l'une ou l'autre des catégories féminine ou masculine. Le rôle de genre correspond au comportement adopté ouvertement en société, spécialement en présence des autres. Il s'agit donc de l'expression publique de l'identité de genre.[1]

Historique du concept[modifier | modifier le code]

  • En 1914, le psychanalyste Freud introduit déjà des facteurs sociaux dans ses réflexions sur la personnalité féminine. En effet, il considère le narcissisme féminin comme issu des restrictions que la société impose aux femmes. [3]
  • Dans les années 1940, le développement de la psychologie sociale, qui articule les analyses de comportements de groupe et les analyses de la motivation individuelle [4], et particulièrement de la théorie du rôle a permis une étude scientifique des relations et des différences entre les sexes. On considère que l'enfant apprend à adopter des attitudes déterminées par son appartenance sexuelle en suivant le modèle de personnes sexuées, principalement la mère et le père. Les études consistent cependant principalement à établir un « type féminin » et un « type masculin ». En 1946, Termann & al soulignent l'importance d'adjoindre des considérations socio-culturelles aux examens psychologiques. [3]
  • Au cours des années 1960, les conduites féminines évoluent, ce qui amène à une diminution des préjugés rigides.[3] Des psychologues alliés aux mouvements féministes dénoncent le fait que beaucoup de scientifiques attribuent à tord les comportements féminins à leur nature intrinsèque, sans reconnaître les causes liées au contexte social.[5] Face au bouleversement des conceptions, il est considéré comme nécessaire d'élargir le champ de recherche et d'ajouter d'y ajouter des perspectives sociales.
  • Ainsi, les psychologues du développement déterminent la socialisation et l'apprentissage comme des causes importantes aux différences entre les sexes. [5] En parallèle, en 1966, Kohlberg et son modèle du développement cognitif considèrent que les enfants catégorisent les comportements comme correspondant à des rôles féminins ou masculins, et se conforment aux rôles correspondant à leur propre sexe. [6] De plus, les psychologues sociaux ou de la personnalité désignent les stéréotypes, les normes, ou encore l'identité comme supportant les différences de genre dans la cognition et le comportement social.[5]
  • Les recherches en psychologie du milieu des années 1970 commencent à montrer un consensus à propose de la différence psychologique des sexes. Elles cherchent à prouver que peu de différences sont naturelles, elles seraient plutôt dues à des croyances qui attribuent des caractéristiques à un sexe plutôt qu'à l'autre. [7].
  • Au début des années 1980, de plus en plus de psychologues (Belle, 1985 ; Deaux, 1884 ; Hyde, 1981; O'Leary & Hanson, 1985 ; Wallston & Grady, 1985) pensent que les différences biologiques entre les sexes sont mineures. Le point de vue de la population générale serait biaisé par un processus d'information sociale. [7]
  • En 1987, Alice Eagly développe la notion de « rôle de genre ». [7] Au fil des années, elle enrichit sa théorie au travers de plusieurs études.
  • La fin des années 1980 marque la réapparition des études expliquant les différences entre les sexes comme étant naturelles. Différents auteurs privilégient les explications évolutionnistes (Buss, 1989 ; Tooby & Cosmidos, 1989,1992). Plus tard, l'influence des hormones est démontrée (Mazur & Booth, 1998 ; Taylor, 2000). [5]
  • En 2002, Eagly et Wood associent donc les théories sociobiologiques, le constructivisme social et la psychologie évolutionniste dans une recherche interculturelle. Selon eux, les différences entre les sexes découlent de l'interaction entre les particularités physiques liées au sexe (notamment la capacité reproductive féminine), et les caractéristiques sociales et structurelles des sociétés. Ainsi, les différences entre les sexes sont moins marquées dans les sociétés égalitaristes. Cela explique également les variations dans les comportements selon le sexe au fil du temps. [8]
  • Aujourd'hui, malgré le retour des théories définissant les différences entre les sexes comme naturelles, beaucoup de recherches continuent d'explorer les causes sociales, considérant les différences comme acquises. Les populations, tout comme les scientifiques, semblent divisées dans les explications favorisées. [7]

Développement des rôles de genre[modifier | modifier le code]

Actuellement, la vision privilégiée pour appréhender la question du développement des rôles de genre est plurifactorielle [6].

Les rôles de genre se développeraient donc sous l'influence de la biologie, des milieux de vie (socialisation), des cognitions et des affects. Plusieurs auteurs insistent également sur la participation active de l'enfant dans la construction de son identité sexuée [6] [9].

Influence biologique[modifier | modifier le code]

Tout au long de la vie, la biologie a un impact sur le développement des caractéristiques physiques et sexuelles des hommes et des femmes. On peut s’interroger sur l’influence de la biologie sur l’apparition des rôles de genre. Les théories sociobiologiques (Buss, 2000 ; Geary, 1998 ; Wood et Eagly, 2000) postulent que les caractéristiques génétiques, psychologiques, sociales et culturelles les plus adaptées sont transmises de génération en génération selon leur caractère adaptatif au contexte social. Michel (2006) pose que le sexe assigné à la naissance a une influence importante sur la manière dont se comportera l’entourage social envers l’enfant. On parle également d’ « étiquette sociale » permettant de catégoriser les humains selon leur sexe biologique. Ces catégorisations influenceraient la manière d’agir des individus et de leur entourage [6].

Influence des milieux de vie - socialisation[modifier | modifier le code]

Dès la naissance, les processus de socialisation sont différents selon le sexe de l'enfant et tout l'environnement est marqué par le genre [6] [9]. Il semblerait que la première socialisation de l'enfant soit liée au genre. C'est par le processus d'éducation et de renforcement que les enfants peuvent prendre conscience de la norme. Les rôles de genre sont à l’œuvre au quotidien, ce qui implique une influence importante des différents "milieux de vie". Ces différentes influences ont des "effets contrastés sur le développement de l'enfant dès le plus jeune âge" [6].

On peut citer différents milieux de vie: la famille, les crèches, les lieux de scolarisation, ... Il est également mis en évidence de nombreuses dimensions impliquées dans le développement des rôles de genre par la socialisation: l'environnement physique, les modèles de rôles de sexe, les interactions sociales, ... [9]

La "ségrégation sexuée entre pairs" semblent être mise en place vers trois ans. Il en découlerait une "pression à la conformité des rôles de sexe" [9].

Influence des processus psychologiques et cognitifs[modifier | modifier le code]

Les enfants acquièrent petit à petit la compréhension du concept de genre, en partie grâce à leur développement cognitif. Selon plusieurs auteurs (Bussey & Bandura,2004 ; Dafflon Novelle, 2010 ; Le Maner Idrissi & Renault, 2006 ; Martin et al., 2004 ; Ruble et al.,2007), cela leur permet de catégoriser "correctement" les différents rôles de genre véhiculés par la socialisation de genre [6].

Rouyer [9] reprend trois théories abordant la question du développement des rôles de genre en lien avec les aspects cognitifs:

  • Les théories de l'apprentissage social postulent que les connaissances sur les rôles de genre sont acquises par observation et imitation.
  • Les théories sociocognitives (Bussey et Bandura, 1999) dans lesquelles le concept de "modelage" est au centre: les enfants apprendraient des "patterns de comportements conformes aux rôles de genre".
  • Les théories cognitivo-développementales (Kohlberg, 1966) et du schéma de genre (Martin et Halverson, 1981) postulent que les cognitions sont la base du développement de rôles de genre. Il semblerait qu'elles organisent le développement du genre.

Influence des affects[modifier | modifier le code]

Mieyaa et Rouyer (2013) [6] soulignent également l'influence des affects sur la construction de l'identité sexuée de l'enfant et ainsi, sur le développement des rôles de genre. L'entourage social et les "facteurs socio-affectifs" auraient donc un rôle à jouer important dans le développement de ce concept. Les besoins d'affection, d'amour et de reconnaissance seraient tels que l'enfant se comporte selon les attentes que l'on a envers lui. Ces attentes engloberaient les conduites liées au rôle de genre.

Il y a donc "étiquetage" et appropriation des attitudes et comportements conformes à cette catégorisation. L'enfant étant entouré de plusieurs personnes de référence, il doit prendre en compte ces diverses influences (parfois contradictoires) pour élaborer sa propre identité sexuée.

Théorie de Guimond en lien avec la catégorisation sociale et la comparaison sociale[modifier | modifier le code]

ON LE PLACE OU?

A travers des études interculturelles, Serge Guimond [2] a pu mettre en évidence le fait que les différences de genre varient selon les cultures, ce qui va dans un sens opposé à l'approche évolutionniste et qu'elles sont plus importantes dans les sociétés individualistes que dans les sociétés collectivistes, ce qui va à l'encontre des prédictions apportées par la théorie des genre de Eagly. Une nouvelle approche est proposée par l'auteur. Elle est basée sur la théorie de la comparaison sociale et sur la théorie de l'auto-catégorisation.

La théorie de la comparaison sociale de Festinger pose que l'on répond à notre besoin de s'évaluer en se comparant à autrui. On s'évalue donc de manière « relative » à certaines personnes (p. 163) [2].

La comparaison de soi à autrui peut être intragroupe ou intergroupe [2]. On définit les femmes comme plus interdépendantes et les hommes comme ayant un soi plus indépendant (ou agentique). Une étude a montré que ces différences disparaissent quasiment lorsque nous sommes dans un contexte de comparaison intragroupe. L'effet du sexe est, en fait, accentué lors de comparaisons intergroupes. Ceci confirme l'importance du contexte social dans lequel on se trouve et de la comparaison sociale.

Guimond [2] se base sur la théorie de l'auto-catégorisation pour mettre en évidence le fait que lorsque la comparaison est intragroupe, la catégorisation s'effectue au niveau de l' « identité personnelle » et qu'il y a peu de différences entre les sexes. Alors que lorsque la comparaison est intergroupe et que les hommes et femmes sont donc mis en opposition, la catégorisation est plutôt au niveau de l' « identité sociale » (p. 165). De ce dernier cas, il peut en découler une « dépersonnalisation » et de l' « auto-stéréotypie », ce qui signifie que l'individu se définit sur base des traits qui stéréotypent leur endogroupe (ici, les hommes ou les femmes). « Les différences de genre deviennent donc importantes au niveau du concept de soi » (p. 165).


Conséquences[modifier | modifier le code]

Sur le soi[modifier | modifier le code]

Sur le comportement[modifier | modifier le code]

Dimension culturelle[modifier | modifier le code]

Les rôles de genre font partie des règles de comportement social propres à chaque société.[10] Chaque société laisse donc apparaître des différences entre les hommes et les femmes.[1] Mais le genre est une catégorie sociale[11] qui n’existe pas de façon isolée.[12] Chaque personne est soumise à des conditionnements sociaux genrés au regard de sa culture.[11]

Différences culturelles au niveau des rôles de genre[modifier | modifier le code]

Les rôles de genre apparaissent déterminés par les idéaux et valeurs de la société, ce qui explique que les attentes de rôle différent suivant le groupe envisagé, elles sont donc différentes d’une culture à l’autre. REF

Ainsi, ce qui est considéré comme féminin ou masculin varie beaucoup d'une culture à l'autre.[3] Dans les années 1920, l'anthropologue Margaret Mead a étudié trois civilisations originaires du Pacifique. Elle a montré la grande plasticité des conduites féminines et masculines, car les comportements normatifs attribués aux hommes aux femmes dans ces sociétés sont variables et parfois même opposés à ceux considérés comme "normaux" en Occident. En effet, chez les "Arapesh", les femmes et les hommes ont tous tendance à être doux et paisibles. Chez les "Mundugumor", les femmes comme les hommes sont combatifs et cruels, et les femmes rejettent la fonction maternelle. Enfin, chez les "Tschambuli", les femmes sont énergiques et travailleuses alors que les hommes sont coquets et apprécient les arts tels que la danse ou la peinture.[3]

Plus récemment, Lindsey a comparé les rôles de genre chez différentes sous-cultures de la société américaine.[13] Elle montre que les afro-américains ont tendance à avoir une perception des genres moins rigide et stéréotypée que les euro-américains. Les hommes et les femmes ne sont pas vus comme des êtres opposés ayant des attentes différentes. Ils sont tous deux encouragés à devenir à la fois donneurs de soin et sûrs d’eux. De ce fait, les hommes afro-américains participent aux tâches ménagères et à l’éducation des enfants de façon plus équitable que chez les euro-américains. Les femmes afro-américaines quant à elles encouragent plus leurs filles à l’indépendance et l’autonomie que les euro-américaines. Cette étude montre qu’il y a un effet médiateur de l’environnement, de la classe sociale et de la proportion d’autres origines culturelles dans l’entourage des sujets sur le genre. L’auteur cite Hill qui considère que cette adhésion moindre aux rôles de genre chez les afro-américains est expliquée par le contexte de la société américaine qui présente de fortes inégalités sociales. Le système américain freine les croyances à propos de l’égalité entre les sexes, et les enfants faisant déjà face à la discrimination raciale peuvent trouver qu’il est plus facile de défier les rôles de genre traditionnels.

Selon Lindsey, les américains d’origine asiatiques bénéficient généralement d’une socialisation moins flexible et ont donc des croyances plus marquées sur les rôles de genre. Dans ces cultures, le système familial est patriarcal. Ainsi, d’après les rôles de genre, les femmes sont dépendantes des hommes et des femmes plus âgées. Cependant, à partir de la troisième génération d’immigrés, la subordination féminine est remise en question, particulièrement dans le cas des chinois, japonais et coréens. Lindsey explique que d’après les études de Louie et Louie, puis Farley et Alba, la mobilité sociale de la famille et l’éducation universitaire causent l’américanisation des jeunes d’origine asiatique et diminuent leur adhésion aux rôles de genre.

Lindsey met également en avant le modèle des personnes originaires d’Amérique Latine vivant aux Etats-Unis, venant plus précisément de Porto Rico, de Cuba et du Mexique. Dans ces sous-cultures, la femme a principalement un rôle maternel et de soin pour la famille proche. Il est valorisé pour l’homme de se montrer machiste. Ces rôles sont institués par le collectivisme, les fortes valeurs familiales et l’importance de la religion dans ces sociétés.

Culture et intensité des différences de genre[modifier | modifier le code]

Le degré de différenciation entre hommes et femmes dans un pays est fortement dépendant de la culture nationale.http://www.geerthofstede.nl/culture]

Costa et ses collaborateurs ont réalisé une étude sur les traits qui caractérisent plus les hommes et les traits qui caractérisent plus les femmes [2]. Les traits d'extraversion, de névrotisme et de caractère agréable obtenaient presque toujours des scores plus élevés lorsqu'ils décrivaient les femmes. Cependant, l'étendue des différences entre hommes et femmes varie selon les cultures. Les différences sont plus fortes dans un pays comme la Belgique et plus faibles dans un pays comme de Zimbabwe. Ainsi, Guimond souligne que contrairement à ce que l'on pourrait penser au vu des progrès concernant la répartition des rôles selon le genre dans nos sociétés occidentales, nous retrouvons des différences plus fortes entre les hommes et les femmes que dans les sociétés collectivistes.

Guimond [2] cite également Yuki qui a écrit en 2003 que les comparaisons intergroupes s'opèrent plutôt dans les sociétés individualistes. Ici, la théorie de l'identité sociale de Tajfel et Turner prend tout son sens. A l'opposé, dans les sociétés collectivistes, il y aurait plutôt un « modèle relationnel intragroupe » (p. 167). Dans les sociétés individualistes, ce sont plutôt les comparaisons inter-genre qui prime, alors que dans les sociétés collectivistes, ce sont les comparaisons intra-genre qui sont le plus souvent de mise.

La culture comme facteur de maintien des rôles de genre[modifier | modifier le code]

Hofsetede considère que la culture peut aider à comprendre pourquoi il est si difficile de modifier les rôles de genre traditionnels. Selon lui, les réactions face à une déviance des rôles de genre peuvent être de même intensité que les réactions suscitées par des déviances culturelles.[2]

En effet, la culture effectue un contrôle social, elle amène les individus à se conformer plus ou moins aux normes, incluant les rôles de genre.[13] Cela passe par diverses institutions sociales, allant de la famille dans laquelle les rôles de genre émergent au regard de la culture, aux institutions d’éducation formelle où le travail de socialisation continue. Des mécanismes de contrôle social informels mais très puissants garantissent une conformité aux rôles de genre. Par exemple, se moquer d’un petit garçon jouant avec des jeux culturellement attribués aux petites filles est un processus très efficace pour éviter qu’il ne dévie de son rôle de genre.

=Classe sociale et rôles de genre[modifier | modifier le code]

A VOIR SI PERTINENT ET OU LE PLACER Le genre détermine la façon dont les rôles de genre seront exprimés, avec un effet d’interaction entre l’origine culturelle mais aussi avec la classe sociale.[13] Ainsi, dans les classes ouvrières, les différences entre les rôles féminins et masculins seraient plus marquées que dans les classes moyennes ou supérieures. Dans celles-ci, l’autonomie est une valeur considérée comme importante. Il y a de ce fait une plus grande flexibilité des rôles de genre. Les comportements sont donc moins stéréotypés et les attitudes sont plus égalitaires.

outils de mesure de la masculinité et de la féminité[modifier | modifier le code]

Sandra Bem a créé un test en 1974, le BSRI (Bem Sex Rules Inventory) qui mesure un score de masculinité, de féminité et d’androgynie. Elle part de 400 traits de personnalité qu’elle a fait évaluer par cent étudiants de l’Université de Stanford en été et en hivers de l’année 1972. Il a été précisé aux sujets qu’elle ne voulait pas avoir leur propre opinion mais qu’elle voulait savoir dans quelle mesure les traits étaient désirables qu’un homme ou une femme possède pour la société. 20 items ont été sélectionnés pour le profil masculin, 20 pour le féminin et 20 autres pour le neutre. On y retrouve pour la femme les traits : affectueux, gai, enfantin, ayant de la compassion, n’ utilisant pas un langage dur, désireuse d'apaiser les sentiments blessés, féminin, étant objet de flatteries, douce, crédule , aimant les enfants, fidèle, sensible aux besoins des autres, timide, à la voix douce, sympathique, tendre, compréhensive, chaleureuse et faisant preuve de rendement.

Pour l’homme : agit comme un leader, agressif, ambitieux, analytique, autoritaire, sportif, compétitif, défend ses propres croyances, dominant, énergique, a des capacités de leadership, indépendant, individualiste, sait prendre des décisions facilement, masculin, autonome, autosuffisant, possédant une forte personnalité, prêts à prendre position, prêts à prendre des risques. 

On demande aux participants de s’autoévaluer à l’aide du BSRI, une moyenne est calculée en fonction des réponses et un score de masculinité, de féminité est déterminé. Ces caractéristiques donnent une bonne représentation des stéréotypes sexistes prescriptives, au moins telles qu'elles existaient au début des années 70.

Critiques[modifier | modifier le code]

La théorie des rôles est critiquée car elle semble signifier que tout le comportement social humain est superficiel, voire joué. En ce qui concerne les rôles de genre, certains auteurs pensent qu'il n'y a pas d'écart entre ce que l'on est et ce que l'on fait.[14]

De plus, bon nombres de théoriciens n'adhèrent pas à la théorie des rôles de genre. Par exemple, les théories naturalistes stipulent que les faits psychiques ont une existence en soi, indépendamment du contexte dans lequel ils ont lieu.[15] Par ailleurs, pour les tenants de la théorie évolutionniste, comme Low, chaque sexe aurait évolué avec les attributs augmentant ses chances de reproduction. Ainsi, il serait adaptatif pour les femmes de prendre soin des enfants et pour les hommes d'avoir les mœurs légers.[13]

  1. a et b Haig, D. (2004). "The Inexorable Rise of Gender and the Decline of Sex: Social Change in Academic Titles, 1945–2001". Archives of Sexual Behavior, Vol. 33, No. 2, pp. 87–96
  2. a b c d e f et g Guimond,S. (2010). Psychologie sociale, perspective multiculturelle. Wavre, Mardaga
  3. a b c d et e Rocheblave-Spenlé,A.-M. (1964). Les rôles masculins et féminins. Paris, PUF
  4. Rocheblave-Spenlé, A.-M. (1962). La notion de rôle en psychologie sociale. Paris, PUF
  5. a b c et d Eagly, A. H & Wood, W. (2013). "The Nature–Nurture Debates: 25 Years of Challenges in Understanding the Psychology of Gender". Perspectives on Psychological Science, XX(X), pp. 1-18.
  6. a b c d e f g et h Mieyaa, Y. et Rouyer, V. (2013) "Genre et socialisation de l’enfant : pour une approche plurifactorielle de la construction de l’identité sexuée". Psychologie française,58, pp.135–147.
  7. a b c et d Eagly, A. H. (1987). Sex differences in social behavior : a social-role interpretation, ?
  8. Wood, W. et Eagly, A. H. (2002). "A Cross-Cultural Analysis of the Behavior of Women and Men: Implications for the Origins of Sex Differences". Psychological Bulletin, Vol. 128, No. 5, pp. 699-727.
  9. a b c d et e Rouyer,V. (2008). La construction de l'identité sexuée du point de vue de la psychologie du développement et de la psychologie sociale. Elsevier
  10. Chiu,C.-Y. & Hong, Y.-Y. (2006) Social psychology of culture. New-York, Psychology press
  11. a et b Barthe, F. et Hancock, C. (2005). « Le genre. Constructions spatiales et culturelles », Géographie et cultures, n°54, Paris, L’Harmattan.
  12. Ryan, M. K. et Branscombe, N.R. (2013). The sage handbook of gender and psychologue. London, Sage.
  13. a b c et d Lindsey, L. L. (2005). Gender roles. A sociological perspective. 4th edition. New Jersey, Pearson education international.
  14. Burr, V. (2003). Gender and social psychology. New-York, Routledge
  15. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Rocheblave62