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Bâtiment des Mâchicoulis (Le Puy-en-Velay)

Le bâtiment des Mâchicoulis, ou « aux mâchicoulis », est une construction médiévale défensive comportant cinq niveaux, faisant partie de l'ensemble cathédral du Puy-en-Velay (Haute-Loire). Il doit son nom actuel, faute de mention ancienne, à sa galerie supérieure bordée de mâchicoulis sur console ajoutés au XIIIe siècle, d'après Eugène Viollet-le-Duc.

Description par Eugène Viollet-le-Duc[modifier | modifier le code]

Plan du bâtiment des Mâchicoulis au Puy-en-Velay (Viollet-le-Duc)
Coupe du bâtiment des Mâchicoulis au Puy-en-Velay (Viollet-le-Duc)
Vue extérieure du bâtiment des Mâchicoulis au Puy-en-Velay (Viollet-le-Duc)

Dans le sixième tome de son Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, paru en 1863, l'architecte Eugène Viollet-le-Duc consacre une longue description à ce bâtiment, qu'il cite comme « une des plus remarquables constructions militaires que nous possédions en France ».

« Nous avons vu, à l’article Hourd, comment au château de Coucy déjà, c’est-à-dire au commencement du XIIIe siècle, on avait remplacé les solives en bascules des hourdages en bois par des consoles en pierre. Cependant, dès cette époque, on avait établi de véritables mâchicoulis de pierre au sommet de quelques édifices, notamment sur l’une des dépendances de la cathédrale de Puy-en-Velay, dépendance dont la construction remonte au XIIe siècle. Cette belle bâtisse, connue dans le pays sous le nom de Bâtiment des mâchicoulis, mérite une mention toute particulière, car c’est une des plus remarquables constructions militaires que nous possédions en France, une défense importante et solide placée au-dessus d’une grande salle voûtée en berceau tiers-point, défense qui peut contenir deux cents hommes et couvrir de projectiles tout le flanc sud de la cathédrale, entre celle-ci et le rocher de Corneille. C’était comme un ouvrage avancé pour le château qui couronnait ce rocher, arrêtant les assaillants sur le seul point où il était abordable, et masquant absolument le cloître et ses dépendances. Dans l’origine, c’est-à-dire au XIIe siècle, la grande salle qui servit longtemps de salle des États provinciaux était couverte immédiatement sur la voûte en berceau par une double pente en tuiles posées à bain de mortier. Au XIIIe siècle, on surmonta cette salle de la défense dont nous donnons ici le plan (1).

On n’arrivait à cette défense que par un passage étroit, communiquant à la porte A. Devant des contre-forts B s’ouvrent des mâchicoulis C, d’autres mâchicoulis D défendent le nu des murs entre ces contre-forts. Des piles E posées sur les contre-forts en arrière des mâchicoulis et d’autres piles F élevées sur le mur donnant vers le cloître portent des filières sur lesquelles reposent les fermes qui soutiennent la couverture abritant toute la surface du bâtiment. Aux deux extrémités sont des pignons.

La coupe transversale, faite sur a b (2) indique en A la grande salle des États ; en B, les contre-forts. On voit comment sont disposés les mâchicoulis, dont le crénelage C est porté sur des arcs reposant sur des encorbellements. Un parapet D garantissait les défenseurs contre les traits lancés du dehors. Les meurtrières sont percées dans les ventrières des créneaux et non dans les merlons, ainsi que l’indique le plan et la coupe. Par suite de la disposition des piles, la défense était complètement indépendante de la charpente. La face extérieure du crénelage donne la figure 3.

Les mâchicoulis sont solidement construits au moyen d’arcs bandés sur des assises en encorbellement. On observera la construction intéressante des grands mâchicoulis entre les contre-forts, dont les arcs jumeaux sont surmontés d’un arc de décharge qui soulage l’encorbellement du milieu. Au droit de chaque contre-fort, les chevrons de la charpente font saillie afin d’abriter les petits mâchicoulis. Toute cette construction est faite en belles pierres d’appareil de lave, et il semble qu’elle date d’hier. Son effet extérieur est saisissant. Ces mâchicoulis, en façon de larges rainures, appartiennent particulièrement aux provinces méridionales et ont précédé de près d’un siècle les mâchicoulis du nord qui consistent en une suite de trous carrés ménagés entre des consoles. Nous verrons tout à l’heure des mâchicoulis en forme de rainures dans des défenses du XIVe siècle, appartenant à la cathédrale de Béziers.

Les mâchicoulis de la grande salle du Puy ne sont pas d’ailleurs les seuls de ce genre que l’on trouve en Auvergne. L’église de Royat, près de Clermont, est couronnée par des mâchicoulis dont le style et la construction méritent d’être étudiés. »

— Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, t. VI, Paris, Bance, (lire sur Wikisource), « article Mâchicoulis »