Utilisateur:Rustine 34/Suzanne Babut

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Suzanne Babut, (née Planchon à Montpellier le 22 février 1887, et morte à Nîmes le 28 février 1978), a fait œuvre de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale en cachant et hébergeant de nombreux Juifs dans sa pension de famille. Yad Vashem lui attribue en 1976 le titre de Juste parmi les nations.

Biographie[modifier | modifier le code]

Suzanne Emilie Eugénie Planchon est née à Montpellier le 22 février 1887, dans la maison familiale, 5 chemin de Nazareth. Elle est la petite fille d'Emile Planchon, botaniste renommé.

Le 2 avril 1907, elle épouse Ernest Babut (1875-1916), natif de Nîmes et de famille protestante. Sa vie intellectuelle est riche: normalien, agrégé d'Histoire, professeur à la faculté de Lettres de Montpellier, spécialiste des débuts du christianisme en Gaule, membre de l'école française de Rome.

Le couple aura quatre enfants, deux garçons qui décèderont tôt: Bernard en 1909, à l'âge d'un an et Charles à l'âge de huit ans. Ils garderont les deux filles, Antoinette et Laure.

A la déclaration de guerre d'août 1914, son mari est mobilisé en tant que sous-lieutenant. Le 28 février 1916, il est tué sur le front, à la suite d'un éclat d'obus dans la joue et au foie, à Boesinghe, sur le canal d'Ypres, en Belgique. Susanne Babut devient infirmière volontaire. Elle transforme sa maison en pension de famille et élève seule ses deux filles.

Elle décède à Nîmes le 28 février 1978, comme son mari, mort un 28 février, soixante-deux ans plus tôt.

Résistance[modifier | modifier le code]

Lorsque la région est touchée par les persécutions contre les Juifs, Suzanne Babut devient membre d'une organisation clandestine créée pour les secourir. Sa position dans la communauté protestante lui facilite l'action. Elle rend visite aux détenus juifs dans la prison de la ville.

De 1942 à 1945, elle héberge et nourrit une cinquantaine de juifs, quelquefois sur une longue durée, dans la pension Babut. Elle prend en cela de grands risques car les Allemands et la gendarmerie française sont établis dans le même quartier. Dès l'automne 1942, elle n'héberge plus les clients habituels et réserve toutes les chambres de sa pension aux juifs. Même après la libération, elle continue à les aider, dans leur recherche de travail et de logement.

Elle ne s'arrête pas là :faisant fi de la présence ennemie, elle ravitaille les réfugiés juifs qui se cachent en forêt.

Après guerre, son altruisme prend un autre visage: avec le pasteur Jean Cardier, le maire Paul Boulet,Simone Demangel, Jeanne Atger, le groupe fonde L'Abri Languedocien, créé pour venir en aide aux filles mineures[1].

le 22 juin 1976, l'institut Yad Vashem de Jérusalem lui décerne le titre de Juste parmi les nations.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Rubrique nécrologique, dans Revue historique, 122/41, 1916, p.224-226 par Christian Pfister.

Chronique de l'Hérault, Annales du Midi, 113/114, 29, 1917, p.129

Etudes théologiques et religieuses 2012/2 (tome 87)p. 219 à 230.

http://jacquoff.blogspot.com (rubrique "grand-mère") février 2008.

Mémoire et vigilance en Isère. bulletin n°6. 1er semestre 2006

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Jacquoff », sur jacquoff.blogspot.com (consulté le )