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Art queer : Une théorie freak est un essai de l'auteure, chercheuse et artiste allemande Renate Lorenz paru en 2018 aux Éditions B42. Dans cet essai, l'auteure s’intéresse à la façon dont les stratégies de dénormalisation mises en place par les arts visuels peuvent se prolonger par le biais de l’écriture. Le livre est moins une tentative de relecture de l’histoire de l’art, que la manifestation d’une méthode, que l’auteure nomme drag.


Théories de l'oeuvre[modifier | modifier le code]

[1]Dans les trois chapitres de ce livre, les discussions théoriques et artistiques s’associent à la théorie queer, aux études sur la handicap et à la théorie postcoloniale pour définir trois pratiques : le drag radical, le drag transtemporel et le drag abstrait. Une des caractéristiques de l’art queer, tel que le définit Renate Lorenz, est sa possibilité d’agir à travers le temps, désorganisant une chronologie positiviste et se saisissant d’objets historiques par affinité. L’art queer cultive l’anachronisme comme méthode. Pour Renate Lorenz, la figure du drag permettrait de postuler un au-delà des identités normatives du genre masculin ou féminin. La pratique de la performance drag ne jouerait pas uniquement la mascarade du genre sexuel, mais échapperait à son contrôle[2].

L'auteure introduit aussi le concept de freak, dont la pratique de désigner et d'exposer des individus considérés comme déviants serait une tentative de s'opposer au rouleau-compresseur de la normalisation et de revendiquer la différence.

Pour étayer ses thèses, elle s'appuie aussi bien sur des auteurs historiques comme Gilles Deleuze ou Michel Foucault ("Le Corps Utopique") que sur des performances artistiques contemporaines (onze artistes en tout) comme l'installation d'Henrik Olesen "Some Faggy Gestures" (rassemblement de documents historiques autour de figures déviantes) ou les performances à tendance sadomasochiste de Bob Flanagan.

Accueil critique[modifier | modifier le code]

L'ouvrage a connu une médiatisation discrète mais Les Inrockuptibles soutiennent l'essai dans leur article "Queer, freak et drag : l'art du présent a enfin son livre" [3] et le décrivent comme "Une traversée de la performance par ses marges flamboyantes et une étape marquante vers la réécriture des récits autorisés de l'art" et le désignent comme "le livre qu'attendaient les âmes indisciplinées, désirantes et post-genres".


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « ART QUEER. UNE THÉORIE FREAK », sur Éditions B42 (consulté le )
  2. Damien Delille, « Renate Lorenz, Queer Art: A Freak Theory », Critique d’art. Actualité internationale de la littérature critique sur l’art contemporain,‎ (ISSN 1246-8258, lire en ligne, consulté le )
  3. « Queer, freak et drag : l'art du présent a enfin son livre », sur Les Inrocks (consulté le )