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Utilisateur:Panzenoni/Brouillon

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Aurangzeb, l'empereur fanatique qui a emprisonné son père pour prendre le pouvoir.

Khosh-Hâl Khân Khattak (~1613-1689) était un seigneur tribal afghan, mais c'est aussi le poète national Afghan.

Origines familiales[modifier | modifier le code]

Il est le petit fils de Malik Akoray, chef d'un clan Khattak: les Akor Khels (nommés d'après son nom). Akoray s'est vu grandement remercié par le Grand Moghol pour services rendus à l'Empire, à savoir protéger des routes stratégiques et guerroyer contres des tribus insoumises. Sa famille reçu donc l'immense privilège de garder le bac d'Attock sur l'Indus, point de passage obligatoire de toutes les communications impériales entre l'Asie centrale et l'Inde, avec le droit d'en percevoir tous les péages. C'est ainsi que, maîtres d'une source de revenus inépuisable, Malik Akoray et ses descendants se garantirent le khânat sur la tribu des Khattak. Son fils, Shahbaz Khan Khattak, put alors accéder au khânat des Khattak, servant toujours les intérêts de l'Empire en tant qu'officier de l'armée Moghole, comme l'étaient ses prédécesseurs depuis plusieurs générations. À la mort de son père en 1641 suite à un affrontement contre les Yoûsofzaï (tribu ennemi juré des Khattak), Kosh-Hâl lui succéda et à son image servit bravement l'Empire jusqu'à la mort de l'Empereur d'alors, Shâh Jahân.

Avènement d'Aurangzeb[modifier | modifier le code]

Succéda à ce dernier l'empereur Aurangzeb, qui accéda au trône après avoir fait emprisonner son père et décapiter ses frères... Dans l'optique de relancer le commerce au sein de l'Empire, Aurang-Zêb décrète la libre circulation des marchandises (soit l'abolition des péages), ce qui est évidemment vécu comme une trahison par Khosh-Hâl, de la part d'un Aurang-Zêb que Khosh-Hâl lui-même qualifiait de serpent dans ses poèmes (on le disait froid, calculateur, cauteleux...).

C'est le début de la fin de l'Empire moghol en Afghanistan, et Khosh-Hâl n'y sera pas étranger, puisqu'il menace l'empereur de lui opposer une révolte menée par les Khattak, soutenus par ses tribus affiliées.

Résultat, Khosh-Hâl est arrêté et fait prisonnier au sein d'une forteresse, en Inde.

Dissociation de Khosh-Hal vis a vis des Moghols[modifier | modifier le code]

Bien décidé à se venger, Khosh-Hâl préfère garder le silence dans un premier temps, mais l'Empire ne l'entend pas de cette oreille et l'oblige à choisir entre le statut d'ami et celui d'ennemi. Khosh-Hâl se décide alors à entrer en rébellion contre l'Empire, et s'allie pour cela avec d'autre tribus pachtounes telles que les Momand, Safi, Afridi, et Shinwari.

En 1672, 40 000 soldats de l'armée Moghole se retrouvent pris au piège par cette coalition de Pachtounes dans la Passe de Khyber, alors qu'il étaient venus réaffirmer l'autorité de l'Empire (de source afghane, il n'y aurait eu que quatre survivants).

Khosh-Hâl y perd deux fidèles compagnons d'arme de la tribu des Afridi: Darya Khan Afridi et Aimal Khan Afridi, dont il fera l'éloge dans ses poèmes. Il continua à combattre les Moghols et à tenter en vain d'unir les tribus Pachtounes, puis raccrocha les armes pour se consacrer pleinement à la poésie.

Héritage[modifier | modifier le code]

Il confie d'abord sa succession à son fils Ashraf, bientôt inquiété par l'un de ses frères: Bahram. Bien entouré, Bahram est en capacité d'affronter son frère à plusieurs reprises mais est fait prisonnier au cours d'une bataille. Il parvient cependant à susciter la pitié chez son frère, qui le relâche. Exaspéré, Khosh-Hâl s'attend au pire de la part de Bahram, qui effectivement revient à la charge à peine libéré et parvient à livrer son frère rival aux mains des Moghols, en 1681. Ashraf finiria ses jours au terme d'une dizaine d'années d'emprisonnement au sein de la forteresse Indienne de Bijapur.

Alors que son père est emprisonné, Afzal Khan (le fils cadet d'Ashraf), prends les armes et accède au Khânat des Khattak avec le consentement de son grand-père, alors qu'il n'est âgé que de 17 ans. Cependant, le jeune et inexpérimenté Afzal n'est pas mesure de s'opposer à Bahram et dans l'optique de préserver l'intégrité du clan dont les membres n'auraient manifesté que peu d’enthousiasme à obéir à Afzal, Khosh-Hâl fait machine arrière et donne à contrecœur sa bénédiction à Bahram, tout en incitant Afzal à ronger son frein en territoire Afridi.

Non content de cette situation, Bahram entends en finir avec son père, et tenta à plusieurs reprises de parvenir a cette fin, notamment en dépêchant son fils Mukarram sur place. Ce dernier ne trouva pourtant pas le courage de combattre son grand-père, et à deux reprises s'en approcha sans conséquences.

En dernier recours, Bahram suggéra au gouvenreur Moghol de Peshawar d'envoyer un important contingent faire prisonnier Kosh-Hâl. Ce dernier parviens cependant à se réfugier en territoire Afridi avant que les Moghols ne soient parvenus à le capturer.

Il décède à Dambara le 20 février 1689, à l'âge de 76 ans.

  1. Michael Barry, Le Royaume de l'Insolence, Paris, Flammarion (Au fil de l'histoire), édition 2011 (publié pour la première fois en 1984), 517 p. (ISBN 978-2-0812-3112-2), p. 114-118
  2. (en) « Kushal Khan Khattak by Henry George Raverty (written in 1862) », sur http://www.barmazid.com/, (consulté le )
  3. (en) « Khushal Khattak », sur wikipedia, (consulté en )