Utilisateur:Pancrat/Essai7

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La centrale électrique au charbon chinoise de Nantong au Jiangsu. Depuis 2005, la Chine est le plus gros émetteur de GES au monde[1], c’est aussi le premier producteur et consommateur de charbon au monde,[2] mais ce sont les États-Unis qui sont les plus gros consommateurs d’énergie fossile par habitant[3]

L'empreinte carbone d’une activité humaine est une mesure des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui peuvent être imputées à cette activité durant une certaine durée de temps. Cette méthode de calcul impute l’ensemble des émissions de GES liées à la production et au transport d’un bien ou d’un service à son consommateur final. L’empreinte carbone intègre toutes les émissions induites par la consommation en France, de produits fabriqués en France et à l’étranger : elle comporte donc à la fois des émissions ayant lieu en France (lors de la production ou de la consommation des produits) et à l’étranger (produits fabriqués à l’étranger, importés et consommés en France), selon la définition du Ministère de l’économie, des finances et de la relance[4].

L’empreinte carbone doit être distinguée de l’inventaire national qui calcule les quantités de GES physiquement émises à l’intérieur d’un pays (approche territoriale) par ménages (voitures, logements) et les activités économiques (combustion d’énergies fossiles, procédés industriels, agriculture). C’est une approche « de production » par opposition à l’approche « par consommation » de l’empreinte carbone.

Données, évolution[modifier | modifier le code]

Monde[modifier | modifier le code]

La quantité mondiale de gaz à effet de serre émis lors de l'année 2019 s'établissait à 49,76 milliards de tonnes d'équivalent CO2, soit une augmentation de 53 % par rapport à 1990[5]. Cela correspond à environ six tonnes par Terrien, avec de fortes disparités entre les pays : États-Unis 17,54 t ; Russie 13,20 t ; Chine 8,41 t ; UE(27) 7,08 t (empreinte en CO2eq par habitant).

Émissions de CO2 dans le monde, l’axe vertical indique l’empreinte carbone par habitant, l’axe horizontal indique la population, donc la surface de chaque rectangle indique l’émission totale d’un pays

L’intérêt du graphique ci-dessus est de mettre en valeur pour chaque pays à la fois l’empreinte carbone de ses habitants et la totalité de ses émissions de GES. On constate que les pays à forte empreinte (Moyen-Orient, Canada, États-Unis, Arabie saoudite...) sont ceux disposant dans leur sous-sol de grande quantité de pétrole et de gaz qu’ils peuvent dépenser sans compter, et que les pays à forte émission sont des pays à l'économie dynamique, grand consommateur du charbon qu’ils trouvent chez eux comme la Chine et l’Inde. Le cas de la Chine est exemplaire : sa consommation de charbon par rapport au reste du monde qui était insignifiante dans les années 1960 a connu une croissance fulgurante à partir des années 2002[n 1] pour faire du pays le plus grand producteur et consommateur de charbon au monde[n 2] (cf. 5e rapport du GIEC-IPCC 2014, Bertrand Cassoret, 2020). En 2021, le charbon fournissait 55 % de la consommation totale d’énergies primaires en Chine[6] alors qu’en France, en 2018, il n’en fournissait que 4 %[7].

En 2018, l’OCDE estime l’empreinte carbone par personne de la France à 6,8 t CO2/hab

L’OCDE calcule les empreintes carbone en s’appuyant sur le principal GES, le CO2, à la différence des statistiques françaises de la SDES[8] qui comptent le CO2, le CH4 et le N2O.

Selon les estimations de l’OCDE, en 2018, l’empreinte carbone de la France était de 6,8 t CO2/habitant soit moins que la moyenne européenne établie à 7,8 t CO2/hab et moins que l’Allemagne qui vaut 10,4 tCO2/hab et beaucoup moins que les États-Unis qui atteignent 17,6 t CO2/hab.

Europe[modifier | modifier le code]

En 2019, selon un rapport de l'organisation à but non lucratif Carbon Disclosure Project (CDP), 882 entreprises européennes produisant 75 % des émissions de CO2 ont consacré 124 milliards  à de nouvelles actions de réduction de leurs émissions, dont 65 milliards  en recherche et développement et 59 milliards  en investissements. Or, il faudrait passer de 59 à 122 milliards  par an pour être sur la trajectoire permettant d'atteindre les objectifs européens de réduire de 50 % à 55 % les émissions en 2030 comparées à 1990, puis d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Les dépenses de R&D sont surtout le fait du secteur des transports et les investissements du secteur de l'électricité ; par contre, le secteur des matériaux (acier, ciment, mines et chimie) n'a représenté que 5 % des investissements bas carbone alors qu'il est responsable de 38 % des émissions. Un quart des entreprises européennes classées A pour leurs investissements bas carbone sont françaises[9].

France[modifier | modifier le code]

En 2021, l’empreinte carbone par personne en France est estimée à 8,9 t CO2 eq

Le Service des données et études statistiques (SDES) a publié en décembre 2022, les estimations de l’empreinte carbone de la France de 1995 à 2021[8]. Pour le SDES, les trois gaz à effet de serre retenus sont le CO2, le CH4 et le N2O[n 3]. Les émissions prennent en compte aussi bien les émissions intérieures (hors exportations) que celles faites à l’étranger associées aux importations.

Entre 1995 et 2005, l’empreinte carbone par personne s’est maintenue à un niveau d’environ 11 tonnes CO2eq/personne. En 2005, l’empreinte carbone de la France a atteint un maximum de 699 millions de tonnes équivalent de CO2, correspondant à une empreinte carbone par personne de 11,1 tCO2eq/pers. Ces deux valeurs ont ensuite diminué plus ou moins régulièrement jusqu’à atteindre 552 Mt CO2eq et 8,2 tCO2eq/pers en 2020.

Mais en 2021, selon les estimations provisoires, l’empreinte carbone de la France a rebondi à 604 MtCO2eq. Ce rebond des émissions de + 7,4 % par rapport à 2020 s’explique par la contraction historique en 2020 de l’économie et donc des émissions de carbone liées à la pandémie de Covid-19. Ramenée à l’ensemble de la population, l’empreinte carbone est estimée 8,9 tCO2eq pour 2021.

En 2021, les émissions associées aux importations représentent environ la moitié (51 %) de l’empreinte. L’empreinte carbone est composée de 78 % de CO2, 15 % de CH4 et 7 % de N2O. Les déplacements, l’habitat (chauffage et refroidissement) et l’alimentation représentent les trois quart de l’empreinte carbone.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le 11 décembre 2001, la Chine adhérait à l'Organisation mondiale du commerce
  2. Le charbon source d’énergie la plus utilisée au monde pour produire de l’électricité, est aussi la source émettant le plus de gaz à effet de serre avec 820 gCO2eq/kWh alors que le nucléaire n'émet que 12 gCO2eq/kWh
  3. . En 2021, la méthodologie a été ajustée afin de mieux tenir compte de l'évolution des coûts du pétrole brut, du gaz et du charbon ; la méthode précédemment utilisée ne permettait pas de corriger de façon satisfaisante la forte volatilité des prix de ces produits. L'ensemble de la série a ainsi été révisée, l’essentiel des ajustements a porté sur les émissions importées de CH4

Références[modifier | modifier le code]

  1. Our World in Data (United Kingdom), « Total greenhouse gas emissions » (consulté le )
  2. Our World in Data, « Coal consumption (by region) » (consulté le )
  3. Hannah Ritchie, Pablo Rosado and Max Roser Our World in Data, « Per capita : where do people consume the most energy from fossil fuels ? » (consulté le )
  4. Pascal Dupuis, Richard Lavergne, Didier Pillet, Claude Nahon, Empreinte carbone Thème de l’année 2021 de la section « Innovation, Compétitivité et Modernisation » (Rapport au Conseil général de l’économie), Ministère de l’économie, des finances et de la relance, , 70 p. (lire en ligne)
  5. (en) « Total GHG emissions including LUCF (tonnes CO₂e) », sur Our World in Data (consulté le ).
  6. Executive summary (August 5, 2022), « eia Energy Information Administration » (consulté le )
  7. Bertrand Cassoret, Transition énergétique Ces vérités qui dérangent !, Deboeck supérieur,
  8. a et b Service des données et études statistiques (SDES) (publié le 04/11/2022), « Estimation de l'empreinte carbone de 1995 à 2021 » (consulté le )
  9. Les entreprises européennes doivent faire plus pour réduire leur empreinte carbone, Les Échos, 25 février 2020.