Utilisateur:PASCALITA62/Brouillon

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Je vais parler de la vigne avec la gravité qui sied à un Romain lorsqu'il traite des arts et des sciences utiles. J'en parlerai non comme le ferait un médecin, mais comme le ferait un juge chargé de se prononcer sur la santé physique et morale de l'humanité[1].

L'histoire[modifier | modifier le code]

De l'antiquité à l'arrivée des papes en Avignon.

La culture de la vigne dans la vallée du Rhône a débuté avant l'arrivée des Romains, qui ont créé la ville de Vienne et développé son vignoble. Le fleuve, lieu de passage obligé, a permis son succès commercial. Vienne est le témoin privilégié du passé grandiose du vignoble antique de la vallée du Rhône. Car c'est ici, à trente kilomètres au sud de Lyon, là où les romains s'arrêtèrent en battant les Allobroges, qu'ils surent développer avec talent l'un des terroirs les plus spectaculaires de l'Hexagone. Dès le 1er siècle, les Romains développèrent la ville de Vienne sur les deux rives du fleuve et créèrent son vignoble. Grâce à main d'œuvre locale et aux prisonniers de guerre, ils réalisèrent d'immenses travaux de défonçage, pour permettre la plantation de la vigne. mais surtout, ils construisirent des kilomètres de murettes pour asseoir les terrasses. Si bien que, aujourd'hui encore, la culture de la vigne dans la région est l'héritière directe de pratiques antiques, vieilles de deux milles ans. Les Romains plantèrent d'abord les coteaux très accidentés de la rive droite du Rhône. Ils firent de cette région l'une des plus belles de la Gaule Narbonnaise. Grâce au fleuve, ils donnèrent à ces crus une impulsion commerciale leur permettant d'acquérir une renommée considérable.

Le Vignoble[modifier | modifier le code]

Le vignoble du nord de la vallée du Rhône est un trait d'union entre Bourgogne et Méditerranée, aux confins de deux cultures viticoles. Un carrefour qui a su composer avec un terrain tourmenté pour magnifier ses terroirs en terrasses.

De Vienne à Valence, le vignoble et ses vignerons s'enracinent sur les rives du Rhône depuis plus de deux millénaires. La vallée donne à la fois son unité, son dynamisme, sa notoriété et sa foisonnante diversité aux vins de ce territoire.

Les vignerons ont su exploiter cette variété de sols et de climats pour produire aux bons endroits les vins appropriés, tout en érigeant cette terre en trait d'union entre deux bassins de production aux cultures viticoles différentes.

Si le sud de la vallée du Rhône est influencé par la culture méditerranéenne , la partie septentrionale reste plutôt d'inspiration bourguignonne, avec des appellations de taille modeste.

les vignerons ont réussi à dompter les reliefs en perpétuant une culture en terrasse initiée voici deux mille ans par les romains.

L'Œil[modifier | modifier le code]

Produits dans le nord de la Vallée du Rhône, les crus de la région présentent tous les atours de vins méridionaux. La Côte Rôtie, par son seul nom, en est une parfaite illustration. Grâce à la déclivité de vignobles, les appellations de cette région bénéficient d'un ensoleillement maximum qui procure aux vins leur dimension solaire. A tout seigneur tout honneur, commençons par le vin rouge, qui représente la majeure partie de la production de la région. Dans les grands millésimes, les côte-rotie, cornas, saint-joseph, hermitages et crozes-hermitage présentent une robe dense et sombre à la frange violette sur les bords du verre, caractéristiques de la syrah. Une couleur qui peut évoluer vers le pourpre à Crozes-Hermitage. Mais nous sommes loin du rouge délicat et lumineux des vins de Bourgogne produits avec du pinot. En ce qui concerne les vins blancs, la couleur . Les saint-joseph, crozes-hermitage et hermitages blancs, élaborés à partir de marsanne et de roussane, présentent une robe légèrement plus dorée .

Avec le temps, la couleur devient plus soutenue, mais ne perd rien de son éclat.

Les principaux cépages[modifier | modifier le code]

La syrah[modifier | modifier le code]

Cépage rouge emblématique des appellations septentrionales de la vallée du Rhône, la syrah dessine la forte personnalité de ces vins. Mais en raison de sa richesse aromatique et de son intensité colorante, elle est également l'un es cépages dominants de l'ensemble du vignoble rhodanien.

Le viognier[modifier | modifier le code]

Cépage blanc exclusif des appellations Condrieu et Château-Grillet, le viognier aime les sols secs et caillouteux. Riche en alcool, il peut donner aux vins à la fois de la rondeur et des parfums floraux, en conférant une certaine opulence en bouche.

La marsanne[modifier | modifier le code]

La marsanne est un cépage rustique, très vigoureux et généreux, souvent implanté sur des coteaux peu fertiles. De ce fait, elle se plait sur les sols chauds et caillouteux des appellations septentrionales de la vallée du Rhône.

La roussanne[modifier | modifier le code]

C'est en quelque sorte une "cousine" de la marsanne avec toutefois des caractéristiques sensiblement différentes. La roussanne est une variété moins vigoureuse que la marsanne, qui donne le meilleur d'elle même sur des sols chauds, caillouteux, bien drainés. C'est un cépage délicat et de grande finesse, à l'origine de vins élégants et complexes.

  1. Pline l'ancien (23 à 79 après J-C) parle abondamment de la vigne et du vin dans son livre XIV de" l'histoire naturelle". Il précise les principaux cépages employés , dont l'allobrogica, espèce que l'on trouve sur les bords du Rhône, les méthodes pour les cultiver. Pline a également hiérarchisé les vins de l'Empire romain en cinq rangs. Il a laissé derrière lui un certain nombre de citations dont l'incontournable "In Vino Veritas".