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Utilisateur:Onitohun

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Le mot « physique »

« Phu- »

Le mot « physique » vient du mot grec « φυσις », lui-même issu de la racine européenne « φυ - » (« phy-») , racine qui a donné de très nombreux mots incluant le sens de « croître, pousser, se développer ».

Physique

« Φυσις » est utilisé tant pour les objets concrets que dans des cas abstraits comme celui des nombres ; (Platon, Philèbe 25 a (Cf. Dictionnaire grec - français A. Bailly).

Les mots relatifs à la « physio-logie » ou à la « phyto-logie » sont issus de cette même racine.

Les latins ont traduit « phusis » par « natura », participe futur (forme en « -urus, a, um ») du verbe « nascor, natus, nasci » qui signifie « naître ».

« Nature » rime avec « futur », parce que « futurus » est le participe futur (« forme en « -urus, a, um ») du verbe « esse » (« être »).

Futur

Notons qu’en latin comme en français, le verbe « être » est fait de pièces et de morceaux ; et le radical « fu- », qui y est très présent en latin comme en français (cf. : « il fut » ; « feu untel » ; « futur » ; etc.) est emprunté à cette même racine européenne « φυ - », écrite cette fois avec un simple « f ».

Il est tout à fait intéressant de constater ici qu’un radical du passé ait servi à former des mots du futur ; et ce n’est en rien une exception.

En fait, cela n’est surprenant qu’à première vue : En réalité, le futur n’est autre qu’un développement du passé, comme l’abricot est un développement de la graine de l’abricotier.

On retrouve alors cette idée de développement contenue dans la racine « fu ».

« C’est au fruit qu’on reconnaît la graine », aussi bien dans le développement de la sémantique, que de la mathématique et du mental.

Pourtant, « l’avènement » nous surprend toujours, car nous croyons « voyager dans » ce qui est pour nous de « l’im pré visible », mais est en réalité plutôt développement que voyage.

C’est pourquoi la question du temps reste l'une des plus sibyllines de toute notre « physique ».

On répètera ici que les langues (européennes) anciennes – à l’image d’injonctions non réalisées - sont plus abstraites que leurs descendances modernes.

Temps

NB : Le mot « temps » lui-même, de par son radical latin (tempus – temporis – temporem), signifie « coupure » : cf. « tempestas », « tempête » = « interruption » ; c’est le même que « τομη », « tomè », en grec (cf. « ana tomie » = « coupures progressives », et beaucoup d’autres mots).

Nature

La forme en « a » de « natura » peut être considérée soit comme un pluriel neutre, soit comme un féminin singulier.

C’est comme féminin singulier que le mot « nature » est passé en français en tant que substantif.

Le verbe latin « nascor » lui-même est issu du radical « (g)n - » d'où dérive aussi la riche famille des mots qui ont conservé le « ''g'' » initial, comme « engendrer » ou « génétique », etc.

Le verbe latin « nascor » est un verbe passif, ce qui est bien la moindre des choses.

Le verbe français « naître » l’est à sa façon, « à la française », mais la grammaire française est beaucoup moins transparente.

Logos

On en fera une même approche qu’avec le verbe « loquor » en latin (R. loq, log) (= « parler ») (<-> « logos » en grec) qui est également un verbe passif, mais on n’a malheureusement pas hérité en français de « loquer », sinon de « locution », éloquence », etc.

Le sens de « développement - achevé, en acte ou à venir » est donc conservé dans tous ces vocabulaires, et les mots « physique », « fut » et « futur » sont même, en certains cas, presque synonymes.

Le mot « physique », du moins étymologiquement, n’est nullement limitée aux natures mortes ou figées – d’ailleurs en existe-t-il seulement ?

Il est d’emblée lié aux « sciences de la vie » et c’est pourquoi, en anglais, médecin se dit « physycian »..

Méta-physique

Mais l’histoire ne s’arrête pas là : « Après la physique », il y a la « Méta-physique », dont le sens est « après la physique ».

Le mot est né avec Aristote (« Meta ta Phusika »)

[Cf. In : Dictionnaire « Etymologiko Lexiko tis neas ellinikis glossas » de Georgiou D. Babinioti, 2éme édition, Athènes 2011]

et, inévitablement, quicoque change « la physique », doit changer par voie de conséquence « la métaphysique » qui en découle.

Chaque modification de n’importe quelle théorie physique doit changer nécessairement toute l’élaboration métaphysique qui s’y rapporte.

Il serait donc aberrant de faire de la métaphysique sans avoir commencé par l’établissement des lois physiques.

A fortiori quand il s’agit de celles d’Aristote (de sa physique aussi bien que de sa métaphysique), de lui qui  se pose en parangon des « principes de causalité » et de « non contradiction ».