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Caractéristiques et groupes[modifier | modifier le code]

Les lunes de Neptune peuvent être classés en deux groupes : les satellites réguliers et les satellites irréguliers. Le premier groupe contient les sept lunes internes, qui suivent une orbite circulaire et prograde dans le plan équatorial de Neptune. Le second groupe contient toutes les autres lunes, dont Triton. Ces lunes suivent une orbite inclinée et excentrique, généralement rétrograde, loin de Neptune. Triton est une exception, car son orbite est circulaire et proche de Neptune, quoique rétrograde et inclinée.

Satellites réguliers[modifier | modifier le code]

Modèle 3D animé de Protée

Les satellites réguliers de Neptune sont Naïade, Thalassa, Despina, Galathée, Larissa, S/2004 N 1 et Protée. Les cinq premiers ont une période orbitale plus courte que la période de rotation de Neptune (0,6713 jour), et sont donc décélérés par effet de marée.

Quatre petites lunes ont des orbites à l'intérieur du système d'anneaux : Naïade et Thalassa entre les anneaux Galle et Le Verrier, Despina est juste à l'intérieur de l'anneau Le Verrier et Galatée vers l'intérieur de l'anneau Adams.

Seules les deux plus grandes lunes régulières ont été observées avec une précision suffisante pour connaître leur forme et les caractéristiques de leur surface[1]. Larissa est un objet allongé d'environ 200 km de diamètre[2]. Protée est a une forme irrégulière d'environ 400 km de diamètre, avec plusieurs faces de 150 à 250 km de diamètre, sa surface est couverte de cratères d'impact, dont le plus grand, Pharos a un diamètre de plus de 150 km[2].

Satellites irréguliers[modifier | modifier le code]

Les satellites irréguliers de Neptune.
La position de chaque satellite représente le demi-grand axe de l'orbite sur l'axe horizontal (en millions de km), et l'inclinaison sur l'axe vertical. Les satellites en dessous de l'axe horizontalsont rétrogrades. La taille du cercle indique la taille relative du satellite. Les barres horizontales indiquent les variations de distance du satellite par rapport à Neptune.

Les satellites irréguliers sont Triton, Néréide, Halimède, Sao, Laomédie, Neso et Psamathée. Les cinq derniers sont similaires aux satellites irréguliers des autres planètes géantes du système solaire, et sont probablement des objets capturés gravitationnellement par Neptune[3].

Triton et Néréide ont des caractéristiques plus atypiques. Ce sont les deux plus gros satellites irréguliers connus du système solaire, Triton étant plus de 10 fois plus grand que n'importe quel autre satellite irrégulier. Leurs orbites ont également des demi grand axes relativement faibles, et des excentricités inhabituelles : Néréide a l'orbite la plus excentrique de tous les satellites connus, tandis que l'orbite de Triton est presque circulaire. Enfin, l'inclinaison de Néréide est la plus faible des tous les satellites irréguliers.

Vue de Triton par Voyager 2 en 1989

Triton[modifier | modifier le code]

Triton suit une orbite rétrograde et quasi circulaire, et a probablement été capturé gravitationnellement par Neptune[4],[5]. Le satellite possède une atmosphère principalement composée d'azote, avec quelques traces de méthane et de monoxyde de carbone[6]. La surface de Triton contient une large calotte polaire australe, constellée de traînées sombres vraisemblablement produites par des geysers, ainsi que des terrains plus récents[1]. Du fait de sa période de révolution inférieure à la période de rotation de Neptune, Triton est progressivement ralenti par Neptune sous l'effet du couple exercé par les forces de marée sur le satellite, de sorte que son orbite se rétrécit en spiralant et finira vraisemblablement par atteindre la limite de Roche dans au plus 3,6 milliards d'années, ce qui provoquera sa destruction[7].

Néréide[modifier | modifier le code]

Néréide est la troisième plus grande lune de Neptune. Elle a une orbite prograde et très excentrique. Cette orbite inhabituelle laisse penser que Néréide est un astéroïde capturé ou un ancien objet de la ceinture de Kuiper, ou qu'il a été perturbé lors de la capture de Triton, le plus grand satellite de Neptune[4].


Autres satellites irréguliers[modifier | modifier le code]

Parmi les satellites irréguliers restants, Sao et Laomède suivent une orbite prograde, tandis que Halimède, Psamathée et Néso suivent des orbites rétrogrades. Au vu de la similarité de leurs orbites, Psamathée et Néso pourraient avoir une origine commune après la fragmentation d'un satellite plus grand[3].

Référence[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) B.A. Smith et al., « Voyager 2 at Neptune: Imaging Science Results », Science, vol. 246, no 4936,‎ , p. 1422-1449 (DOI 10.1126/science.246.4936.1422)
  2. a et b (en) Philip J. Stooke, « The surfaces of Larissa and Proteus », Earth, Moon, and Planets, vol. 65, no 1,‎ , p. 31-54 (DOI 10.1007/BF00572198)
  3. a et b (en) Scott S. Sheppard, David Jewitt et Jan Kleyna, « A Survey for "Normal" Irregular Satellites around Neptune: Limits to Completeness », The Astronomical Journal, vol. 132, no 1,‎ (DOI 10.1086/504799)
  4. a et b (en) P. Goldreich, N. Murray, P.Y. Longaretti et D. Banfield, « Neptune's Story », Science, vol. 245, no 4917,‎ , p. 500-504 (DOI 10.1126/science.245.4917.500)
  5. (en) Craig B. Agnor et Douglas P. Hamilton, « Neptune’s capture of its moon Triton in a binary–planet gravitational encounter », Science, vol. 441,‎ , p. 192-194 (DOI 10.1038/nature04792)
  6. (en) E. Lellouch, C. de Bergh, B. Sicardy, S. Ferron et H.-U. Kaufl, « Detection of CO in Triton’s atmosphere and the nature of surface-atmosphere interactions », Astronomy & Astrophysics, vol. 512,‎ (DOI 10.1051/0004-6361/201014339)
  7. (en) C.F. Chyba, D. G. Jankowski et P. D. Nicholson, « Tidal evolution in the Neptune-Triton system », Astronomy & Astrophysics, vol. 219,‎