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Utilisateur:Melvois/Brouillon

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Le Prince philosophe d'après Michel Faucheux[modifier | modifier le code]

Dans sa biographie retraçant la vie d'Olympe de Gouges, Michel Faucheux, historien français, aborde au cours de son chapitre intitulé "Les droits de la femme", mène une réflexion sur la dynamique féministe présente au sein du Prince Philosophe. Selon lui, le roman d'Olympe de Gouges se place en continuité de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, rédigée un an plus tôt.

Il soutient que la figure de la reine Idamée "retranscrit les positions féministes propres à Olympe de Gouges[1]", puisque au même titre que la proposition de loi de l'autrice, Idamée rédige elle-même un plan qu'elle adresse au roi. Faucheux met en lumière les motivations de la reine en citant Le Prince Philosophe, elle voudrait ainsi "donner un essor à ce sexe toujours faible, timide et contrarié dans ses goûts, privé des honneurs, des charges, enfin accablé par la loi du plus fort"[2].

Michel Faucheux s'interroge notamment sur la dynamique du couple royal de Siam, que forment Idamée et Almoladin. Ce dernier figurant comme "le vertueux roi de Siam"[1] alors que son épouse est dépeinte comme "un personnage emporté, infidèle et meurtrier de son amant"[1], l'opposition entre les deux personnages est frappante, alors que le masculin correspond en tous points à un personnage conventionnellement positif, la figure principale féminine du roman est placée sous un jour négatif.

Faucheux achève sa réflexion sur le Prince Philosophe, se demandant si la motivation d'Olympe de Gouges, derrière l'écriture d'un personnage aussi décalée que celui de la reine de Siam, ne résiderait finalement pas dans la volonté de nous montrer une "critique féministe d'une grande subtilité"[1]. C'est ainsi que, ne pouvant nier l'état des choses, quant à la place dominante des hommes dans les postes de pouvoirs, Olympe de Gouges aurait employé le personnage d'Idamée afin de démontrer qu'une femme à laquelle on refuse l'exercice de son pouvoir, lui revenant légitimement par sa place dans les sphères du pouvoir, est alors poussée à agir dans l'excès et commettre des actes de force. [1]

  1. a b c d et e Michel Faucheux, Olympe de Gouges, Gallimard, coll. « Folio », (ISBN 978-2-07-269387-8), p. 150; 151
  2. Olympe de Gouges, Le Prince Philosophe tome 2, page 141

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Faucheux, Michel. « « Les droits de la femme » », , Olympe de Gouges. sous la direction de Faucheux Michel. Gallimard, 2018, pp. 139-162.