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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Sur Paul de Tarse

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Sur Paul de Tarse

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Epaphras, Andronicus et Junias/Julias,

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Epaphras, Andronicus et Julias, compagnons de captivité de Paul dans l'épître à Philémon, de même qu'Aristarque dans l'épître aux Colossiens.

« Tu as les salutations d’Épaphras, mon compagnon de captivité dans le Christ Jésus » (Phm 23). Le nom d’Épaphras et surtout le fait que Paul le dise son « compagnon de captivité » (concaptivus), suscitent la curiosité de Jérôme et, pour commenter le mot concaptivus, voici ce qu’il en dit[1]

« Tu as, dit-il donc, les salutations d’Épaphras, mon compagnon de captivité dans le Christ Jésus (Phm 23). Quant à la question de savoir qui est Épaphras, compagnon de captivité de Paul, nous avons entendu le récit que voici : on dit que les parents de l’apôtre Paul étaient originaires de Gischala, une région de la Judée, et puisque toute la province était ravagée par l’armée romaine et que les Juifs se dispersaient à travers le monde, les parents de Paul avaient été déportés à Tarse, ville de Cilicie, et le jeune Paul avait suivi le sort de ses parents. Cela étant, ce que Paul dit de lui-même peut se justifier : « Ils sont hébreux? moi aussi! Israélites? moi aussi! de la descendance d’Abraham? moi aussi! » (2 Cor 11,22), et encore ailleurs : « Hébreu, fils d’Hébreux » (Ph 3,5), et les autres affirmations qui le désignent comme Juif plutôt que Tarsien. S’il en est ainsi, nous pouvons conjecturer qu’Épaphras a été lui aussi emmené en captivité à la même époque que Paul a été emmené en captivité, et qu’il a été établi avec ses parents à Colosses, ville d’Asie. Ensuite il a reçu la parole du Christ. C’est pourquoi, il est écrit dans l’Épître aux Colossiens, comme nous l’avons dit auparavant : « Vous avez les salutations d’Épaphras, l’un des vôtres, ce serviteur du Christ ne cesse d’intercéder pour vous dans ses prières » (Col 4,12). S’il en est ainsi, Aristarque lui aussi qui, dans la même lettre (Col 4,10), est appelé « compagnon de captivité », s’expliquera de la même façon. À moins que, comme certains le pensent, Paul ne fasse allusion, avec le mot « captivité », à quelque chose de caché et de consacré, c’est-à-dire que, prisonniers de la même façon et enchaînés, ils ont été amenés dans cette ‘vallée de larmes’ (Ps 84,7).
Si l’on n’accepte ni l’une ni l’autre interprétation, nous pouvons soupçonner, à partir de l’expression ajoutée « dans le Christ Jésus », qu’Épaphras a subi à Rome les mêmes chaînes que Paul pour le Christ, et s’il a été enchaîné pour le Christ, de la même façon il peut être dit en captivité pour le Christ.
Ou encore, on peut au moins dire qu’Épaphras serait, lui aussi, un notable parmi les apôtres, comme Andronicus et Julias[2], que mentionne l’Épître aux Romains : « Saluez Andronicus et Julias, mes parents et compagnons de captivité, qui sont des apôtres bien connus et même ont appartenu avant moi au Christ Jésus » (Rm 16,7). Voilà au sujet d’Épaphras »

Une fois lu de bout en bout, on voit que, dans ce passage, Jérôme, exégète, a pour intention principale d’établir la ou les raisons pour lesquelles Épaphras est dit par Paul son « compagnon de captivité » (Salutat te Epaphras concaptivus meus in Christo Iesu). Il va donner successivement quatre explications.

  1. De même que Paul a été emmené en captivité (captus) par les Romains de Gischala à Tarse, Épaphras à la même époque a été emmené en captivité (captus) à Colosses. C’est pourquoi, en écrivant aux Colossiens (Col 4,12), Paul désigne Épaphras comme « l’un des leurs », leur compatriote. La même explication est appliquée à Aristarque, lui aussi « compagnon de captivité » de Paul (concaptivus, Col 4,10). Jérôme raisonne comme si le colossien Épaphras et le thessalonicien Aristarque étaient concaptivi de Paul parce qu’ils auraient subi, de la part des Romains, la même captivité et une déportation analogue.
  2. Une autre manière d’expliquer le mot concaptivus consiste à dire que Paul, Épaphras et Aristarque connaissent la même captivité dans « cette vallée de larmes », c’est-à-dire sur cette terre de malheurs, dans la condition humaine qui est une sorte de captivité.
  3. Troisième explication : Paul, dans l’Épître à Philémon, ne dit pas seulement d’Épaphras qu’il est concaptivus meus, mais concaptivus meus in Christo Iesu, l’addition de ces derniers mots préciserait que Paul et Épaphras sont tous les deux enchaînés à Rome pour le Christ, c’est-à-dire pour le service de l’Évangile.
  4. Puisque le terme concaptivus revient encore une fois dans l’Épître aux Romains (Rm 16,7) pour désigner Andronicus et Julias, chrétiens de Rome, parce qu’ils sont avec Paul des nobiles in apostolis, des apôtres bien connus, on peut penser que la qualification concaptivus pour Épaphras signifie qu’il est, lui aussi, nobilis in apostolis.

On voit donc que, dans ce passage, Jérôme s’attache à réunir tous les emplois du mot concaptivus dans les épîtres de S. Paul et s’efforce de les expliquer les uns par les autres. Évidemment, ce qui permet à Jérôme ou à sa source d’avancer la première explication, c’est la fabula relative à Paul, qui est utilisée pour établir entre Paul et ses compagnons, Épaphras et Aristarque, une communauté de destin. C’est pourquoi, Jérôme rapporte un on-dit (aiunt), une tradition probablement locale, selon laquelle les parents de Paul, son père et sa mère (selon l’interprétation de Jérôme), originaires de Gischala en Judée (mieux en Galilée), auraient été amenés à fuir devant les violences de l’armée romaine pour être déportés à Tarse en Cilicie. En passant, remarquons que curieusement Jérôme estime que l’on comprend mieux les protestations de Paul sur son identité juive, s’il est de fait né en Palestine. Mais le contraire est évidemment plus vraisemblable. C’est bien plutôt parce que Paul était né dans la Diaspora et non pas en Palestine qu’il se sentait obligé d’insister sur son ascendance juive. Ensuite, d’une manière parfaitement gratuite, Jérôme insinue qu’Épaphras aurait subi le même sort que Paul : ayant été capturé en Palestine, il aurait été envoyé en déportation à Colosses. Tout de suite, on remarque combien Jérôme s’exprime avec une extrême prudence. Il qualifie cette tradition de fabula, terme qui désigne chez lui une information qu’il tient des savants juifs qui l’assistaient[3] , et sans réfléchir il applique cette fabula d’une manière conjecturale et systématique à des cas entièrement différents. Car en s’inspirant de ce récit sans garantie historique, il conjecture une hypothèse du même genre pour expliquer la venue d’Épaphras à Colosses, hypothèse totalement inutile puisqu’Épaphras, qui porte un nom grec, diminutif d’Épaphroditos, est originaire de Colosses, et qu’il n’y a aucune raison de supposer qu’il ait été un Juif originaire de Palestine. Mais, pour Jérôme, cette hypothèse a l’avantage d’expliquer comment Épaphras peut avoir été un concaptivus de Paul. Jérôme se laisse même entraîner plus loin encore en voulant qu’un autre compagnon de Paul, Aristarque, ait eu le même sort. Or Aristarque aussi porte un nom purement grec, il est originaire de Thessalonique et pour lui non plus aucun besoin de supposer une origine palestinienne. Le raisonnement de Jerôme est donc le suivant : Paul ayant été captus par les Romains, si Épaphras et Aristarque sont ses concaptivi, c’est parce qu’ils ont subi le même sort que lui. La fabula paraît être davantage utilisée comme un prétexte pour conjecturer une similitude des histoires d’Épaphras et d’Aristarque avec celle de Paul, que considérée en elle-même. Cela semble disqualifier quelque peu son autorité.
Le cas d’Aristarque doit retenir notre attention. C’est à Éphèse qu’Aristarque apparaît comme un « compagnon de voyage » de Paul. En effet, Gaïus et lui sont pris en otage au théâtre d’Éphèse dans l’émeute de orfèvres (Ac 19,29). Peu après, lorsque Paul se rend d’Éphèse à Jérusalem, il est accompagné d’une équipe apostolique qui comporte les deux, « Gaïus de Derbée et les Thessaloniciens Aristarque et Secundus » (Ac 20,4). C’est ainsi que nous apprenons qu’Aristarque est un macédonien originaire de Thessalonique. Il ne quittera plus Paul puisqu’il est toujours avec lui lorsqu’il fait appel à Rome et que le procurateur Festus décide de l’y envoyer. C’est Aristarque qui est embarqué avec Paul sur le bateau qui l’emmène de Césarée à Rome, dans la traversée mouvementée que l’on sait (Ac 27,2). Aristarque est à Rome avec Paul et si Paul est en captivité à Rome d’où il écrit les lettres aux Colossiens et à Philémon, il est normal qu’Aristarque soit son « compagnon de captivité » (Col 4,10 et Phm 24). Il est évident que c’est la vraie raison pour laquelle Paul appelle Aristarque son « compagnon de captivité ». Jérôme aurait dû mentionner Aristarque à propos de la troisième explication du mot concaptivus et non pas de la première. Pour Épaphras il fallait bien trouver une raison de cette appellation puisque nous ne la connaissons pas, mais pour Aristarque aucune nécessité de chercher puisque nous savons que c’est à Rome qu’il a été « compagnon de captivité » de Paul. Comment Jérôme a-t-il pu oublier cette histoire bien connue d’Aristarque?

Paul revenu à l'âge de 7 ans à Jérusalem?

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Je voudrais faire une autre remarque. Dans les Actes des Apôtres, lorsque l’auteur met dans la bouche de Paul cette sorte d’apologie qu’il prononce « en hébreu », ou plutôt en araméen, sur l’esplanade du Temple, Paul dit : « Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie, mais c’est ici, dans cette ville [scil. Jérusalem], que j’ai été élevé et que j’ai reçu aux pieds de Gamaliel une formation stricte à la loi de nos pères » (Ac 22,3), les deux verbes employés dans ce texte sont tout à fait significatifs. En effet, le premier, que j’ai traduit par « j’ai été élevé », est en grec ??????????????, le second, traduit par « j’ai reçu une formation », est en grec ?????????????. Autrement dit, il est question ici de deux étapes dans la vie du jeune Saül, désignées par des termes techniques, la ????? d’une part et la ??????? de l’autre, c’est-à-dire l’étape où l’enfant est encore un nourrisson et celle où l’on commence à l’instruire. Dans ce texte, l’auteur fait donc dire à Paul qu’étant né à Tarse, c’est à l’âge d’un petit enfant, inférieur à sept ans, qu’il est venu à Jérusalem où il a été élevé jusqu’à l’âge auquel il a commencé d’aller à l’école qui l’a conduit aux pieds de Gamaliel[4] . Encore une fois, comment imaginer que l’auteur des Actes des Apôtres puisse faire état, devant ses auditeurs ou ses lecteurs parfaitement avertis, d’une autre biographie de l’apôtre Paul que celle connue de tous? Et, puisque Paul voulait argumenter au sujet de sa qualité de Juif, n’aurait-il pas été encore plus démonstratif de mentionner sa naissance à Gischala en Galilée? Et doit-on admettre que Saül soit né à Gischala, puis exilé avec ses parents à Tarse, et enfin emmené à Jérusalem, tandis qu’il était encore un petit enfant? [...]

Toutefois, alors qu’il était encore enfant, les parents de Paul sont venus s’installer à Jérusalem, et c’est à Jérusalem que Paul a reçu son éducation, en particulier à la synagogue des Affranchis que fréquentaient les Juifs de Jérusalem venus de la Diaspora (Ac 6,9). Paul dit de lui-même : « Vous avez entendu parler de ma conduite jadis dans le judaïsme. Je faisais des progrès dans la pratique de notre manière juive de vivre pour dépasser la plupart de mes contemporains parmi ceux de ma race, extraordinairement dévoré par le zèle pour les traditions héritées de mes ancêtres » (Ga 1,13). Cette bonne éducation l’a conduit à l’école du rabbi Gamaliel, peut-être le plus célèbre de son temps. L’auteur des Actes des Apôtres nous a relaté cette ancienne tradition relative aux origines de Paul. Mais il faut bien admettre que l’œuvre accomplie par Paul a complètement éclipsé tout le reste, et l’on a perdu l’habitude de le désigner par la mention de sa ville natale pour ne plus mentionner que sa vocation apostolique. Paul est devenu l’Apôtre par excellence et, le plus souvent, n’est plus désigné que par ce vocable. Le syntagme « Paul de Tarse » se rencontre très rarement chez les écrivains ecclésiastiques[5] tandis que le personnage est presque toujours mentionné comme « l’Apôtre Paul » ou même « l’Apôtre » tout court.

  • New Testament Code, § 17, p. 378-405


  • Jérôme de Stridon De viris illustribus : « L'apôtre Paul, appelé auparavant Saül, doit être compté hors du nombre des douze apôtres. Il était de la tribu de Benjamin et de la cité de Giscala en Judée. Quand celle-ci fut prise par les Romains, il émigra avec ses parents à Tarse en Cilicie, puis fut envoyé par eux à Jérusalem pour y étudier la Loi et fut instruit par Gamaliel, homme très savant dont Luc fait mémoire. »
  • Photios de Constantinople reprend les mêmes informations en précisant que les parents de Paul ont "été emmené en captivité" à Tarse. Pb: Il croit que c'est avec la plupart des autres habitants [de Giscala] que les parents de Paul ont été contraints d'aller à Tarse, alors que vraisemblablement il s'agit d'une mesure individuelle qui a visé Antipater après qu'il se soit opposé très vivement à l'attribution de la Judée à Archelaus devant l'empereur Auguste (-4) (cf. Flavius Josèphe)
  • Les Ébionites selon Épiphane de Salamine confirment la version de sa venue de tarse à Jérusalem en y ajoutant des éléments polémiques invérifiables (il n'était pas circoncis et s'est fait circoncire après sa venue à Jérusalem, il voulait épouser la fille du grand prêtre, mais après le refus de ce dernier il s'est mis à écrire contre la circoncision, le Shabbat et la Loi (Panarion I, II ; 16, 8).
  • Paul, lui même revendique par deux fois descendre de la tribu de Benjamin (Romain, 11, 1 ; Phil. 3, 5)
  • Messadié fait remarquer que parmi les Juifs qui rentrent en conflit avec Étienne, il y en a qui viennent de Cilicie : « Ac 6:9-Alors intervinrent des gens de la synagogue dite des Affranchis, des Cyrénéens, des Alexandrins et d'autres de Cilicie et d'Asie. Ils se mirent à discuter avec Étienne, Ac 6:10-mais ils n'étaient pas de force à tenir tête à la sagesse et à l'Esprit qui le faisaient parler. Ac 6:11-Ils soudoyèrent alors des hommes pour dire : " Nous l'avons entendu prononcer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. " »
  • Il note que Paul est assez riche pour qu'un procurateur romain, lui-même très riche (Félix), espère qu'il lui achètera sa libération.
  • La famille de Paul peut avoir en effet développé une entreprise de fabrication de tentes à Tarse, région où il y a en effet des nomades.
  • Il note le grand cas que font les fonctionnaires romains de la personne de Paul:
    • À Corinthe Gallion, le frère de Sénéque, conseiller de Néron, alors qu'il laisse Sosthène se faire agresser. Ce qui montre que sa protection ne vise que la personne de Paul et pas les membres d'un mouvement.
    • Claudius Lysias laisse Paul s'exprimer face à la foule de Juifs qui voulaient le mettre en pièce, sous la protection de son détachement de l'armée romaine.
    • Le même Lysias autorise le neveu de Paul à venir discuter avec lui dans sa prison.
    • Depuis sa cellule Paul appelle un centurion de sa garde et lui dit : " Conduis ce jeune homme au tribun ; il a quelque chose à lui communiquer. " Ac 23:18-Le centurion le prit donc et l'amena au tribun."
    • Le centurion obtempère et Lysias le reçoit pour entendre ce qu'il a à lui dire !!!
    • Enfin Lysias ordonne « " Tenez prêts à partir pour Césarée, dès la troisième heure de la nuit, deux cents soldats, soixante-dix cavaliers et deux cents hommes d'armes. Ac 23:24-Qu'on ait aussi des chevaux pour faire monter Paul et le conduire sain et sauf au gouverneur Félix. " Ac 23:25-Et il écrivit une lettre ainsi conçue : Ac 23:26-" Claudius Lysias au très excellent gouverneur Félix, salut ! etc... »
    • Le fait qu'ils « le conduisent de nuit à Antipatris. Ac 23:32-Le lendemain, ils laissèrent les cavaliers s'en aller avec lui et rentrèrent à la forteresse. » montre bien que cette formidable escorte n'a été formée que pour le seul prisonnier Paul comme c'est d'ailleurs écrit dans le texte.
    • La suite confirme le caractère exceptionnel du prisonnier Paul: Félix ajourne le procès sans rendre de décision après les accusations de Tertullus et d'Ananias. De plus Félix « " Ac 24:23- prescrivit au centurion de garder Paul prisonnier, mais de lui laisser quelques facilités et de n'empêcher aucun des siens de lui rendre service. »
    • Ac 24:24-Quelques jours plus tard, c'est carrément avec sa femme Drusilla, sœur du roi Agrippa II, qu'il vient pour écouter Paul parler de la foi au Christ Jésus
    • Ac 24:26-Il espérait par ailleurs que Paul lui donnerait de l'argent ; aussi l'envoyait-il assez souvent chercher pour converser avec lui.
    • Le fait qu'Agrippa II et Bérénice demande à l'entendre et qu'on organise ne auf=dience spéciale pour eux, montre là encore que Paul n'est pas n'importe qui.
  • Paul faisant appel à César est la preuve formelle qu'il était citoyen romain car toute usurpation de cette qualité exposait à une condamnation à mort, souvent assortie de supplices préalables.
  • Bien entendu le salut aux gens de la maison d'Aristobule et à Hérodion le parent de Paul...
  1. Cf. P.L. 26, col. 617-618 = Corpus Christianorum, S. L. LXXVIIC, S. Hieronymi … Commentarii in epistulas Pauli Apostoli ad Titum et ad Philemonem, cura et studio F. Bucchi, Turnhout, 2003, p. 103. 588-104. 614 : « Salutat te ergo, inquit, Epaphras, concaptiuus meus in Christo Iesu (Phm 23). Quis sit Epaphras, concaptiuus Pauli, talem fabulam accepimus : aiunt parentes apostoli Pauli de Gyscalis regione fuisse Iudaeae; et eos, cum tota prouincia Romana uastaretur manu et dispergerentur in orbem Iudaei, in Tharsum urbem Ciliciae fuisse translatos, parentum conditionem adulescentulum Paulum secutum. Et sic posse stare illud quod de se ipse testatur : Hebraei sunt, et ego; Israhelitae sunt, et ego; semen Abrahae sunt, et ego (2 Co 11,22); et rursum alibi : Hebraeus ex Hebraeis (Ph 3,5), et caetera quae illum Iudaeum magis indicant quam Tharsensem. Quod si ita est, possumus et Epaphram illo tempore captum suspicari, quo captus est Paulus; et cum parentibus suis in Colossis urbe Asiae collocatum. Christi postea recepisse sermonem. Vnde ad Colossenses, ut supra (p. 103. 577-579) diximus, scribitur : Salutat vos Epaphras, qui est ex uobis, seruus Christi, semper sollicitus pro uobis in orationibus (Col 4,12). Hoc, si se ita habet, et Aristarchus, qui concaptiuus eius in eadem epistola dicitur (Col 4,10), ad eamdem intellegentiam deducetur; nisi forte reconditum aliquid et sacratum, ut quidam (scil. Rufinus) putant, in uerbo captiuitatis ostendit : quod capti pariter et uincti in uallem hanc adducti sint lacrimarum (cf. Ps 84,7). Quod si neutrum recipitur, ex eo quod hic additum est : in Christo Iesu, possumus suspicari eadem eum Romae pro Christo uincula sustinuisse quae Paulum : et ut uinctum Christi, ita captiuum quoque eius potuisse dici. Aut certe ita, quod nobilis et ipse sit in apostolis, ut Andronicus et Iulia, de quibus scribitur ad Romanos : Salutate Andronicum et Iuliam, cognatos et concaptiuos meos, qui sunt nobiles in apostolis, qui et ante me fuerunt in Christo Iesu (Rm 16,7). Haec de Epaphra ».
  2. « Les éditeurs modernes du Nouveau Testament (Rm 16,7) préfèrent appeler cette chrétienne de Rome, Junias, mais la variante Julias, moins bien attestée, est connue. Il n’y a pas lieu de corriger le texte de Jérôme. » cf.Henri Dominique Saffrey, Paul (Saül), un juif de la diaspora, Revue des sciences philosophiques et théologiques, 2007/2 (Tome 91), pages 313 à 322, note no 7.
  3. Cf. Megan H. Williams, The Monk and the Book. Jerome and the Making of Christian Scholarship, Chicago, 2006, p. 224. Le mot fabula, dans ce sens technique, revient 44 fois dans l’œuvre de Jérôme. La source de la fabula concernant Gischala pourrait donc être juive et contemporaine de Jérôme.
  4. Cf. W. F. Albright, « Paul’s Education », dans J. Munck, The Acts of the Apostles (The Anchor Bible 31), New York, 1967, p. 309-312, qui, après l’étude approfondie de W. C. Van Unnik, Tarsus or Jerusalem, London, 1962 (reproduite dans Sparsa Collecta I, Leiden, 1973, p. 259-327), a étudié le même texte et est arrivé aux mêmes conclusions.
  5. Toutefois l’origine tarsienne de Saül/Paul est mentionnée chez quelques auteurs contemporains de Jérôme, cf. Épiphane, Panarion I (GCS 25), p. 367. 2-3 Holl; Basile de Césarée, Contre Eunome II (SC 305), p. 20. 22 Sesboüé-de Durand-Doutreleau; Les Constitutions apostoliques II (SC 329), p. 334. 92-93 Metzger.