Utilisateur:Leonard Fibonacci/Lettres de Pilate à Tibère et à Claude (Voltaire)

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Wikisource: Voltaire, tome 27[modifier | modifier le code]

Michel Abada (d · c · b)

Reconstruction du Temple[modifier | modifier le code]

XI

1-2. Hérode décide la reconstruction du Temple. - 3. Description du Temple et des fortifications de la colline sacrée. - 4. La tour Antonia ; vicissitudes du vêtement du grand-prêtre. - 5. Les portes, le portique royal, les trois parvis. - 6-7. Fêtes de l'inauguration du nouveau Temple ; miracle des pluies nocturnes.

« A ce moment, dans la dix-huitième année de son règne (20-19 av. J.-C. quoique la Guerre des Juifs parle de la quinzième année), après avoir fait tout ce qui précède, Hérode aborda une entreprise considérable, la reconstruction du Temple de Dieu. Il voulait agrandir l'enceinte et augmenter la hauteur de l'édifice pour le rendre plus imposant[1];... »

« Un troisième parvis était contenu dans le précédent, où les prêtres seuls pouvaient pénétrer. Il renfermait le Temple et, devant celui-ci, l'autel sur lequel nous offrions nos holocaustes à Dieu[137]. [420] Le roi Hérode n'eut accès à aucune de ces dernières parties de l'édifice[138], dont il était exclu parce qu'il n'était pas prêtre. Mais il s'occupa activement des travaux des portiques et des parvis extérieurs et les acheva en huit ans.[2]. »

« Le sanctuaire fut bâti par les prêtres en un an et six mois. Tout le peuple fut rempli de joie pour ce prompt achèvement de l'oeuvre et en rendit grâces d'abord à Dieu, ensuite au zèle du roi ; la reconstruction fut célébrée par des fêtes et des bénédictions. [422] Le roi offrit en sacrifice à Dieu trois cents bœufs[3];... »

Menahem l'Essénien[modifier | modifier le code]

Ceux qui n'étaient pas ses adversaires directs et résolus, Hérode « espéra les amener à la fidélité en leur faisant prêter serment et il les contraignit à s'engager solennellement à lui conserver, comme à leur souverain, leur dévouement ainsi juré[4]. »

Les Pharisiens

« Il voulut amener Pollion le Pharisien et Samaias, ainsi que la plupart de ceux de leur école, à prêter serment mais ils n'y consentirent pas et cependant ne furent pas châtiés comme les autres récalcitrants, car Hérode se montra indulgent pour eux, en considération de Pollion[5],[6]. »

Les esséniens

« Furent également exemptés de cette obligation ceux qu'on appelle chez nous Esséens : c'est une secte qui mène une vie conforme aux préceptes qu'enseigna Pythagore chez les Grecs. [372] Je parlerai d'eux ailleurs avec plus de détails[113], mais il est bon de dire pour quelle raison il les tenait en haute estime et leur témoignait plus de considération que n'en mériteraient de simples mortels ; cette explication ne paraîtra pas déplacée dans un livre d'histoire et fera comprendre l'opinion qu’on avait sur leur compte[7]. »

« 5. Il y avait parmi les Esséniens un certain Manahem, d'une honnêteté éprouvée dans la conduite de sa vie, et qui tenait de Dieu le don de prévoir l'avenir. Un jour qu'Hérode, alors enfant, allait à l'école, cet homme le regarda attentivement et le salua du titre de roi des Juifs. [374] Hérode crut que c'était ignorance ou moquerie et lui rappela qu'il n'était qu'un simple particulier. Mais Manahem sourit tranquillement et lui donnant une tape familière[114] : « Tu seras pourtant roi, lui dit-il, et tu régneras heureusement, car Dieu t'en a jugé digne. Et souviens-toi des coups de Manahem, et que ce soit pour toi comme un symbole des revirements de la fortune. [375] Ce te serait, en effet, un excellent sujet de réflexions, si tu aimais la justice, la piété envers Dieu, l'équité à l'égard des citoyens ; mais, moi qui sais tout, je sais que tu ne seras pas tel. [376] Tu seras heureux comme personne ne l'a été, tu acquerras une gloire immortelle, mais tu oublieras la piété et la justice, et cet oubli ne saurait échapper à Dieu ; sa colère s'en souviendra à la fin de ta vie. » [377] Sur le moment Hérode ne fit pas grande attention à ces prédictions, n'ayant aucun espoir de les voir se réaliser ; mais quand il se fut élevé peu à peu jusqu'au trône et à la prospérité, dans tout l'éclat du pouvoir, il fit venir Manahem et l'interrogea sur la durée de son règne.[378] Manahem ne lui en dit pas le total ; comme il se taisait, Hérode lui demanda s'il régnerait dix ans. Manahem répondit oui, et même vingt, et trente, mais n'assigna aucune date à l'échéance finale. Hérode se déclara cependant satisfait, renvoya Manahem après lui avoir donné la main, et depuis ce temps honora particulièrement tous les Esséniens. [379] J'ai pensé que, quelque invraisemblance qu'il y ait dans ce récit, je devais le faire à mes lecteurs et rendre ce témoignage public à mes compatriotes, car nombre d'hommes de cette espèce doivent au privilège de leur vertu d'être honorés de la connaissance des choses divines[8]. »

Notes et références[modifier | modifier le code]