Utilisateur:Leonard Fibonacci/Hérode Agrippa II

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Hérode Agrippa II ...

La Judée et les procurateurs[modifier | modifier le code]

C'est Cuspius Fadus (44-46), qui est chargé de gouverner la Judée après la mort d'Hérode Agrippa Ier (44)[1]. Son fils aîné Hérode Agrippa II est jugé trop jeune (16 ans) pour gérer un royaume aussi grand et stratégique. Agrippa II devra même attendre la mort de son oncle Hérode de Chalcis (48) pour devenir roi à son tour du petit royaume de Chalcis. La Judée restant une province romaine, dont les gouverneurs ne s'appellent plus des préfets, mais des procurateurs, depuis la réforme de Claude. Le premier acte de Cuspius Fadus est de reprendre le contrôle du vêtement du grand-prêtre[1], bien que depuis Lucius Vitellius celui-ci est demeuré aux mains des autorités juives. « Les juifs y voient à juste titre, un affront et une limitation de leur souveraineté[2]. » Une délégation juive est autorisée à défendre son point de vue auprès de l'empereur, Agrippa prend le parti de la délégation juive et plaide efficacement auprès de Claude, qui se laisse convaincre[2] pour satisfaire son ami. « Une seconde délégation est envoyée à Rome pour remercier Agrippa[2]. »

« Après la mort d'Agrippa Ier, tout espoir d'indépendance juive, ne serait-ce qu'apparente, s'est évanoui. On voit apparaître de nouveaux troubles en Judée comme après la disparition d'Hérode le Grand. Ces mouvements ont en communs deux caractéristiques essentielles : une dimension messianique et une forte intolérance à l'égard de la domination romaine. Les juifs espèrent qu'un roi sera suscité par leur dieu pour chasser l'occupant. Un certain Théudas se fait ainsi passer pour un prophète et messie. Il réunit ses partisans près du Jourdain, d'où il espère sans doute donner le point de d'envoi d'une grande révolte anti-romaine. Mais Fadus prend les devants ; il attaque Théudas et le massacre avec tous ses adeptes[2]. » (La relation de FJ parle de Théudas qui rassemble ses partisans (400 disent les Actes des apôtres) avec leurs affaires personnelles. Qui veut les mener au delà du Jourdain. Mais Fadus ne les laisse pas s'adonner à leur folie. Il les disperse avec sa cavalerie. Théudas est fait prisonnier, puis décapité par les cavaliers. Sa tête est ramené à Jérusalem (pour l'exemple)).

« Sous Tibérius Alexander (46-48), successeur de Fadus, une grave famine ne fait qu'accroître le ressentiment populaire. Jacques et Simon fils de Judas le Galiléen qui s'était révolté contre Rome en 4 av. - 6 ap. J.-C., soulèvent une partie du peuple contre les Romains[2]. » Ils sont arrêtés et crucifiés[2].

« Un fossé de haine se creuse entre les autorités romaines et les Juifs, entretenu par les provocations ou les maladresses de l'occupant[2]. » En 49, lors des fêtes de Pessah[2], un soldat romain positionné sur un des portiques du Temple, soulève sa jupe et montre son sexe à la foule. A cause de cet incident ou sous ce prétexte une émeute éclate. Le procurateur Ventidius Cumanus (48-52) fait intervenir la légion, causant des milliers de victimes parmi la population et la foule des pèlerins qui fuit dans les ruelles de la ville haute[2].

Un peu plus tard un soldat romain déchire publiquement et ostensiblement un manuscrit de la Torah. Cumanus parvient de justesse à éviter un nouvel embrasement en faisant aussitôt condamner à mort le coupable[3]. Puis des affrontements généralisés se produisent entre Judéens et des Samaritains des districts proches de l'Acrabatène. Un important Galiléen est en effet tombé dans un guet-apens et assassiné. A l'annonce de ce meurtre, la foule quitte la fête à Jérusalem, se précipite en Samarie et se joint aux juifs arrivent en masse de Galilée dans l'intention d'obtenir justice. Toutefois, Cumanus le gouverneur ne semble pas vouloir punir les coupables. Une partie de la foule se joint donc au groupe d'Eléazar, fils de Damniaos qui selon Flavius Josèphe, vivait depuis quelque temps de façon indépendante « au désert ». Ils ravagent quelques villes et cantons limitophes de l'Acrabatène, ce qui contraint Cumanus à intervenir avec l'aile de la cavalerie de Sébaste, toutefois il ne parvient pas à réduire la révolte et Tacite dit même que les forces romaines ont été vaincues. Les exhortations des chefs juifs n'y font rien, ils ont beau supplier le peuple de ne pas déclencher une guerre pour « le meurtre d'une seule personne », une partie du peuple les écoute, mais une bonne partie s'y refuse et un grand nombre rejoint même les « brigands » d'Eléazar. Les autorités samaritaines et juives saisissent chacune de leur côté, Immanus Quadratus, le gouverneur de la province romaine de Syrie pour lui demander justice. Celui-ci entend les deux parties et fait mettre en croix les révoltés juifs, dont des « hauts personnages » que Cumanus avaient fait prisonnier, puis il se rend à Lydda et fait décapiter 18 Juifs dont il savait qu'ils avaient participé aux combats. Les affrontements semblent durer ainsi pendant un an (52 – 53) et l'affaire se termine devant l'empereur où comparaissent à la fois Cumanus et le grand-prêtre en exercice Ananias de Zébédée ainsi que son fils Jonathan (et Anan), capitaine du Temple, ainsi que « deux autres personnes de marque ». Selon Flavius Josèphe, le grand-prêtre et ses co-accusés ne doivent la vie sauve qu'à l'intervention du futur Agrippa II qui fait plaider leur cause par l'intermédiaire de l'impératrice Agrippine . Cumanus est exilé pour ne pas avoir puni les coupables du meurtre initial. Alors que dans la Guerre des Juifs, Flavius Josèphe indique que la cause initiale de la révolte le meurtre d'un important Galiléen, dans les Antiquités judaïques qu'il écrit xx ans plus tard, il n'insiste plus sur l'importance du meurtre de ce Galiléen et indique que plusieurs juifs ont été tués en passant par la Samarie pour se rendre à la fête à Jérusalem.

Tacite (Annales XII, LII) donne une troisième version de ces événements, qui fait intervenir la rivalité entre deux procurateurs Félix qui administre la Judée et a donc sous ses ordres les Samaritains et Cumanus qui est Procurateur de la Galilée (avec probablement l'ancienne tétrarchie de Philippe, puisque à l'issu de cette guerre ces territoires seront donnés à Agrippa II). Les deux procurateurs laissent agir dans leurs territoires respectifs des « bandes de brigands » car ceux-ci leurs fournissent une part de la collecte des impôts. Les bandes Galiléennes ne se privent pas pour rapiner en Samarie et réciproquement. Lorsque effrayé par l'ampleur que prenaient ces bandes, les procurateurs voulurent y mettre un terme, les soldats envoyés furent « taillés en pièce ». Il faut le renfort des troupes de la Syrie romaine et du proconsul Quadratus pour rétablir l'ordre. Les leaders « payent leur crime de leur tête. » Pour finir Quadratus, donne tord au seul Cumanus.

Par la suite, Felix obtiendra par la ruse qu'Eléazar, fils de Damnaios vienne le rencontrer et après l'avoir arrêté, il sera envoyé à Rome où il sera condamné par l'empereur et exécuté.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, 2011, Paris, p. 253.
  2. a b c d e f g h et i Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, 2011, Paris, p. 254.
  3. Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, 2011, Paris, p. 255.