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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Galilée

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Étienne Nodet retrace l'histoire de la Galilée après l'exil à partir de la page 121 (Gabinius en p=126).

Gabinius

En 57 av. J.-C., le gouverneur de Syrie, Gabinius, matte une révolte juive au moment où Alexandre (le fis d'Aristobule frère d'Hyrcan II) tente de reconquérir le pouvoir (AJ XIV, 82-97)[1]. « [Gabinius] établit ensuite cinq Sanhédrin (συνέδρα)[2] et partagea le peuple en cinq fractions égales ces Conseils siégeaient respectivement à Jérusalem, à Gazara[3], à Amathonte, à Jéricho, et à Sepphoris en Galilée. » Nodet estime qu'à partir de ce moment, il y a une Galilée juive avec Sepphoris pour capitale[1]. Pour lui, « on peut discerner une Galilée juive à partir d'Antiochos III, mais, avant Gabinius le rattachement politique et social à la Judée est très vague, l'affaire des Ituréens cherche peut-être à combler une lacune, mais plus vraisemblablement à dissimuler l'origine réelle des Galiléens[4]. »

Antiquités judaïques

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Peu après (Hiver 64-63 av. J.-C.), Pompée reçut de nouveaux ambassadeurs, Antipater de la part d'Hyrcan, et Nicodémos de celle d'Aristobule (comme les barSabbas, ce probable ancêtre de Nicodème est lui aussi partisan d'Aristobule contre Hyrcan). Celui-ci porta plainte contre Gabinius et contre Scaurus, pour lui avoir extorqué de l'argent, l'un d'abord trois cents, l'autre quatre cents talents ; c'était se créer deux nouveaux ennemis en plus des anciens.

Pompée ordonna aux plaignants de se présenter en personne ; puis, au commencement du printemps, il concentra son armée, quitta ses quartiers d'hiver et marcha vers le territoire de Damas. Sur sa route, il détruisit la citadelle d'Apamée, qu'Antiochus Cyzicène avait bâtie, et dévasta le territoire de Ptolémée fils de Mennaios' : cet homme cruel ne valait pas mieux que Dionysios de Tripolis, son allié par mariage, lequel périt sous la hache ; Ptolémée échappa au châtiment que méritaient ses crimes moyennant mille talents qui servirent à Pompée à payer ses troupes. Pompée détruisit ensuite la forteresse Lysias1[16], dont le Juif Silas était maître (on retrouve là aussi le nom de Silas, comme Silas le Babylonien qui se bat aux côtés des forces d'Adiabène et de Simon Bargioras au début de la révolte, ou Silas qu'Hérode de Chalcis s'empresse d'aller exécuter dans sa prison, lorsque Agrippa Ier meurt, ou le Silas dont on parle dans les Actes des Apôtres). Puis il traversa les villes d'Héliopolis et de Chalcis, et, franchissant la montagne qui sépare la Cœlé-Syrie du reste de la Syrie2[17], vint à Damas. Là il écouta les doléances des Juifs et de leurs chefs : Hyrcan et Aristobule ne s’entendaient pas entre eux, et le peuple n'était d'accord ni avec l'un ni avec l'autre, demandant à ne pas avoir de rois car la tradition était, disaient-ils, d'obéir aux prêtres du Dieu qu'ils honoraient, et ces hommes, qui descendent des prêtres, avaient voulu amener le peuple à changer de gouvernement, pour le réduire en servitude.

2. Quelque temps après, comme Alexandre, fils d'Aristobule, faisait des incursions en Judée, Gabinius vint de Rome en Syrie comme gouverneur[5]. Entre autres exploits remarquables, il fit la guerre à Alexandre, auquel ne pouvait plus résister Hyrcan. Alexandre avait même essayé de relever les murs de Jérusalem, détruits par Pompée ; mais les Romains qui se trouvaient dans la ville l'en empêchèrent. Il parcourut alors tout le pays à l'entour, arma nombre de Juifs, et réunit promptement dix mille hoplites et quinze cents cavaliers, puis il fortifia Alexandreion, place voisine de Corées, et Machairous, prés des monts d'Arabie.
Gabinius marcha donc contre lui, après avoir envoyé en avant Marc Antoine et d'autres officiers ; ceux-ci armèrent les Romains qui les suivaient, ainsi que les Juifs soumis que commandaient Peitholaos et Malichos, et renforcés des gardes d’Antipater ils se portèrent à la rencontre d'Alexandre. Gabinius les suivait avec la grosse infanterie. Alexandre se retira près de Jérusalem ; on en vint aux mains, et dans le combat, les Romains tuèrent environ trois mille ennemis, et en firent autant prisonniers.

3. Cependant Gabinius marcha sur Alexandreion1[35] et invita la garnison à se rendre, avec promesse d'amnistie2[36]. Comme un corps nombreux d'ennemis campait sous les murs de la place, les Romains s'avancèrent contre eux ; Marc Antoine se distingua dans le combat et en tua un grand nombre, au point qu'il parut remporter le prix de la valeur. Gabinius laissa une partie de son armée pour achever de réduire la place, et parcourut lui-même le reste de la Judée ; chaque fois qu'il rencontrait sur sa route quelque ville détruite, il en ordonnait la reconstruction. Ainsi furent relevées Samarie, Azôlos, Scythopolis, Anthédon, Raphia, Adora3[37], Marissa, Gaza et beaucoup d'autres villes4[38]. Et comme les populations obéissaient aux ordres de Gabinius, des villes restées longtemps désertes purent être repeuplées en toute sécurité.

4. Après avoir pris ces mesures dans le pays, Gabinius revint à Alexandreion ; et comme il poussait activement le siège, il reçut un envoyé d'Alexandre qui faisait implorer le pardon de ses torts et lui livra les places fortes d'Hyrcania, de Machairous et enfin d'Alexandreion. Gabinius rasa ces places ; puis, comme la mère d'Alexandre était venue auprès de lui - elle avait pris parti pour les Romains, qui détenaient à Rome son mari et ses enfants -, il lui accorda ce qu'elle demandait5[39], et quand il eut réglé cette affaire, il ramena Hyrcan à Jérusalem pour lui confier la garde du Temple. Il établit ensuite cinq Conseils (συνέδρα)[6] et partagea le peuple en cinq fractions égales ces Conseils siégeaient respectivement à Jérusalem, à Gazara[7], à Amathonte, à Jéricho, et à Sepphoris en Galilée. C'est ainsi que les Juifs, délivrés du gouvernement monarchique, furent organisés en aristocratie.

La révolte d'Aristobule se place en 56 av. J.-C.

1. Aristobule s'échappa de Rome en Judée et tenta de relever Alexandreion de ses ruines récentes. Gabinius envoya contre lui des troupes commandées par Sisenna, Antoine et Servilius1[43] pour l’empêcher d'occuper la place et s'emparer de lui. Nombre de Juifs se déclarèrent pour Aristobule, tant en souvenir de son ancienne renommée que par leur goût constant pour les révolutions. Un certain Peitholaos, sous-gouverneur à Jérusalem, fit défection en sa faveur avec mille hommes. Cependant beaucoup de ses partisans étaient sans armes. Aristobule, qui avait résolu de se retirer à Machairous, renvoya ces désarmés qui ne pouvaient lui être d'aucune utilité pour agir, et partit à la tête de ceux qui étaient armés, au nombre d'environ huit mille. Mais les Romains les ayant attaqués vigoureusement, les Juifs, après s'être vaillamment et hardiment battus, furent défaits, et les ennemis les obligèrent à prendre la fuite. Ils eurent environ cinq mille hommes de tués ; les autres, dispersés de tous côtés, essayèrent de se sauver comme ils purent2[44]. Aristobule, avec plus de mille hommes, s’enfuit a Machairous et fortifia la place ; bien que fort éprouvé, il n'en gardait pas moins bon espoir. Après une résistance de deux jours, pendant lesquels il reçut plusieurs blessures, il fut fait prisonnier avec son fils Antigone, qui s'était enfui de Rome avec lui, et conduit devant Gabinius. Tel fut le sort d'Aristobule. On le renvoya à Rome, où il fut mis aux fers et gardé en prison. Il avait été roi et grand-prêtre trois ans et six mois. C'était un homme de nature brillante et généreuse. Le Sénat délivra ses enfants, Gabinius avant écrit qu'il l'avait promis à leur mère, en échange des places fortes qu'elle livra ; ils revinrent alors en Judée[8].

2. Gabinius marchait contre les Parthes...

Babylonie selon Strabon

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CHAPITRE I.

L'Assyrie, l'Adiabène et la Mésopotamie

1 Le pays qui confine à la Perse et à la Susiane est l'Assyrie. On comprend sous ce nom la Babylonie et une grande partie de la contrée environnante, laquelle renferme, outre l'Aturie dont Ninive est le chef-lieu, l'Apolloniatide, l'Elymée, la Parittacène, le canton du Zagros (autrement dit la Chalonitide), les plaines de la Dolomène, celles de la Calachène, de la Chazène et de l'Adiabène autour de Ninive, deux des cantons de la Mésopotamie aussi qui s'étendent jusqu'au Zeugma de l'Euphrate et sont habités, l'un par les Gordyéens, l'autre par les Mygdons de Nisibe, enfin, de l'autre côté de l'Euphrate, l'immense territoire que se partagent les Arabes et ceux d'entre les Syriens qu'on appelle aujourd'hui les Syriens proprement dits, territoire qui se prolonge jusqu'aux frontières de la Cilicie, de la Phénicie, de la Judée, et jusqu'aux rivages de la mer d'Egypte et du golfe d'Issus.

[...]

8. La Babylonie [proprement dite] a pour bornes, à l'est, la Susiane, l'Elymée et la Paraetacène ; au sud, le golfe Persique et la Chaldée jusqu'aux Arabes de la Mésène ; à l'ouest, le territoire des Arabes Scénites jusqu'aux confins de l'Adiabène et de la Gordyée ; au nord, l'Arménie et la Médie jusqu'au Zagros et aux pays circonvoisins.

À noter que selon Strabon le canton « habité » par les « Mygdons de Nisibe » appartient à la « la Babylonie »

  1. a et b Nodet et Taylor 1998, p. 126.
  2. συνέδρα Sunédra = Sanhédrin ou Synode selon Nodet, alors que Julien Weil le traduit par Conseil.
  3. Les mss. ont Γάδαρα, mais il s'agit sûrement de Gazara (Gezer) au S.-O, de la Judée ; cf. livre XII, vii, 4.
  4. Nodet et Taylor 1998, p. 126-127.
  5. 57 av. J.-C., dans l'intervalle la Syrie avait eu pour gouverneur Marcius Philippus et Lentulus Marcellinus (Appien, Syr., 51). C’est à tort que dans la Guerre Gabinius est donné pour successeur immédiat (διάδοχος de Scaurus.
  6. συνέδρα que Nodet traduit pas Sanhédrin ou Synode.
  7. Les mss. ont Γάδαρα, mais il s'agit sûrement de Gazara (Gezer) au S.-O, de la Judée ; cf. livre XII, vii, 4.
  8. La révolte d'Aristobule se place en 56 av. J.-C.