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Utilisateur:LBN57/Brouillon 4

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L'agressivité détournée, 1970[modifier | modifier le code]

« [...]on peut dire qu'un individu est constitué d'une matrice biologique variable avec l'espèce à laquelle il appartient et dont les caractères structuraux lui sont donnés à la naissance. Cette matrice résume tout l'acquis génétique de l'espèce depuis les premières formes vivantes, toute l'expérience acquise par le phylum au cours de l'évolution. Mais cette matrice biologique en elle-même n'est pas grand-chose. C'est une feuille blanche, une cire vierge, et tout va dépendre de ce qui s'inscrira sur elle. L'existence des enfants-loups ou des enfants sauvages nous montre que cette matrice biologique humaine séparée de son milieu social est incapable de donner un homme. Elle est incapable de réinventer seule le langage, de réinventer toute l'expérience humaine depuis son origine, et qui fut transmise à travers les générations justement par les langages. L'enfant nouveau-né va apprendre des autres hommes cette expérience accumulée. [...] Ce qui va faire de cette matrice un individu humain, c'est ce que le monde physique sans doute, mais revu à travers le prisme de l'humanité, et ce que cette humanité elle-même, présente et passée, va inscrire sur elle. Nous ne sommes donc bien que les autres en tant qu'individu. Nous sommes les autres dans notre structure biologique, mélange insondable de tout le déterminisme génétique depuis les origines. Nous sommes aussi et surtout les autres dès nos premiers contacts avec le monde environnant. C'est pourquoi le milieu social dans lequel l'enfant naît a tant d'importance. » Modèle:Réf Livre



La nouvelle grille, 1974[modifier | modifier le code]

« Nous entrons dans une ère où toutes les "valeurs" anciennes établies pour favoriser la dominance hiérarchique doivent s'effondrer. Les règles morales, les lois, le travail, la propriété, tous ces règlements de manœuvre qui sentent la caserne ou le camp de concentration ne résultent que de l'inconscience de l'homme ayant abouti à des structures socio-économiques imparfaites, où les dominances ont besoin de la police, de l'armée et de l'État pour se maintenir en place. Aussi longtemps que la coercition, toutes les coercitions persisteront, elles seront la preuve de l'imperfection du système social qui en a besoin pour subsister. Tant que des hommes voudront imposer leur vérité aux autres hommes, on ne sortira pas de l'inquisition, des procès staliniens, des morales, des polices, de la torture et de l'avilissement du cerveau humain par les préjugés les plus attristants dans l'inconscience de ses motivations préhominiennes. » Henri Laborit, La nouvelle grille, Robert Laffont, , p. 326

« Les conflits entre pulsions instinctuelles (sexuelles en particulier) et interdits socioculturels (le sur-moi freudien) sont une des premières sources d'angoisse. Or, il est important de souligner que dès la naissance l'individu se trouve pris dans un cadre socioculturel dont le but essentiel est de lui créer des automatismes d'action et de pensée indispensables au maintien de la structure hiérarchique de la société à laquelle il appartient. Les automatismes de pensée constituent l'ensemble des jugements de valeur et des préjugés d'une société et d'une époque. Mais qui dit automatismes dit inconscience et nous sommes en effet inconscients du déterminisme socioculturel de la presque totalité de nos jugements. Comme nous sommes également inconscients de la signification biologique de nos pulsions, le conflit entre les deux demeure le plus souvent dans le domaine de l'inconscient. » Henri Laborit, La nouvelle grille, Robert Laffont, , p. 326

La vie antérieure, 1989[modifier | modifier le code]

« Quand on a passé 40 ans de sa vie à observer les faits biologiques et quand la biologie générale vous a conduit pas à pas vers l'étude du système nerveux puis vers celle des comportements, un certain septicisme vous envahit à l'égard de toute relation d'une expérience vécue, exprimée dans un langage conscient. La seule certidude que nous pouvons en retirer, c'est que toute pensée, tout jugement nous concernant ou concernant ceux que nous avons rencontrés sur notre route, toute analyse logique de notre vécu n'exprime que nos désirs inconscients, nos automatismes culturels, la recherche le plus souvent d'une valorisation de nous-mêmes à nos yeux et à ceux de nos contemporains. Parmi les relations qui s'établissent à chaque instant entre notre système nerveux et le monde qui nous entoure, nous en isolons préférentiellement certaines, sur lesquelles se fixe notre attention. Elles deviennent pour nous signifiantes parce qu'elles répondent ou s'opposent à nos élans pulsionnels, canalisés par les apprentissages socioculturels auxquels nous sommes soumis depuis notre naissance. »

Henri Laborit, La vie antérieure ; Introduction, Grasset & Fasquelle, (ISBN 2253058750), p. 13

« Il n'est pas exagéré de dire, et il est essentiel de comprendre, que les microbes ne sont pas tout, qu'il n'existe pas non plus de cause aux cancers, mais de multiples facteurs, intervenant à différents niveaux d'organisation, dont le plus important peut-être, puisqu'il englobe tous les autres, est celui du rapport de l'individu avec son environnement social; celui qui régit la façon dont il négocie cet environnement au mieux de son plaisir, de son bien-être, de son équilibre biologique. »

Henri Laborit, La vie antérieure, Grasset & Fasquelle, (ISBN 2253058750), p. 264

Biologie et structure, 1968[modifier | modifier le code]

« La chose neuve de ces dernières années, c'est le remplacement de l'homme, pour les travaux manuels, par la machine. Libèrant sa main, elle favorise son cerveau et c'est à notre avis là que réside le dernier chaînon actuel de l'évolution. Ce chaînon exige une refonte douloureuse de tout l'équilibre social, en commençant par le refonte de l'enseignement pour terminer sur celle de la vision du monde et de l'homme par lui-même qui doit se repenser. La discipline de base des économistes devrait être la thermodynamique. Celle de l'homo sapiens la logique mathématique, l'étude de la complexité croissante et des structures. »

Henri Laborit, Biologie et structure, Paris, Gallimard, coll. « Folio/Essais », (ISBN 2070324346), p. 94

Du soleil à l'homme, 1963[modifier | modifier le code]

« Il faut apprendre avant tout à chaque homme le danger du langage. Une éducation sémantique précoce devrait être assurée dans toutes les couches sociales, dès l'enfance. Quand les hommes auront compris que le mot n'est pas l'objet, quand ils auront compris que des abstractions comme "liberté", "démocratie" ou autres slogans ne sont que des mots que chaque homme remplit d'une valeur affective différente, que chaque civilisation, chaque groupe humain, chaque homme a sa notion de liberté ou de démocratie et que dans ces conditions, sans un retour à une définition universelle, difficilement réalisable avec des mots, il n'est pas d'entente possible entre les hommes, un grand pas sera fait. Quand on aura appris aux enfants, à tous les enfants, que 1 et 1 ne font 2 que pour faciliter notre vie journalière, mais que 1 n'existe que comme cas particulier d'un ensemble, que 1 n'existe pas en dehors de l'homme qui le conçoit et que vouloir ajouter 1 à 1 est quelque chose d'impensable puisque deux objets identiques n'existent pas; Quand tous les enfants du monde auront compris que seules les analogies de structure peuvent être appréhendées par l'esprit humain, quand ils vivront vraiment la relativité de toutes choses, alors peut-être, le sectarisme, l'assassinat et l'exploitation de l'homme par l'homme disparaîtront-ils de notre planète. »

Henri Laborit, Du soleil à l'homme - L'organisation énergétique des structures vivantes, Paris, Masson et Cie, Editeurs, , p. 100,101

--------Du soleil à l'homme, 1963[modifier | modifier le code]

« Il faut toujours revenir aux questions fondamentales sous peine de s'égarer.

1°) Que fait l'homme sur la terre ? Il vit ou, plus précisément, il survit. Il croît et se multiplie, au même titre que toutes les espèces vivantes qui, à travers les âges de la terre, sont arrivées jusqu'à nous.

2°) Pour y parvenir, dans un perpétuel échange d'énergie avec son milieu, et par une régulation en rétroaction sur ce dernier, il a dû s'adapter à lui et adapter celui-ci à ses besoins.

3°) Il y a été aidé par un phénomène biologique particulier qui est sa faculté d'imagination ou, en d'autres termes, de restructuration originale de ses expériences acquises, ou transmises, à travers les générations par le langage.

4°) On peut donc admettre que cette adaptation, facteur de sa survie, sera d'autant meilleure que son expérience est plus vaste.

On peut en conclure que son but essentiel est la "connaissance" indispensable à se survie. »

Henri Laborit, Du soleil à l'homme - L'organisation énergétique des structures vivantes, Paris, Masson et Cie, Editeurs, , p. 100,101