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La question des actes du concile[modifier | modifier le code]

La question de savoir s'il a existé des procès verbaux du concile est une question ancienne qui a longtemps entretenu la recherche historique, suscitant de nombreuses discussions et hypothèses divergentes. Déjà au XVIe siècle, Cesare Baronio était d'avis que des actes avaient existé, mais subi les outrages du temps et des oppositions religieuses, notamment ariennes - outrages expliquant dès lors leur perte depuis longtemps consommée.[1] Un siècle plus tard, Henri Valois penchait pour l'exacte opinion contraire et croyait pouvoir affirmer qu'il n'avait été écrit que ce sur quoi les évêques avaient pu s'accorder, c'est-à-dire les seuls documents passés à la postérité.[2] Cette dernière opinion prévalut longtemps au sein du monde académique : elle fut notamment partagée par Georg Daniels Fuchs[3] et Karl Joseph von Hefele.[4] Dans une série d'articles publiés en 1905-1906, Gerhard Loeschcke relança néanmoins la question en affirmant avoir trouvé la trace d'actes conciliaires dans le témoignage de Gélase de Cyzique.[5] La thèse fut accueillie avec scepticisme dans le milieu académique : si la critique menée contre l'argumentation d'Henri Valois était en partie fondée, la valeur du témoignage de Gélase de Cyzique et l'interprétation qui en était faite demeuraient nettement plus contestables. C'est donc indépendamment de cette thèse que, quelques années, Alfred Wilkenhauser publia une étude en laquelle il s'attacha à montrer la vraisemblance historique de l'existence d'actes nicéens.[6] Pour l'auteur, l'importance capitale que revêtit le concile, convoqué et financé par l'empereur même, dût rendre immanquable la présence de quelque secrétaire épiscopal ou notaire impérial - a fortiori si l'on considère que la pratique du procès-verbal est attestée pour divers synodes précédant et suivant Nicée même. Cependant, il faut bien convenir que toute cette vraisemblance supposée ne fait pas que l'on trouve trace des actes conciliaires.[7] Il n'est aucun témoignage positif qui puisse être invoqué en leur faveur : ni Eusèbe de Césarée, ni Athanase d'Alexandrie n'en parlent et si l'on excepte Gélase de Cyzique, les historiens ecclésiastiques restent silencieux à ce sujet.


Gerhard Loeschcke relança néanmoins la question en affirmant avoir trouvé la trace d'actes conciliaires dans le témoignage de Gélase de Cyzique.[8] La thèse fut accueillie avec scepticisme dans le milieu académique : si la critique menée contre l'argumentation d'Henri Valois était en partie fondée, la valeur du témoignage de Gélase de Cyzique et l'interprétation qui en était faite demeuraient nettement plus contestables. A peu près à la même époque, et indépendamment de la thèse de Loeschke, Alfred Wilkenhauser publia une étude en laquelle il essaya de montrer toute la vraisemblance historique à tenir l'existence d'actes nicéens.[9] En effet, l'importance capitale que revêtit le concile, convoqué et financé par l'empereur même, dût certainement rendre nécessaire la présence de quelque secrétaire épiscopal ou notaire impérial - a fortiori si l'on considère que la pratique du procès-verbal est attestée pour divers synodes précédant et suivant Nicée même. Néanmoins, il faut bien convenir avec [[[Pierre Batiffol]] que toute cette vraisemblance que l'on suppose ne fait pas que l'on trouve trace des actes conciliaires.[10]


S'appuyant sur l'usage de tenir des actes synodaux, mais aussi l'importance capitale que le concile de Nicée, convoqué et financé par Constantin Ier (empereur romain)

, s'appuyant sur l'usage attesté d'établir des actes lors de la tenue de synodes, l'importance capitale du concile de Nicée



il montra


, jusqu'à ce que la question soit relancée au début du XXe siècle. Dans une série d'articles publiés en 1905-06, Gerhard Loeschcke crut en effet trouver la trace d'actes conciliaires dans le témoignage de Gélase de Cyzique, et s'attacha à contester l'ancienne position de Henri Valois.[11] La thèse diversement reçue dans le milieu académique : si la critique menée contre l'interprétation et l'argumentation d'Henri Valois était en partie fondée, la valeur du témoignage Gélase de Cyzique était difficilement acceptable. Quelques années plus tard, A. Wilkenhauser publia cependant une étude en laquelle il montra





[12]

  1. Annales ecclesiastici Caesaris Baronii, IV, an. 325, § 61 : [...] verum injuria temporis et arianorum conatibus passa esse naufragia certum est.
  2. Cf ses annotations à l'édition de la Vita Constantini, III, 14.
  3. Bibliothek der Kirchenversammlungen, 1780, p. 362.
  4. Dom H. Leclercq (trad.), Histoire des conciles d'après les documents originaux, Paris, Letouzey, 1907, t. I, pp. 386-402.
  5. Loeschke G., Das Syntagma des Gelasius Cyzicenus, in Rheinisches Museum für Philologie, 1905, pp. 594-613 (1906, pp. 34-77).
  6. Wilkenhauser A., Zur Frage nach der Existenz von nizänischen Synodalprotokollen, in Dölger F.-J. (ed), Konstantin der Grosse und seine Zeit. Gesammelte Studien., Feiburg, Herder'sche Verlagshandlung, 1913, pp. 122-142.
  7. Batiffol P., Les sources de l'histoire du concile de Nicée, in Échos d'Orient, t. XXIV, n°140, 1925, p. 387.
  8. Loeschke G., Das Syntagma des Gelasius Cyzicenus, in Rheinisches Museum für Philologie, 1905, pp. 594-613 (1906, pp. 34-77)
  9. Wilkenhauser A., Zur Frage nach der Existenz von nizänischen Synodalprotokollen, in Dölger F.-J. (ed), Konstantin der Grosse und seine Zeit. Gesammelte Studien., Feiburg, Herder'sche Verlagshandlung, 1913, pp. 122-142.
  10. Batiffol P., Les sources de l'histoire du concile de Nicée, in Échos d'Orient, t. XXIV, n°140, 1925, p. 387.
  11. Loeschke G., Das Syntagma des Gelasius Cyzicenus, in Rheinisches Museum für Philologie, 1905, pp. 594-613 (1906, pp. 34-77)
  12. Duchesne L., Histoire ancienne de l'Eglise, Paris, A. Fontemoing, t. II, 1907, p. 141, n. 1. ; Wilkenhauser A., Zur Frage nach der Existenz von nizänischen Synodalprotokollen, in Dölger F.-J. (ed), Konstantin der Grosse und seine Zeit. Gesammelte Studien., Feiburg, Herder'sche Verlagshandlung, 1913, p. 122 ; Batiffol P., Les sources de l'histoire du concile de Nicée, in Échos d'Orient, t. XXIV, n°140, 1925, pp. 385-402.