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Utilisateur:Julie2695/Brouillon

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Oscar
Artiste
Catherine Ikam
Date
2005
Type
Personnage virtuel

Oscar est un personnage virtuel créé en 2005 par l'artiste plasticienne Catherine Ikam. Avec cette œuvre, l’artiste continue et approfondit son exploration de l’identité à l’âge de la technologie électronique[1].

L'artiste[modifier | modifier le code]

Ikam est née dans les années 1940 en France. Bien qu'elle est diplômée en droit, elle travaille aujourd'hui comme artiste-plasticienne. Elle est considérée comme une des pionnières de l'art vidéo et l'image virtuel. (Ikam explore le concept de l’identité à l’âge électronique dans le domaine des nouveaux médias et de l’art numérique, et plus particulièrement les thèmes de l’identité et de l’apparence. Elle examine les relations et interactions parmi et entre le vivant et l'artificiel, l'humain et le modèle virtuel.) Depuis 1990, elle collabore étroitement avec Louis Fléri. Ses œuvres comprennent Fragments d'un archétype (1980), Identité III (1980), Valis (1986), L'autre (1992), Elle (1999), Oscar (2005), Digital Diaries (2006), Deep Kiss (2007) et Faces (2014)[1]. Ikam vit et travaille à Paris, France.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'œuvre Oscar est créée au laboratoire de l'Université du Québec au Canada par Ikam, son collègue Louis Fléri et l'équipe de Michel Fleury[2]. Oscar est initialement introduit à Shanghai, Chine, en 2005 dans l'exposition "Paris in Shanghai" dont Jean-Luc Monterosso est le conservateur[3]. Après cette première exposition, l'œuvre est présenté à l'Art Paris en France[2]. En 2006, Oscar est réutilisé dans l'œuvre Deep Kiss qui est créée pour le European Photography Center[2]. Depuis sa création, Oscar fait le tour des musées et des foires d'art contemporain, entre autres, à Pittsburgh, Seoul et Marseille[1].

Description[modifier | modifier le code]

L'œuvre Oscar est une figure numérique programmée par une écriture interactive.

Composition[modifier | modifier le code]

Le visage numérique de la figure Oscar a une apparence presque humaine. La peau du visage est d'une texture plutôt réaliste et d'une couleur claire[2]. Le visage clair est donc en contraste avec le fond noir. Les contours du visage lui-même sont accentués par un fort contraste entre des parties illuminées et d'autres parties dans l'ombre. Oscar a des yeux bleus, des lèvres rose pâle et pas de cheveux.

Technologie[modifier | modifier le code]

La programmation est doté d'une expression humaine, d’une intelligence artificielle et d'un modèle de comportement autonome[2]. Grâce à cette conception, Oscar semble avoir une personnalité vivante de quelque sorte. Oscar est fournit d'un système de reconnaissance de forme. Cette fonction le permet de détecter la présence d'un spectateur humain. Le visage virtuel donc imite et réagit aux mouvements du spectateur en temps réel ; il interagit avec son interlocuteur. Quand le spectateur s'approche, Oscar s'approche également: "le visage du personnage [Oscar] répond comme une sorte de miroir, une sorte d'autre vous-même". En ainsi réagissant au spectateur, Oscar développe une rencontre intime avec son interlocuteur. Dans ce sens, le spectateur est un élément essentiel de l'œuvre. Le programme se rafraîchit en réponse à chaque mouvement du spectateur[2]. Grâce à cette programmation du comportement autonome, une rencontre n'est jamais pareille comme une autre[2].

Interprétation[modifier | modifier le code]

Oscar renforce des concepts artistiques introduits par l’œuvre Elle, un autre personnage virtuel d’Ikam. L'œuvre fait référence aux questions et problèmes abordés dans les travaux de Philipp K. Dick, qui inspire et influence Ikam notablement[2]. Ce sont des questions concernant la réplication, la ressemblance et la perception de la propre vie des personnages virtuels[2]. L'artiste décrit son inspiration pour la création de Oscar comme suit:

"La première nouvelle que j’ai lue de Philip K. Dick en 1976 "The Variable Man", est l’histoire de l’invasion de la terre par une série d’androids tous plus perfectionnés que les précédents et dont le dernier modèle est un petit garçon avec un ours en peluche auquel il manque un oeil. Grâce à la pitié qu’ils inspirent aux hommes, ces petits garçons envahissent la terre et la peuplent d’androïdes qui massacrent toute trace de vie. Est ce à partir de ce souvenir ancien que nous avons eu l'idée de créer Oscar il y a un peu plus de dix ans?"[1]

Avec les deux figures numériques, l’artiste explore la relation entre l’humain et le numérique: "En humanisant le numérique et en numérisant le vivant, Catherine Ikam et Louis Fléri ne cherchent pas la virtuosité technologique et les prouesses techniques dont sont capables ces personnages artificiels mais l’émotion qu’ils éveillent en nous"[3]. Ces sujets son typique du travail d’Ikam. L'artiste argue que les gens veulent être face à un visage souriant, bien qu'ils savent que ce n'est pas humain. C'est cette idée d'un désir d'un interlocuteur agréable qui inspire la citation par l'artiste de l'essai "sur le penser à l’autre" par Emmanuel Lévinas: "Le visage qui me regarde m’affirme"[1]. Pendant environ dix ans, Ikam travaille extensivement sur cet idée avec son collègue Louis Fléri au laboratoire de recherche à l'institut des arts et métiers de Chalon[2]. Elle examine les paramètres de l'interaction inter-humaine ou, dans ce cas aussi entre l'humain et le virtuel, soit émotionnelle ou non. À travers d'une telle rencontre intime entre le personnage numérique et le spectateur, les caractères virtuels d'Ikam comme Oscar peuvent entrer dans l'univers personnel de l'interlocuteur[2]. Ce sont ces rencontres intimes qui intéressent l'artiste en abordant et travaillant avec la technologie:

"Il faut faire passer une émotion, dans mon cas, ce sont souvent des rencontres, des rencontres avec des simulacres ou des rencontres avec soi-même. C’est ça qui compte : les émotions, le contenu. Aucun dispositif technologique ne se suffit à lui-même. Aucun. Il y a des gens qui sont fascinés par ça, mais je crois qu’il faut s’en méfier un peu aussi."[4]

Une rencontre avec Oscar donc crée des émotions chez le spectateur. Ikam elle-même exprime sa propre relation émotionnelle et personnelle avec l'œuvre comme suit:

"Oscar now is a part of the family. A personage from a film that I liked very much and there were all these characters that were created by an engineer and lived in his house and for me, Oscar is really someone essential. Each night I say good-night to him."[2]

En le considérant comme étant un membre de la famille, Ikam humanise la figure numérique. Oscar obtient une personnalité presque humaine. En correspondence avec cette conception, Ikam raconte la biographie d'Oscar comme suit:

"Dans sa première vie, Oscar est apparu pour la première fois au théâtre à Paris un jour de juin 2003 dans un chapiteau de cirque aux Tuileries. Bien que virtuel, il a été l’acteur principal du spectacle SCLAG! de Roland Auzet, produit par l’IRCAM, d’après le tambour de Gunther GRASS. Il était Oscar, l'enfant qui refuse de grandir. Dans sa deuxième vie, Oscar est devenu un portrait doué d'intelligence artificielle qui réagit quand on le regarde. Chaque rencontre est différente car les humeurs d’Oscar varient souvent, éveillant en nous une étrange émotion."[1]

Cette biographie d'Oscar exprime une idée poétique et philosophique d'Ikam, selon laquelle "les choses se transforment et réapparaissent sous une autre forme"[4]. Ikam est fascinée par le concept de la transformation et de la fuite des images. Dans son travail artistique, elle présente "une forme qui se construit et se déconstruit continuellement ? C’est ça qui m’intéressait : la fuite de l’image"[4].

Évaluation[modifier | modifier le code]

Avec les œuvres Oscar ainsi qu'Elle, une autre œuvre par Ikam qui précède Oscar, Ikam introduit la fragmentation dans l'art numérique. Grâce à l’écriture et la programmation plus élaborée, l’œuvre Oscar va plus loin qu’Elle. En comparaison, Oscar permet un plus haut niveau d’interaction et, en conséquence, possède une meilleure capacité d’évoquer des émotions chez le spectateur. C’est pour cette raison que Oscar présente une œuvre numérique particulièrement innovative et précurseur.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Ubikam », sur Ubikam (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k et l Fléri Louis François, « Catherine Ikam & Louis Fléri - Interview FineArt TV 2007 », (consulté le )
  3. a et b « Catherine Ikam / Louis Fléri - Maison Européenne de la Photographie », Maison Européenne de la Photographie, {{Article}} : paramètre « date » manquant (lire en ligne, consulté le )
  4. a b et c « Catherine Ikam, pionnière de l’art numérique: «La fuite de l’image m’intéresse» », RFI,‎ (lire en ligne, consulté le )