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Utilisateur:Ji-Elle/ALSA

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Tuile alsacienne

La tuile alsacienne est généralement une tuile plate disposée en écaille sur le toit, connue sous le nom de queue de castor , d’origine germanique, ... (max. 3 lignes)

Historique[modifier | modifier le code]

Au Moyen Age, beaucoup de maisons ont encore des toits de chaume et ce type de couverture va subsister dans les zones défavorisées (Ban de la Roche) jusqu'à la Première Guerre mondiale. En ville, les tuiles de terre cuite sont utilisées à la fin du Moyen Age, parfois sous la forme de "tuiles canal" demi-rondes (par ex. sur la Tour de l'Hôpital civil à Strasbourg). Parallèlement apparaissent les tuiles plates, les plus anciennes ayant une extrémité triangulaire (ex. encore en place sur des toits de maisons à Wissembourg).

Le type le plus fréquemment utilisé est la tuile dite Biberschwanz ou "à queue de castor", tuile plate à extrémité arrondie. Sur le dessus, elle est munie de deux ou plusieurs cannelures faites au doigt (Anstrich), qui permettront à l'eau de s'écouler plus facilement à la surface de la tuile. Au verso, la tuile est munie d'un nez, sorte de crochet, qui va servir à l'accrocher sur les voliges du toit.

Recouvrement[modifier | modifier le code]

Les tuiles (Ziegel, Ziejel) peuvent être posées en recouvrement simple, c'est-à-dire côte à côte sur le toit, la rangée du dessus étant placée en quinconce. Ce dispositif est le plus fréquent, car le moins onéreux et le moins pesant pour la charpente. Par contre, il n'empêche pas l'eau de s'infiltrer entre deux tuiles voisines ; c'est pourquoi il est nécessaire de placer sous le toit de minces lattes de bois de sapin (Schindle ou échandoles – voir dico encycl.) entre chaque tuile. Elles assurent l'étanchéité du toit, mais doivent être changées régulièrement.

Le double recouvrement de tuiles est plus étanche, mais plus lourd pour la charpente et plus cher. On le trouvait plutôt sur les bâtiments publics que sur les maisons individuelles.





Fabrication d'une tuile

Les tuileries étaient installées de préférence dans les villages implantés sur le loess, fine terre argileuse, parfois présente sur de grandes profondeurs. L'hiver était consacré à l'extraction de l'argile, qui était mise à geler pour être de meilleure qualité, au malaxage avec du sable et de l'eau.

L'ouvrier tuilier utilisait un gabarit plat, en bois ou en fer, muni d'une poignée, au centre duquel il disposait une motte d'argile, qu'il aplatissait ensuite à la hauteur du moule, saupoudrait le dessus de sable fin, puis striait la surface au doigt. C'est à ce moment-là qu'il pouvait rajouter dans la pâte un dessin ou une inscription ; il enlevait ensuite son moule pour faire la tuile suivante.

Les tuiles vont ensuite être mises sur des planches empilées pour être séchées environ un mois, puis cuites durant plusieurs jours. Un certain nombre de tuiles sont vernissées. A Soufflenheim, où se trouvaient une tuilerie et des ateliers de potiers, un certain nombre de tuiles étaient vernissées sur leur surface. Les pièces monochromes étaient utilisées pour former des motifs décoratifs colorés sur le toit, les pièces portant un décor étaient généralement placées isolément sur le toit d'une maison où elles servaient alors de tuiles de protection.

En effet, il se trouvait en général sur chaque toit, tout en haut du pignon sur rue, près du faîte, une tuile spéciale, dont le rôle était de protéger la maison. Le décor de cette tuile, tracé au doigt, incisé dans la pâte avec un outil ou estampé avec un tampon, représente généralement les initiales I H S, qui signifient Iesus Hominum Salvator, Jésus Sauveur des Hommes (en allemand Iesus Heiland Seligmacher). Le monogramme du Christ est censé placer la maison sous la protection divine, pour la préserver en particulier de l'incendie dû à la foudre. Il est souvent accompagné d'une croix.

Un autre motif fréquent est celui du bouquet de fleurs dans un vase, ou Maikrug, où se trouve notamment la tulipe, fleur rare et chère, qui pourrait être placée là pour attirer la prospérité sur la maisonnée. Le motif le plus fréquent est celui du demi-soleil rayonnant, qui devient un soleil complet lorsque deux tuiles de ce type sont posées côte à côte. Nous en ignorons la signification.






Le tuilier Jacob Kenzel d'Adamswiller, en Alsace Bossue, qui a travaillé autour de 1800 avait une façon particulière de décorer les tuiles de protection. Il appliquait dans la pâte encore fraîche une matrice en bois portant en creux une composition de motifs comme le couple d'oiseaux (symbolisant le couple fondateur de la maison), le Maikrug, la tulipe, disposés dans des rinceaux et couronnes de feuillage. Il n'oubliait jamais de marquer aussi ses initiales I K. Il a fabriqué aussi de grandes lucarnes en terre cuite, qui servaient à l'aération des combles, et sur lesquelles il écrivait parfois à la main de petits textes en allemand gothique.

On range généralement parmi les tuiles dites "de fin de journée" des pièces portant des inscriptions, des dessins de circonstance (déclaration d'amour, chute d'un ouvrier, prise d'un château-fort, arrivée des Prussiens en 1870…). Ces dessins auraient été faits pour marquer la dernière tuile d'un lot de cinquante. Notons qu'un bon ouvrier fabriquait plus de 800 tuiles par jour.

En 1841, Xavier Gilardoni inventa des tuiles mécaniques ondulées qui se recouvrent sans laisser passer la pluie (Falzziejel). Appelée actuellement "tuile tradition", ce modèle a été beaucoup utilisée en Alsace.


Biblio : Guide du Musée

Dorschner, fasc . tuiles Kutzenhausenn Erwin Kern