Utilisateur:Geuten/TraductionElOroDeMoscú06

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Les autres envois[modifier | modifier le code]

Façade nord de la Banque d'Espagne dans la rue d'Alcalá de Madrid. Les réserves d'or gardées dans ce bâtiment jusqu'en 1936 furent envoyées en URSS pendant la guerre civile espagole.

En plus des réserves d'or de la Banque d'Espagne, au long de la Guerre civile espagnole afflua à Moscou une quantité indéterminée de métaux précieux d'origine inconnue (on suppose provenant de confiscations), en une série d'envois ultérieurs.

l existe des documents sur l'affaire du navire marchand espagnol Andutz Mendi, de 3 800 Tm. qui accosta à Istambul le 14 février 1937 avec un chargement de caisses d'or. Sa destination était Odessa, comme celle du vapeur Latymer, qui déclara en novembre 1938 aux autorités grecques une cargaison de "plomb argentifère". Egalement, on sait aussi que le communiste autrichien Sigmund Rot a fait plusieurs transferts de monnaies d'Espagne vers Prague, avec Moscou pour destination. Selon le dirigeant communiste français Dominique Desanti, le bateau Cap Pinede débarqua à Port Vendres un chargement d'or et de bijoux qui fut secrètement ajouté à un convoi ferroviaire d'armement défectueux qui retournait vers l'URSS. Le communiste (es) Domingo Hungría transporta du trésor accumulé dans le Château de Sant Ferran de Figueres (Castillo de San Fernando de Figueras) deux camions chargé d'or et de bijoux, le communiste Villasantes, un camion chargé de caisses pleines de bijoux, et uncommandant du Bataillon spécial de Líster, quatre autres. On ignore ce qu'il advint de ces chargements et des devises qu'auraient pu générer leur vente à l'URSS. En plus, la destination de nombreux lots de biens et produits est à éclaicir, comme la liquidation de compagnies et de comptes bancaires, des soldes en cours du Gouvernement espagnol, et des dettes des soviétiques envers diverses compagnies espagnoles[1].

Conséquence pour la peseta républicaine[modifier | modifier le code]

La sortie des réserves d'or de la Banque d'Espagne vers Moscou fut un des principaux facteurs de la la crise financière dont l'Espagne a souffert en 1937[2]. L'or et les devises furent en pratique un excellent moyen de financement, mais cela a porté aussi un coup dur aux monnaies circulantes en pièces ou billets. La crédibilité financière du Gouvernement fut mise en doute devant les affirmations des nationalistes sur la sortie de l'or et le public en général perdait confiance. Le Décret du Ministère de l'Hacienda du 3 octobre 1936, qui imposait aux Espagnols de remettre tout leur or monétaire ou argent qu'ils possédaient sonna l'alarme. [3] Malgré qu'en janvier 1937 le Gouvernement démentit qu'il ait déposé l'or en question à l'étranger (vide supra), il eut à reconnaitre qu'il effectuait des paiements avec cet or.[4]

Sans réserve d'or pour garantir des billets en constante dévaluation, on a commencé à émettre des quantités de plus en plus importantes de billets sans aucune couverture métallique[5], augmentant ainsi la masse monétaire circulante en billets[6]. Tout cela créa une énorme inflation et la thésaurisation de métal précieux par une partie de la population. Pendant que dans la zone nationaliste les prix augmentèrent de 40%, dans la zone républicaine, les prix arrivèrent à être multipliés par quinze. Les monnaies métalliques disparurent et furent remplacées par des rondelles de carton ou de papier. Quasi personne ne voulait traiter avec ces billets dépréciés, avec lesquels on ne pouvait pas acheter grand chose, tout en sachant que, si Franco gagnait, ces billets perdraient toute valeur, car ils étaient de séries nouvelles, mises en circulation après juillet 1936. Avant le retrait des monnaies métalliques, l'Etat n'a pas su - on n'a pas pu - réagir et ce furent les administrations communales et autres institutions locales qui couvriront le vide en imprimant leurs propres bons provisoires, refusés ailleurs, même dans les localités voisines[7].

Chez les insurgés, on prétendait qu'une telle inflation avait été causée artificiellement et avec préméditation.[8] De cette façon on aurait réussi à faire retomber la faute sur les maux du marché libre et proposer comme solution la nationalisation de tous les prix, des changes et de l'économie en général, ce qui entrait dans les objectifs de l'autoproclamée Hacienda Révolutionnaire de la République. Logiquement, à voir menacés ses intérêts et propriétés, le monde financier aussi bien espagnol qu'international[9], se positionna de manière inéquivoque pour les nationalistes [10][11].

Test Références[modifier | modifier le code]

  1. (Olaya Morales 2004a: 301-2) et (Gordón Ordás 1967: II, 30)
  2. (Santacreu Soler 1986: 22-3 et 48)
  3. « Décret du 3 octobre 1936
    Article 1 - A partir du 17 octobre, la Banque d'Espagne remettra à titre provisoire des certificats-argent de cinq et dix pesetas en remplacement des actuelles monnaies d'argent, ces certificats ayant la même valeur libératoire que l'actuelle monnaie de cinq pesetas.
    Article 2 - La Banque conservera dans sa Caisse la quantité d'argent monétaire équivalente aux certificats qui seront mis en circulation, sans préjudice au droit de conserver aussi l'argent nécessaire à l'exécution des dispositions de l'article 1° de la loi en vigueur d'Organisation bancaire.
    Article 3 - Le Ministère de l'Hacienda procèdera avec la plus grande célérité à l'étude et exécution de la nouvelle loi monétaire pour frapper de nouvelles monnaies républicaines d'argent de cinq et dix pesetas qu'il faudra substituer en son temps aux certificats-argent mis aujourd'hui en circulation à titre provisoire. Sera publiée plus tard la date à partir de laquelle l'actuelle monnaie en argent cessera d'être monnaie légale. »
  4. (Santacreu Soler 1986:47-9)
  5. (NdT) L'existence d'une couverture métallique suffisante n'aurait pas modifié beaucoup l'inflation explosive.
  6. Le 30 avril 1938 le nombre de nouveaux billets en circulation se montait à 12 754 millions de pesetas, un accroissement de 265.8% par rapport aux 3 486 du 17 juillet 1936. Sur tout ce qui est relatif au désordre de la monnaie républicaine, voir Martorell Linares (2001).
  7. (Santacreu Soler 1986:50-2 y 67-9)
  8. « Le Nouvel Etat Espagnol doit se coltiner ouvertement au bouleversement qu'a produit sur l'économie de notre patrie le fait insolite et scandaleux du pillage de l'or et des devises de la Banque d'Espagne. Sans préjudice au droit de réitérer les protestations internationales, et de s'efforcer de canaliser les énergies pour la récupération du dit métal, on estime qu'est arrivé le moment inajournable d'adopter des mesures énergiques, avec force coercitive, pour empêcher que ceux qui essaient de désarticuler la circulation fiduciaire puissent accomplir et aggraver leurs funestes intentions, s'enrichissant avec ces titres de crédit qu'ils ont spoliés (...).
    Décret-Loi du 12 novembre 1936. »
    « L'expérience vécue dans les zones libérées de la domination marxiste a confirmé continuellement, et de plus en plus, quantités d'informations sur la gravité de l'inflation rouge.
    Ordre du jour ministériel du 25 août 1939. »
    Selon la Causa General : « Cette conduite du gouvernement du Front Populaire, manquant de scrupules moraux et patriotiques et de sens des responsabilités parait conçue sous un double dessein : d'une part, le projet délibéré de provoquer la ruine de l'Espagne, pour que le Gouvernement appelé à diriger le pays après la victoire soit confronté à des difficultés insurmontables, et d'autre part une prévoyance pour leur avenir personnel de la part des chefs politiques, afin que leur exil soit exempt de tracas, bien que ceci se fasse au prix de la misère et de la souffrance de millions d'espagnols de toutes tendances. On admirera, avec de tels antécédents, quelle a été la grandeur de l'œuvre réalisée le Caudillo et son gouvernement pour sauver l'Espagne de sa ruine économique, pour la reconstruire et l'amener dans la prospère situation présente.
    Causa General - (NdT) La Causa General Instruida por el Ministerio Fiscal sobre la dominación roja en España (Cause générale instruite par le Ministère public ou Parquet sur la domination rouge en Espagne - En abrégé Causa General) fut un acte général "d'instruction" franquiste pour poursuivre les faits commis par les rouges. »
  9. Jusqu'à recevoir l'appui de Juan March, Ford et Texas Oil pour les insurgés, ou leur fournir des facilités de crédit.
  10. Un rapport présenté au plenum du Parti Communiste Espagnol en mars 1937 par José Diaz montrait ouvertement le position de ce parti :
    "(...) il faut concentrer toutes les énergies, toute la rigueur, contre les vrais ennemis, contre les grandes industries, contre les grands commerçants, contre les pirates du secteur bancaire, qui, bien entendu, ont déjà été liquidés en grande partie sur notre territoire, bien qu'il en reste quelques-uns qu'il faut liquider avec rapidité, parce que ceux-ci sont bien nos vrais ennemis et non les petits industriels et commerçants."
  11. Interprétant les opinions de ces milieux, Francesc Cambó (homme de grande influence dans le monde financier) écrivait à Paris, le 20 janvier 1937 : "Chez les rouges, on ne pense qu'au vol... et, pour voler, à tuer. Au début, on tue par rancune, par bestialité... Maintenant, ils se tuent entre eux, les crimes des rouges sont commis à froid, motivés par le travail de rapine... accompagnés du mépris de la vie humaine" . (Cambó 1982: 31).