Aller au contenu

Utilisateur:Fantôme rose/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le terme « maricide » peut se définir comme un homicide conjugal commis par une femme envers son ou sa partenaire actuel(le) ou passée(e)[1]. Il existe peu d’études sur ce sujet puisque c’est une minorité de la totalité des femmes arrêtées qui sont auteures d’homicides conjugaux[2]. Dans son ouvrage sur la violence, Véronique Le Goaziou soutient que les femmes sont moins violentes que les hommes et que les femmes apparaissent plus souvent comme des victimes de violence, très rarement comme des auteurs[3].

Les raisons poussant une femme à commettre un homicide s’avèrent intéressantes puisqu’elles sont différentes de celles des hommes[4]. Les études sur le sujet démontrent que la majorité des hommes tuent leur conjointe par stratégie d’approbation alors que les femmes tueraient par stratégie de protection[5]. En effet, les chercheurs rapportent que la femme passerait à l’acte pour des raisons d’autodéfense. Une accumulation de colère face à la violence conjugale subit au sein du couple semble expliquer les homicides conjugaux commis par des femmes[6]. Ne voyant aucun autre moyen, celle-ci souhaiterait mettre fin à la violence conjugale subie. Dans ce cas, le passage à l’acte devient une libération de la souffrance physique et psychologique dont elle souffrait. La violence au sein du couple peut développer, chez la personne victime, un trouble de santé mentale nommé « stress post-traumatique » dans le DSM-5, autrefois appelé « syndrome de la femme battue »[7]. Cette pathologie peut engendrer un amoindrissement des capacités de jugement chez la personne, ce qui peut provoquer une perte de contrôle de ses propres moyens[8].

De plus, il peut y avoir un manque de jugement dans la tête des femmes le jour du passage à l’acte, ce n’est donc pas un crime qui est planifié à l’avance[9]. D’après les chercheurs, cette incapacité à réfléchir est causée par l’accumulation de frustrations, de souffrances et de peurs[10]. Conformément à une des caractéristiques fondamentales de l’être humain qui est l’instinct de survie[11], si la femme sent sa vie menacée, elle peut tuer par peur et pour se protéger[12]. L’instinct de survie est niché au cœur de l’humain, et plusieurs chercheurs affirment qu’un individu qui se sent en danger ne va pas se retenir d’utiliser la violence à des fins d’autodéfense[13]. Les études semblent indiquer que la femme préméditerait le passage à l’acte de son ou sa partenaire et passerait à l’acte en craignant d’être tuée[14].


  1. BLAIS, Gabrielle. Uxoricide et maricide : un traitement différencié ?, travail de recherche (psychologie), Ontario, Université de Hearst, 2015, 115p., http://www.uhearst.ca/sites/default/files/publications/gabrielle-blais-2015.pdf, page consultée le 15 mars 2023.
  2. Catherine Ménabé, « LA VIOLENCE DES FEMMES JUDICIARISÉES », Revue québécoise de psychologie, vol. 43, no 2,‎ , p. 3–29 (ISSN 2560-6530, DOI 10.7202/1092105ar, lire en ligne, consulté le )
  3. Véronique Le Goaziou, , Paris, Le Cavalier Bleu, 2004, 125 p. (ISBN 2-84670-083-4), p.81
  4. Suzanne Léveillée et Clémentine Trébuchon, « Femmes auteures d’un homicide conjugal : caractéristiques criminologiques et motivations », Criminologie, vol. 50, no 2,‎ , p. 13–32 (ISSN 0316-0041 et 1492-1367, DOI 10.7202/1041696ar, lire en ligne, consulté le )
  5. Suzanne Léveillée et Clémentine Trébuchon, « Femmes auteures d’un homicide conjugal : caractéristiques criminologiques et motivations », Criminologie, vol. 50, no 2,‎ , p. 13–32 (ISSN 0316-0041 et 1492-1367, DOI 10.7202/1041696ar, lire en ligne, consulté le )
  6. Catherine Ménabé, « LA VIOLENCE DES FEMMES JUDICIARISÉES », Revue québécoise de psychologie, vol. 43, no 2,‎ , p. 3–29 (ISSN 2560-6530, DOI 10.7202/1092105ar, lire en ligne, consulté le )
  7. Marion Perrot, Suzanne Léveillée, Antoine Bioy et Marie-Carmen Castillo, « ÉTUDE EXPLORATOIRE DES ÉVÉNEMENTS DE VIE ET EXPÉRIENCES TRAUMATIQUES DANS LA TRAJECTOIRE DE VIE DES FEMMES CRIMINELLES », Revue québécoise de psychologie, vol. 43, no 2,‎ , p. 119–134 (ISSN 2560-6530, DOI 10.7202/1092111ar, lire en ligne, consulté le )
  8. Catherine Ménabé, « LA VIOLENCE DES FEMMES JUDICIARISÉES », Revue québécoise de psychologie, vol. 43, no 2,‎ , p. 3–29 (ISSN 2560-6530, DOI 10.7202/1092105ar, lire en ligne, consulté le )
  9. Sylvie Frigon, , Montréal, Éditions Remue-ménage, 2003, p. 108
  10. Sylvie Frigon, , Montréal, Éditions Remue-ménage, 2003, p. 108
  11. Véronique Le Goaziou, La violence, Paris, Le Cavalier Bleu, , 125 p. (ISBN 2-84670-083-4), p. 29
  12. Sylvie Frigon, , Montréal, Éditions Remue-ménage, 2003, p. 108
  13. Véronique Le Goaziou, , Paris, Le Cavalier Bleu, 2004, 125 p. (ISBN 2-84670-083-4), p. 29
  14. Sylvie Frigon, L'homicide conjugal au féminin : d'hier à aujourd'hui, Montréal, Éditions Remue-ménage, , p. 107