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Utilisateur:Eallynsmith/Brouillon6

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Schéma détaillant les catégories évidentielles possibles. À gauche, il y a une seule case nommée "types de sources d'information". Elle se divise en deux: information directe et indirecte. L'information indirecte peut être rapportée ou déduite. Si elle est déduite, elle est le résultat d'une déduction. Si elle est rapportée, elle est de seconde main, de troisième main, ou il s'agit d'une rumeur; dans tous les cas, il s'agit d'un ouï-dire. Une information directe est certifiée et généralement de source visuelle, auditive, ou autre.
Types d'informations et séparations possibles en catégories évidentielles

Évidentialité: ajouter à l'article Évidentialité

Dans l'intro (avant le sommaire): ajouter "ou médiatif".

Introduction[modifier | modifier le code]

Ajotuer à la phrase "Certaines langues possèdent une catégorie grammaticale distincte pour l'évidentialité laquelle doit alors systématiquement être exprimée: par exemple, « les membres de la tribu Wintus ne disent jamais que cela est du pain. Ils disent « ce-qui-m’a-l’air-d’être-du-pain », ou « ce-qui-m’apparait-être-du-pain », ou « ce-qu’on-m’a-dit-être-du-pain », ou « ce-que-je-déduis-être-du-pain », « ce-que-je-pense-être-du-pain », ou le plus vague et intemporel « ce-que-mon-expérience-me-dit-être-du-pain »[1].

Ajouter à la phrase "... ou par d'autres items lexicaux (adverbes ou adjectifs: anglais reportedly ou alleged)[2]..."

Histoire du concept[modifier | modifier le code]

Monter la sous-section en 2., sous 1. Introduction.

C’est après Jacobsen[3] que le terme évidentialité a été introduit dans le domaine de la linguistique, il y a environ 50 ans, dans une grammaire du Kwakiult publiée après sa mort et compilée par Franz Boas[4]. Cependant, il a fallu 10 ans de plus et la publication de Roman Jakobson[5] appelée Embrayeurs, catégories verbales et le verbe russe pour que le terme entre dans l’usage courant. Au début des années 80, l’évidentialité a graduellement fait sa place comme sujet de recherche en linguistique. La première étape importante de cette ascension était une conférence à Berkeley, en 1981, que les organisateurs avaient baptisée « la première conférence créée dans le but de comparer l’évidentialité dans plusieurs langues ». Les actes de colloque ont éventuellement été publiés sous le nom Évidentialité : le codage linguistique de l’épistémologie. Grâce à cette collection d’ouvrages crédibles, la notion d’évidentialité avait désormais sa place en linguistique. Depuis, le sujet a été abordé de plusieurs perspectives différentes, des études typologiques (d’où elle tire son origine), en passant par l’étude de la grammaticalisation, de la linguistique cognitive, à la syntaxe et même jusqu’à la pragmatique. Plusieurs autres linguistes tels que Aikhenvald, Dendale, Palmer et Kosta ont également continué les recherches sur le sujet.

« Évidentialité » ou « médiatif »[modifier | modifier le code]

Le français a deux termes qui correspondent au mot anglais « evidentiality ». Le premier est une transposition directe. En effet, évidentialité a été introduit dans la linguistique francophone par Co Vet[6] dans une critique de Chafe[3]. Alors que ce terme a l’avantage de clairement faire le lien entre les principales études américaines sur le sujet, il est rejeté par certains chercheurs français (voir Guentchéva[7]) sous prétexte que le mot français « évidence » est dans la même famille linguistique, mais signifie en fait le contraire du terme anglais « evidence ». En d’autres mots, l’information communiquée est « évidente », rendant toutes autres spécifications au sujet de sa source superflues. Le terme préféré par ces chercheurs est « médiatif ». Le développement du terme « médiatif » en français est remarquablement similaire à celui de « evidentiality » en anglais proposé par Lazard[8] à peu près à la même époque où Jakobsen[5] popularisait « marqueurs d’évidentialité ». « Médiatif » a été réintroduit par Guentchéva dans le début des années 1990 et une conférence sur le médiatif (« mediative » en anglais après Chvany[9]) a été organisée à Paris, en 1994. L’acte de colloque[7], publié sous le titre « l’énonciation médiatisée » 10 ans après les travaux majeurs de Chafe et Nichols, a aidé à établir sa légitimité dans le vocabulaire de la linguistique et de sa communauté francophone.

Marquage évidentiel et autres catégories[modifier | modifier le code]

Évidentialité et modalité épistémique[modifier | modifier le code]

Ajout des paragaphes suivants à la fin de la section (remplacer la ligne "terminologie")

Les chercheurs et linguistes ont donc établi trois types de relations entre la modalité et l’évidentalité dans les études récentes:

  • La disjonction (où les deux notions sont entièrement différentes l’une de l’autre).
  • L’inclusion (où la portée de l’un englobe l’autre).
  • Le chevauchement[10] (où les deux concepts se recoupent partiellement).  

On peut parler de disjonction entre l’évidentialité et la modalité dès que ces deux notions sont définies en opposition l’une à l’autre. La proposition de Hardman que les marqueurs d’évidentialité « indiquent la connaissance du locuteur au sujet de ce qui a été énoncé plus tôt[3] » est un exemple d’une définition qui insiste sur ce que Willet nomme « l’évidentialité au sens étroit[11] », niant une relation explicite entre l’évidentialité et la modalité.  Plus souvent, cependant, la relation la plus acceptée dans la littérature est l’inclusion, où la portée de l’un englobe l’autre. Le terme évidentialité est utilisé dans le sens large pour parler et de la source et de la fiabilité de l’information véhiculée par le locuteur (pour une discussion sur le sujet, voir [3] et [11]). Finalement, une relation de chevauchement peut être retrouvée dans les travaux de Van der Auwera et Plungian où la modalité et l’évidentialité se recoupent partiellement[10]. L’intersection des deux concepts prend alors la forme de « valeur inférente » (ou « modalité inférente »), que les auteurs affirment être identique à la valeur modale de la nécessité épistémique.

Évidentialité et mirativité[modifier | modifier le code]

Création de cette sous-section.

La miravité est un élément linguistique qui permet de verbaliser l’étonnement d’un locuteur. Elle « concerne le niveau d’engagement de la part du locuteur concernant son énoncé »[12]. Elle est représentée de manière variable, dépendamment du nombre de termes du système langagier du locuteur (voir la typologie plus haut). Par exemple, les systèmes constitués de plus de 3 termes utilisent généralement l’inférence afin d’exprimer un élément de surprise, telle la découverte de nouvelles informations[2]. En français québécois, les items lexicaux de la mirativité constituent des propositions complètes telles que « Eh ben! », « ah oui? », « voyons donc! », etc.

Scott DeLancey, linguiste, a étudié la relation entre la mirativité et l’évidentialité. Il soutient, en se basant entre autres sur des recherches sur le tibétain, que la mirativité doit être reconnue comme une catégorie sémantique et grammaticale distincte[13].

Évidentialité (non grammaticale) en anglais ou en français[modifier | modifier le code]

Modifier l'exemple existant (changements en gras):

Il est peu probable que la phrase (1) soit exprimée sans que quelqu'un (peut-être Robert lui-même) ne l'ait mentionné auparavant au locuteur. (Cela se ferait toutefois au sujet d'une personne qui ne serait pas en mesure de s'exprimer par elle-même, comme un enfant, ou encore d'un animal.) Au contraire, si le locuteur supposait que Robert avait faim en se basant sur son apparence ou son comportement, il dirait probablement (2) ou (3).

(1) Robert is hungry / Robert a faim.
(2) Robert looks hungry / Robert a l'air d'avoir faim.
(3) Robert seems hungry / Robert semble avoir faim.

Ici, le fait de se fier à un témoignage sensoriel, sans éprouver l'expérience directe, est transmis par le biais de verbes comme avoir l'air de ou sembler. À l'inverse, la certitude est transmise par l'absence de tels marqueurs.

Bien que ce ne soit pas un marqueur évidentiel en soi, le conditionnel peut également marquer l'évidentialité en français. Ce temps verbal présente des caractéristiques évidentielles et permet d’émettre des informations sur la source. Le conditionnel évoque alors l'une de trois choses: l’information provient d’une tierce personne, l’information est incertaine, ou le locuteur refuse de s'engager par rapport à l'information[14]. La différence est claire dans l'exemple (4).

(4) Où est mon tournevis vert?
(4a) Il est sur le comptoir.
(4b) Il serait sur le comptoir.

Le français permet aussi de noter l'évidentialité par des adverbes (visiblement) ou à l'aide de groupes prépositionnels (selon X...).

Problématiques[modifier | modifier le code]

Ajouter cette section à la fin de l'article.

Traduction[modifier | modifier le code]

La traduction des marqueurs évidentiels peuvent poser énormément de problèmes. En effet, ces marqueurs sont spécifiques à une langue au sein de laquelle ils peuvent être monosémiques (ne possèdent qu'un seul sens), polysémiques (possèdent au moins deux sens reliés) ou homonymes (possède la même forme qu'un autre marqueur au sens non relié). Les marqueurs équivalents dans la langue d'arrivée peuvent également être monosémiques, polysémiques ou homonymes. De ce fait, en traduisant un marqueur polysémique d’une langue A par un marqueur polysémique dans la langue B, il n’y a pas de garantie que les marqueurs des deux langues afficheront le même comportement polysémique. Cette problématique est aussi intimement reliée à l'interaction entre les catégories présentée plus haut: un marqueur évidentiel peut avoir des fonctions modales mais pas de fonctions miratives dans la langue A, tandis que sa contrepartie dans la langue B peut avoir des fonctions miratives mais pas modales.

Classification[modifier | modifier le code]

Classifer les marqueurs évidentiels n'est également pas chose facile. D'abord, toutes les langues n'ont pas une catégorie grammaticale spécialement dédiée à l'évidentialité[15]. Ensuite, « il importe de distinguer la véritable catégorie d’évidentialité des autres qui SEMBLENT relever  du même domaine, mais qui n’en font pas partie. Le terme marqueurs d’évidentialité n’inclut simplement pas ce qu’on considérerait avoir une fonction évidentielle pour exprimer quelque chose d’autre. Les marqueurs sont plutôt un phénomène grammatical spécial[3]. » Les marqueurs polysémiques, possédant plus qu'une valeur grammaticale (l'évidentialité, la mirativité, la modalité, par exemple) sont ainsi difficiles à classer dans des catégories strictes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dorothy Lee, Liberté et culture, New Jersey, Prentice Hall, , p.137
  2. a et b (en) Alexandra Aikhenvald, Evidentiality, Oxford University Press,
  3. a b c d et e (en) Wallace Chafe et Johanna Nichols, Evidentiality: The Linguistic Coding of Epistemology, Norwood, New Jersey, Ablex, (ISBN 0893912034)
  4. (en) Franz Boas, « Kwakiutl Grammar with a Glossary of the Suffixes », Transactions of the American Philosophical Society,‎ , p. 203-377
  5. a et b Roman Jakobson, « Les embrayeurs, les catégories verbales, et le verbe russe », dans Essais de linguistique générale, Paris, Éditions de Minuit, , p. 176-196
  6. Co Vet, « Compte-rendu critique », Le journal canadien de la linguistique, no 33,‎ , p. 65-77
  7. a et b Zlatka Guentchéva, L'énonciation médiatisée, Louvain, Peeters,
  8. Gilbert Lazard, « Caractères distinctifs de la langue tadjik », Bulletin de la Société de Linguistique de Paris, no 52,‎ , p. 117-186
  9. Catherine V. Chvany, « Associative anaphoraL'Énonciation médiatisée (bibliothèque de l'information grammaticale, BIG 35) », Journal of Pragmatics, vol. 31,‎ , p. 435–439 (DOI 10.1016/S0378-2166(98)00064-2, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b (en) Johan van der Auwera et Vladimir Plungian, « On modality's semantic map », Linguistic Typology, no 2,‎ , p. 79-124
  11. a et b (en) Thomas Willet, « A Cross-Linguistic Survey of the Grammaticization of Evidentiality », Studies in Language,‎ , p. 51-97
  12. Peter Kosta, « Modalité épistémique et Évidentialité et sa disposition à la base déictique », Sprachkontakte, Sprachvariation und Sprachwandel. Festschrift für Thomas Stehl zum,‎ (lire en ligne)
  13. « Mirativity: The grammatical marking of unexpected information » (consulté le )
  14. (en) Patrick Dendale et Liliane Tasmowski, « Introduction. Evidentiality and Related Notions », Journal of Pragmatics,‎ , p. 339-348
  15. (en) Gilbert Lazard, « On the grammaticalization of evidentiality », Journal of Pragmatics,‎ , p. 359-367

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]